La série Red Faction a débuté
sa carrière sur Playstation 2 avant de
voir sa suite portée également
sur Xbox (Red
Faction 2). Sortis en 2001 et 2003,
ces FPS avaient marqué les esprits grâce
au Geomode qui permettait alors de détruire
une grande partie des décors. Depuis,
le studio américain Volition s'est concentré
essentiellement au développement de Saints
Row, une nouvelle licence que l'on
a pu agréablement découvrir en
2006 exclusivement sur Xbox 360. Cette expérience
dans le genre GTA-like leur a sûrement
donné des idées puisqu'ils ont
choisi cette voie pour ce nouveau Red Faction
nommé Guerilla.
Après avoir
parcouru la Terre dans le deuxième volet,
Red Faction retourne à ses premiers amours
avec une planète Mars complètement
terraformée comme terrain de jeu. Ce
titre nous place alors dans la peau d'Alec Manson,
un mineur honnête qui débarque
de la Planète Bleue afin de gagner simplement
sa vie. Accueilli par notre frère, on
assiste impuissant à son exécution
par l'EDF (Earth Defence Force, rien à
voir avec le soft
de Sandlot), des forces de l'ordre qui contrôlent
la totalité de la planète en appliquant
un régime tyrannique. Comme souvent dans
cette situation, un groupuscule de résistants,
qui se fait appeler Red Faction, s'est regroupé
dans le but de mener la vie dure à l'EDF
et compte bien passer la vitesse supérieure
grâce à notre aide. Malheureusement,
ce scénario se limite à cette
seule introduction et n'est qu'un prétexte
pour nous servir des dizaines de missions qui
n'apportent, au final, pas grand chose à
cette aventure. Ce titre peine alors à
nous surprendre et l'ennui s'installe inéluctablement
après quelques heures. C'est d'autant
plus dommageable que, comme on va le découvrir,
Guerilla a bien des atouts à faire valoir.
Comme souligné
précédemment, Volition abandonne
le genre FPS pour un jeu de tir à la
troisième personne aux environnements
vastes et ouverts proche d'un GTA.
Tout comme Saints Row, le terrain de jeu de
Guerilla est divisé en zones, six pour
être précis, qu'il faut libérer
une après l'autre. Pour arriver à
nos fins, on doit jouer sur deux jauges caractérisant
le contrôle de l'EDF et le moral de la
population. Chaque mission dispersée
ça et là sur la carte influence
à sa manière ces deux indicateurs.
Certaines affaiblissent les forces de l'EDF
présentes tandis que d'autres permettent
de rallier à notre cause la population.
A ce niveau, on aurait aimé un peu plus
de diversité puisqu'il s'agit dans la
plupart des cas d'aider des résistants
à prendre un bâtiment ennemi, de
libérer des prisonniers, d'intercepter
un convoi ou encore de protéger un groupe
de colons. C'est pourtant une étape obligatoire
pour accéder aux missions principales,
accessibles une fois le contrôle de l'EDF
proche de zéro. Celles-ci, bien plus
intéressantes et variées, donnent
le moyen de libérer totalement une zone.
D'autres défis
comme détruire un bâtiment stratégique
de l'ennemi viennent tout de même enrichir
l'ensemble et représentent à merveille
l'atout principal de ce titre. Avec l'appui
du Geomode dans sa version 2.0, il est en effet
possible de transformer en tas de ferrailles
toutes les structures du jeu avec un réalisme
particulièrement bluffant. Les bâtiments
s'écroulent avec un effet de masse fort
convaincant et réagissent parfaitement
aux lois de la physique selon leur masse. Pour
en venir à bout rapidement, il faut donc
s'attaquer aux murs porteurs et fondations.
Il suffit ensuite de s'écarter afin d'admirer
le résultat, le tout étant agrémenté
d'un bruit assourdissant et d'un nuage de poussières
plus vrais que nature. En plus d'être
fun et défoulant, cet aspect influence
également le gameplay. On peut alors
faire effondrer un pont au passage de blindés
ennemis, déloger un soldat perché
sur une tour en détruisant celle-ci ou
encore tenter une approche furtive en créant
une brèche. Même si cette dernière
solution est envisageable, on se retrouve, dans
la grande majorité des cas, face à
un tas de gravas à la fin des missions.
