Test : Blue Dragon
Xbox 360
 
 Editeur : Microsoft
Développeur : Artoon, Mistwalker
Site officiel : bluedragon.tv
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 24.08.2007
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : français (anglais et italien en option)
Joueur(s) hors ligne : 1
Xbox Live : non
Joueurs en ligne : -
Age recommandé : dès 12 ans

 


Plus de huit mois après sa sortie au Japon, où il a su donner l'impression de relancer la console, Blue Dragon débarque enfin en Europe. Aux commandes de ce jeu, on trouve Hironobu Sakaguchi (créateur des Final Fantasy), Akira Toriyama (auteur et scénariste des Dragon Ball) et Nobuo Uematsu (compositeur pour Final Fantasy). Avec de tels noms, les attentes étaient fortes pour ce RPG japonais. Nous allons voir si elles étaient justifiées.

Chaque année depuis dix ans, d'inquiétants nuages pourpres obscurcissent le ciel au-dessus du village de Talta, accompagnés par un requin-terrestre qui y sème chaos et terreur. Le méchant qui se cache derrière tout ceci est un vieillard violet à lunettes nommé Nene. N'écoutant que leur courage, Shu, Jiro et Kluke décident de tendre un piège au requin-machine afin de défendre leurs familles et amis. Mais tout ne se passe pas comme prévu, et les trois adolescents se retrouvent bien vite à l'autre bout de la carte. Pressés de retrouver leur village et acculés par les ennemis, nos trois héros vont accepter d'avaler de petites boules d'énergie, transformant et donnant vie ainsi à leurs ombres, et leur permettant d'utiliser la magie et de combattre avec beaucoup plus d'efficacité.

L'histoire de Blue Dragon se veut simple. Ce n'est pas un défaut en soi, mais là où cela devient plus gênant, c'est qu'elle n'évolue que peu et très lentement au fil du jeu. Ainsi, presque les deux tiers de l'aventure sont consacrés à retrouver notre village d'origine, puis de tenter de mettre la main sur le vilain de l'histoire, qui malgré ses pouvoirs magiques supérieurs et son armée de robots, semble passer son temps à fuir. Et comme il n'y a presque aucune quête "secondaire" à accomplir, le parcours s'avère très linéaire et dirigiste pendant plus de la moitié du jeu. En effet, si Blue Dragon s'étale sur trois galettes DVD, ce n'est qu'une fois le dernier disque inséré dans la console que l'on commence enfin à avoir le choix de sa destination et que l'on nous propose des lieux et quêtes optionnels. Pour en revenir à l'histoire, si les personnages que l'on dirige sont bien présentés et développés (principalement grâce aux très nombreuses cinématiques), on sent que le public visé doit être jeune, avec des sujets plutôt destinés aux jeunes adolescents, qui à l'image de nos avatars vivraient leurs premiers émois amoureux. Ce côté gentillet et mièvre de l'histoire trouve également son écho dans le design des personnages et des monstres. Qu'on se rassure, l'ensemble se tient parfaitement et est cohérent, mais c'est assez déconcertant les premières fois où l'on aperçoit Nene, le terrrrrrible méchant, violet, souriant et en chaise roulante; ou encore un membre de la tribu Deevee avec casque ou pot de fleur sur la tête, ou un ennemi appelé serpent fécal, ou un autre qui n'est qu'un ours en peluche géant. Amateurs de jeux adultes : apprenez à sourire, ou passez votre chemin.

La magie occupe une place importante dans le jeu, et chacun des membres du petit groupe que l'on dirige possède son ombre bleue possédant sa forme propre. Ainsi, celle de Jiro est un minotaure, celle de Kluke un phénix, et celle de Shu, le héros, donne son nom au jeu. La relation entretenue entre les héros et leurs ombres est sans doute l'un des aspects les plus intéressants développés dans le scénario. En parallèle aux habituels points d'expérience reçus après chaque combat, on récolte également des points d'ombre qui ne font pas évoluer le personnage, mais, vous l'aurez compris, son ombre. Grâce à ces points, l'ombre peut progresser et se spécialiser dans l'une des neuf classes existantes (magie blanche, noire, de soutien, assassin, gardien, maître épéiste, ...). S'il n'est pas conseillé de trop s'éparpiller en début d'aventure, on peut par contre ensuite attribuer plusieurs classes à son ombre, lui faire grimper les niveaux de 1 à 99 dans plusieurs domaines et combiner des compétences inter-classes. Ce qui a pour avantage de rendre un personnage polyvalent et mieux équilibré, spécialisé par exemple dans l'attaque brute, mais avec quelques talents de soin utilisables en cas d'urgence. Les combinaisons possibles sont larges et vraiment intéressantes, d'autant que les compétences et sorts magiques sont nombreux.

