2013,
Mexico. Les Ghosts, unité de l'élite militaire américaine,
sont sur place pour capturer des officiels mexicains mouillés dans la vente
illégale de technologies à des rebelles colombiens. Pendant ce temps,
et dans la même mégalopole, le président des Etats-Unis, le
premier ministre canadien et le président mexicain se réunissent
pour une conférence concernant la sécurité. Pas de chance
pour le capitaine Scott Mitchell en place avec ses Ghosts, car les trois chefs
d'Etat se font attaquer par des rebelles mexicains. Il vous faudra donc agir au
plus vite pour secourir les dirigeants et tenter de les extraire de ce bourbier.
Pour
ce faire, la technologie du futur est mise à votre disposition. Répondant
au doux nom d'IWS (Integrated Warfighter System), elle se traduit par une interface
visuelle apportant une foule d'informations. Les cibles tout d'abord sont entourées
d'un losange ou d'un contour de couleur, rouge s'il s'agit d'ennemis, et bleu
pour les alliés. Ensuite, le cross-com, qui est une petite fenêtre
qui apparaît en haut à gauche de l'écran, permet de visualiser
en temps réel ce que voient les alliés. Il s'agit souvent des trois
soldats des Ghosts qui accompagnent le joueur lors de la majorité des missions,
mais aussi parfois de quelques autres renforts, tels qu'un drone que l'on peut
diriger pour explorer les zones sensibles (avec l'utilisation conjointe de la
carte 3D) et ainsi repérer et identifier les menaces. Il arrive parfois
qu'un char, ou qu'un hélicoptère soient mis à notre disposition.
On ne les pilote pas directement, mais on peut leur donner des ordres, de la même
façon qu'à nos hommes, et leur dire d'avancer, stopper, reculer,
ou encore d'éliminer une cible en particulier. Une deuxième fenêtre
vidéo, présente cette fois-ci en haut à droite de l'écran,
s'affiche lorsque des informations du QG parviennent au joueur, ce qui permet
en général d'en apprendre un peu plus sur le scénario (pas
toujours très brillant et clair), ainsi que sur les prochains objectifs
à accomplir, puisque ceux-ci évoluent souvent au cours d'une même
mission. L'interface est très complète, mais le nombre important
d'indicateurs surcharge parfois l'écran. Même si c'est une des principales
nouveautés d'Advanced Warfighter, il serait intéressant de pouvoir
l'alléger quelque peu par moment. Mais cela ne semble pas possible dans
les options.
Bien que la palette de mouvements soit
appréciable et complète, la prise en main n'est pas des plus instinctives
qui soit. Le joueur peut se coller contre un mur, chose agréable et très
utile dans un environnement urbain, mais malheureusement certains éléments
de décor ne le permettent pas ou alors font obstacle à la progression.
Cette action se fait automatiquement lorsque l'on se rapproche d'un mur, mais
pour s'en décoller, il faut le faire à l'aide d'un bouton. Pour
peu que vous ayez encore les habitudes de Splinter Cell en tête, vous appuierez
de nombreuses fois sur le stick gauche, faisant ainsi se lever et s'accroupir
le personnage, avant de réaliser que c'est cette foutue touche Y qu'il
faut utiliser. Rageant en plein combat. Un peu comme dans Full
Spectrum Warrior, ou Brothers
in Arms, il est possible de définir l'emplacement de ses alliés
à l'aide de trois curseurs. Mais leur position s'avère assez approximative,
les curseurs n'apparaissant que quand l'ordre est donné avec la croix directionnelle
dirigée vers le haut. Et c'est avec cette même direction que l'on
peut ordonner à ses Ghosts de détruire un véhicule ennemi
ou d'éliminer une cible. Il faut donc être bien précis, car
dans le cas contraire, on envoie ses hommes en plein milieu des soldats adverses
alors que l'on désirait qu'ils détruisent un blindé. L'IA
des coéquipiers n'est en plus de cela pas toujours à la hauteur,
leurs tirs sont souvent imprécis, et ils se positionnent par moment de
façon peu sûre à un coin de mur (dos à l'ennemi, ou
hors d'une zone de couverture à proximité). Parfois un allié
reste bloqué sans raison à un point de la carte, alors que ses deux
compères suivent sans broncher. Et rien ne permet de le débloquer,
pas même de nouveaux ordres, ou un retour en arrière pour le retrouver.
Il arrive même qu'un de nos fidèles alliés ne trouve rien
de mieux à faire que de tirer avec son lance-roquettes un obus sur un obstacle
situé à quelques mètres, envoyant tous les Ghosts six pieds
sous terre. Mais heureusement c'est plutôt rare. A cause du comportement
des coéquipiers, on serait parfois tenté de les laisser de côté,
et à effectuer des parties de missions seul. Mais ce serait dommage, car
si l'on creuse un peu, les possibilités tactiques sont plus nombreuses
que dans Ghost Recon 2,
notamment grâce à l'utilisation de la carte qui permet de positionner
ses troupes ou encore d'ordonner à ses équipiers d'éliminer
une cible en particulier.
