Les jeux de courses,
avec les FPS, sont les jeux les plus représentés
sur Xbox 360. De ce fait, difficile de se frayer
un chemin dans la galaxie de hits suivante :
PGR4,
Forza
2, Burnout(s)
ou encore Sega
Rally. Dans le genre, il y un titre
qui s'est forgé une sacrée notoriété,
toujours à l'ombre des Gran Turismo,
il s'agit de TOCA. Une série assez exigeante
en terme de gameplay à ses débuts
qui a progressivement abandonné au fil
des années ses prétentions de
simulation, pour en arriver à ce quatrième
opus : Race Driver : GRID, un titre qui mise
jusqu'au bout des pneus sur l'arcade. Plus vraiment
TOCA, plus du tout simulation, GRID réussira-t-il
à se faire une place dans ce monde impitoyable?
Pourquoi pas...
Première
approche avec ce GRID : l'interface. Aussi sommaire
et aérienne soit-elle, celle-ci a le
mérite de nous guider avec clarté,
explications vocales en sus. Une chose assez
surprenante, mais on s'y habituera sans doute
dans les années à venir, c'est
le fait qu'à la création de notre
profil de pilote il y a de fortes chances pour
que notre prénom fasse partie de la liste
(si on ne se prénomme pas Gertrude ou
Gontran) . L'intérêt de cette liste
réside dans le fait que si on fait partie
des élus, notre prénom sera à
de nombreuses reprises évoqué
lors des courses et des différents menus
par les voix-off, ce qui est assez plaisant.
Ajoutons que lors des chargements, comme pour
Colin
McRae Dirt, on a droit à toute
une série de statistiques sur nos performances
au sol (ou dans les airs...). Le menu principal
est réparti en cinq catégories
: Monde de Grid, course exhibition, multijoueur,
options et suppléments.
Passons brièvement
sur les modes multijoueurs qui de leur côté
font dans le pure classicisme. Misant tout sur
le jeu en link ou sur le Live, les développeurs
ont, semble-t-il, oublié les malheureux
joueurs qui souhaitent jouer sur la même
console avec le frangin. Pas de chance, pas
d'écran spitté! Il faudra donc
se rabattre sur le Live, avec tout ce qu'il
faut pour s'amuser entre amis, avec des parties
classées ou non pour toutes les disciplines
proposées off-line, jusque 12 bien évidement.
La partie Exhibition quant à elle permet
de tester toutes les capacités du titre
sans suivre la trame du « Monde de Grid
».
Le monde de Grid c'est le gros morceau du titre
et il s'apparente à un mode carrière
assez bien achalandé. Avant d'acquérir
le budget nécessaire 60.000€
pour se payer une Ford Mustang par exemple
et se créer son écurie, il sera
nécessaire de gagner tout un tas de courses
sous les couleurs de nos futurs concurrents.
A partir du moment où l'on se retrouve
dans la cours des grands, il faudra à
nouveau concourir afin de gagner un paquet de
blé et de se faire une réputation
en béton pour parvenir sur les plus hautes
marches du podium de ce mode Grid. Pour y parvenir,
il faut parfois vendre son âme à
diable et déposer son intégrité
sur l'autel du merchandising car pour engranger
davantage de monnaie, il faut passer par la
case sponsors. Huit sponsors maximum par caisse,
chacun d'entre eux exige un objectif pour les
courses. Si l'on fini dans les cinq premiers
c'est par exemple Arlen Ness qui nous versera
un pactole supplémentaire de 2'100 euros.
D'autre se contenteront simplement d'une victoire.
Ce système, assez sympa, permet de contre-balancer
avec les différents niveaux de difficulté
du jeu (Simple, Normal, Ardu, Expert et Extrême).
En effet, si l'on décide de courir en
difficulté Simple et que l'on active
tous les système d'aide (freinage, transmission,
direction, etc.) on gagnera moitié moins
que si la course s'effectuait en mode Extreme
sans aides. A méditer avant de se lancer
dans une compétition.