Il faut dire que les soldats de l'EDF sont rapidement
alertés à la moindre effraction
et n'hésitent pas envoyer d'importants
renforts afin de nous stopper.
Plutôt bien bâti, Alec Manson
n'en est pas moins un héros ordinaire,
c'est-à-dire sans super pouvoir. Il faut
donc se reposer sur un armement conséquent
qui s'étoffe au fur et à mesure
de notre progression. Du simple fusil d'assaut
au lance-roquettes en passant par le fusil à
nanites capable de détruire instantanément
les structures, le choix est large, original
et agréable à prendre en main.
Un puissant marteau apte à mettre à
mal tous matériaux et des mines très
utiles pour s'attaquer aux piliers porteurs
d'un bâtiment viennent également
compléter cet arsenal.
Comme tous les jeux aux environnements ouverts,
de nombreux véhicules sont disponibles.
Là aussi la panoplie est importante et
tous les engins ont été adaptés
pour les terrains escarpés de Mars. On
y trouve alors des pick-up, des camions bennes,
des buggys, des blindés de l'EDF lourdement
armés et même, selon les missions,
des bipodes à la puissance de feu impressionnante.
Dans l'ensemble, la conduite est intuitive et
plaisante même si on se retrouve régulièrement
sur le toit, la faute à des véhicules
un peu légers.
Mars oblige, les
décors de Red Faction se résument
à des vastes étendues poussiéreuses,
des monts plus ou moins élevés
de couleur ocre et des installations humaines
relativement basiques. Des tons monochromes
qui, bien que cohérents avec le terrain
de jeu choisi, ne font qu'accentuer ce sentiment
de lassitude occasionné par des missions
secondaires redondantes. Un peu plus de folie
au niveau de l'architecture et des environnements
n'auraient pas été un mal. De
plus, ce titre, à l'instar de tous les
GTA-like, souffre également de pop-up
d'affichage dans une mesure toutefois acceptable.
Mais c'est le Geomode 2.0 que l'on retiendra
tout particulièrement dans cette partie
technique. On se répète peut-être
mais jamais un jeu n'avait poussé le
réalisme aussi loin en ce qui concerne
la destructibilité des structures et
bâtiments. Tout simplement bluffant.
L'aventure solo
se boucle en plus ou moins 20 heures et l'expérience
peut-être prolongée grâce
des défis jouables jusqu'à quatre
en local. Il s'agit de faire le plus de dégâts
possible dans un temps défini et selon
des règles bien précises. On peut
par la suite comparer notre score avec la communauté
via un classement. Des affrontements en ligne
jusqu'à 16 joueurs sont également
au programme. Si les modes de jeu sont plutôt
classiques (capture de drapeau, deathmatch…)
le fait de pouvoir détruire les décors
mais aussi de les recréer en un clin
d'œil à l'aide d'un outil dédié
rend les parties plus intéressantes et
originales. A cela s'ajoute différents
packs qui modifient notre comportement pendant
quelques secondes. On peut alors voir les ennemis
au travers des murs, voler, se déplacer
plus rapidement, créer un séisme
etc. Volition a donc tout particulièrement
soigné cette partie multijoueurs avec,
qui plus est, un lag totalement absent.
Les studios de
développement sont généralement
très frileux quand il s'agit de bouleverser
une licence et se contentent généralement
de quelques retouches graphiques. Avec Guerilla,
Volition a fait le pari de retranscrire l'univers
de Red Faction, cantonné jusqu'à
présent dans le genre FPS, dans celui
d'un GTA-like. Un pari osé mais qui s'avère
au final judicieux. On peut évidemment
regretter un scénario "prétexte"
le peu de variété dans les missions
secondaires ou encore des environnements monotones
mais l'ensemble tient très bien la route.
Une durée de vie correcte, un mode multijoueurs
conséquent, un terrain de jeu vaste,
une bonne dose de fun et bien sûr un réalisme
tout simplement épatant dans la destructibilité
des décors font de ce Red Faction Guerilla
une excellente surprise.
Strongbow - 26.09.09