Test : Far Cry 2
Xbox 360
 
  Editeur : Ubisoft
Développeur : Ubisoft
Site officiel : farcry.fr.ubi.com/
Vidéos : Site officiel
Date de sortie : 23.10.2008
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : français
Joueur(s) hors ligne : 1
Xbox Live : jouable et contenu téléchargeable
Joueurs en ligne : 1-16
Age recommandé : 16+

 

 

Far Cry Instincts avait été un des derniers tout grands jeux de la Xbox première génération. Son excellence technique pour l'époque lui avait même permis de rivaliser graphiquement avec les premiers jeux de la 360 pendant quelques temps. Il ne s'agissait pas seulement d'un joli jeu, mais également d'un très bon FPS, un des premiers à nous faire arpenter un cadre exotique de manière convaincante, alternant débauche explosive, furtivité dans les couverts végétaux et utilisation de pouvoirs paranormaux, le tout teinté d'humour. Cela fait donc plusieurs années que les fans attendaient une suite (après la version légèrement augmentée d'Instincts, nommée Predator), qui arrive enfin.

Plus d'îles tropicales au programme dans ce nouvel épisode, mais la brousse africaine, un autre terrain de jeu peu exploité. Le jeu plonge rapidement le joueur dans l'action. Après un petit trajet en taxi avec un chauffeur local loquace, balade qui nous permet de deviner l'étendue conséquente de la surface explorable et l'explosivité de la situation de guerre civile qui règne dans la région, le scénario démarre sur les chapeaux de roues. Le joueur entre dans la peau d'un agent mercenaire chargé de régler le problème de la guerre civile à la source, c'est-à-dire en mettant la main sur le marchand d'armes qui alimente les deux camps. Que l'on incarne un ancien soldat US, un garde du corps kosovar, un contrebandier israélien ou un paramilitaire haïtien, on oublie les chemises à fleur du héros de Far Cry 1 et on se met au boulot rapidement.

A la place d'une infection toxique qui donnait des superpouvoirs au héros de Far Cry 1, le nouveau héros se contente d'être infecté par… la malaria. Une malaria tout ce qu'il y a de plus normale, qui ne donne au joueur aucun avantage sur les forces ennemies et même, au contraire, l'obligation d'avaler un comprimé de temps en temps… On oublie donc les pouvoirs spéciaux et on s'entraîne au tir, de manière à être le plus efficace possible dans ce nouvel FPS, qui a pour particularité de se dérouler sur une carte ouverte et immense. Rapidement embauché par une des deux factions (APR et UFLL s'affrontent pour le pouvoir), le héros recevra au fil de l'aventure plusieurs missions destinées à affaiblir le camp opposé. Ces missions peuvent être légèrement détournées, si l'on suit les itinéraires bis proposés par des " partenaires préférés ", d'autres mercenaires que l'on croise dans un bar glauque au départ, puis dans des planques. Certains proposent donc d'adapter les missions à leurs propres objectifs (par exemple tuer le roi et pas seulement lui voler son or), d'autres viennent volontiers aider si les choses tournent mal. Dans ce cas-là, le partenaire vient sortir le joueur du guêpier, alors que le game over semble proche. Une bonne idée, appréciable lorsque les guérilleros à occire sont trop nombreux. Par ailleurs, améliorer ses relations avec ces personnages secondaires donne des avantages matériels : véhicules devant les planques, armes, soins, etc.

