Test : Rainbow Six - Vegas
Xbox 360
 
 Editeur : Ubi Soft
Développeur : Ubi Soft Montréal
Site officiel : rainbowsixgame.com
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 30.11.2006
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : français
Joueur(s) hors ligne : 1 à 2
Xbox Live : oui
Joueurs en ligne : 2 à 16
Age recommandé : 16+

 


En 2010, Ding Chavez, connu pour ses actes héroïques au sein de la Rainbow, a quitté le terrain et occupe maintenant le poste de superviseur des opérations. C'est Logan Keller, ancien membre des troupes Delta, qui est désormais à la tête de cette unité d'élite. En compagnie de ses frères d'armes Kan Akahashi et Gabriel Nowak, il se rend à San Joshua del Mosquiera. Cette ville mexicaine, idéalement située près de la frontière américaine, était autrefois un centre industriel et une zone portuaire prospère mais depuis peu, elle est la proie des gangs et des contrebandiers. C'est ici que Irina Morales, une terroriste mondialement recherchée, et ses acolytes se sont retranchés afin de préparer une opération destructive contre les Etats-Unis. Les Rainbow ont pour mission de la capturer vivante. L'opération tourne mal et tous les regards sont désormais tournés vers Las Vegas, mis à feu et à sang par un groupe armé et très déterminé.

Cette première mission didactique, au Mexique, pose les bases d'une intrigue riche en surprises et en rebondissements. Alors que les précédents épisodes de la série ne proposaient que des missions indépendantes sans grand rapport entre elles, Vegas s'offre un véritable scénario qui, sans marquer réellement les esprits, a au moins le mérite d'exister. Pour renforcer l'immersion, les briefings, autrefois austères et rigides, se déroulent à bord de l'hélicoptère qui nous transporte sur les zones à nettoyer. Ces phases de transition proposent, en plus de pouvoir admirer le paysage, de revoir complètement son équipement. Un arsenal important de mitraillettes, grenades et autres fusils de sniper est à disposition, le tout modifiable grâce à de nombreux accessoires (silencieux, lunette, viseur laser etc.). Logan peut transporter simultanément deux armes principales, le fidèle pistolet et deux types de grenades. Il faut aussi préciser que l'on peut récupérer les armes ennemies. A l'instar de Ghost Recon Advanced Warfighter et son cross-com, des informations sont également données en temps réel par l'intermédiaire de Johanna qui nous guidera tout au long de l'aventure.

Evidemment, Vegas ne serait pas un Rainbow Six sans son aspect tactique et son système d'ordres. Sur ce point, Ubisoft a revu, corrigé et simplifié la prise en main pour la rendre accessible à tous. Il suffit donc de pointer le curseur de visée sur une zone et d'appuyer sur le bouton A pour y envoyer nos deux équipiers. Ce système est sensible au contexte puisque si l'on désigne une porte, ils vont instinctivement se positionner pour préparer un assaut. Une fois en place, plusieurs ordres au choix peuvent être ordonnés grâce la croix directionnelle (ouverture et grenade frag, ouverture et nettoyer la zone etc.). Pour éviter de prendre une mauvaise décision et de se précipiter aveuglement dans une pièce, il est nécessaire de juger les forces adverses en regardant sous la porte grâce la caméra serpent empruntée à Splinter Cell. De plus, on peut désigner des cibles prioritaires afin, par exemple, d'éliminer en premier les terroristes qui sont proches des civils. Un gadget qui devient rapidement indispensable pour planifier au mieux ses attaques. D'autres approches sont disponibles en utilisant la verticalité des lieux. Des points d'ancrage sont parsemés un peu partout dans les niveaux et offrent la possibilité de descendre en rappel le long des parois pour surprendre l'ennemi. Une fois sur la corde, on peut ordonner à nos hommes d'entrer dans la pièce en défonçant les vitres ou se mettre la tête en bas, en appuyant sur le stick analogique gauche, pour faire feu. Les classiques règles d'engagement, furtif et assaut ainsi que garder la position et se regrouper sont évidemment toujours présents. La plus grande nouveauté en terme de gameplay réside dans le fait que l'on peut, à l'image de Gears of War, se mettre à couvert derrière tous les éléments du décor en maintenant appuyé la gâchette gauche. La caméra passe alors à une vue à la troisième personne. Depuis cette position, on peut tirer à l'aveugle avec une précision toutefois bien relative ou se redresser afin d'ajuster un ennemi avec le risque de recevoir une rafale bien placée. Comme la barre de vie a disparu au profit d'une vision qui devient de plus en plus floue à mesure que l'on se fait toucher, il devient même primordial de pouvoir se mettre à l'abri quelques instants afin de retrouver ses esprits.

Pour que les assauts soient une réussite, il faut aussi que l'intelligence artificielle de nos coéquipiers soit à la hauteur. Pas de soucis à ce niveau là. Ils se mettent instinctivement à couvert, se couvrent l'un et l'autre et, sans être des machines à tuer, visent plutôt bien. On se surprend même à les remercier quand ils nous sauvent la vie. Ils semblent également mieux encaisser les coups que nous et peuvent être réanimés indéfiniment si on leur injecte à temps un produit miracle. Les ennemis bénéficient également d'une IA correcte et évolutive au fil de l'aventure. Ils se mettent parfaitement à couvert, mis à part quelques cas suicidaire, et n'hésitent pas à changer de position pour nous prendre à revers. Dans l'ensemble c'est très bon mais on observe tout de même quelques incohérences. L'absence de réaction de certains alors que l'on vient d'abattre leur frère d'arme situé à moins de deux mètres est la plus flagrante. Les missions s'enchaînent à un rythme d'enfer et l'action y est soutenue, le tout en alternance avec des phases plus calmes de planification où les bonnes décisions doivent être prises afin d'éviter la mort d'un otage ou l'explosion d'une bombe. Pour ce faire, Rainbow Six Vegas, bien moins linéaire que ses ancêtres, propose une multitude de voies secondaires qui permettent d'aborder les situations délicates dans les meilleures conditions. L'univers de Las Vegas, ses casinos, ses hôtels et ses sous-sols s'y prête d'ailleurs très bien.

