Test : Operation Flashpoint : Dragon Rising
Xbox 360
 
  Editeur : Codemasters
Développeur : Codemasters
Site officiel : flashpointgame.com
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 08.10.2009
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
   
 

Langue : voix français, textes français
Joueur(s) hors ligne : 1
Xbox Live : oui
Joueurs en ligne : 8
Age recommandé : 18+

 


Sorti en 2001, Operation Flashpoint est encore considéré aujourd’hui par bon nombre de joueurs comme la meilleure simulation militaire réaliste. Dire alors que ce second volet est très attendu par toute une communauté est donc un doux euphémisme. Reste à savoir si le studio de développement interne de Codemasters a autant de talent dans ce domaine que les tchèques de Bohemia Intertainement. Ces derniers, à l’origine du premier ont, depuis leur divorce avec l’éditeur, imposé une nouvelle licence toujours de la même veine (Arma et Arma II).

Operation Flashpoint : Dragon Rising pose ses jalons sur l’île fictive Skira, située dans les eaux glacées du Pacifique au nord du Japon. Ce petit bout de terre attise depuis des décennies toutes les convoitises grâce à son emplacement stratégique mais surtout grâce aux gisements de pétrole présents. Colonisée au fil des ans par la Chine, le Japon et l’U.R.S.S., cette île est, depuis la fin de la guerre froide, sous le contrôle de la Russie. Mais la Chine, en plein essor économique, voit ses réserves de pétrole fondre et, par l’intermédiaire du général Zheng lance alors une attaque contre Skira et s’en empare sans rencontrer de résistance. La Russie demande alors aux Etats-Unis, toujours très intéressés quant il s’agit d’or noir, d’intervenir afin de ramener la paix dans la région. C’est donc à partir de ce moment que l’on entre en jeu en tant que chef d’unité d’infanterie des marines, ou des forces spéciales selon les circonstances.

Dragon Rising compte 11 missions plus ou moins longues selon les objectifs à remplir. A ce niveau on peut d’emblé être déçu. Si son aîné proposait une expérience variée et évolutive, on se retrouve ici face à un titre qui peine à se renouveler au fil de l’aventure. Il y a bien quelques phases intéressantes comme des missions de reconnaissance en zone hostile ou paralyser subtilement une raffinerie mais dans l’ensemble il s’agit principalement d’annihiler les forces ennemies pour que nos blindés puissent progresser ou encore nettoyer complètement un secteur. On aurait aimé par exemple prendre la tête d’une division de chars ou mener une opération éclair aux commandes d’un hélicoptère de combat. De plus, il n’y a pas vraiment de lien entre chaque mission. Seul un briefing textuel sommaire nous renseigne sur le contexte alors que des cinématiques auraient certainement contribué à renforcer notre implication dans cette guerre même si ce n’est pas la notre. Enfin, il faut compter à peine plus de 5 heures pour venir à bout de l’aventure. Une durée de vie bien faible mais qui a malheureusement tendance à se généraliser dans les jeux vidéo d’aujourd’hui.

Dragon Rising n’en reste pas moins un Operation Flashpoint, c'est-à-dire une simulation militaire où une seule balle perdue peut tout simplement nous faire passer de vie à trépas. Se la jouer à la Rambo en fonçant dans le tas est donc à proscrire si on ne veut pas mordre la poussière rapidement. On peut toutefois survivre à un ou deux tirs à condition d’utiliser un bandage avant que l’on se vide complètement de son sang. Une entrave au réalisme qui en devient même ridicule quand notre médecin d’unité soigne toutes nos blessures d’une simple piqûre d’un produit dont seuls les américains ont le secret. On a l’impression que Codemasters a été tiraillé entre le fait de répondre aux attentes des fans de la première heure et le fait de proposer tout de même un titre pour le grand public. Néanmoins, ils ont quand même eu la bonne idée de proposer trois niveaux de difficultés qui changent radicalement notre façon d’appréhender ce titre. Il n’est pas question ici de booster les ennemis ou de nous rendre plus vulnérable mais de modifier les aides de progression. Les deux premiers modes proposent des checkpoints, des nombreuses indications à l’écran (quantité de munitions, direction à suivre etc) et même, en normal, des frères d’armes qui reviennent d’outre-tombe à chaque point de contrôle. Il faut donc se rabattre sur le mode hardcore pour retrouver l’esprit originel de cette licence. A ce niveau, on est vraiment livré à nous même avec comme seul aide, une carte de la région, une boussole et des jumelles, bien utiles pour planifier nos actions et éviter la balle de trop, synonyme de retour à la case départ. .