Le scénario est nettement rallongé si l'on choisit de remplir les multiples missions secondaires du jeu. Proposées par le marchand d'armes qui tient les diverses armureries, par les deux camps belligérants et par un journaliste qui veut coincer le Chacal. Le joueur a donc le choix s'il veut diversifier ses activités. Sans oublier la " chasse " aux diamants (la monnaie du jeu), cachés dans des mallettes elles-mêmes planquées un peu partout. La taille de la zone jouable, simplement hallucinante, est très longue à traverser à pied. C'est pour cette raison que des véhicules (voitures, jeeps, 4x4, camions, buggys…) sont disposés un peu partout. Par chance, ils sont tous libres d'accès. Des arrêts de bus permettent par ailleurs de rallier des points éloignés en un clin d'œil. Un service de bus en pleine guerre civile ? Pourquoi pas… La conduite de tous ces véhicules est simple et instinctive, elle s'impose rapidement comme un indispensable si l'on veut éviter les trekkings safari longs et ennuyeux. Et à vrai dire, même en véhicule, les trajets, souvent entrecoupés d'escarmouches, sont fort longs. Heureusement, une carte bien pensée vient nous prêter main forte.
Il est rare de pouvoir profiter d'autant de liberté de déplacement dans un FPS. On s'attend alors à pouvoir multiplier les approches lorsqu'il s'agit d'attaquer un campement ennemi, un fort ou une quelconque place forte. Et bien non… La discrétion, théoriquement possible puisque les broussailles et la végétation de toute sorte devraient permettre de s'y cacher, est vite laissée de côté. Dans Far Cry 2, les ennemis détectent le héros de manière aléatoire, même à distance. Sniper un gardien à 300m alerte ses coéquipiers, normal. C'est qui l'est moins, c'est que ces mêmes équipiers foncent directement sur le joueur caché. L'IA est donc très spéciale, plutôt faible (sauf en précision) et, hélas, les adversaires disposent d'une résistance hors norme. Pour peu que l'on ne vise pas la tête, il faut souvent de nombreuses rafales avant d'allonger un adversaire, ridicule à l'heure actuelle. La difficulté n'en est pas pour autant insurmontable, loin de là.

Les missions sont souvent animées, puisque les opposants ne manquent pas et parce que l'on choisit rapidement la manière forte et explosive. On se rappelle que Just Cause, qui offrait lui aussi de vastes territoires à arpenter, axait également son gameplay sur l'action pure. Une bonne partie des décors peut être détruite ou brûlée. Broussaille, arbres, éléments architecturaux… des grenades bien placées font vite leur effet. La relative inefficacité des armes oblige de plus à s'approcher de nos ennemis. Le snipe est bien une solution, mais puisque l'on ne peut porter qu'une arme de poing, une machette, un lance-roquettes et un fusil (AK, snipe, shotgun…), on se retrouve vite coincé au corps à corps avec un fusil de précision. Le personnage incarné est plutôt lent dans ses déplacements, animés de manière réaliste (on ne " glisse " pas sur le sol, on marche). On peut certes piquer un sprint façon Call of Duty (donc sans pouvoir tirer), mais la lenteur du héros pose problème assez vite parce que les ennemis, eux, sont bien plus véloces. Heureusement qu'ils ne sont pas trop efficaces et que les possibilités de se soigner ne manquent pas. Une barre de vie qui se vide progressivement (5 " cases ") et qui peut être re-remplie avec une pression sur la petite gâchette gauche, qui active alors une animation un peu gore (le héros sort les balles reçues de ses membres…), voilà le système de santé. Original tout en reprenant des valeurs sûres. Pour tout dire, on ne meurt pas souvent, d'autant moins que la fuite est toujours possible, grâce à l'environnement ouvert et au déblocage de planques. Celles-ci sont des cabanes situées un peu partout sur la carte, que l'on s'approprie après en avoir délogé deux ou trois gardiens. Lieux de repos, elles permettent de stocker des armes (qui se ramassent sur les corps ou se débloquent à l'armurerie) et de sauvegarder. Les armes, puisque l'on en parle, ont une fâcheuse tendance à s'enrayer. Idée sympa à priori, elle saoule vite, puisque cela se produit trop souvent. Une pression sur X les débloque mais le handicap reste grand en pleine bataille. Améliorables dans les armureries et contre remise de quelques diamants, les pétoires font dans le classique : pistolets et fusils divers, grenades et cocktails Molotov, lance-roquettes…

Tout comme son grand frère, Far Cry 2 fait plaisir à voir. La savane y est représentée avec talent : végétations de toute taille, soufflée par le vent de manière cohérente, eau bien rendue, feu crédible et vorace, les décors sont très réussis. Quelques petits camps, des villes et des villages viennent humaniser ce décor naturel. Les personnages sont plutôt bien modélisés mais leur animation pèche par un léger manque de fluidité. Que l'on détruise tout ou que l'on regarde les broussailles se courber sous le vent, on admire un travail technique de qualité. Le son dolby est bien rendu et indispensable pour repérer les ennemis qui coursent le joueur, car ils se dissimulent bien dans les décors, bien mieux que le héros ne peut le faire... En effet, contrairement aux opposants, le joueur ne dispose pas d'un sixième sens qui permettrait de détecter les hostiles à 300 m. Un ou deux bugs, rares, viennent rappeler de temps à autre que l'on est pas dans le jeu du siècle et que la finition pourrait être plus parfaite. Sans monter sur le podium des plus beaux jeux de la 360, ce nouveau " cri lointain " affiche une fort belle apparence et on prend plaisir à visiter un univers relativement neuf sur console.

