Sorti
déjà en décembre dernier sur plusieurs plates-formes, Wii
en tête, Rayman contre les Lapins Crétins arrive cette fois sur Xbox
360, avec comme spécificité une prise en charge de la caméra
Xbox Live Vision et deux mini-jeux exclusifs.
Pour
ceux qui seraient passés à côté de l'actualité
tournant autour du développement du jeu, précisons que ce nouvel
épisode de Rayman, contrairement à Rayman
3 sorti il y a quatre ans déjà, n'est pas un jeu de plates-formes.
Les Lapins Crétins proposent en effet une compilation de mini-jeux jouables
seul ou jusqu'à quatre sur une console, via les deux modes existants :
le mode Score et Histoire.
Dans ce dernier, on incarne
Rayman devenu le jouet des terribles lapins crétins. Chaque jour, notre
héros est libéré de sa cellule pour être conduit dans
une arène où l'attendent quatre épreuves plus un défi
final quotidien. Ensuite, en cas de victoire, Rayman remporte une superbe... ventouse,
puis retour à la case prison. Dans celle-ci, et en attendant une nouvelle
journée de quatre (plus un) défis, notre avatar sans bras ni jambes
peut à loisir écouter le juke-box avec les musiques nouvellement
débloquées, s'attarder devant l'armoire à costumes pour changer
de tenue (à débloquer également), ou encore faire un petit
stage sur les toilettes, afin de repenser aux événements de la journée
et retenter ainsi, si souhaité, certaines épreuves manquées.
Si trois réussites sont suffisantes pour pouvoir accéder à
l'épreuve finale quotidienne et donc progresser dans ce mode histoire,
il est nécessaire par contre de réussir toutes les épreuves
du jour pour débloquer costumes et chansons cités précédemment.
Quinze journées s'enchaînent ainsi avec passages de la cellule à
l'arène, pour un total 75 épreuves, que l'on boucle sans grosse
difficulté en trois ou quatre heures de jeu.
Les épreuves sont présentes
en grand nombre, mais plusieurs sont vraiment similaires. Parmi les défis
les plus souvent rencontrés (et probablement les plus intéressants),
citons les courses à dos de phacochères, les jeux de tir au pistolet-ventouse
(à la House of the Dead), et les épreuves de disco où il
faut appuyer selon les indications à l'écran et en rythme sur les
bonnes gâchettes. Ces défis sont complétés notamment
par des lancers de vaches, des épreuves de cordes à sauter, des
jeux où l'on incarne un berger à dos de ptérodactyle chargé
de ramener des cochons dans un enclos, divers jeux de mémoire musicaux
visuels ou auditifs, des épreuves qui consistent à retirer rapidement
des vers de dents cariées d'un lapin, celles où il faut guider une
boule dans un labyrinthe du cerveau d'un lapin malade, des 1/2/3 soleil, des feuille/caillou/ciseaux,
etc. Chaque épreuve est présente plusieurs fois, avec quelques variantes,
minimes ou importantes. Ces défis ont pour avantage d'être souvent
originaux et de posséder un humour décalé grâce aux
lapins crétins. Néanmoins, la simplicité de ces mini-jeux,
où il faut trop souvent n'utiliser qu'une ou deux touches et régulièrement
matraquer un bouton, fait que, passé le stade de la découverte amusante,
on commence assez vite à s'ennuyer ferme, surtout en solo. Cette simplicité
dans le gameplay est sans doute due à l'accessoire pour lequel le jeu a
été à la base conçu : la wiimote de Nintendo. En son
absence, les développeurs ont malgré tout eu la bonne idée
sur Xbox 360 de rendre une bonne moitié des mini-jeux compatibles avec
la caméra Xbox
Live Vision. Son utilisation n'est à aucun moment obligatoire,
mais apporte un peu de variété aux contrôles. Reste que dans
la pratique, et à l'instar de ce que l'on avait déjà pu constater
avec le titre Live Arcade Totemball, la détection des mouvements n'est
pas toujours excellente et parfois même pénible, ce qui fait que
plusieurs joueurs risquent de reprendre bien vite leur pad habituel. Néanmoins,
quelques épreuves font exception, on pense surtout aux jeux de tir avec
le pistolet-ventouse, plutôt réussis, qui s'avèrent bien plus
faciles et même plus sympas qu'avec la manette.
Après
avoir débloqué une série de mini-jeux grâce au mode
Histoire, il est temps de passer au mode Score. Les plus courageux continueront
à jouer seuls aux épreuves pour tenter de débloquer les différents
artworks et vidéos, difficiles à obtenir dans ce mode. Les autres
inviteront quelques amis chez eux pour se frotter au multi, puisque ce dernier
n'est malheureusement pas possible sur le Live. De deux à quatre personnes
peuvent s'affronter ou jouer en coopération. Certaines épreuves
proposent un écran partagé, d'autres se jouent à deux sur
un seul écran (non partagé) et d'autres enfin imposent le tour par
tour. Les divers jeux proposent chacun des scores que l'on peut tenter d'améliorer
pour tenter d'inscrire son pseudo à côté (de trois lettres
maxi), mais pas de tableaux de score sur le Live à l'horizon. Ceux qui
aiment la compétition devront inscrire un code noté à l'écran
pour l'entrer ensuite sur le site officiel. Un peu léger pour un titre
censé être de nouvelle génération.
Les
séquelles du portage se retrouvent également au niveau graphique.
Si l'ensemble est plutôt coloré et rigolo, on reste bien en deçà
des productions habituelles sur 360, avec des textures plates, un manque d'effets
graphiques, une caméra que l'on ne peut jamais diriger même quand
on incarne Rayman dans l'arène, et même quelques cinématiques
bloquées au format 4/3 et à la résolution visiblement réduite.
Sachant cela, on s'étonne des très nombreux chargements rencontrés
qui deviennent vite pénibles surtout en mode histoire. Côté
audio, ce Rayman s'en tire mieux grâce à plusieurs musiques célèbres
sympathiques, reprises et remixées avec les voix des lapins crétins,
telles que La Bamba. Aucun dialogue n'est présent dans le jeu, à
l'exception des cris des représentants de la famille à grandes oreilles
des léporidés.
Rayman contre les Lapins
Crétins est un party-game correct, proposant beaucoup d'épreuves
jouables seul ou à plusieurs. Si celles-ci sont plutôt variées
et empreintes d'un humour bienvenu, la lassitude s'installe rapidement en raison
d'un jouabilité souvent trop simpliste, car pensée à l'origine
pour un accessoire autre que le pad. Le support de la Live Vision est un petit
plus sympathique mais reste tout à fait dispensable. Si l'aspect audio
s'en sort bien, le côté technique et les graphismes sont vraiment
un peu justes sur 360, même pour un jeu de ce genre, vendu à prix
réduit. L'absence de jeu en ligne et même de tableaux de score est
également à regretter. Après quatre ans sans Rayman, on espérait
mieux. A quand un vrai Rayman 4 ?