On pourrait également, dans la théorie en tout cas, compter sur nos trois coéquipiers. Mais il faut bien l’avouer, leur IA est loin d’être à la hauteur de ce que l’on est en droit d’attendre dans un tel jeu. Ceux-ci se mettent rarement à couvert et dès les premiers échanges de tirs, offrent alors une cible de choix. De plus, il n’est pas rare qu’ils passent devant nous alors que l’on fait feu depuis un moment sur un groupe d’ennemis ou encore qu’ils fassent un détour important au lieu de nous coller aux basques. C’est par ailleurs souvent le cas lorsque l’on quitte les sentiers battus. Un grand nombre d’ordres peut toutefois être donné pour essayer de cadrer au mieux nos hommes. Il est possible alors de choisir un type de formation, d’ordonner de se rendre à un tel endroit, d’exécuter un tir de couverture sur une zone ou encore d’engager le combat. En prenant soin de bien planifier nos attaques, on arrive à obtenir d’eux quelque chose de convenable même si il est toujours plus facile de faire le travail soi même surtout que le menu radial est très peu convivial. Il faut en effet obligatoirement s’arrêter pour le parcourir, ce qui rend difficile la prise de décision lorsque l’on est dans le feu de l’action. En ce qui concerne l’IA des ennemis, elle est du même niveau que celle de nos compagnons de fortune. Ils sont peu précis, prennent rarement des initiatives quand ils ne restent pas tout simplement immobiles alors que l’on tire sur eux depuis un moment. Par contre, ils sont capables de nous repérer aisément à plus de 200 mètres alors que l’on rampe dans des hautes herbes, de nous ajuster même lorsque l’on est couvert par un écran de fumée et enfin, leurs blessures ne gênent aucunement leur progression. Au final, ces incohérences, misent bout à bout, entachent passablement l’expérience.

Techniquement, Dragon Rising déçoit également. Certes ce titre n’est pas moche mais n’est pas éblouissant non plus. On retiendra, dans les points positifs, des effets de lumières et de fumée très réussis et une distance d’affichage, malgré des popups d’affichage et des textures grossières au loin, très correcte. Mais on peut regretter une palette de couleurs monotones et surtout plusieurs bugs difficiles à pardonner, comme des ennemis qui, même une fois morts, restent debout ou encore la possibilité de traverser certains décors. Le plus gênant reste tout de même les corps des opposants qui disparaissent après 30 secondes nous empêchant alors de récupérer leur équipement. Pour ce qui est de la partie sonore, le rendu des armes est réussi, la musique, réservée au menu, est plutôt original et sympathique et la version française n’est pas si mauvaise malgré des voix caricaturales. A noter enfin des temps de chargement avant chaque mission intéreminables qui peuvent toutefois être sensiblement réduits en installant le jeu sur le disque dur.

Dragon Rising offre également la possibilité de revivre la campagne solo via le Xbox Live en compagnie de trois amis dans un mode coopératif qui permet de gommer les errances de l’IA alliée. C’est sans aucun doute le point fort de ce titre qui prend alors une toute autre dimension. Des affrontements en ligne classiques avec du team deathmatch et de l’attaque/défense sont également au programme. Si la version PC propose des partie jusqu’à 32 joueurs, la version Xbox 360 est quant à elle bridée à huit joueurs humains soutenus par des bots. Un choix pour le moins étonnant qui rend les parties un peu brouillonnes et au final peu intéressantes.

Codemasters avait la lourde tâche de répondre aux attentes de toute une communauté qui a fait ses armes sur Operation Flashpoint premier du nom mais aussi de faire découvrir un genre nouveau aux joueurs consoles. Ils ont, au final, maintenu l’approche élitiste de cette licence mais aussi, grâce à trois modes de difficulté bien distincts, rendu accessible ce titre au grand public. Malheureusement, Dragon Rising, sans être mauvais en soi, n’est pas à la hauteur notamment à cause d’une campagne bien trop courte, des missions qui manquent singulièrement de variété, une réalisation en dents de scie et surtout une IA, qu’elle soit alliée ou ennemie complètement à la rue. Le mode coopératif sauve quelque peu le tout mais, il faut bien l’avouer, ce second volet nous laisse sensiblement sur notre faim.

Strongbow - 10.11.2009


 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Mode coop
Accessible et...
Elitiste
Genre peu représenté
_________________________

Réalisation moyenne
Campagne solo trop courte

IA catastrophique
Missions peu variées
_________________________

 
 
Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 5/10