Un nouveau jeu
pour les gouverner tous, un nouveau jeu pour
les amener tous dans les ténèbres et les lier.
Vous avez toujours rêvé de rentrer dans l’équipe
des méchants, d’obéir à l’œil, d’exterminer
tous les hobbits de la Comté, de scalper Légolas,
de broyer Gimli ? Le Seigneur des Anneaux :
l’Age des conquêtes est fait pour vous. Dans
ce jeu d’action mêlant hack’n slash et, de manière
très légère, stratégie, vous aurez l’occasion
de revivre les événements majeurs de la trilogie
de Tolkien reprise par Jackson.
Dans cette nouvelle
déclinaison de la licence, après de premières
batailles sur la Terre du Milieu dans Le
Seigneur des Anneaux : BTM2, il s’agit
de rentrer dans la peau de ceux qui ont pris
part aux grandes batailles du IIIème âge et
qui ont permis d’éliminer définitivement Sauron
et son pouvoir maléfique. Vous serez un archer,
un guerrier, un mage ou un éclaireur, selon
que vous préférez agir à distance et cribler
les ennemis de projectiles, tailler dans le
gras du ventre des orcs, soigner vos équipiers
et lancer des sorts ou encore vous glisser dans
le dos des ennemis en profitant d’une invisibilité
temporaire pour les achever rapidement. La plupart
du temps simple quidam dans la bataille, vous
pourrez de temps à autre rentrer dans la peau
des héros : Gimli, Légolas, Aragorn, Gandalf,
etc, qui disposent du même gameplay que les
guerriers rattachés à la même classe qu’eux,
mais qui ont un avantage en puissance et au
niveau de leurs pouvoirs spéciaux. La campagne
qui se joue du côté du Bien comporte huit niveaux
seulement, que l’on traverse, hélas, en moins
de 3 heures … cinématiques comprises. On se
tourne alors vers l’originalité de ce titre,
la relecture de la fin de la saga, faisant pencher
le destin du côté de Sauron, qui commence par
tuer Frodon, lui reprend l’anneau unique et
s’en va ensuite détruire tout ce que la Terre
du Milieu comporte de beau, sans oublier, au
passage, de se venger de tous ses ennemis majeurs.
Comme du côté de la coalition anti-Mordor, vous
vous glisserez ici dans la peau de personnages
tirés des mêmes classes et, à l’occasion, dans
celles des grands vilains. J’ai nommé Saroumane,
la bouche de Sauron, le Balrog, voire Sauron
lui-même… Hélas, et on le signale déjà maintenant,
cette seconde campagne est encore plus courte
que la première, ce qui nous donne une durée
de vie d’ensemble très réduite, en deçà de la
poignée d’heures.
La mise en scène
générale du jeu, plutôt réussie, reprend des
images des films de Peter Jackson et les insère
entre les missions, accompagnées de la voix-off
d’Elrond, le seigneur elfe, qui joue ici le
rôle de narrateur entre les combats. Signalons
que la voix est celle du doubleur en VF dans
les films, comme pour plusieurs autres personnages
majeurs. Un bon point. Dès l’entraînement (qui
s’implante dans la bataille qui mit fin au IIème
âge), vous appréhenderez avec aisance un gameplay
plutôt basique : trois touches pour frapper
plus ou moins fort, une pour sauter, une gâchette
pour zoomer quand il est possible de le faire,
une autre, combinée aux touches de couleur,
pour déclencher les attaques spéciales. Rien
de bien sorcier. Les quatre classes de combattants
sont bien distinctes les unes des autres et
passer de l’une à l’autre (chose possible à
plusieurs moments dans les missions) est agréable.
Excepté l’archer, peut-être moins efficace,
les trois autres classes ont du répondant. Le
guerrier est comme on s’y attend très efficace
au corps-à-corps, peut-être même trop. La touche
pour parer est vite oubliée car peu nécessaire…
Le mage, qui dispose du gros atout de pouvoir
se soigner, ainsi que les hommes autour de lui,
plaira aux fanas de sorts à distance. Enfin,
l’éclaireur, grâce à la possibilité d’être un
moment invisible, sera parfait pour éliminer
rapidement les adversaires plus costauds ou
les héros qui devront être occis pour remplir
un objectif.
