Sorti il y a maintenant deux ans, Battlefield Bad Company nous avait surpris là où l'on ne l'attendait pas vraiment, c'est-à-dire sa campagne solo sans pour autant laisser en retrait sa partie multijoueur qui a fait la renommé de la série. Cette suite était donc très attendue par toute une communauté de joueurs consoles, séduite par le meilleur FPS de guerre de l'année 2008 et désormais grand rival de Call of Duty Modern Warfare.
Ce second volet nous place à nouveau dans la peau de Preston Marlow, membre du désormais célèbre 222ème bataillon de l'armée américaine, plus communément nommé Bad Company. Toujours accompagné des mêmes frères d'armes, soit d'un sergent et de deux autres acolytes un peu benêts, on est une nouvelle fois envoyé en première ligne dans des missions plus que suicidaires. Il faut dire que nos efforts fournis dans le premier épisode pour endiguer l'invasion soviétique furent vains. L'armée russe se trouve même aux portes des Etats-Unis avec en sa possession une arme de destruction massive bien mystérieuse et surtout très dévastatrice. Le destin de toute une nation repose donc sur les épaules de nos quatre joyeux troufions, rien que ça. Si le premier Bad Company proposait un scénario plutôt décalé et empli d'humour, on se retrouve ici avec un titre beaucoup plus mature et sérieux. Cela se ressent notamment au travers les nombreuses cut-scenes relatant les faits Cela permet à la fois d'être plus impliqué dans cette aventure, de placer l'histoire au premier plan mais aussi d'afficher un rythme plus soutenu. Malgré tout, on regrette quelque peu cette nouvelle direction tant l'aspect deuxième degré du premier volet donnait une certaine légèreté à l'ensemble et un bon bol d'air frais à ce genre de jeu. On retrouve certes des répliques très drôles entre les quatre protagonistes mais de façon bien plus discrète. La volonté de DICE de concurrencer directement Modern Warfare est donc flagrante. Il est évident qu'il y a pire comme comparaison tant le titre d'Infinity Ward, au-delà de son succès commercial, possède des qualités indéniables mais l'alternative proposée en 2008 par le studio suédois était à notre avis bien plus intéressante.
Cette orientation "grand spectacle" vient également modifier le gameplay avec désormais de nombreux scripts, renforçant par la même occasion l'immersion, et des passages très linéaire sans pour autant mettre de côté totalement les atouts du premier Bad Company. On retrouve donc avec plaisir sur certaines missions des terrains de jeux immenses et une grande liberté d'action. Un équilibre plutôt bien dosé qui permet de nous tenir en haleine pendant toute l'aventure. Ajouté à cela des phases en véhicules tels que mitrailleurs à bord d'un hélicoptère ou encore pilote de char et on obtient une campagne solo captivante à la mise en scène parfaitement rodée mais bien trop courte puisque seules sept petites heures suffisent à la terminer. La recherche de toutes les armes présentes ainsi que la destruction de relais de communication parsemés ci et là permettent toute de même d'augmenter quelque peu cette faible durée de vie, à conditions évidemment de courir après les succès.
Avec des troupes russes aux frontières nord/sud des Etats-Unis, les environnements traversés dans ce Bad Company 2 sont donc par conséquence très variés. De la forêt luxuriante d'Amérique du Sud en passant par les terres gelées et enneigées de l'Alaska, les décors bénéficient tous d'un soin particulier. Toujours soutenu par le moteur maison Frosbite, l'aspect visuel, malgré un manque de finesse sur certaines textures, est de très bonne facture. Il faut dire que, comme son prédécesseur, la destructibilité des décors appuyée par des effets en tout genre particulièrement réussis renforce considérablement la crédibilité des terrains de jeu. On est alors complètement immergé au milieu de ces champs de bataille plus vrais que nature, essayant tant bien que mal de trouver un abri capable de nous protéger quelques instants avant de se retrouver complètement à découvert. On peut évidemment aussi profiter de cette particularité pour déloger les ennemis avec une grenade bien placée ou créer des brèches afin de les prendre à revers.
Si la partie solo nous laisse quelque peu sur notre faim, le multijoueur est une nouvelle fois excellent et justifie à lui seul l'achat de ce titre. On retrouve alors tout ce qui fait la force de cette licence dans ce domaine, c'est-à-dire des cartes tout simplement immenses, des combats d'une intensité incroyable grâce notamment au level-design et aux nombreux véhicules présents. Les différentes classes de soldats (médecin, sniper, fusiller et spécialiste en armes lourdes) se voient étoffées de nouveaux gadgets ainsi que des spécialisations, accessible selon nos résultats, qui sans bouleverser totalement le gameplay apporte un plus indéniable niveau stratégique et renforce alors le teamplay. En ce qui concerne les modes de jeux, on retiendra principalement les modes "Ruée" et "Conquête", certes déjà bien connus des joueurs du premier Bad Company mais qui, de nos jours, est sans aucun doute ce qui se fait de mieux dans le secteur attaque/défense.
Au final, Bad Company 2 s'écarte sensiblement de son aîné pour aller directement jouer sur les plates-bandes de Call of Duty avec une aventure plus scriptée, plus linéaire mais en contre partie plus intensive et immersive. De notre côté, on regrette le choix de DICE mais cela n'enlève en rien les qualités de ce titre avec des terrains de jeu très crédibles et surtout une partie mulitjoueur tout simplement excellente et addictive.
Strongbow
- 06.12.2010