Electronic
Arts avait déjà tenté et réussi l'année dernière
à transposer un jeu de stratégie en temps réel sur Xbox 360
avec La Bataille pour la
Terre du Milieu II. Fort du résultat plutôt convaincant,
EA amène cette fois sur consoles l'univers de Command & Conquer, connu
des PCéistes depuis 1995.
C&C
3 : les Guerres de Tiberium se déroule en 2047 sur Terre. Deux factions
principales s'affrontent pour le contrôle du précieux minerai : le
GDI (Global Defense Initiative) et le NOD, dirigé par le méchant
Kane qui fait son grand retour. Le mode campagne du jeu propose deux campagnes
de 17 missions chacune, du côté du GDI puis du NOD, complétées
par une courte troisième campagne de quatre missions au contrôle
de la race extra-terrestre qui vient jouer les trouble-fête entre les deux
camps humains.
La prise en main se fait
plutôt rapidement, grâce à un tutorial bien construit mais
que l'on aurait aimé un peu plus complet. On retrouve certains automatismes
acquis avec BTM2,
notamment avec les gâchettes que l'on utilise pour accéder à
la liste des bâtiments à construire, mais aussi pour la création
des groupes d'unités. De manière générale cela fonctionne
bien, même si l'on est malgré tout moins à l'aise qu'avec
le duo clavier et souris traditionnellement associés au genre. Le problème
vient en fait de la rapidité d'exécution que demande C&C 3.
En effet, on est en présence ici d'un jeu de stratégie où
l'action est rapide, où la vitesse est souvent l'élément
clé si l'on veut gagner. A titre d'exemple, plusieurs missions ne demandent
aucune construction, il faut juste diriger un groupe d'unités pour capturer
ou détruire certains bâtiments; d'autres missions proposent des objectifs
avec des comptes à rebours plutôt serrés. Et au pad, les raccourcis
sont forcément moins nombreux, plus lents à mettre en place, et
le scrolling pour passer d'une zone à l'autre de l'écran prend bien
plus de temps que de simplement cliquer sur une carte avec sa souris. La jouabilité
est donc correcte au pad, mais le jeu ayant à la base été
développé sur PC, certaines missions deviennent bien ardues une
fois la manette en main, et l'on se sent parfois submergé par les actions
que l'on doit faire, qui prennent trop de temps, sans être soulagé
par certaines tâches de maintenance qui auraient dû être rendues
automatiques. Concernant la difficulté, si certaines missions sont vraiment
difficiles car demandant une rapidité d'exécution et un timing élevés,
d'autres au contraire ne posent aucun soucis même dans le mode de difficulté
le plus élevé, sur les trois que l'on peut choisir avant chaque
affrontement lors des campagnes.
Les
missions sont variées, en termes de lieux visités et décors
(USA, Afrique du Nord, Allemagne et même Suisse), mais aussi au niveau des
objectifs à remplir, certains obligatoires et d'autres optionnels. On nous
demande ainsi de défendre un avant-poste, de secourir des unités
encerclées, de détruire certains points stratégiques uniquement
avec un commando, de construire une base, de capturer des bâtiments, etc.
Pour chacune des trois factions en présence, on trouve des unités
terrestres (véhicules plus ou moins blindés, groupes de soldats
et ingénieurs) ainsi que des unités aériennes adaptées
au bombardement ou plutôt à la chasse. Malgré les différences
visuelles importantes, les trois factions proposent des unités un peu trop
similaires dans leur fonctionnement. Ainsi, chaque camp tire son unique ressource
du Tiberium et il faut par conséquent construire rapidement une raffinerie.
Chaque camp propose son lot de tourelles défensives, toutes semblables,
une adaptée à l'infanterie, une autre pour contrer les véhicules
terrestres, une autre encore anti-aérienne. Il en va de même pour
les véhicules, l'entraînement des unités et la plupart des
bâtiments qui ont leur équivalent dans chaque camp. Néanmoins,
le GDI se distingue par des unités puissantes mais un peu plus lentes que
celles des autres factions, on pense par exemple au char mammouth. Le Nod est
spécialisé dans le camouflage de ses troupes et propose des unités
souvent rapides, moins chères mais aussi moins résistantes. Les
Scrins de leur côté attaquent à distance et leurs unités
aériennes sont les plus redoutables et variées. On ne trouve pas
de héros dans C&C 3, mais les soldats et les véhicules peuvent
tous monter en grade, leur permettant même de se régénérer
lorsqu'ils sont vétérans.
