A lheure
où la plupart des suites vidéoludiques
sont en pleine crise didentité,
il nest pas étonnant de voir débarquer
Burnout sur Xbox 360 marqué par ce renouveau
(Burnout
Revenge nétant quune
simple retranscription de la version Xbox).
La preuve, alors que son cousin, NFS, a choisi
de sillustrer sur des circuits fermés
avec le dernier volet baptisé ProStreet,
Burnout
Paradise prend le relais en optant,
lui, pour un environnement ouvert. En totale
liberté, à bord de bolides toujours
plus agressifs que jamais, cest le pari
que va tenter de relever Criterion Games !
Départ en
trombe pour ce tout nouveau Burnout, après
une superbe introduction suivie dune présentation
de Paradise City et ses différents quartiers,
voilà quon se voit remettre un
permis de conduire
ou plutôt de
détruire sa caisse. Très vite
dans le bain, sans même devoir débourser
le moindre centime pour le fameux papier rose,
car on ne cause pas argent ici, tout se gagne
sur le bitume. Tout comme à la préfecture,
il est possible dintégrer son propre
visage sur son permis, à condition de
posséder une caméra
Xbox Live Vision, sympa pour le jeu
en ligne où le gagnant saisit la photo
du permis de conduire du perdant. Nous voici
donc projeté dans lunivers de Paradise
City, plutôt étendue mais loin
de la superficie offerte par Oahu, le paradis
de Test
Drive Unlimited, la ville virtuelle
propose 30 km² de terrain de jeu. A mi-chemin
entre la ville et la campagne, lest de
la ville affiche un paysage très urbain,
on y trouve un stade de baseball par exemple,
tandis que louest de la carte est en quelque
sorte la cambrousse de Paradise City, avec en
guise de décor montagnes et verdure.
Se balader dans Paradise City nest pas
de tout repos, si parcourir la carte se fait
certes assez rapidement, pour le reste il y
a de quoi samuser, tant en solo quen
multijoueur. Au total, on dénombre 120
épreuves principales, réparties
dans cinq catégories : le classique mode
Course, les modes Road Rage, Traque, Séquence
Cascade et Parcours Burning. En mode Road Rage,
le but est daccumuler un maximum de takedowns,
en mode Traque il faut arriver à un point
donné en tentant de fuir à des
adversaires à nos trousses prêts
à tout pour nous en empêcher, lors
dune Séquence Cascade il faut enchaîner
sauts, dérapages, tonneaux et autres
cascades dans un temps imparti. Enfin le Parcours
Burning est un contre-la-montre où le
véhicule nous est imposé. Pour
déclencher une épreuve, rien de
plus simple, lorsquon se trouve près
dun feu tricolore il suffit de presser
simultanément les touches daccélérateur
et de frein.
Outre ces épreuves
nombreuses et diverses, on retrouve des défis
secondaires à chaque coin de rue. Il
faut, par exemple, passer à travers des
barrières indiquant "Private Property"
et emprunter moult tremplins afin de découvrir
de nouveaux passages, se garer entre deux véhicules
en utilisant le frein à main, ou encore
faire grimper son score en abusant dune
conduite dangereuse (remonter une avenue à
contresens, frôler les autres automobilistes
à vive allure, etc.). Chaque portion
de route possède ses propres records
classés en modes contre-la-montre et
Showtime, une alternative au mode Crash. Ce
nouveau mode a conservé la fibre du mode
Crashbreaker, à savoir faire le plus
daccrochages possibles en plein trafic
dans le but de créer un carambolage spectaculaire.
Certains regretteront la disparition de lAftertouch,
mais tout comme pour le mode Crash, lesprit
a été conservé puisquil
est possible de donner autant dimpulsions
souhaitées à la carcasse de son
bolide tant que lon touche un autre véhicule,
et tant quil reste du boost dans le réservoir.
Si le titre paraît avoir perdu de son
identité, on se rend vite compte que
ce nest pas tout à fait le cas.
On le voit avec des semblants de modes Crash
et Aftertouch, mais on saperçoit
surtout que cest un Burnout pure race
à travers les sensations de jeu. En effet,
la conduite originelle du soft axée purement
arcade a été ici préservée.
Les habitués comme les néophytes
seront heureux daborder le titre sans
aucun souci, grâce à une prise
en main immédiate. La difficulté
monte progressivement, sans devenir insurmontable,
le tout est très bien équilibré,
et offre au joueur une expérience de
conduite extrême. Egalement très
facile daccès, les drive-in, un
ensemble de services mis à la disposition
des joueurs. Sans même devoir sarrêter,
on peut passer au garage pour remettre sa caisse
dans la norme dune course, ou passer à
une station-service, non pas pour faire le plein
de super, mais pour remplir sa jauge de boost.
