Le mode carrière de Virtua
Tennis 3, appelé Tour Mondial,
vous fait démarrer dans la peau d'un(e)
jeune tennis(wo)man aux dents longues, classé(e)
300ème à la STP - équivalent
Sega de l'ATP ou de la WTA - avec pour objectif
ultime la place de Roger, c'est-à-dire
le premier rang de la hiérarchie. On
commence par créer son avatar par le
biais d'un éditeur de personnage plutôt
sommaire en comparaison de ce que l'on peut
trouver dans d'autres jeux, puis on se lance
sur le circuit. On choisit où placer
sa maison (le lieu qui servira de menu pour
les équipements et le repos), puis il
s'agit de s'entraîner, sans quoi vos adversaires
vous rendront la vie dure.
Les entraînements représentent une grande partie du mode carrière.
On a le choix, pour faire progresser ses diverses caractéristiques (coup
droit, revers, volée, jeu de jambes, service
), entre une classique
académie de tennis, qui vous impose des objectifs à remplir en un
temps donné (gagner le point par un smash, réussir trois services
dans un angle, gagner le point en moins de trois frappes, en quatre frappes exactement,
etc.) et une dizaine de petits jeux délirants destinés à
vous faire progresser. Certains sont peu surprenants (viser des quilles au service,
des cibles à la volée
), d'autres plus originaux (attraper
des fruits qui tombent en cascade sur le court en évitant des balles géantes,
pousser des pierres de curling en les frappant avec des balles, repousser des
crocodiles depuis le filet, anéantir des aliens distributeurs de balles,
etc.). Certains de ces jeux sont prenants, amusants, d'autres beaucoup moins.
Tous peuvent vite devenir lassants, d'autant plus que l'on passe quasiment autant
de temps dans ces jeux-entraînements que sur les courts à défier
les pros, à moins de vouloir affronter les joueurs avec des caractéristiques
minables, ce qui représente une mission impossible. Autre moyen de s'entraîner,
des petits matchs d'entraînement que les pros vous proposent au fil des
semaines. Ils peuvent même vous défier dans les petits jeux.
Le calendrier est donc rempli par trois activités : les tournois,
les entraînements et des semaines de repos, à la maison ou en vacances,
sans quoi votre joueur subira des blessures handicapantes pendant plusieurs semaines
: fracture du poignet ou de la cheville, maladie, fracture du col du fémur
(sic !)
Il faut donc gérer également l'endurance de notre
joueur, symbolisée par une barre qui se vide avec les efforts au fil des
semaines.
Les
tournois vous mettent aux prises avec toute une série de vraies joueuses
et de vrais joueurs, citons-les tous une fois : Federer, Blake, Ferrero, Nadal,
Dent, Ancic, Nalbandian, Grosjean, Monfils, Haas, Roddick, Henman, Hewitt, Sharapova,
Vaidisova, Hantuchova, Hingis, Davenport, Williams (Venus), Mauresmo. Eh oui,
un parterre de véritables stars qui en impose un max ! On commence naturellement
par des tournois mineurs, dans lesquels la difficulté est des plus faibles.
On y affronte déjà les joueurs cités ci-dessus, mais ils
jouent moins bien et moins vite. Dommage que les développeurs n'aient pas
ajouté d'autres joueurs, pourquoi pas fantaisistes et donc dans l'esprit
arcade du titre, que l'on aurait affrontés dans ces premières épreuves
mineures. Les tournois sont très souvent de courte durée, on joue
par exemple seulement trois matchs de deux jeux gagnants (sans tie-break) dans
la première série de tournois. En plus d'une progression dans le
classement, les victoires vous rapportent des équipements permettant de
customiser son joueur et des raquettes, importantes puisqu'elles peuvent vous
donner plus de puissance ou de précision. Entre les matchs classiques en
simple, on peut prendre part à quelques tournois de double et de double
mixte. Ces matchs sont très agréables à jouer, nos partenaires
de jeu y étant bien inspirés et efficaces. A part en virtuel, avoir
pour partenaires les plus jolies joueuses du circuit (Sharapova, Vaidisova, Hantuchova,
Navratilova
euh, non) tient en plus du doux rêve, alors profitez-en.
