Ninja Blade fait
partie de ces jeux curieux que l'on a suivis
du coin de l'il durant quelques mois sans
jamais trop savoir qu'en penser. Désormais
disponible dans les bacs, on peut se faire un
avis plus précis sur la dernière
production exclusive de FromSoftware à
la Xbox 360. Alors bonne surprise ou mauvaise
blague? Voyons voir...
Dès son annonce, Ninja Blade a fait parler
de lui pour un fait peu élogieux : le
manque d'inspiration. Il était simple
de trouver des tonnes d'analogies entre Ninja
Gaiden et ce Ninja Blade. Et pourtant,
même si ces similitudes sont clairement
assumées, la véritable originalité
de ce jeu vient de son rythme. Là où
un Ninja Gaiden se contente de nous en mettre
plein les mirettes tout en laminant à
la chaîne, FromSoftware a compris qu'il
fallait donner une directivité bien différente
à son titre.
Aussi linéaire
que le soft de la Team Ninja donc, Ninja Blade
nous propose au cours de sa petite dizaine de
niveaux de sauver Tokyo et par conséquent
la Terre d'une invasion de parasites en incarnant
le légendaire Ken Ogawa, un ninja des
temps modernes comme ils disent par là-bas.
Et puisqu'il est question de parasites, le prétexte
est tout trouvé pour le character design
des ennemis. On aura ainsi droit à tout
ce qu'il y a de végétal ou d'animal
en tant qu'opposants : ruches d'abeilles, plantes
carnivores, humains métamorphosés,
moustiques de la taille d'un camion, araignées
de la taille d'un jet, etc. Tout ce qu'il y
a de plus banal en somme.
Le rythme est original en ce sens que l'on ne fait pas réellement que combattre à l'épée ou par ninjutsu (cyclone, feu, foudre) mais aussi grâce à l'intégration
de ces fameuses et parfois lapidées séquences de QTE. Ainsi, la plupart des boss du jeu (et il y en a à foison) devront faire l'objet d'un coup de grâce. Au moment de donner le
coup fatal en pressant la touche Y, on déclenche une séquence à la chorégraphie souvent loufoque, exagérée, ridicule ou classe lors de laquelle, il faudra enchaîner
une série de touches ou d'esquives via le stick pour envoyer ad patrès la bébête velue. On a aussi droit à ces parties de Quick Time Event lors de phases purement
transitoires entre différentes zones d'un niveau. Le rythme s'en retrouve modulé et l'action pure et dure n'est donc pas vraiment non-stop. Cela dit, ça repose ou réjouit, voire
les deux parfois, entre deux séances de castagnes forcément destructrices pour le pouce et cette pauvre touche A.
Au-delà
de ces scènes somme toute assez classiques
pour tout autre genre, Ninja Blade se permet
le luxe d'avoir un gameplay aux petits oignons.
Entre les courses sur les murs, les sauts, les
courses rapides en continu, les escalades, les
voltiges occasionnées par le grappin,
notre bon vieux Ken a de quoi donner du fil
à retordre aux belliqueux qui peuplent
Tokyo. De plus, grâce à sa vision
ninja, on peut déclencher à tout
moment sans en abuser une aide
à la progression. Vous vous sentez bloqué?
Vous savez où aller, mais vous ne savez
pas comment ? Il suffit alors d'actionner la
vision ninja qui vous révélera
au loin un mur friable sur lequel votre grappin
aura tout le loisir d'officier. Celle-ci révélera
aussi généralement le point faible
des grands méchants et les éléments
sur lesquels il est possible d'interagir.
Ajoutons à cela la possibilité
qu'a Ken de transporter trois épées
aux caractéristiques évidement
complémentaires. L'épée « tueur
de démons » qui est l'arme
de base et par conséquent l'arme la mieux
équilibrée, rapide et relativement
puissante. Vient ensuite le couteau du faucon,
très rapide mais à proscrire en
cas d'attaque par des gros costauds. Enfin,
l'arrache pierre qui est d'une puissance très
élevée mais d'une lenteur vous
exposant à chaque coup asséné.
Chacune de ces armes peut être améliorée
par le biais des cristaux de sangs récupérés
sur le corps de vos victimes. Et bien sûr,
à chaque montée en niveau, de
nouvelles attaques deviennent disponibles. Conséquence
de tout cela, un gameplay fun, défoulant,
accessible et efficace.
Pour ce qui est de la difficulté, Ninja Blade est assez retors à appréhender. Parfois très simple, grâce aux nombreux checkpoints,
parfois complexe à cause de ses boss aux points faibles difficilement décelables (y compris avec la vision ninja). Et si les checkpoints sont très réguliers, ils sont d'autant
plus vicieux de sorte que si l'on avait mal prévu son stock de spray de premiers soins, on se retrouvera forcément devant le boss de fin de niveau avec une seule trousse, et ce, jusqu'à
ce que l'on comprenne que le mieux, c'est de recommencer tout le chapitre, en économisant un maximum. Et comme les sprays, quant à eux, sont très rares, on privilégiera volontiers
la défense que l'attaque à de nombreux endroits.
Précisons que la difficulté dépend
comme souvent aussi des ambitions du joueur.
Commencer avec le mode facile? Moyen ? Ou difficile?
Le mode de base étant déjà
plutôt délicat à maîtriser.
Globalement il faut une bonne heure pour boucler
chacun des chapitres au nombre de neuf. libre
à vous ensuite de les refaire pour récolter
toutes les perles Shinobi, les fragments de
vie et de Chi.
La réalisation
de Ninja Blade est mitigée sur bien des
points. Que ce soit les décors, le character
design, ou encore la frame rate, on sent vite
le laisser-aller des développeurs. En
effet, même si les décors ne sont
pas horribles en soi, ils s'avèrent assez
redondants. Les toits des immeubles, les couloirs
d'un immeuble, les rues entre les immeubles...
Des immeubles, des immeubles, partout. On a,
cela dit, droit à une petite ballade
en avion au dessus des nuages assez sympathique
mais qui se termine par une chute sur le toit
d'un building. Chic. Et comme la plus grande
partie du soft se déroule de nuit, une
impression d'austérité demeure.
Heureusement, les effets spéciaux sont
là pour donner un peu de cachet. Entre
les effets de foudre, les combos effectués
au ralenti, la vision ninja ou encore les courses
à toute vitesse démultipliant
Ken, on peut dire qu'ils sauvent les meubles.
Aux dépends parfois de la frame rate
qui chute lourdement.
En définitive, ce Ninja Blade est un soft sympathique qui ne vaut que pour son côté spectacle et sa dimension dixième degré évoquant
les films de séries Z, à l'instar d'un EDF 2017. Si techniquement, il est bien en deçà de ce que peu proposer une
Xbox 360 au meilleur de sa forme, Ninja Blade se rattrape grâce à son gameplay accessible et son rythme original. Bien que parfois difficile et relativement court, il proposera sa dose de challenge
aux plus téméraires d'entre vous. Un achat coup de cur!
Inspecteur Gadget - 07.07.09