Peu représentés
sur console, les jeux de stratégies arrivent
petit à petit en essayant tant bien que mal
de se faire une place, souvent freiné à cause
d’une jouabilité mauvaise due à la manette.
Mais cette fois-ci, Tom Clancy’s Endwar opte
pour un gameplay différent. En effet, toutes
les actions disponibles en cours de partie peuvent
être exécutée à l’aide de la voix, par le biais
du micro de la Xbox 360. En dehors du coté immersif
que représente la chose, cela est très intéressant
et pourrait faire arriver d’autres STR (jeu
de stratégie en temps réel) sur console. Manette
en main, micro-casque sur la tête, le joueur
est envoyé dans un futur proche, pour vivre
une Troisième Guerre Mondiale opposant l’Europe,
la Russie et les Etats-Unis.
Avant de se lancer dans l’aventure, le joueur assiste à un petit didacticiel sur la façon d’utiliser le micro. Le tout est assez simple, l’ordre à donner se décompose en quatre parties. La première, le sujet, une « unité » par exemple, qui va accomplir l’ordre. La deuxième, le numéro qui y correspond. La troisième, l’ordre (attaquer, aller vers, retraite, etc.). Et la dernière, le nom et/ou le numéro de la cible. Au début, ce n’est pas facile de retenir le mot à utiliser pour donner les ordres, mais celui-ci s’affiche sur l’écran et les différentes autres options également. Le tout fonctionne vraiment bien et aucun problème n’a été constaté. Il faut aussi savoir qu’il est possible de gérer les ordres avec la manette, mais c’est moins rapide et moins instinctif qu’avec un micro. Après cette étape passée, un « prélude à la guerre », qui sert d’entraînement et d’introduction à la suite du jeu, permet au joueur de contrôler ses unités pour la première fois au sein des différentes factions disponibles. C’est seulement à la fin de celui-ci qu’il faut choisir dans quelle faction on veut combattre. Les Etats-Unis, qui sont les maîtres de l’espace et du ciel grâce à une multitude de satellites. La Russie, manipulatrice, qui a le contrôle sur la quasi-totalité du pétrole mondial. Et l’Europe, qui subit plus qu’autre chose les accusations des autres factions, possède une technologie à la pointe. Ces trois factions ont des caractéristiques de combat différentes, même si cela ne se voit pas énormément. Une est rapide et tactique, une autre préfère le combat lourd et le déplacement plus lent et la dernière est un mélange des deux. Toutes ces explications sont données à travers différents briefings, vidéos et missions, pendant le « prélude à la guerre ». D’ailleurs, on regrette la longueur de celui-ci et le fait de ne pas pouvoir s’en passer et de choisir directement sa faction.

L’entraînement
étant fini, il est maintenant le temps pour
le joueur d’entrer dans le vif du sujet, et
de vivre, depuis l’intérieur, ce conflit international.
Les batailles sont affichées en temps réels
sur une jolie carte tactique du monde, en 3D.
Il est alors possible de choisir parmi plusieurs
styles de conflits. La destruction des unités
ennemies, la capture des bases adverses, l’assaut
et la défense. Des modes plutôt classiques mais
tout de même satisfaisants. Un briefing est
alors lancé, permettant ainsi au joueur de comprendre
un peu plus le scénario, tout en expliquant
le combat qui va suivre, et de choisir avec
quelles unités commencer. Le début de ce combat
se déroule avec un nombre réduit d’escouades,
qui sont disponibles quelques minutes plus tard
(une douzaine environ), après avoir accumulé
des Points de Commandement. Ceux-ci sont gagnés
lorsque l’on détruit de l’infanterie adverse,
à chaque capture de bases, ou tout simplement
avec le temps. La suite n’est pas très difficile,
le but étant la plupart du temps de se déplacer
vers un seul ou plusieurs points avec différents
véhicules ou soldats. Les résultats sont toujours
les mêmes, les hélicoptères sont meilleurs que
les tanks, qui sont eux plus puissants contre
les soldats à pied et les transports, qui eux
dominent les équipements aériens. Un système
de « Feuille-caillou-ciseaux » assez dérangeant
puisque, tout au long de la partie, il suffit
d’envoyer les bonnes troupes pour gagner et
de faire battre en retraite les plus faibles.
Cela implique le fait d’avoir tous les types
d’unités et ne permet pas de jouer de manière
originale. Par exemple, on aurait pu imaginer
qu’un joueur puisse n’utiliser que les tanks
pour faire des assauts massifs et destructeurs.