 

Far Cry 2 propose également des modes multijoueurs. Plusieurs sont disponibles. Les bien connus matchs à mort et matchs à mort en équipe, qui opposent les joueurs, sans autre objectif que d’éliminer l’équipe adverse. Le mode « capture des diamants » que l’on peut comparer à un capture du drapeau, et le mode «soulèvement», une sorte de « capture du territoire » où seul le capitaine d’équipe est capable de prendre possession des points. Malgré son univers ouvert et modifiable à souhait, Far Cry 2 ne fait pas dans l’originalité avec ses modes de jeux, déjà tous exploités dans d’autres FPS. Pour les joueurs les plus créatifs, un éditeur de carte, déjà présent dans le premier opus, est toujours disponible. La création peut se faire du début à la fin, puisque la quasi-totalité des éléments sont modifiables: arbres, objets, reliefs, sols, bâtiments. Il est ensuite possible de partager et de jouer avec ses cartes sur le Xbox Live. Lorsqu’un joueur entre dans une partie où la carte a été créée, un téléchargement automatique est lancé, si le joueur accepte l’installation. Un autre bon point, la possibilité de supprimer la carte du disque dur à la fin de chaque partie. Cela évite d’avoir des cartes qu’on ne réutilisera pas, stockées sur le disque. Il faut quand même savoir que Far Cry est un des seuls jeux Xbox 360 à proposer le partage de cartes avec un éditeur aussi complet.

Plusieurs classes de soldats sont utilisables, ressemblant fortement à celles d’autres jeux vidéo, une fois de plus. En vrac, le grenadier fait tout exploser, le fusilier se sert de mitrailleuses, le guérillero se bat au fusil à pompe et le sniper se bat à longue distance avec des fusils à lunette. La seule nouveauté, ou presque, réside dans le saboteur, un soldat qui utilise uniquement des armes silencieuses. Au départ, tout le monde commence avec les moins bonnes armes et les moins bons équipements. Un système de points d’expérience est mis en place, permettant de recevoir des diamants qui débloquent différents éléments. Plus les équipements sont importants et évolués, plus il faut de diamants. Dans l’ensemble, les conditions de jeu sont bonnes. Il y a peu de lag, malgré les immenses forêts dans lesquelles il faut évoluer, et les recherches de parties sont rapides. La seule chose qui pourrait peut-être devenir désagréable au bout d’un moment, c’est le temps du téléchargement des cartes et la rigidité des personnages, qui pénalise lors des frags à longue portée, exactement comme en solo.

Far Cry 2 est un jeu de qualité, dans lequel on prend du plaisir à jouer, grâce à des aspects originaux bienvenus. Toutefois, il ne convainc pas complètement. Les bonnes idées sont souvent exploitées à moitié seulement. On aurait aimé pouvoir opter pour des approches réellement différentes, par exemple en ne tuant presque personne, on aurait aimé avoir plus de moments de jeux où le héros s'allie à un autre mercenaire en mission, on aurait aimé que les trajets soient moins longs (la durée de vie, conséquente, est un peu artificielle à cause de ceux-ci)… Bref, il y a comme un goût d'inachevé dans Far Cry 2. On applaudit l'immense environnement ouvert (sans chargement), l'idée d'arpenter l'Afrique, l'explosivité des missions, le choix des missions, conséquent, ou encore la maîtrise technique des développeurs. Dommage toutefois que l'ennui pointe régulièrement son nez, comme s'il était difficile de vraiment " rentrer dans le jeu ". Les fans de la première heure seront sûrement frustrés de ne pas avoir de pouvoirs, qui faisait le sel du premier volet. Ils n'auraient pas été de trop contre les ennemis pléthoriques et résistants… Far Cry 2 vise donc les amateurs de FPS longs et libres, désireux de se payer un dépaysement explosif. Les autres se doivent d'hésiter.

Sam Fisher et Crypto X - 27.11.2008

 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Taille de la zone jouable
Joliment réalisé
Exotique
Variété des missions
_________________________

Gameplay imprécis
Live classique
Des moments d'ennuis...
IA bête et solide...
_________________________

 
 
Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 7/10
 


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