Test : Eternal Sonata
Xbox 360
 
 Editeur : Namco Bandai Games
Développeur : Tri-Crescendo
Site officiel : eternalsonata.com
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 19.10.2007
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : Sous-titres français, voix japonaises ou anglaises
Joueur(s) hors ligne : 1
Xbox Live : non
Joueurs en ligne : -
Age recommandé : dès 12 ans

 

C'est en juillet 2005 que Namco Bandai avait annoncé le développement d'un RPG inédit sur Xbox 360. Plus de deux ans ont été nécessaires à la création de ce charmant voyage au pays des songes, là où Frédéric Chopin a décidé de se perdre avant de reposer en paix. Eternal Sonata, tout de cell Shading vêtu, arrive à point nommé pour rassasier les joueurs déjà en manque après le sympathique Blue Dragon. Mais la sonate éternelle en vaut-elle la chandelle ? La réponse est à quelques centaines de mots d'ici.

Eternal Sonata, Trusty Bell en VO, c'est l'histoire d'un compte à rebours, celui qui mène à l'inéluctable mort de Frédéric Chopin. Aussi étrange que cela puisse paraître, ce sont ses rêves que l'on traversera. Alors qu'il glisse, paisiblement, vers la fin dans son lit en Pologne, l'artiste se prend à voyager avec des compagnons imaginaires à travers des contrées bien lointaines. Ainsi l'artiste créera de toute pièce une série de personnages plus gentils les uns que les autres pour l'aider à lutter contre la maladie. C'est tout d'abord Polka que l'on incarnera dans l'aventure, une jeune blondinette aux grands yeux, cela va de soi, frêle et forte à la fois, elle possède un pouvoir qui a tendance à faire fuir les habitants de la ville, c'est pourquoi elle se sent si bien dans le village de Tenuto, où elle vit avec sa mère. Avec une nonchalance hors du commun, Chopin s'immiscera dans la vie de la petite Polka pour l'aider à comprendre son destin, qu'il a d'ores et déjà l'air de connaître.
Après quelques kilomètres à pied dans une forêt où la faune et la flore respirent la gaieté, notre duo fraîchement établit parviendra jusqu'à la ville de Ritardando où ils rencontreront Allegretto et Piccolo, deux jeunes voyous avec le cœur sur la main. Les deux groupes se trouvent un intérêt commun pour un exode vers la ville de Forte. L'aventure commence réellement dans ce contexte. Une quête vers la compréhension d'un mal qui ronge un monde, un esprit, un homme…

Comme tout bon RPG asiatique qui se respecte, Eternal Sonata propose une aventure jalonnée de grands méchants avec des plumes de démons ou de plantes carnivores de vingt pieds de haut pour les boss, mais aussi des petits arbrisseaux au sourire taquin et des chèvres volantes. Un bestiaire qui frôle donc le ridicule mais qui sied parfaitement à un imaginaire torturé comme celui de Chopin pouvait l'être (et à priori celui des développeurs). Quand bien même le character design est parfois de bonne facture grâce à certains protagonistes que l'on rencontre en progressant. Coup de cœur pour Harpe et Mazurka, deux puissantes demoiselles qui engendrent bien des victoires ou encore certains boss dont le récurrent mais toujours efficace grand dragon. D'une moyenne d'âge de 17 ans, les dix personnages que l'on peut incarner ne se privent pas d'engager régulièrement des discussions philosophico-romantique d'une pesante lourdeur. Le comble vient sans doute de ces interminables monologues de héros qui se lamentent à voix haute (en japonais ou anglais). Ce qui rend l'ensemble scénaristique plutôt niais.

La progression dans ce jeu se déroule de manière archi classique. Zone d'exploration avec combats, puis villages pour se ressourcer, ensuite on retourne à l'exploration pour à nouveau atterrir à son issue dans un périmètre sécurisé, et ainsi de suite. Le manque d'inspiration à ce niveau est flagrant. De plus, il est tout à fait regrettable de ne pas pouvoir revenir trop en arrière dans le jeu, on avance ainsi par segment visitable et terminer une zone oblige fatalement à commencer l'autre, dommage car certains coffres étaient bien tentant… Il est à noter également que Eternal Sonata n'est pas un jeu très vaste. La plupart des lieux visités sont limités par des éléments de décor nous indiquant de manière à peine dissimulée l'endroit où l'on doit aller. Il y a bien sûr ici et là quelques petits labyrinthes mais pas de quoi assouvir les adeptes d'Oblivion.