Aussi ce nouveau
Race Driver dispose d'une nouveauté assez
intrigante au début, mais qui se révèle
par la suite assez utile quoiqu'un peu roublarde.
Il s'agit des Flashbacks. Un peu à l'instar
de Full
Auto ceux-ci permettent en cas de
carambolage ou de sortie de route de revenir
un moment de passé, façon retour
rapide sur VHS, pour revenir avant la bourde.
Pour en arriver là et dans un délai
assez bref, il faut presser la touche Select
et appuyer sur X lorsque l'on souhaite reprendre.
Ce principe n'est pas illimité et va
déprendre également du niveau
de difficulté sélectionné
(5 essais pour le niveau Simple et 1 seul pour
le niveau Expert). Pratique pour éviter
de recommencer la course depuis le départ,
mais pas franchement honnête... En résulte
un gameplay accessible, fun, donnant doit à
l'erreur et plein de subtilité.
Grid propose plusieurs
approches de gameplay et de tracés en
fonction des épreuves choisies. Envion
70 courses portions de circuits et pistes
inversées y compris se répartissent
sur 14 environnements. De Yokohama et ses courses
sombres au pied des buildings en passant par
les vastes prairies de Doningthon Park ou encore
les circuits américains tout en angles
de San Francisco ou Détroit, il y aura
de quoi user de la gomme.
En plus des classiques épreuves de Touring
Cars, de Pro Muscle ou de Pro Tuned, Grid permet
de s'adonner à des disciplines pas réellement
courantes dans ce type de jeu. Si conduire une
monoplace se révèle assez similaire
aux sensations d'un simple jeu de F1, il sera
peu anodin de prendre part à des courses
de Destruction Derby, ces fameuses courses de
Stock Car. Lancé sur une piste où
12 concurrents vont en découdre, le joueur
va devoir se frayer un chemin sur des tracés
ouverts en forme de 8 avec des tremplins. Si
bien qu'à chaque intersection, la peur
au ventre nous prend aux tripes, qu'à
chaque saut on espère ne pas croiser
un autre fou du volant en plein tonneau. Ce
sont les seules épreuves où la
première place dépendra de la
chance, et non du pilotage. L'IA faisant plus
ou moins les mêmes erreurs que nous. Autres
épreuves, dans un style un peu plus distingué
cette fois-ci, le Drift où il suffit
de jouer du frein à main pour engranger
des points ou le Pro Tougue (prononcez «
Pro Tougué » et non Portugais)
une discipline typiquement japonaise qui se
déroule en montagne 1 contre 1 avec un
aller retour. Original pour un jeu occidental.
Enfin, la mythique épreuve du Mans est
également présente au menu des
réjouissances. La courir en temps réel
est même possible. Les 24h du Mans en
plus d'être une épreuve assez éprouvante
sont la seule qui nous montre l'évolution
du cycle jour nuit en pleine course, et ce,
de manière assez gracieuse.
Le moins que l'on
puisse dire c'est que niveau contenu, GRID fait
fort, au niveau compétition comme au
sujet des caisses. Même s'il n'atteint
pas la démesure de certains Gran Turismo
et/ou Forza et ses 300 voitures, les 45 bolides
de ce titre sont largement suffisants compte
tenu de la sélection. Il n'est pas question
ici de rouler dans une berline de série
avec un béquet à 2'000 €
mais bien de rouler avec des voitures de courses.
Qu'il s'agisse d'une Murcielago RGT, d'une Corvette
C6-R, d'une nerveuse Pontiac GTO ou des classiques
Viper GTS et Porsche 911, toutes les voitures
sont taillées pour la compétition.
De plus la modélisation de chacune de
ces beautés toutes de tôle, de
verre et de gomme vêtues assure un max.
