Test : Fight Night Round 3
Xbox 360
 
 Editeur : Electronic Arts
Développeur : EA Sports
Site officiel : www.easports.com
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 9.03.2006
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : français
Joueur(s) hors ligne : 1 à 2
Xbox Live : oui
Joueurs en ligne : 1 à 2
Age recommandé : dès 16 ans

 


Après Fight Night 2004 et Fight Night 2 sur Xbox, le troisième épisode de la série de jeux de boxe d'EA Sports fait son apparition également sur Xbox 360, avec une palette de coups toujours bien complète, et des graphismes percutants.

Contrairement à quelques autres jeux de sport du même éditeur sortis en décembre dernier, la version Xbox 360 de Fight Night Round 3 n'est heureusement pas amputée de plusieurs modes de jeu pou raison de sortie à la va-vite, et c'est bien à un titre complet que l'on a droit ici. Côté solo, Fight Night Round 3 offre des parties rapides, des matchs ESPN Classic où l'on peut incarner l'un des grands noms de la boxe le temps d'un combat au sommet (Ali contre Frazier par exemple), ainsi que le mode carrière.

Dans celui-ci on commence par choisir si l'on veut entrer dans la peau d'une des légendes du Noble Art (Muhammad Ali, Evander Holyfield, Hopkins, Duran, Corrales, Barrera) et réécrire son histoire, ou alors créer son propre boxeur. Lors de cette étape, on peut décider du poids de son avatar (ce qui aura bien sûr une influence sur la catégorie du boxeur), et modifier son apparence générale avec une foule de paramètres tels que la couleur de peau, les cheveux, barbe, corpulence, taille, etc. La création du visage se fait de manière extrêmement complète, avec pour chaque "élément" (écartement et forme des yeux, menton, nez, oreilles, mâchoire, ...) la possibilité de bouger les sticks analogiques pour modifier le rendu en temps réel. Une étape très exhaustive et plaisante, qui permet une infinité de possibilités pour l'apparence finale du boxeur. On définit ensuite le type de garde désiré, les coups spéciaux et illégaux, et on attribue divers points dans les huit caractéristiques du pugiliste, à savoir puissance, vitesse, agilité, endurance, menton (résistance aux coups portés au visage), corps, récup, et coupure. Un petit tour au magasin permet de s'acheter une nouvelle paire de gants, un short, un protège-dents, des tatouages ou encore une coquille, qui influent de façon assez étrange voire mystérieuse sur les statistiques du joueur (des shorts censés donner plus de puissance par exemple, mais dont le bonus n'est pas visible dans les stats). Il est temps ensuite de signer son premier contrat dans la catégorie amateur, puis avant l'échéance, de procéder à une petite séance d'entraînement sous forme de mini-jeu. Premier regret, on ne trouve que trois types d'entraînement qui peuvent améliorer les caractéristiques du joueur (mannequin, sac de frappe, poids). Même s'ils permettent de varier un peu le gameplay, ceux-ci sont très classiques et manquent rapidement d'intérêt surtout que l'on y revient entre chaque match. Il est possible de faire un entraînement automatique, mais dans ce cas les gains potentiels de statistiques sont moindres. Après cela, place au combat...

Plusieurs configurations de manette sont possibles, mais pour vraiment apprécier la particularité des Fight Night, il faut utiliser le stick analogique droit pour donner les frappes. Ainsi, quelle que soit la configuration choisie parmi les six proposées, on ne pourra au mieux que lancer des coups directs (jab, cross), des crochets, des coups irréguliers (cou de coude, cou de boule, ou sous la ceinture) et un coup perso à l'aide de boutons A, X, B et Y. Pour découvrir l'étendue complète des frappes à disposition (dont les uppercut et les coups fatals), il faut impérativement passer par le "contrôle total" qui est géré par ce stick. C'est un peu déconcertant au début, mais après quelques matchs et entraînements dans le menu sparring, on s'y fait et on découvre alors la richesse du système qui permet de sortir, rien qu'avec le stick, quasiment toutes les frappes en dosant encore leur intensité. Les coups fatals, lents à mettre en place mais dévastateurs, permettent souvent de mettre l'adversaire dans un "état second" si sa santé a été préalablement bien diminuée. A ce moment l'action passe au ralenti pendant une dizaine de secondes, et tandis que l'adversaire ne peut plus faire grand chose d'autre que d'esquiver ou bloquer, il ne reste plus qu'à placer un coup puissant pour l'envoyer au tapis. Ces moments sont assez grisants et bien réalisés, avec un étouffement des bruits extérieurs et renforcement des respirations. La tension monte rapidement alors que l'on tente de placer un ultime coup, ou alors lorsque l'on essaie de rester debout si c'est le joueur qui est mis dans cette situation.