Archi classique dans son déroulement et ses mécanismes, Eternal Sonata se distingue par un système de combat original. En partant du principe que le tour par tour est toujours de mise, les développeur ont implanté en plus la notion de " temps d'action ". Cela se manifeste, selon le niveau atteint, par un laps de temps défini pour exécuter les actions. Par exemple, si Allegretto dispose de 5 secondes, il aura le temps de se déplacer vers l'ennemi, de lui asséner deux/trois coups classiques puis un coup spécial, le tout, en temps réel et en se positionnant où bon nous semble sur la zone de combat. A cela s'ajoute la notion de chaîne de combos. Les trois personnages qui prennent part au combat ont la possibilité de cumuler leurs attaques. Plus les coups spéciaux s'accumulent, plus l'attaque spéciale du prochain compagnon est puissante. Autre idée intéressante, avec plus d'expérience (et d'heures de jeu au compteur) des chaînes d'harmonies font leur apparition dans les combats. En substance, elles permettent de pouvoir enchaîner plusieurs attaques spéciales, jusqu'à six, sur le même tour, mais les conditions pour y parvenir sont assez particulières (proximité, force, zone d'ombre, de lumière, etc.). Enfin, sachez qu'il est possible de parer toutes les attaques portées par vos ennemis en appuyant sur le bouton de parade (B) au moment opportun. Ceci n'annule pas les dégâts mais les réduit considérablement. Le tout donne une approche des joutes bien dynamique où il faut être vigilant à chaque instant.

Plus que son système de combat, c'est l'aspect graphique d'Eternal Sonata qui est réussi. Outre les graphismes jolis mais pas transcendants, c'est le rendu très poussé des personnages en cell shading qui impressionne. Un mélange de reliefs, de courbes, de couleurs du plus bel effet, tant et si bien que l'on rêverait un jour de voir un dessin animé de cette trempe. Les décors ne sont pas en reste mais tranchent radicalement. Ceux-ci sont fait d'une simple 3D pas toujours très maîtrisée avec des arrêtes, des textures, voire même des salles répétitives. Il ne faut cependant pas nier que l'ensemble reste très cohérent malgré le contraste. Les ballades au bord du lac non loin de chez Harpe avec une prairie verdoyante et un soleil qui domine donnent quelques sensations rétiniennes bien sympathiques, de même que certaines villes comme Baroque ou Ritardando.

Dans sa globalité, Eternal Sonata demeure une partie de plaisir et ce, à tous les niveaux. Graphiquement c'est dit, mais pour ce qui est de la difficulté, c'est une autre histoire. Le jeu de Tri-Crescendo est beaucoup trop facile et propose un challenge relativement mince. On arrive à la fin du jeu sans réels obstacles, même les boss puissants en apparence se font terrasser en l'espace de dix minutes. Doit-on en vouloir au système de combat beaucoup trop permissif ? Pas forcément. Car même s'il est évident que les combats dans ce jeu sont intuitifs, il y a derrière chaque ennemi quelques subtilités qu'il faut déceler. Aussi, et cela améliore le confort de jeu, les points de sauvegarde sont toujours là au bon endroit, juste avant les boss ou à l'entrée d'un donjon par exemple.
C'est donc une vingtaine d'heures qu'il faudra se réserver pour venir à bout de cette promenade de santé. On aurait aimé des quêtes annexes, des zones secrètes et d'autres mystères. Hélas, il faudra se contenter d'un simple donjon bonus en fin de partie (avant le dernier combat) ou d'une seconde partie (avec les statistiques conservées) pour prolonger un tant soit peu la durée de vie.

En guise de bonus, à chaque fin de chapitre (il y en a sept au total) on a droit à un petit bout d'histoire de la vraie vie de Frédéric Chopin avec un diaporama de photos en haute résolution de lieux qu'il a visités. Avec en fond sonore certaines des compositions les plus célèbres du pianiste (interprétées par Stanislav Bunin, pianiste russe émigré au Japon). Les partitions durant l'aventure s'inspirent également parfois de l'œuvre de feu Chopin, caractéristique qui colle parfaitement à l'ambiance graphique du titre, à savoir baroque.

Eternal Sonata, malgré sa facilité, sa linéarité et son scénario prétexte, pourra faire fondre de plaisir plus d'un joueur grâce à sa réalisation et son système de combat. Même si pour cela il faut se coltiner une ribambelle de dialogues (ou monologues) agaçants. Ce nouveau RPG s'aborde plus que jamais comme une promenade. A ne pas mettre entre les mains de ceux qui recherchent les défis les plus tordus. Une aventure à vivre assurément…


Inspecteur Gadget - 26.11.2007


 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Un nouveau RPG
Les combats originaux
L'ambiance
Parfois splendide
_________________________

Plutôt court et facile
Linéaire
Le scénario prétexte
Parfois moche
_________________________

 
 
Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 7/10
 


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