La difficulté générale
est assez faible, compte tenu du grand nombre
de vies qui seront mises à votre disposition
et, le plus souvent, de l’opposition assez limitée.
En effet, sauf en de rares exceptions, les adversaires,
mêmes s’ils sont nombreux, ne mettent pas souvent
fin à la progression (un poil archaïque, car
fonctionnant avec des checkpoints). Si vous
deviez passer de vie à trépas dans la bataille,
ce serait souvent par malchance : chute dans
un ravin ou dans la lave, ennemis qui enchainent
les coups par dizaines sans que l’on sache trop
comment ni nous laisser nous relever… Les niveaux,
quoique bien choisis (gouffre de Helm, Moria,
Comté, Osgiliath, etc.), sont rapidement arpentés
et les objectifs, vite remplis, sont répétitifs
: prendre une position et la tenir un temps
donné, tuer un personnage précis, etc. Bien
que le jeu ne brille pas par des graphismes
de très haute facture, les décors restent, dans
l’ensemble, agréables à regarder. Les personnages,
tant dans leur modélisation que dans leur animation,
ne sont par contre pas à la hauteur. L’aspect
sonore, comme souvent lorsqu'un jeu exploite
un univers connu et transposé au cinéma, fait
mouche. Les musiques et les voix du film rappelleront
à tous les fans de grands moments.
Le jeu vous propose
également de vous enrôler en équipe dans les
armées qui s’affrontent pour la Terre du Milieu.
D’abord en coopération sur un écran, option
bienvenue mais qui réduit nettement la durée
de vie – déjà faible – de ce titre. Ensuite,
en Live. Le mode solo reprend déjà quelques
codes propres au jeu en ligne (prises de position,
escorte, chasse à un objet), c’est fort logiquement
que des modes Live sont présents. Le mode conquête
vous demande de vous emparer de points de contrôle
répartis sur la carte, le mode capture
de l'anneau remplace un drapeau par un anneau
et le match à mort porte un nom assez
explicite... La Terre du Milieu online est hélas
assez peu peuplée et il est donc ardu
de trouver des adversaires ou partenaires. Mais
cela n'est pas impossible pour autant. Dans
les parties bien peuplées (entre 10 et
15 joueurs minimum), on peut profiter de parties
souvent disputées, qui peuvent devenir
plaisantes si les classes de personnages sont
toutes représentées, y compris
les ents et les trolls. Les batailles se jouent
dans les décors de la campagne solo.
Un peu comme dans la campagne offline, les affrontements
au corps-à-corps laissent parfois à
désirer quant à leur animation,
mais on ne peut pas forcément parler
de lag. Signalons encore que l'archer gagne
de l'importance sur le Live grâce à
ses attaques à distance.
On aurait voulu
s’emballer plus pour ce titre qui ambitionne
de plonger le joueur au milieu des masses belliqueuses
qui prirent place sur les champs de bataille
principaux de la guerre entre la communauté
de l’anneau, ses alliés et Sauron. Pouvoir faire
le mal dans un monde qui s’avère plutôt manichéen
était une bonne idée. Dommage toutefois que
la profondeur n’y soit pas, que l’aventure s’achève
trop vite, que les combats, bien que défoulants,
ne soient pas plus techniques et donc prenants.
Dommage aussi que les graphismes ne soient pas
à la hauteur des ténors de la 360 et de ce que
mériterait, un jour, cette saga tolkienesque.
Reste que l’approche était bonne, qu’il y a
des idées à creuser, et que les fans devraient
y trouver un peu plus leur compte que les autres.
Pour ceux-ci, on leur conseillera plutôt de
lire les trois tomes de Tolkien, ou de visionner
les magnifiques scènes de batailles filmées
par Jackson, sur un bel écran et avec
un bon système 5.1. Cela sera sans doute plus
immersif.
Sam Fisher -
27.3.2009