Graphiquement, c'est beau, lumineux et très…flashy. Les nombreux néons de la ville aux mille casinos et surtout le moteur graphique Unreal Engine 3 ne sont pas innocents. Sans pour autant atteindre le niveau de Gears of War, qui a décidément placé la barre très haut, on ne peut qu'admirer les magnifiques effets de lumière et de fumée, les éclaboussures de sang sur les murs et les environnements très détaillés réagissant parfaitement aux balles. L'immersion est même totale lorsque, pris sous le feu ennemi, les machines à sous s'éventrent et les vitres comme tous les autres objets en verre volent en éclat. Quant aux personnages, ils bénéficient également d'une réalisation soignée et se meuvent avec réalisme grâce à la motion-capture. L'aspect audio n'est pas reste, avec des bruitages forts réussis et des musiques, certes quelques fois un peu fades, qui augmentent d'intensité pendant les combats. Avec un système 5.1, on s'y croirait même tant les balles fusent de tous les côtés. Malgré une certaine redondance dans les dialogues, l'ensemble colle plutôt bien et le fait que les guérilleros mexicains s'expriment en espagnol est sympathique.

Evidemment, Rainbow Six Vegas n'est pas exempt de défauts et sans être rédhibitoire, certains entachent quelques peu ce magnifique tableau. Le plus important est sans aucun doute le système de sauvegarde par checkpoint choisi par Ubisoft. En effet, ceux-ci sont souvent très espacés l'un de l'autre ce qui oblige à refaire une bonne partie du niveau avant d'arriver au passage qui nous a posé problème. Que cela soit en mode normal ou réaliste (on meurt plus rapidement), Vegas est relativement difficile et recommencer encore et encore le même segment devient vite rageant. Autre point négatif, la répétitivité de l'action, puisque malgré des scripts de mise en scène et des renversements de situation, on passera la majorité du temps à faire les même choses et les même choix tactiques. Pour finir avec les points noirs, il faut préciser que la partie solo se boucle en 10 heures tout au plus, ce qui est relativement court mais dans la moyenne des derniers FPS.

Ces quelques désagréments sont assez vite gommés par le multijoueur qui justifie à lui seul l'achat de ce titre. Un système de création d'avatar permet de personnaliser de la tête aux pieds son personnage avec un équipement conséquent (casque, armes, gilet pare-balles etc.) disponible en fonction de notre grade. Si avec tout cela on n'est pas satisfait du résultat, on peut modéliser son propre visage grâce à la Live Vision (webcam de la 360) sur le corps de notre avatar virtuel. Le rendu est par ailleurs assez bluffant. Après ce petit moment créatif, on est prêt à se lancer dans la multitude de modes proposés. Au programme : chasse aux terroristes et campagne jouable en coopération à deux en écran partagé et jusqu'à quatre via le Xbox Live. Un bon moyen donc de prolonger la faible durée de vie du solo même si, malheureusement, tous les éléments de l'histoire (briefing, info en temps réel) sont absents. Outre ce mode coop, Vegas propose des affrontements en multijoueur jusqu'à 16 sur dix cartes différentes. Toutes sont relativement grandes et offrent plusieurs approches possibles grâce à un level-design particulièrement réussi. Mis à part les classiques deathmatch, team deathmatch et survie, on salue l'arrivée du petit dernier "attaque et défense". Similaire à un capture de drapeau mais avec des objectifs différents (récupérer une mallette, sauver un otage ou désamorcer une bombe), ce mode privilégie l'esprit d'équipe et rencontre déjà un vif succès sur le Live. Le multi reprend également toutes les caractéristiques du mode solo comme le rappel, le système de couverture et la caméra serpent ce qui change sensiblement la manière de jouer. Enfin, petit détail qui a tout de même son importance pour les personnes allergiques à la langue de Shakespeare, la possibilité de choisir la langue afin de jouer entre francophones par exemple. Sympa.

Au final, les puristes et les fans de la première heure qui appréciaient le gameplay réaliste à souhait de la série vont certainement être déçus par ce Rainbow Six Vegas plus accessible où l'action pure et dure prime sur la tactique. Néanmoins, cela n'enlève rien aux qualités indéniables de ce titre. Il séduit par sa réalisation soignée, ses graphismes hauts en couleur et une prise en main rapide, solide et intuitive. Malgré une durée de vie assez faible en solo, Vegas prend une tout autre dimension grâce sa partie multijoueur plus que complète et ô combien addictive. La famille Tom Clancy, désormais au complet, a réussi avec brio son entrée dans la next-gen. Il ne reste plus qu'à espérer qu'Ubisoft continue sur sa lancée.


Strongbow - 7.12.2006



 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Réalisation soignée
Gameplay solide
Modes multijoueurs
IA des alliés
_________________________

Campagne solo courte
Système de checkpoint
Répétitif
IA ennemis perfectible
_________________________

 
 
Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 8/10