Test : Stranglehold
Xbox 360
 
 Editeur : Midway
Développeur : Midway Chicago
Site officiel : strangleholdgame
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 14.09.2007
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : français
Joueur(s) hors ligne : 1
Xbox Live : oui
Joueurs en ligne : 2 à 6
Age recommandé : 18+

 


John Woo est un des maîtres du cinéma d'action, célèbre pour ses gunfights d'anthologie, qui a dans son CV des films mythiques comme The Killer, Le syndicat du Crime, Volte Face ou encore A toute épreuve. Stranglehold est la suite de ce dernier et nous propose d'interpréter Tequila (qui a les traits de Chow Yun Fat), un flic tête brûlée, qui part à la recherche de son amour de jeunesse et de sa propre fille, enlevées par une bande de malfrats.

John Woo a un style bien à lui. Grâce à sa mise en scène, aux chorégraphies de ses scènes d'action, à son jeu de caméras et aux ralentis (devenus sa marque de fabrique) savamment distillés, on regarde avec admiration ce qui donne l'impression d'être un ballet réglé au millimètre près, alors que l'on assiste en fait à un massacre ultra violent en bonne et due forme. Cet esprit se retrouve dans Stranglehold. Le jeu ne fait pas dans la dentelle et propose de l’action non-stop avec un gameplay très simple et efficace puisque les deux gâchettes de la manette seront les boutons que l'on sollicitera le plus souvent. Deux jauges apparaissent en haut à gauche de l'écran. La première est la jauge de vie (chose de plus en plus rare dans les jeux actuels) et la seconde la jauge de ralenti. A chaque fois que Tequila se retrouve entouré d'ennemis, l'écran prend alors une teinte orangée et le jeu passe automatiquement (bien qu'il soit activable et désactivable manuellement par simple pression d'un bouton) en mode ralenti. Mode qui nous permet les tueries les plus acrobatiques qui soient. La barre se déchargeant au fur et à mesure de son utilisation, on doit alors soit se cacher en attendant qu'elle se recharge, soit la recharger par nous même en tuant nos adversaires de façon acrobatique et stylée (totalement dans l'esprit John Woo).

Tequila est incroyablement agile. Il peut plonger, prendre appui sur un mur pour sauter, escalader des escaliers ou se laisser glisser sur la rampe de ces derniers, (le tout par la simple pression de la gâchette de gauche) en tirant sur tout ce qui bouge. Il peut aussi se dissimuler derrière un mur ou un poteau. En se penchant pour abattre ses opposants, on repasse là encore au ralenti. Le héros ne vient pas les mains vides puisque le nombre d'armes disponibles est assez conséquent : pistolets, mitraillettes, fusil d'assaut, grenades et, bien sûr, l'indispensable fusil à pompe. Ce qui impressionne dans Stranglehold, c'est l'interaction avec l'environnement. D'une part à cause des dégâts que l'on peut causer puisque nombre d'éléments du décor sont destructibles. Ainsi, les murs ou poteaux qui nous servent de cachettes s'effritent au fur et à mesure qu'ils reçoivent des balles pour finir par céder complètement. Il faudra d'ailleurs avoir l'œil car certains emplacements ne seront accessibles qu'en détruisant des éléments pour pouvoir ensuite les escalader. D'autre part, Tequila peut utiliser l'environnement à son avantage. En courant sur une table, on glissera automatiquement dessus et en plongeant sur un chariot à roulettes, on glissera alors via ce dernier en effectuant un véritable carnage.

Mais le mode ralenti, outre son impact visuel et sa grande utilité n'est pourtant pas le seul garant de notre survie. Face au déluge d'adversaires qui veulent notre peau, nous pouvons également utiliser les " Bombes Tequila ". Ces dernières sont en fait des techniques spéciales que l'on récupère en progressant dans le jeu et qui nous aident à survivre. La première est le " Tir de Précision " qui permet de cibler un adversaire particulier et de le tuer. Le jeu passe au ralenti, l'écran devient bleuté et zoome alors vers notre cible et après avoir déterminé avec parcimonie l'endroit où l'on désire tirer, il nous suffit d'appuyer sur la gâchette pour nous retrouver à la place de la balle et suivre son parcours jusqu'à ce que son destinataire ait " reçu le colis ", le tout dans un effet visuel très réussi et impressionnant la première fois. Deuxième bombe Tequila, la " Fusillade " qui nous fait passer en mode " Fury " et qui nous permet de foncer en tirant comme un barbare dans un tas d'adversaires. La dernière est l'" Attaque tourbillon " qui, elle, permet de se débarrasser de tous les adversaires présents a proximité. Ces trois attaques accompagnées d'effets visuels très stylés et réussis se déclenchent via la croix multidirectionnelle, chacune des directions correspondant à l'une d'elles. Ayant toutes leur coût en énergie, on doit recharger la barre de bombes Tequila en tuant des adversaires (plus c'est stylé, plus elle monte vite) ou en récupérant des origamis (petits oiseaux en papier faisant référence au film A toute épreuve) cachés un peu partout dans les niveaux. On peut également utiliser cette même barre pour se redonner de la vie.