Lors
des campagnes, on découvre entre presque chaque mission de nouvelles cinématiques,
en HD et entièrement doublées en français. Celles-ci sont
tournées "à l'ancienne" avec de vrais acteurs et un mélange
de décors et d'images de synthèse. Même si le résultat
est un peu kitsch, on apprécie vraiment de voir des personnages en chair
et en os donner vie au scénario, d'autant que l'on trouve du beau monde,
comme Michael Ironside (Starship Troopers), Joseph D. Kucan (un habitué
des C&C), Billy Dee Williams (Le retour du Jedi), Josh Holloway (Lost), Grace
Park et Tricia Helfer (Battlestar Galactica). Outre ses 38 missions étalées
sur trois campagnes, Tiberium Wars offre un mode skirmish pour mettre en place
des affrontements contre la console sur une bonne vingtaine de cartes. Côté
multijoueur, il faut se tourner vers le Live où il est possible de s'affronter
de deux à quatre joueurs en même temps. L'option est offerte d'accéder
à des parties rapides ou personnalisées, classées ou non,
d'en créer, de consulter ses statistiques et le classement. Cinq modes
de jeu sont présents : affrontement, roi de la colline, capture et contrôle,
capture du drapeau et siège. Un jeu en ligne donc costaud, bien complet
et où tout le monde est logé à la même enseigne, c'est
à dire avec un pad en main, donc plus équilibré qu'en solo.
On notera que la caméra Live Vision est supportée et que l'on peut
ainsi, si on le désire, voir le visage des ses adversaires en plein match.
Au niveau des regrets, signalons encore
l'IA qui est moyenne, que ce soit pour nos propres unités qui restent bloquées
entre des bâtiments juste après être sorties de l'usine, ou
pour l'adversaire qui attaque toujours depuis les mêmes positions, qui ne
réagit pas forcément lorsqu'une unité se fait attaquer, et
qui ne reconstruit quasiment jamais certains bâtiments comme les tourelles.
Les chargements et sauvegardes sont possibles en cours de partie, mais ils sont
lents, et l'on passe une bonne dizaine de secondes à attendre simplement
l'affichage de la liste des sauvegardes précédentes. Signalons enfin
comme détails mineurs qui auraient pu être corrigés : une
sensibilité trop importante du stick lors de la navigation dans les menus,
l'impossibilité de supprimer une sauvegarde depuis le jeu, et des succès
à déverrouiller toujours autant peu adaptés quand il s'agit
d'un jeu signé Electronic Arts (chaque campagne est à refaire dans
les trois niveaux de difficulté existants pour espérer obtenir les
médailles bronze, argent et or; la présence de succès négatifs
(à zéro point) dont il n'existe pas l'équivalent positif,
un succès consistant à appuyer 2047 fois sur le bouton A, etc.).
Si
C&C 3 propose un peu plus de finesse dans la modélisation que le précédent
jeu de STR d'EA sur Xbox 360, on aurait aimé que l'aspect graphique soit
encore un peu plus poussé. Les bâtiments montrent des animations
sympathiques, les chars laissent des nuages de poussière derrière
eux, et les combats sont plutôt convaincants, mais quelques textures auraient
mérité d'être un peu plus fines, et certaines unités
comme les ingénieurs ou les commandos auraient dû être plus
visibles pour qu'on ne les perde pas à l'écran. Quelques ralentissements
sont également à signaler parfois lorsque de nombreuses troupes
sont visibles, mais rien de bien grave cependant. Côté audio, les
divers bruitages sont réussis, et tous les dialogues ainsi que les réponses
des unités lorsqu'on les sélectionne sont en français.
C&C
3 : les Guerres de Tiberium est un bon jeu de Stratégie Temps Réel,
de type action rapide, sur Xbox 360. Les diverses campagnes sont variées,
proposent des batailles intenses et une durée de vie conséquente
en solo, doublée par la présence de modes multijoueurs bien complets
et prenants sur Xbox Live. On apprécie le soin porté à l'ensemble
et les cinématiques avec de vrais acteurs. On regrette cependant la difficulté
mal dosée en solo qui peut parfois être frustrante, l'IA qui se contente
du minimum, et un manque de diversité et d'innovations au niveau des trois
différentes factions que l'on peut diriger dans le jeu. Même si C&C3
vaut vraiment le coup sur 360, préférez-lui la version PC si votre
ordinateur peut le faire tourner, les contrôles en seront simplifiés,
le prix moins élevé et les graphismes plus détaillés.
Max73
- 22.05.2007