Mais ce n’est pas faisable et surtout risqué. Sur ce point, une multitude d'autres STR, en particulier Halo Wars, s'en sont bien sortit en laissant au joueur le choix de ne prendre que ce dont il avait envie. À noter aussi que seuls les soldats peuvent
capturer des bases et les optimiser, permettant
d'obtenir certains atouts comme le soutien aérien.
Cela oblige encore le joueur à diversifier ses
unités. Après avoir terminé la mission, le jouer
reçoit des points qu’il peut dépenser pour améliorer
ses différentes troupes, parmi plusieurs aspects
: déplacement, attaque et défense. Les combats,
un peu répétitifs, restent toutefois satisfaisants
et les changements de décors permettent de diversifier
le tout un minimum.
La technique est
l’un des points forts de Tom Clancy’s Endwar.
L’immersion est vraiment bonne, grâce aux commandes
par la voix, mais aussi parce que les graphismes
sont réussis. Le tout n’est pas sublime, mais
les véhicules et les différentes unités d’infanteries
sont jolis. Les décors sont d’un bon niveau,
et il est plaisant de se balader dans des forêts,
dans les rues de Moscou et aux alentours d’une
réserve de pétrole par exemple, surtout lorsqu’il
y a des explosions. La beauté de tout cela est
aussi due à la caméra, qui, contrairement à
d’autres jeux du style n’est pas au dessus du
champ de bataille. Celle-ci se situe aux alentours
des unités sélectionnées, et il est possible
de la déplacer seulement dans un rayon réduit.
Il est donc évident que si la caméra est placée
sur des hélicoptères, le champ de vision est
meilleur. Lorsque l’on prononce la commande
« Unité 2-caméra », elle se déplace avec un
effet glissant, qui permet de ne pas entrecouper
l’action de changement de vue trop brutal. Pour
en finir avec les points techniques, la bande
son est très satisfaisante et colle bien avec
le thème du jeu. Les bruitages des différentes
unités et des tirs sont réussis et permettent
au joueur de vraiment s’immerger dans les combats.
Les dialogues sont en français et n’ont pas
de défauts particuliers. Il faut mentionner
aussi que les vidéos sont de bonnes qualités.
Le principal atout de Endwar réside dans le multijoueur. En effet, après avoir choisi son camp une nouvelle fois, celui-ci propose un mode Théâtre de Guerre, qui permet aux joueurs de s’affronter sur différentes maps et modes de jeu (les mêmes pour tout le monde pendant un laps de temps), en constante évolution selon les victoires et défaites des principaux acteurs. Par exemple, si une carte est largement dominé par l’Europe durant une période, elle sera sous l’emprise de cette faction pour le cycle suivant, faisant évoluer les positions stratégiques et les modes de jeux. Il faut savoir que l'on ne peut jouer qu'avec d'autres joueurs de la même faction et contre des personnes appartenant aux camps adverses. Aucun mélange n'est possible. Les parties se déroulent en 1v1, 2v2, 3v3 et 4v4. Le jeu en Live est certainement plus drôle et plus agréable lorsque l’on joue avec des gens connus et avec qui il est possible de mettre en place des stratégies, mais seul ou avec des équipiers inconnus, cela reste correct. En solo, la diversité des troupes est un problème, mais les affrontements en réseau permettent à chacun de se répartir les tâches et de se focaliser sur une unité précise. Il reste encore les habituels matchmaking, où toutes les options sont choisies à l’avance, pouvant accueillir le même nombre de joueurs que dans le Théâtre de Guerre. En plus de cela, il n’y a pas de lag et les conditions sont très bonnes. On regrette que les joueurs ne soient pas aussi présents que sur Halo Wars et donc qu'il faille attendre longtemps pour commencer une partie.
Après avoir fait le tour des bons et mauvais points de Tom Clancy’s Endwar, il n’y a qu’une chose qui reste en travers de la gorge, c’est la répétitivité des parties en solo. Bien sûr, les commandes au micro sont d’excellentes qualités et il se pourrait que l’on retrouve cela dans des prochains titres. Les graphismes sont bons, la bande son est réussie, le multi est amusant pendant de longues heures grâce au Théatre de Guerre et tout est réuni pour accrocher le joueur, à condition d’aimer jouer en réseau ou avec des amis, car il manque ce petit quelque chose au solo qui se fait ressentir de plus en plus au fil des missions. En tout cas, on a la preuve que des jeux de stratégies sur console peuvent être agréables à jouer, avec ou sans manette.
Crypto
X - 18.3.2009