Sans apporter autant dintérêt,
et sans pouvoir choisir la couleur, on peut
aussi repeindre son véhicule via un atelier
de peinture, juste pour les yeux. Dans Paradise
City, on trouve cinq casses en tout, là
où sont stockées les voitures
débloquées, et oui, elles ne dorment
pas dans un garage chauffé et ne sont
pas dorlotées comme dans TDU.
Etant donné létat souvent
pitoyable de nos montures, la raison suffit
au titre dEA pour ne détenir aucune
licence officielle. Toutefois, nos quatre roues
sont modélisés à partir
de modèles bien réels. Au total
on compte 75 véhicules différents,
divisés en trois catégories :
agression (boost rouge), cascade (boost vert)
et vitesse (boost jaune). Le type de voiture
influe sur la manière de remplir sa jauge
de boost. Au volant dun bolide de type
cascade, on remplit sa jauge en réalisant
des figures complètement folles, tandis
quavec un modèle de type agression,
comme son nom lindique, la jauge se remplit
au terme dune conduite agressive. Style
à part concernant les véhicules
de type vitesse, où il faut prendre des
risques et éviter de toucher les autres
pilotes tout en enchaînant les boosts.
Pour débloquer toutes ces voitures, il
faut non seulement remporter le maximum de courses,
mais parfois il faudra immobiliser un adversaire
en infligeant des takedowns après lavoir
localisé sur la carte, après ça
on obtient la monture de ce pauvre innocent.
Les gars de chez
Criterion Games ont vraiment tout fait pour
nous faciliter la vie à travers Paradise
City. En effet, ils ont su insérer avec
classe le mode Xbox Live de manière à
se connecter tout en continuant de jouer en
solo. Pour accéder à une partie
online, il suffit dappuyer sur la croix
directionnelle pour afficher un menu contextuel.
Ainsi, on peut vaquer à ses occupations
et explorer la ville en attendant des concurrents.
Ensuite, sans même le temps d'un loading,
huit joueurs au total peuvent saffronter
sur des parties Freeburn ou participer à
des défis classés ou non. Du fait
que le multi soit à une portée
de clics, ce Burnout incite davantage le jeu
en ligne, cumulé avec le jeu en solo,
cela lui assure une durée de vie conséquente.
Petit bémol, il nest pas possible
de jouer en multi sur écran splitté,
mince alors
et mon petit frère!
Le passage à
la nouvelle génération de consoles
a permis aux développeurs de faire des
prouesses techniques. Pour sen rendre
compte il suffit dappuyer sur le champignon
en remontant une avenue à contresens.
Lanimation est tout bonnement impressionnante,
mention "très bien" pour le
travail fourni par Criterion Games. Cest
beau, fluide, et ce en toutes circonstances,
les accidents parlent deux-mêmes.
Pour en remettre une couche, on peut revivre
le ralenti et ainsi jouir de chaque détail
dune collision. Histoire de faire le difficile,
on notera des pneus qui senfoncent ici
et là dans lasphalte, mais rien
de bien méchant. Cependant ce Burnout
possède quelques imperfections, dont
une particulièrement gênante. Nul
doute quun petit GPS aurait été
le bienvenu. "Burnout Hell" comme
titre aurait été plus approprié
en jugeant uniquement la navigation, car il
faudra sarmer de patience plus dune
fois pour aller dun point A à un
point B. Même sil existe une mini-map
en bas à droite de lécran,
cette dernière ne pivote guère,
et gare aux risques de torticolis. Les développeurs
ont eu un peu pitié de nous, pour nous
aider il faut suivre les clignotants et autres
indications en haut de lécran,
mais cela savère insuffisant pour
une orientation sans encombre. Le joueur aura
donc souvent recours à une pause forcée
pour vérifier litinéraire
emprunté. Surtout que tout va très
vite dans Burnout, du coup il nest pas
rare de rater un changement brutal de direction.
De plus, on aurait aimé avoir quelques
vues supplémentaires, tout au moins une
vue intérieure. Pour remettre tout le
monde daccord, notons une playlist de
qualité orientée rock, sans surprise
pour un titre made in Electronic Arts. Les collisions
bénéficient également dun
soin sonore tout particulier, les tôles
froissées font grincer des dents et rappellent
dans un registre totalement différent
les ralentis dun certain Fight
Night.
Pari réussi
pour Criterion Games, qui a su changer le concept
du jeu sans pour autant entacher un gameplay
arcade si cher à la licence. Burnout
se rapproche désormais dun Test
Drive Unlimited et dun Need
For Speed en sinvitant à
la ville, mais garde les bons ingrédients
propres aux versions précédentes.
Le soft comporte toutefois ses petits défauts,
avec en particulier le manque dun système
de navigation. Aussi, vu l'intérêt
du mode online, sans connexion Internet, on
nira pas tous au paradis ! Mais lanimation,
la bande son et la jouabilité permettent
de vivre une expérience de jeu intense,
et font de Burnout Paradise lun des meilleurs
jeux du genre.
Nikkos - 21.03.2008