Après
la Bataille pour la Terre
du Millieu II et Command
& Conquer 3 et avant Supreme Commander et Halo Wars, la Xbox 360
accueille un nouveau jeu de stratégie en temps réel (STR), Universe
at War : Earth Assault. Un genre qui se démocratise donc gentiment sur
console avec cette adaptation du titre de Petroglyph sorti en janvier sur PC.
Nous sommes en 2012 et la Terre est
attaquée subitement par la Hiérarchie, une race extraterrestre très
évoluée qui a comme objectif de prendre le contrôle de toute
la galaxie. Bien inférieure technologiquement, la race humaine est complètement
anéantie et seuls quelques résistants, dirigés par le Colonel
Randal Moore, essaient de faire face à l'envahisseur. Les deux premières
missions nous placent par ailleurs dans la peau dans ce dernier afin de trouver
le président des Etats-Unis et le mettre en lieu sûr. Mais l'expérience
dans les rangs de l'humanité s'arrête là puisque une nouvelle
force mystérieuse entre en jeu, les Novus. Ennemie jurée de la Hiérarchie,
elle compte bien l'annihiler grâce à son armée de machines
intelligentes. La Terre est donc au final un simple terrain de jeu pour ces deux
puissantes factions qui vont se livrer une guerre sans merci arbitrée plus
tard par les Masari, une troisième espèce extraterrestre qui avait
pris refuge sur Terre lors de l'accession au pouvoir de la Hiérarchie.
La
particularité principale de Universe at War est de proposer trois factions
totalement différentes. On débute réellement l'aventure dans
le camp des Novus et ses unités composées principalement de machines
au design blanc, lisse et immaculé. Leur technologie repose surtout sur
la tromperie, la guérilla, la furtivité et la possibilité
de transmettre des virus informatiques afin de prendre le contrôle ou de
détruire l'ennemi. Ils peuvent également utiliser le réseau
électrique qui alimente la base pour se déplacer rapidement vers
n'importe quel lieu de la carte pour autant qu'il soit desservi par des pylônes
prévus à cet effet. Le mode campagne permet ensuite de jouer avec
la Hiérarchie, les méchants de l'histoire qui sont prêts à
tout pour assouvir leur domination galactique. Leur organisation est différente
puisque, mis à part le portail d'arrivée, tous les bâtiments
sont mobiles. Regroupée derrière trois différents et immenses
marcheurs, cette espèce ne fait pas dans la dentelle et use principalement
de sa puissance de feu pour venir à bout des opposants. Ces mechs qui occupent
facilement la moitié de l'écran peuvent être customisés
de la tête aux pieds. On peut par exemple ajouter des tourelles plasma,
du blindage ou encore des modules de création d'unités terrestres,
de véhicules et de vaisseaux. Pour finir ce petit tour d'horizon des factions
disponibles, attardons nous sur les Masari. Cette civilisation ancestrale est
tout simplement le berceau de l'humanité et par la même occasion
créateur de la Hiérarchie. Peu nombreux mais puissants, ils ont
la particularité de modifier leur comportement en fonction de l'énergie
sélectionnée. En invoquant la lumière, les unités
se déplacent plus rapidement tandis que le côté obscure limite
la vitesse, cloue les unités volantes au sol mais en contre partie, renforce
l'armure. A noter également que chaque camp tire son unique ressource des
matériaux inorganiques présents sur la carte mais avec toutefois
un moyen de prélèvement automatique propre à chacun. Pour
terminer cette présentation, il est important de souligner que malgré
des forces en opposition bien distinctes, l'ensemble est parfaitement équilibré.


Les
missions sont relativement variées au niveau des objectifs à remplir.
On doit par exemple défendre une position, secourir des unités en
danger, construire une base ou encore capturer un lieu stratégique. Rien
de bien original par rapport aux autres STR si ce n'est la partie des Masari qui
propose de conquérir le monde via une carte de la terre découpée
en territoires. On décompte au final environ une demi-douzaine de missions
par camp. Cela peut paraître peu mais certaines sont suffisamment longues
pour nous occuper plus de 10 heures au total. A côtés de cette campagne
solo, on trouve le mode "scénario" ou conquête du monde
qui serait plus parlant. Il permet d'affronter les deux autres camps dirigés
par l'IA et consiste à prendre le contrôle de toutes les zones géographiques.
