| Test
: Ninja Gaiden 2 |
Xbox
360 | |
| ![](img2/box_ninjagaiden2.jpg) | Editeur
: Microsoft
Développeur : Team
Ninja Site officiel : xbox.com
Vidéos : rubrique
vidéos Date de sortie : 06.06.2008 Achat : Amazon.fr,
CeDe.ch | | |
| Langues
: Anglais et japonais, sous-titres français Joueur(s) hors ligne :
1 Xbox Live : classements et téléchargements uniquement
Joueurs en ligne : - Age recommandé : dès 18 ans | |
Ninja
Gaiden II avait un objectif. Donner
à la Xbox 360 un jeu d'action digne de
son
prédécesseur. Un titre
féroce, véloce et splendide. La
Team Ninja devait aussi pour cela s'adapter
aux anciennes doléances des joueurs déçus
par le premier volet : rendre le jeu accessible
et ajouter de la décapitation à
tire-larigot, Objectif atteint?
C'est
donc avec quatre ans d'expérience ludique supplémentaire que l'on
met la main sur ce Ryu Hayabusa nouvelle génération. Quatre années
où nos phalanges se sont habituées à des jeux coriaces, des
jeux retors et si on s'attendait avec ce Ninja Gaiden II à un challenge
autant difficile que pour le premier, on risque d'être quelque peu étonné.
Celui qui autrefois flattait notre ego à chaque victoire sur les boss,
celui qui nous laissait le souffle coupé jusqu'au point de sauvegarde suivant
et qui nous tétanisait à l'apparition de chacun des boss de manière
magistrale, propose désormais une difficulté par défaut beaucoup
plus accessible (la Voie de l'acolyte). Le plus visible de ces changements de
difficulté concerne la barre de vie qui se remplit allègrement une
fois toute menace écartée. De sorte que la plupart des coups portés
par les ennemis (loups-garous, démon, ninja, hydres, etc.) s'en retrouveront
soignés après chaque affrontement d'un groupe d'ennemis. Il existe
cependant des dégâts permanents qui ne se soignent pas automatiquement
en fin de combat, et qui nécessitent une orbe bleue, un objet curatif ou
une borne de sauvegarde pour disparaître. Ces dernières sont présentes
en bien plus grand nombre désormais. Les boss, souvent au nombre de deux
par niveau représentent toujours un challenge relevé, d'autant que
le nombre d'objets curatifs que l'on peut porter est limité à trois
de chaque type. Mais en cas d'échec, on se retrouve direct à la
séquence d'intervention de la bestiole. Dans les faits, ça plaira
au plus grand nombre, surtout aux pleurnichards qui n'avaient même pas pu
vaincre Muraï dans le premier épisode 3D. Cela dit le joueur avide
de challenge corsé n'est pas oublié et peut toujours se tourner
vers les difficultés plus élevées que propose le jeu (la
Voie du guerrier, et deux autres à débloquer : Mentor et Maître
Ninja).
Au-delà de cette
constatation qui chagrinera peut-être une poignée de joueurs et ravira
d'autres (choisissez votre camp), il est aussi étrange que pour un projet
de cette envergure, le level design soit aussi moisi. La petite quinzaine de chapitres
disponibles, bien que nous faisant voyager d'une bout du monde à l'autre
(Venise, New-York, etc.) nous propose que bien rarement l'alternative. C'est droit
devant, il ne manquerait plus qu'une flèche nous indiquant le chemin à
prendre. Bien évidement, il subsiste encore quelques charmants petits passages
secrets nous permettant de mettre la main sur des crânes de cristal - des
objets à collectionner mais qui ne servent qu'à débloquer
des succès apparemment - mais ce sera tout. Dans Ninja Gaiden 2, occire
les ennemis présents à l'écran suffit à ouvrir la
prochaine porte. Alors certes, il y a des interrupteurs ici et là à
activer à l'aide d'une flèche bien placée. Exit donc l'exploration
de la ville de Tairon et le déblocage de lieu grâce à l'action
de mécanismes, certains diront qu'il y aura donc moins d'allers-retours,
et ils n'auront pas tort.
Passons maintenant
au cur même ce Ninja Gaiden II, ce qui en fait sa force : Son gameplay.