Comme la plupart des jeux de rôle japonais, Blue Dragon propose des combats au tour par tour. Ceux-ci se révèlent agréables grâce aux nombreuses configurations d'ombres que l'on peut adopter, et aux placements possibles de nos personnages. Par exemple, on peut positionner les combattants classiques sur la ligne de front (maître épéiste, moine, assassin), et mettre à l'arrière ceux dont la défense est plus faible, mais qui pourront soigner ou attaquer avec des sorts. Autre exemple, positionner un gardien tout seul en première ligne, qui aura pour tâche d'encaisser tous les coups, soutenu par ses compagnons à l'arrière, le soignant, lui lançant des sorts de protection, tout en attaquant l'ennemi avec la magie noire.
Petite originalité, il est possible, une fois la compétence correspondante apprise, de charger ses attaques en maintenant une touche enfoncée. En regardant l'indicateur de charge et l'ordre des tours, on peut ainsi sacrifier un peu de temps pour obtenir une attaque plus puissante. Les combats sont très nombreux dans Blue Dragon, mais fort heureusement ils ne sont pas aléatoires, c'est-à-dire que l'on voit à l'avance les ennemis et que l'on peut souvent choisir de faire un affrontement, ou de passer son chemin. Des compétences de champ permettent de se déplacer sans être détecté, voire même d'éliminer instantanément par simple contact les faibles monstres déjà rencontrés, sans passer par la phase de tour par tour. Cette compétence peut d'ailleurs facilement être détournée pour "booster" un peu ses personnages, en restant quelques dizaines de minutes dans un lieu où les monstres réapparaissent indéfiniment, mais de cette façon, seuls les points d'ombre augmentent, pas les points d'expérience, ni l'or. Mis à part pour quelques boss, les affrontements sont en général très faciles, et le jeu ne propose pas différents niveaux de difficulté.

Blue Dragon propose plusieurs moments d'exploration, complétés par la recherche d'objets, présents en grand nombre dans le jeu. Les plus intéressants se trouvent dans des coffres, mais en fait la plupart des éléments de décor, tels que pierres, arbres, meubles, vases, cachent souvent quelques pièces, médailles ou objets divers. Et si l'on ne trouve rien dans un conteneur, signalé d'ailleurs par un "rien" à l'écran et un "nothing" dans les haut-parleurs, les joueurs peuvent se consoler en sachant qu'un vendeur particulier échange justement les "rien" que l'on a "trouvé" contre des accessoires très intéressants (les plus chers valant plus de 1'000 "rien"). Plusieurs phases Quick Time Event sont également présentes, ainsi que quelques petits moments de shoot plutôt réussis à bord d'un aéronef. Rien de transcendant, mais ces phases permettent de varier un peu le gameplay, autrement très axé sur les combats.

Le design des personnages est particulier et ne plaira pas forcément à tout le monde. Si les héros, de même que leurs ombres, sont plutôt bien réalisés et animés, les monstres, bien que variés et nombreux, ne sont pas forcément tous réussis et manquent souvent de détails. D'autres encore sont carrément loufoques, ou grotesques, selon l'appréciation de chacun. Les environnements ont le mérite d'être variés, cohérents et parfois même enchanteurs. S'ils sont souvent très agréables à contempler dans un village ou un autre lieu spécifique, les choses se gâtent lorsque l'on se trouve sur la "carte" du monde où les décors sont cette fois bien vides. Côté technique, plusieurs ralentissements sont à signaler, lors de certains combats, et même en extérieur sur la carte du monde. Les chargements sont nombreux et présents avant chaque cinématique, entre deux cinématiques, à chaque entrée de maison, village, grotte et avant les combats. Les sauvegardes sont limitées à 30, et à part lors des moments d'exploration sur la carte du monde, il est toujours nécessaire de trouver un cube de sauvegarde pour enregistrer sa partie. Un peu désuet comme méthode. La présence de trois DVD ne pose pas de soucis, et à aucun moment on nous demande de remettre le disque 1 ou le 2 alors que l'on se trouve plus loin dans l'aventure. Les transitions entre ces trois DVD se fait d'ailleurs à des moments bien choisis côté scénario, et n'entraînent pas de coupures brutales.

Les musiques de leur côté sont variées et plaisantes, offrant des atmosphères tantôt calmes, tantôt épiques et renforçant le charme dégagé par certains lieux. La musique survitaminée des boss, de Ian Gillan (Deep Purple), tranche avec le reste des compositions de Nobuo Uematsu. Blue Dragon a été entièrement traduit en français, que ce soit pour les textes et pour les dialogues parlés. On remarquera juste quelques commentaires d'exploration qui sont restés en anglais (du genre : playable, detected, nothing), mais il est possible de les désactiver. Depuis l'écran de chargement, le jeu offre en outre la possibilité de changer de langue, mais seules les voix en français, anglais et italien sont disponibles. Les amateurs de VO en japonais seront déçus. Sans atteindre des sommets, les voix en français sont correctes et font penser aux doublages des mangas télévisés de nos jeunes années. On regrette par contre de n'entendre aucune voix pour tous les dialogues qui ne se déroulent pas dans une cinématique. Ces dialogues "textuels" sont par ailleurs très sommaires et simplistes. On est très loin des productions de Bioware ou Bethesda au niveau du choix des réponses, inexistantes ici.

Blue Dragon est un RPG japonais très classique, qui ne propose aucune véritable innovation marquante, contrairement à ce que l'on aurait pu espérer avec de tels noms à l'affiche. On regrette le côté dirigiste et linéaire qui caractérise les premiers deux tiers de l'aventure et son histoire qui peine à se dévoiler et qui reste un peu trop simple. Malgré cela, le jeu reste très agréable, grâce à un ensemble cohérent et plein de charme, une ambiance soignée, des musiques de qualité, des ombres que l'on a plaisir à faire évoluer et un système de combats réussi.


Max73
- 4.09.2007



 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Combats réussis
Ambiance
Les ombres
Les musiques
_________________________

Très linéaire
Scénario léger
Très classique
Ralentissements
_________________________

 
 
Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 7/10