On retrouve aussi de l'escarmouche sur environ 30 cartes très similaires
afin d'affronter d'une manière plus classique la console avec néanmoins
une petite subtilité, l'option Defcon qui débloque automatiquement
toutes les améliorations en début de partie. En ce qui concerne
le mulitjoueur via le Xbox Live, Universe at War est, après Shadowrun,
le second titre cross-plateform qui permet de se mesurer aux PCéistes possédant
un abonnement Live for Windows. Par contre, on ne peut à aucun moment savoir
si on joue face un adversaire console ou PC. Un filtre aurait été
le bienvenu surtout que la rapidité d'exécution des commandes au
pad est de loin inférieure au combo clavier/souris. Pour ce qui est du
contenu, on retrouve des duels en parties classées ou non et le mode conquête
du monde, le tout jusqu'à quatre joueurs.
Le
gros point d'interrogation lorsqu'un STR est adapté sur consoles, c'est
évidemment la maniabilité. Electronic Arts nous a prouvé
avec C&C 3 et BTM 2 qu'il est possible de rendre la prise en main au pad conviviale
et efficace. Les commandes de Universe at War sont quelque peu différentes
mais se laissent facilement apprivoiser après un peu d'entraînement.
Le bouton A est utilisé pour sélectionner une unité. Une
deuxième pression sur celui-ci permet de regrouper tous ceux du même
genre. Il permet également de déplacer nos troupes et d'ordonner
d'attaquer. Le bouton X sert à désigner toutes les unités
présentent à l'écran et la totalité de nos troupes
si on appuie une seconde fois. Quant aux gâchettes et bumpers, ils permettent
d'accéder à la carte pour un scrolling rapide, aux améliorations
possible ainsi qu'aux supers armes, à la sélection rapide des groupes
ou encore aux capacités spéciales. Tout cela se fait assez instinctivement
mais sans jamais vraiment atteindre le confort d'un clavier et d'une souris. Il
est même difficile d'élaborer une tactique rapide lorsque l'on se
trouve sous le feu de l'action. On préconisera donc souvent la sélection
complète de nos unités pour faire face à l'ennemi au détriment
de la stratégie, essence même d'un STR. Le zoom, que cela soit avant
ou arrière, est également un peu faible ce qui rend difficile l'identification
de nos troupes et empêche d'avoir une vue d'ensemble correcte surtout quand
plusieurs marcheurs obstruent pratiquement l'écran.
Techniquement,
Universe at War déçoit. Les cartes sont très similaires entre
elles, souvent bien vides et affichent des textures très peu détaillées.
La fluidité n'est également pas toujours au rendez-vous avec un
framerate chancelant que cela soit en solo ou en multi. Quant au design des factions,
on aime ou n'aime pas mais dans l'ensemble, ils retranscrivent très bien
les différents univers. Pou ce qui est du son, chaque camp à son
propre thème, un peu répétitif à la longue mais plaisant
tout de même. Les dialogues et infos pendant les parties sont par contre
d'une redondance affligeante et tapent sur les nerfs après quelques minutes.
Au niveau des regrets, mentionnons aussi l'IA qui est très moyenne, surtout
pour nos unités qui restent de marbre quand l'ennemi attaque ou encore
les unités qui arrêtent de tirer lorsqu'elles ont détruit
une partie d'un marcheur.
Universe at
War n'est certainement pas le jeu de stratégie en temps réel qui
va donner les lettres de noblesse à ce genre sur console. Il propose néanmoins
des choses intéressantes comme trois factions complètement différentes
mais équilibrés, un mode conquête original et une prise en
main accessible. On regrette cependant des graphismes très moyens, une
IA un peu limite ou encore un framerate pas toujours au top de sa forme. La concurrence
est certes faible pour ce type de jeux sur Xbox 360 mais on ne peut que conseiller
de se rabattre sur la version PC, moins chère et bénéficiant
de graphismes plus détaillés.
Strongbow - 30.05.2008