Toujours aussi vif dans ses déplacements, le sautillant Ryu n'a en rien
perdu de son agilité. On enchaîne les courses sur les parois, les
sauts d'oiseau entre deux murs, la course sur l'eau et les balancements sur perche
avec facilité. Les principales armes de Ninja Gaiden font leur retour avec
quelques nouvelles en plus (dont des griffes et un set de double épées)
et de nouveaux combos. On note quelques nouveaux mouvements tels que les contre-attaques
suite à une parade et les anéantissements utiles pour achever en
un coup un ennemi ayant déjà perdu un membre. L'amélioration
des armes, augmentant la puissance de celles-ci et la variété de
coups possibles, se fait à nouveau dans les magasins de Muramasa. Les combats
au corps à corps sont toujours aussi plaisants et nerveux. Déjà
problématique lors du premier épisode, la caméra continue
de faire des siennes dans Ninja Gaiden 2, notamment lors des combats, moments
forcément les plus gênants lorsque, suite à une action, la
demi-douzaine d'ennemis à affronter se retrouve hors champ. On peut toujours
la diriger manuellement, comme c'était le cas pour le premier Ninja Gaiden
après son patch, mais son utilisation n'est pas toujours aisée en
pleine action. La vue libre "en option" fait son retour, mais n'est
finalement que peu utile. On note l'apparition d'un inventaire rapide, accessible
au moyen de la croix directionnelle. Pratique et bien pensé. La durée
de vie de ce jeu d'action est correcte avec 10-12 heures nécessaires pour
une première aventure, que plusieurs choisiront de refaire dans un niveau
de difficulté supérieur pour tenter d'améliorer son classement,
déverrouiller des succès et s'améliorer aux tests de valeur,
ces arènes fermées, présentes dans chaque niveau ou presque,
où l'on affronte des vagues d'ennemis.
Evoquons maintenant quelques soucis
techniques qui mettent une nouvelle fois les bâtons dans les roues de ce
titre à l'allure de hit (qu'il est par ailleurs). Les chargements, aussi
courts soient-ils, à chaque passage dans l'inventaire de Ryu sont relativement
rébarbatifs. Plus gênants, ils interviennent parfois au beau milieu
d'un combat, coupant ainsi l'action à plusieurs reprises si on a la malchance
de se trouver entre deux zones. Vraiment regrettable. Aussi, les ralentissements
que l'on constate à de nombreuses reprises nous prouvent à quel
point le cahier des charges était, pour le développement de cet
opus, plus laxiste que pour Ninja
Gaiden sur Xbox première du nom. Ajoutons que, comme souvent
dans tels jeux, les objets (ou membres) qui volent, s'encastrent avec une aisance
hors du commun sur n'importe quelle surface. Ainsi, il n'est pas rare à
la fin d'une mêlée de voir quelques bras dans les façades
ou flottant dans le vide. Les animations sont splendides pour l'ensemble des personnages
et ennemis qui se meuvent avec classe et fluidité. Ryu et ses ennemis sont
finement modélisés et superbes à contempler lorsqu'on nous
en laisse le temps, c'est-à-dire souvent une fois tous les adversaires
à terre. Les décors sont réussis sur l'ensemble, avec quelques
niveaux visuellement magnifiques, surtout vers la fin du jeu, et d'autres très
ordinaires et presque fades. Les musiques sont réussies et parviennent
à souligner l'intensité des combats. Les bruitages de bonne facture
du premier épisode font leur retour et ponctuent avec justesse les coups
portés et reçus. Le doublage des voix est disponible en anglais
et en japonais, au choix dans les options, avec la présence de sous-titres
en français.
On aurait aimé
voir pour ce Ninja Gaiden 2 un mode duel voire un mode coopératif, mais
hélas il faut se contenter ici, comme dans le premier épisode, des
tableaux des scores. Ceux-ci présentent un classement selon le karma, un
autre pour le temps mis pour terminer le jeu, et enfin plusieurs de scores obtenus
pour chaque arme, sachant que seule l'arme en question peut être utilisée
pour toute l'aventure. Les classements sont bien réalisés mais on
aurait aimé une séparation de classement karma en fonction de la
difficulté choisie, puisqu'elle a une influence importante sur le score
obtenu. Pour compléter "l'expérience" en ligne de Ninja
Gaiden 2, Tecmo a ajouté la possibilité d'enregistrer de courtes
séquences filmées de sa progression. L'idée est louable,
mais dans la pratique on est très loin de la qualité de ce que l'on
trouve dans Halo 3.
Pas de possibilité de changer l'angle de vue ni d'accélérer
lors de la rediffusion, impossible de nommer ou éditer sa vidéo,
le partage de fichier est limité à une seule séquence. Ces
petits films sont automatiquement coupés avant et après chaque sauvegarde
effectuée dans le jeu. Cette fonction qui aurait pu être intéressante
n'est en l'état finalement qu'un gadget très peu utile.
Ninja
Gaiden II est un jeu d'action réglé pour plaire désormais
au plus grand nombre, tout en proposant toujours un challenge intéressant.
Joli, très addictif et vraiment jouable, on maîtrise rapidement les
exigences de l'art du ninja. Même si quelques soucis techniques viennent
ternir le tableau, avec en tête les ralentissements, les bugs ou les chargements,
le résultat est plus que satisfaisant. Plus beau, avec un level design
plus poussé et quelques modes en ligne à la hauteur qui font ici
défaut, ce titre aurait pu ravir la place de Ninja
Gaiden (Xbox) sur la première marche du podium des meilleurs
jeux d'actions. Raté. On y reviendra sans doute pour un hypothétique
Ninja Gaiden 3 ou un éventuel Ninja Gaiden II - Black.
Inspecteur
Gadget & Max73 - 24.06.2008
![](img/ninjagaiden2_32s.jpg)
![](img/ninjagaiden2_18s.jpg)