Atteindre le premier rang de la hiérarchie prend sept ou huit heures à
un habitué des jeux de tennis, une durée tout à fait raisonnable,
sachant que l'intérêt majeur d'un VT repose sans doute sur les matchs
contre des humains, hors ligne ou sur le le mode online exclusif à la 360.
Et on peut facilement ajouter quelques heures de jeu si l'on compte gonfler au
maximum les stats de son avatar.
Sur
le court, on est d'abord impressionné par la modélisation des joueurs.
Très franchement, c'est de l'excellent boulot, à mille lieux de
ce qui a pu être fait, par exemple, dans les Top
Spin. Federer, Mauresmo, Roddick et l'ensemble des joueurs/joueuses
(à une ou deux exceptions près) sont reproduit(e)s de manière
admirable. Les joueurs nous invectivent, nous félicitent ou commentent
notre progression avant ou après les matchs, ce qui permet, en plus des
ralentis et petites animations entre les points, d'admirer leur modélisation.
L'animation est elle aussi de très bonne qualité. Certains gestes
et mouvements (on pense par exemple aux services ou au décalage d'un joueur
qui contourne son revers pour frapper un coup droit) laissent vraiment pantois.
Dommage par contre que l'on ne reconnaisse pas très bien tous les coups
des joueurs professionnels. On remarque quelques coups (le revers de Hewitt, le
service de Mauresmo
) très reconnaissables, mais globalement, les
coups des uns et des autres se ressemblent, surtout parce que les joueurs frappent
souvent en bout de course. Les joueurs se distinguent plus sur leur style de jeu,
affiché d'ailleurs sous leur nom : coups puissants, complet, grand serveur
Autre reproche que l'on peut faire à l'animation, l'enchaînement
entre les pas chassés et la course est un peu raté. La course des
joueurs ressemble également trop à une sorte de sprint, pendant
lequel les joueurs ne regardent plus la balle (ce qui n'existe pas dans la réalité,
on se réjouit que les développeurs d'un jeu de tennis s'en rendent
compte !)
L'environnement des courts est de qualité, bien que moins
bluffant que les visages. On apprécie quelques détails sympathiques,
comme les ramasseurs de balles qui se dirigent vraiment vers les balles, les juges
de ligne qui évitent juste à temps de se prendre en plein nez votre
dernier coup droit, etc. Autant les visages sont déjà au top, autant
le reste des graphismes conserve une bonne marge de progression (on aimerait voir
la terre battue voler par exemple). Au fait, on invite nos chers lecteurs à
cotiser pour offrir à la Gazette un équipement vidéo capable
d'afficher du 1080p (disponible sur ce titre), sans doute encore plus impressionnant.
Quelques mots sur l'aspect sonore. Premièrement, on se demande ce qui a
bien pu arriver aux développeurs quand ils ont eu l'idée d'accompagner
les matchs avec une affreuse musique, mélange d'électro et de rock
simplement insupportable. Après un match seulement, on passe par les options
pour la couper, histoire de ne pas perdre ses tympans. Le reste des sons est bon,
que ce soit le bruit des balles (moins métallique que dans d'anciens Virtua
Tennis) ou ceux de l'environnement et des déplacements des joueurs. Notez
aussi que les arbitres annoncent le score dans la langue du pays où se
déroule tournoi, une idée sympa.
C'est
seulement dans les tournois les plus prestigieux que les cadors de l'ATP montreront
leur vrai talent. Reste qu'il est plutôt aisé d'en venir à
bout, comme dans tous les jeux de tennis, aucun de ceux-ci n'ayant encore réussi
à faire durer longtemps l'intérêt des affrontements contre
l'intelligence artificielle. Le gameplay de Virtua Tennis favorise les victoires
faciles. Comme c'est la coutume, la prise en main est immédiate : une touche
pour une frappe à plat, une autre pour le slice, une dernière pour
les lobs, et c'est tout, plutôt simple à retenir. On regrette tout
de même l'absence d'un véritable lift, absence légèrement
scandaleuse dans un jeu de tennis. Seule la maîtrise du service (pas facile
de servir à la puissance MAX) et la gestion des lobs adverses prendra un
peu de temps. Pour le reste, anticipation et placement sont les deux ressorts
de la réussite et de l'élévation du niveau de jeu.