Quand le joueur est mis Knock Down, la vue se trouble, l'arbitre se place au-dessus du joueur pour entamer son décompte infernal, et un mini-jeu apparaît à l'écran où il faut positionner deux cercles, à l'aide des deux sticks, dans un troisième cercle central, en moins de 10 secondes. Une chose relativement aisée si c'est la première mise au tapis du match et si la valeur de récupération du boxeur est élevée; mais dans le cas contraire, les cercles à déplacer bougent beaucoup et c'est la défaite qui pend au nez. Chose qui arrive finalement peu régulièrement à cause d'une IA pas très agressive et souvent assez prévisible. Il est possible de modifier le niveau de difficulté, mais cela ne semble avoir d'influence que sur la résistance et la puissance des adversaires, pas sur leurs stratégies. Un autre mini-jeu prend place entre les rounds, pour soigner le visage de son avatar, et avec l'aide des sticks on s'attelle a stopper les saignements, et réduire les enflures. Une particularité de ce FNR3 version Xbox 360 est l'absence de jauges à l'écran représentant la santé et l'endurance. On peut les faire apparaître via le menu options, et c'est d'ailleurs peut-être une bonne idée lors des premiers matchs pour bien comprendre les mécanismes, mais il serait dommage de les laisser par la suite, tant l'absence de ces indications renforce l'immersion. En effet, ce n'est plus en regardant des jauges que l'on décide de ses actions offensives ou défensives, mais surtout en observant le visage, la démarche et les respirations des boxeurs que l'on peut se rendre compte de l'état de fatigue et de santé de chacun d'entre eux. Tout cela est possible grâce au très bon rendu graphique que propose le jeu.

Le mode carrière est sans nul doute possible celui où l'on passe le plus de temps en solo, mais mis à part l'intensité des matchs et la très bonne jouabilité qui rendent les affrontements agréables et grisants, quelques bémols sont à signaler. Il n'y a curieusement pas de tableau général de classement des différents boxeurs, juste une jauge que l'on aperçoit entre les combats sur le menu général du mode carrière. Lorsque cette jauge est pleine, on a droit à un match apparemment un peu plus important, parfois sponsorisé par ESPN, EA ou autres (les publicités sont nombreuses dans le jeu), et c'est à peu près tout. Une fois le "combat-événement" gagné, une nouvelle jauge apparaît. Il est difficile ainsi de percevoir où l'on se situe réellement par rapport aux meilleurs boxeurs du jeu, et la distance qui nous sépare de la première place et de l'obtention de la ceinture qui ornera la cheminée pour les années à venir. De mêmes, les adversaires sont présentés de manière trop succincte, même lorsqu'il s'agit de grandes pointures telles que Frazier ou Ali. Des boxeurs "rivaux" sont présents, ce sont des adversaires que l'on rencontre à plusieurs reprises et qui sont censés être en mauvais termes avec le joueur. Mais à part quelques commentaires en cours de match disant "ils ne s'apprécient vraiment pas" et quelques très et trop rares scènes hors affrontements, les rencontres ne diffèrent pas des autres. Alors oui, les combats sont intenses, très plaisants et efficaces, mais c'est la présentation de ce mode carrière qui manque quelque peu de punch malheureusement.

Le rendu graphique de FNR3 est du genre percutant. Difficile de trouver à ce jour un jeu qui propose une modélisation des joueurs et surtout des textures de peau aussi convaincantes. L'éclairage est très crédible et renforce l'aspect réaliste de la peau. Les animations faciales sont excellentes et apportent un réel plus au gameplay, puisque l'on peut voir l'état de santé et de fatigue sur le joueur, sans plus se reposer sur des jauges comme évoqué plus haut. Les têtes saignent progressivement au niveau des pommettes, des arcades, du nez ou encore de la bouche, et ces indications visuelles aident le joueur afin de savoir où il faut placer une prochaine frappe, pour augmenter la douleur chez l'adversaire, voire provoquer parfois même l'arrêt du combat par l'arbitre pour cause de saignements trop importants. Lors d'un K.O., les dernières secondes sont repassées au ralenti, permettant d'apprécier les déformations plutôt réalistes du visage, les giclées de sang mêlé de salive, et les mimiques de douleur. Il arrive parfois que l'on aperçoive un gant de boxe au milieu d'un visage, un short passant au travers d'une jambe, ou quelques animations étranges lorsque l'adversaire s'écroule au sol (tremblements, pieds incrustés dans le sol), mais c'est heureusement très rare. De manière générale, les boxeurs sont très bien modélisés, et animés de façon crédible. Du grand art. Le public est en 3D, mais ne présente bien sûr pas le même degré de finition que les guerriers présents sur le ring. On note quand même plusieurs "clones" qui hélas bougent exactement de la même façon et en même temps. Rien de dramatique cependant. Les jeunes donzelles qui font leur apparition entre chaque round (les ring girls) proposent des textures soignées, mais leurs modèles manquent de finesse et quelque peu de réalisme au niveau des bras, plutôt squelettiques. Les arènes de boxe enfin, peu nombreuses, et bien répétitives surtout en début de carrière, sont assez quelconques et ne nous décrochent pas autant la mâchoire que les boxeurs, qui eux sont vraiment au-dessus du lot.