Les missions sont variées
et offrent de beaux moments de bravoure, parfois en équipe, et par moments
seul en "Lone Wolf". Les phases de jeu s'enchaînent sans jamais
un retour au menu qui viendrait couper l'action. Les briefings sont donnés
pendant le jeu, lorsque le joueur se fait transporter d'une zone à une
autre, mais sans que l'on doive passer par une carte ou une série de textes
à lire, ce qui donne une impression de continuité bien venue ainsi
qu'une immersion très intense. Bien que toute l'action se déroule
à Mexico, la ville est suffisamment grande pour offrir des environnements
variés (centre-ville, gare ferroviaire, bidonville, parcs, etc.). On regrette
peut-être juste les vastes étendues de forêts et d'herbes hautes
des premiers Ghost Recon, et qui permettaient de ramper en toute discrétion
sur de longues distances. Le rythme et les séquences des missions sont
souvent judicieux et offrent des moments calmes, d'exploration, d'autres plus
tactiques suivis de quelques séquences d'action explosive. A titre d'exemple,
une mission demande au joueur de se frayer discrètement un chemin seul
par les toits pour éliminer toute présence anti-char sur la route
en contrebas, tandis que trois blindés alliés suivent à distance.
Une fois l'objectif rempli, une extraction se fait par hélico et le joueur
se retrouve aux commandes de la mitrailleuse embarquée avec pour tâche
d'éliminer les adversaires au sol. Une fois cette phase réussie,
et toujours pendant la même mission, on retrouve après l'atterrissage
sur la terre ferme trois coéquipiers Ghosts pour accomplir les objectifs
finaux.
La ville de Mexico est vaste, et même
si on ne peut pas la visiter d'une seule traite, la grandeur des lieux et la distance
de vue sont appréciables. Les soldats sont modélisés avec
soin et beaucoup de détails, en particulier pour Scott Mitchell, que l'on
dirige. Les divers véhicules rencontrés, qu'ils soient civils ou
militaires (camions, hélicoptères, chars, ...) sont très
bien réalisés; on notera par exemple les antennes fixées
sur le char qui bougent en fonction de ses mouvements, ou encore une inclinaison
de l'avant du blindé vers le bas lorsque celui-ci freine. Beaucoup d'éléments
dans le jeu sont destructibles, à commencer par les véhicules cités
plus haut, et donnent droit à de superbes explosions réalistes.
La chaleur de la ville est perceptible grâce à des ondulations de
l'image, ou encore par un effet d'éblouissement quand on regarde des façades
de bâtiments éclairées par le soleil. Les moments les plus
impressionnants sont sans doute ceux en hélicoptère, ou l'on survole
en tant que "passager-mitrailleur" des quartiers que l'on vient parfois
juste d'explorer à pied pendant plusieurs dizaines de minutes. Magnifique
et grandiose. Malgré tous ces atouts positifs, un élément
graphique fâche un peu, ce sont les textures. Elles sont le plus souvent
correctes, surtout à distance, mais certaines d'entre elles sont hélas
bien laides (floues, sans relief ni détails) quand on les contemple de
près, ce qui arrive si on observe le sol à ses pieds, ou lorsque
l'on se plaque contre un mur. La différence de modélisation et de
détails entre le soldat que l'on dirige et son environnement immédiat
est alors criante, et difficile à accepter sur Xbox 360. Étonnamment
ce défaut est beaucoup plus prononcé lors de certaines missions,
et bien moins visible dans d'autres. La vue à la première personne,
disponible dans les options, ne fait qu'empirer la chose surtout quand on se rapproche
d'un élément de couverture, et est de plus moins jouable que la
vue externe. On notera encore un petit bug qui apparaît parfois et qui fait
léviter le personnage à quelques centimètres du sol. Mis
à part cela, les bilans graphiques et techniques restent très bons.
A part quelques musiques entre les missions, c'est
surtout le bruit des combats que vous entendrez lors de votre progression. Comme
souvent dans la série des Ghosts, les tirs et explosions sont réalistes
et percutants, surtout pour ceux équipés d'un ensemble 5.1. Beaucoup
de dialogues, souvent avec le QG, ont lieu pendant les missions. Tous sont en
français et sonnent juste. On signalera la ré-interprétation
réussie de All along the watchtower (initialement de Bob Dylan) qui ponctue
quelques moments du jeu.