Après
une ou deux heures de jeu, les échanges gagnent en rythme et en intensité.
Le spectacle est omniprésent. Les joueurs plongent sans arrêt, jouent
des coups entre les jambes ou en tournant le dos à l'adversaire, renvoient
des smashs canons, etc. Pour être honnête, ce parti pris arcade divertit
mais peut faire rager aussi. En effet, finir le point prend parfois un temps fou
simplement parce que les joueurs sont très rapides et capables de renvoyer
la balle presque indéfiniment sans la moindre faute (celles-ci sont rarissimes).
Des échanges hyper longs, c'est pas forcément ce qu'il y a de plus
fun (vous le constaterez d'ailleurs dans quelques semaines avec la saison de terre
battue
). Les mordus de réalisme resteront donc sur Top
Spin 2. Mais qu'ils ne boudent pas leur plaisir sur VT 3, qui permet
un défoulement vraiment réussi dans un écrin graphique supérieur.
Les
autres modes de jeux sont les habituels matchs d'exhibition, les tournois et le
mode parties sur court, qui permet de jouer avec des potes (trois au maximum),
tant dans des matchs que dans des mini-jeux. Dans la plupart des modes, on peut
jouer en simple et en double, mixte ou non. De la variété et des
durées de jeu configurables, puisque l'on choisit le nombre de jeux par
set et de sets par match. Autre gros morceau, le mode réseau. On peut y
jouer des parties classées ou non (là aussi en simple, double ou
double mixte), des tournois et des matchs non classés. Le lag est rare,
un bonheur quand il s'agit d'essayer d'effectuer des services à pleine
puissance. Par contre, quelques parties en sont tout de même émaillées.
Heureusement, le lag de Virtua Tennis 3 n'est pas un lag de saccades. En fait,
tout est plus ou moins fluide, jusqu'au moment où l'adversaire va frapper
la balle. Là, l'image se fige une demi seconde, puis le jeu reprend et
la balle revient. C'est gênant bien sûr mais cela n'empêche
pas totalement de jouer dans des conditions potables. Le niveau de jeu moyen est
relativement élevé et les parties rapidement intenses. Moins prévisibles
qu'une IA (enfin, en général
), vos vis-à-vis humains
permettent des matchs plus intéressants et surtout des échanges
plus courts, donc des matchs plus agréables. Mais là aussi, placement
et frappes puissantes sont de grandes armes pour triompher. Comme avec les Top
Spin, on se prend vite au jeu sur le Live, désireux d'aligner les victoires
et de grappiller des places dans la hiérarchie.
La VT :TV permet de
regarder des matchs du Live. Ceux des meilleurs, ceux qui se jouent en direct
ou encore des résumés des matchs des dernières heures. Une
idée sympa qui rappelle beaucoup la Gotham TV de PGR3.
Un mode de jeu passif qui permettra peut-être aux moins expérimentés
et aux moins habiles d'observer les meilleurs et d'apprendre leurs tactiques fatales
à l'adversaire.
Virtua Tennis 3 remplit avec
talent sa mission, divertir de manière fun et immédiate grâce
au tennis. On prend ses marques en quelques secondes et un grand plaisir au fil
des matchs contre ces stars du tennis finement reproduites dans le virtuel. Les
atouts de VT3 restent ceux de la série : fun, qualité graphique
et gameplay simplifié au maximum. La possibilité de jouer en ligne
ou avec des potes apporte une durée de vie et une diversité salutaire
à ce titre qui a tout de même quelques aspects lassants, la répétition
des entraînements notamment. Il reste des progrès possibles à
faire pour un Virtua Tennis 4, on pense par exemple à un gameplay enrichi
(sans pour autant éloigner le titre du fun qui l'habite) et à une
carrière plus longue. Les joueurs 360 possèdent maintenant deux
très bons titres tennistiques avec Top
Spin 2 et Virtua Tennis 3, l'un plus simulation, l'autre arcade. Magnifique,
non ?