Pas le moindre aliasing à noter, des
reflets sur la carrosserie somptueux et des
déformations fascinante. Les tôles
se plient, les rétroviseurs s'envolent,
les pare-chocs jouent leur rôle et les
jantes se voilent. D'ailleurs la déformation
est un élément important du gameplay
puisque si l'on abuse du rentre dedans, les
capacités motrices de la malheureuse
voiture s'en verront fortement réduite.
Ne serait-ce que les essieux qui se tordent
pour notre plus grand malheur! Obligeant d'abandonner
la course afin d'éviter la honte de se
prendre tous les 50 mètres les murs.
Tout cela force le respect du bolide. Précisons
que les 5 vues disponibles donnent des points
de vue tout à fait exploitables en pleine
courses.
Concernant l'intelligence des concurrents, il est
sympathique de constater que ceux-ci sont parfaitement
à même de nous donner du fil à
retordre. Comme l'intelligence artificielle
est censée rivaliser avec l'intelligence
humaine, les différent niveaux de difficultés
s'adaptent à notre choix. Si l'on s'estime
moyennement bon, nos rivaux le seront aussi
et feront des tête-à-queue, des
dérapages non contrôlés
ou s'enplafonneront dans les rambardes, occasionnant
parfois de sacré embouteillages dans
les coins vicieux de certains circuits. En revanche
en mode Expert, si le démarrage et les
premiers virages sont ratés, il va être
délicat de retrouver le concurrent en
pôle position.
Côté
réalisation, GRID tient le haut du pavé
sur Xbox 360, se permettant même le luxe
de faire la nique à ce bon vieux PGR4.
Des circuits de toute beauté avec des
effets de lumière à couper le
souffle. Il n'y a qu'à voir les pistes
de détroits ou de Yokohama pour constater
le travail graphique. Les pistes classiques
comme le Mans ou Nürburging sont moins
étonnantes dû à leurs environnements
plus simples (gazons, arbres, etc.) mais la
qualité de modélisation est toujours
présente. Voir les carrosseries refléter
chacun des détails des abords des pistes
(drapeaux, ponts, glissières, etc.) reste
un spectacle assez bluffant. Le tout restant
visible à 360° grâce au stick
droit.
Parce que la réalisation est de haute
volée, on aurait pu autoriser au moteur
graphique, le fameux Neon, de flancher parfois
mais il n'en est rien. L'animation reste toujours
fluide et l'ergonomie pour l'utilisation des
flashback s'en ressent car il n'y a pas de loading
lors des retours en arrière. Physiquement,
c'est aussi la classe. La brume dans les courses
en montagnes, les départ en trombes dans
une fumées opaques ou les accidents avec
tout ce qu'il faut d'éléments
qui volent en éclats (sans atteindre
un Burnout cela dit) nous prouvent que Codemasters
maîtrise réellement la programmation
sur console. La partie sonore n'est mise en
reste non plus. En omettant les morceaux de
rock anecdotiques, on écoute avec plaisir
les ronrons de chacun des engins. Le fracas
des tôles, les pneus qui couinent, les
commentaires audios en VF, tout y est. Le vice
est même poussé jusqu'à
ce soufflement lorsque l'on passe sous un portique
publicitaire, un poteau ou que l'on double.
Chapeau!
Race Driver : GRID,
fait vraiment de l'excellent travail sur tous
les plans. Que ce soit pour le gameplay, qui
mise totalement sur l'arcade, la partie graphique
qui nous en met plein les mirettes ou encore
les différentes possibilités dans
le mode Grid, il y a réellement de quoi
féliciter la Team de Codemasters. Certains
diront que 45 véhicules c'est peu, qu'à
cela ne tienne, c'est suffisant pour un jeu
de cette trempe. On pourrait aussi trouver à
redire sur les nouveautés piochées
un peu partout (Full
Auto pour les Flashbacks, les stocks
cars de Destruction Derby ou les drift) mais
le mélange demeure détonnant.
Rien de bien nouveau sous le soleil donc, mais
qu'est-ce qu'il brille. Meilleur jeu de course
2008? Pour l'instant, assurément.
Inspecteur Gadget - 18.07.2008