Coté multijoueurs,
GRAW est assurément le jeux le plus complet après Halo 2. Lobby
davant-partie pour discuter entre amis, modes de jeux offline jusquà
quatre joueurs et en LAN ou online jusquà 16 joueurs humains avec
la possibilité de rajouter jusquà 16 « bots »
et des tonnes de paramètres différents (type de parties, kit darmes
autorisé, nombre de régénérations, etc
) avec
des modes personnalisables. Le mode de jeu est le paramètre de base dune
partie. Il en existe trois à savoir Solo, Equipe et Co-op (les joueurs
humains sassocient contre lIA). Chaque mode de jeu est associé
à plusieurs types de jeu standard : Territoire, Objectif, Elimination et
Campagne (disponible uniquement en coop). Il existe dautres types de jeux
prédéfinis dont Hamburger Hill, Domination et Siège mais
il est possible que vous définissiez vos propres règles en amont.
Avec tous ces détails, autant vous dire que lexpérience multi
est tout aussi excitante que celle en solo même si graphiquement, elle se
situe un poil en dessous. Bien entendu, on trouve de petits défauts. En
fait, le multijoueur devient plus accessible et un peu moins tactique que le mode
solo. En effet, les déplacements sont plus rapides, on na plus la
possibilité de se plaquer contre un mur pour se mettre à couvert
ou encore on na plus besoin de gérer sa respiration lorsque lon
snipe. Cependant, cela permet des parties dynamiques et évite que chaque
joueur reste planqué derrière son mur en attendant que quelquun
passe. De plus, il existe une option qui permet de voir lennemi qui vient
de vous tuer, empêchant ainsi les campeurs de rester tranquilles dans leur
cachette durant toute une partie. Concernant les aides pour les identifications
de cibles (les petits losanges), sachez que trois possibilités soffrent
à vous : aucune indication, indications seulement pour les alliés,
ou alors pour les alliés et pour les ennemis. Je voudrais attirer votre
attention sur ce point qui a été à lorigine de nombreuses
trahisons involontaires entre coéquipiers lors des premières parties.
En effet, une indication (losange) rouge ne veut pas forcement désigner
un ennemi ou un losange bleu un allié, cela dépend si vous faites
parties de léquipe rouge ou bleu. Dautre part, on regrette
que lhôte ne puisse pas passer la main et que si ce dernier se déconnecte,
le session nexiste plus et il faut donc que quelquun dautre
crée une autre session ce qui se révèle un peu fastidieux.
De même au rayon des réclamations, qui espérons-le seront
corrigées avec des patchs, on note quil est impossible de rejoindre
une partie en cours et quil ny a aucune option pour la création
de clans. Enfin, même si on note quelques petites déconnexions de
temps à autre ou quelques ralentissements lors de certaines parties, cela
reste anecdotique et nentache en rien limmense plaisir que procure
GRAW de jouer en multi.
Au niveau des petits regrets
sans grande importance mais qui méritent quand même d'être
exposés, signalons quand même un manuel très spartiate, d'une
petite quinzaine de pages et uniquement en noir et blanc, ainsi que les performances
à débloquer dans le jeu, dont certaines sont vraiment quasiment
impossible à atteindre (faire 10.000 victimes en multijoueur, héberger
au moins 1000 parties, devenir numéro 1 au tableau général
des scores, ou encore jouer 8 heures d'affilée en multijoueur, alors que
le manuel conseille de faire des pauses à chaque heure de jeu). Le total
des points est pour le moment de 925, gageons que de futurs téléchargements
comme des missions et cartes pour le multi feront leur apparition à l'avenir
sur le Marketplace. Pour finir, quelques utilisateurs ont constaté certains
soucis d'affichage sur leur TV HD avec GRAW, comme des problèmes de V-Synch
ou encore d'interface tronquée dans le jeu en solo. Défauts que
nous n'avons pas constaté de notre côté et qui semblent heureusement
n'affecter qu'une minorité de personnes.
Ubisoft nous offre avec
Ghost Recon Advanced Warfighter un jeu de guerre bien réussi et complet.
La campagne solo procure des moments mémorables, des phases en hélico
excellentes et une immersion intense grâce aux enchaînements entre
missions qui se fondent avec l'action. Malgré quelques petits bugs, et
une IA des coéquipiers que l'on aurait aimé voir plus performante,
l'aventure s'avère prenante, belle et variée. Divers modes multijoueurs
en ligne et hors ligne, en affrontement, en coopération et par équipe
viennent compléter le tout et offrent au titre une durée de vie
conséquente. Sur le Live, quelques correctifs seraient les bienvenus, notamment
dans l'hébergement des parties et les compte rendus pendant et après
affrontements, mais l'expérience se révèle déjà
plus que satisfaisante. Un très bon premier jeu de la série Clancy
proposé par Ubisoft sur Xbox 360.