Les différents bruitages de Fight Night son convaincants, à défaut d'être vraiment réalistes. Ils ont tendance en effet à être un peu exagérés, mais ce n'est finalement pas un mal et cela rend l'action encore plus spectaculaire. A titre d'exemple, lors des replays de knock-down, on entend l'énorme cri de rage émit par l'attaquant, puis un bruit de choc puissant, suivi d'un craquement de vertèbres (ou était-ce les dents ?) tandis que la massue gantée s'écrase sur la joue du pugiliste d'en face. Les commentaires en français sont généralement adéquats, mais malheureusement beaucoup trop répétitifs. Entre chaque round, le coach, qui fait office de soigneur également, donne son avis sur ce qui vient de se passer, ainsi que quelques conseils. Là aussi, ces commentaires sont très répétitifs, avec en plus régulièrement deux phrases à la suite qui se contredisent, et un bug fréquent qui empêche d'entendre le commentaire de son coach et de celui de l'adversaire, si on choisit un soin autre que manuel lors de la pause. Les interventions de l'arbitre pour avertir un boxeur ne sont pas audibles, et on n'en prend conscience qu'au travers de la voix du commentateur, dommage. Les musiques sont agréables et s'intègrent bien au jeu (ou surtout entre les phases de jeu), mais comme il n'y en a que douze en tout et pour tout, ces chansonnettes deviennent très répétitives après quelques heures de jeu. On utilise donc assez vite les bandes son personnalisées du disque dur ou d'un lecteur MP3.

Côté multi, FNR3 propose des affrontements à deux sur une même console, mais également sur le Live. Pour ce dernier, il faut passer par un menu totalement différent, et pas forcément des plus intuitifs. Au programme : des parties rapides avec classement ou non, et des parties personnalisées. On peut également consulter les tableaux des scores, ainsi qu'entrer dans des lobbys spécifiques, lieux regroupant des joueurs aux intérêts communs. Les affrontements se font après avoir choisi son boxeur parmi les grands noms de ce sport, il est utile donc de les connaître un minimum pour ne pas se retrouver avec le plus faible d'entre eux lors d'un combat en ligne. Le lag est très peu présent, et les parties en Live apportent un réel plus à l'expérience, avec une difficulté souvent bien plus corsée que contre les adversaires du mode carrière. On regrette cependant le fait de ne pas pouvoir effectuer plusieurs matchs d'affilée contre un même joueur et l'impossibilité de créer des tournois.

Fight Night Round 3 est un très bon jeu de combat, mais qui ne s'adresse pas forcément aux mêmes personnes qu'un Dead or Alive 4, dont les mécanismes de jeu sont bien différents. La prise en main est excellente, et la palette de coups est impressionnante une fois le "contrôle total" maîtrisé. La présence de rivaux n'apporte pas grand chose à l'expérience, par contre les moments précédant les knock-down sont excellents et participent à la forte intensité des matchs. On regrette qu'il faille passer par les modes multijoueurs pour trouver des adversaires vraiment coriaces, l'IA manquant quelque peu d'agressivité et de surprise. L'habillage du mode carrière est un peu léger, mais malgré cela on éprouve de la satisfaction dans ce mode solo, qui est agréablement complété par les combats "Classic" et par l'excellent mode multijoueurs en ligne.


Max73 - 7.03.2006



 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Modélisations
Combats prenants
Bonne prise en main
Jeu à deux
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Mode carrière trop sobre
IA peu agressive
Peu de musiques
Petits bugs audio
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Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 8/10