Lors de certains passages biens établis du jeu, on est confronté à plusieurs adversaires en même temps. Après une petite cinématique, on doit éviter les tirs de nos adversaires tout en les abattant en jonglant entre le pad analogique de droite et celui de gauche, le tout dans un effet " Bullet Time " digne de Matrix. De même, on affronte des boss particulièrement coriaces. Ainsi l'un d'entre eux nous entraîne dans une course poursuite dans un espace réduit et délimité par des rayons laser ou la prudence est de mise car tout contact avec ces lasers se solde par une mort instantanée. Quel plaisir de se prendre pour Tequila. On prend vite goût à plonger, à glisser sur une rampe d'escalier, à se cacher derrière un mur pour se pencher et en une fraction de seconde tuer deux adversaires d'un coup de fusil à pompe puis se remettre à couvert. Là encore, on a l'impression d'être face à un ballet, dont on est, cette fois, le héros.

Deux ombres au tableau : le côté répétitif du jeu, à savoir flinguer tout ce qui bouge. Bien que divers objectifs comme couler des navires, détruire des laboratoires de drogue ou même une " ballade " en hélicoptère viennent s'ajouter et cassent la routine. Et le côté parfois un peu brouillon du jeu. En effet, pour accéder à certaines parties du décor, on doit en détruire d'autres pour se frayer un chemin mais il arrive que l'on tourne parfois pendant un bon moment à se demander ce que l'on doit faire et par où on doit passer. On ne trouve pas sa route, bien que les éléments destructibles importants soient marqués d'une lumière blanche. Plusieurs niveaux de difficultés sont disponibles mais le mode Normal nous donne déjà pas mal de fil à retordre. La durée de vie est d'une dizaine d'heures, donc dans la moyenne des jeux actuels mais, hélas un peu trop courte.

Le jeu dispose d’une réalisation technique de bonne facture et Chow Yun Fat est remarquablement bien modelisé. Les environnements sont tantôts ouverts, tantôts fermés et relativement beaux eux aussi. Le doublage français n’est pas mauvais, sans être non plus excellent. Le son oscille entre coups de feu et explosion et correspond parfaitement à l’ambiance survitaminée du soft.
Le tout donne un côté pêchu, voire même cinématographique au jeu. L'utilisation de ralentis, les gunfights, le scénario qui, sans être extraordinaire est tout à fait dans la lignée des films De John Woo donne plus l'impression d'être en face d'un film interactif plutôt que d'un jeu banal. Cette sensation est renforcée par les différents menus, dont l'apparence, les animations et le contenu font plus penser à ceux d'un DVD qu'à ceux d'un jeu. Niveau bonus, on retrouve des bandes annonces de jeux et une section " Bar " qui permet de rencontrer John Woo himself et d'acheter des bonus comme des croquis des décors et protagonistes du jeu ou encore des personnages à débloquer pour le mode multijoueurs. Mode d’ailleurs uniquement accessible par liaison multi-consoles ou via le Xbox Live et qui ne propose que deux types de matchs, le deathmatch et le deathmatch par équipe, dans des environnements issus du mode un joueur et aggrandis pour l'occasion.

Stanglehold est une grande réussite, tant en matière d'ambiance que de gameplay. On retrouve tout ce qui a fait le succès des films de John Woo, le tout servi par une réalisation technique à la hauteur et par une jouabilité simplissime mais terriblement jouissive. Pour une fois, on n'est pas face à un jeu qui se contente d'exploiter la célébrité d'un nom ou d'une licence en fournissant le strict minimum syndical mais bel et bien face à un pur défouloir, et on en redemande, malgré son côté répétitif.

Xav - 02.10.2007


 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Réalisation
Ambiance
Gunfights explosifs
Gameplay
_________________________

Répétitif
Passages brouillon
Un peu court

_________________________

 
 
Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 8/10