Après plusieurs variations de la saga Star Wars reconstruite
en petites briques de plastique, cest une nouvelle licence cinématographique
qui se voit estampillée du sigle Lego, la fameuse trilogie des aventures
dIndiana Jones. En attendant de voir lhomme chauve-souris (Batman)
subir le même sort, on se plonge une nouvelle fois dans un univers sorti
de lesprit de George Lucas et mis en musique par John Williams. Les coups
de fouet du plus connu des archéologues ont-ils permis à la mayonnaise
Lego de prendre une fois de plus ?
Lego
Indiana Jones reprend le fonctionnement général des Lego
Star Wars sortis précédemment. On progresse avec deux
ou trois personnages, que l'on peut contrôler alternativement d'une pression
sur la touche Y, afin, notamment, de résoudre quelques énigmes ou
de franchir certains obstacles qui demandent l'emploi d'une capacité particulière
ou une coopération totale. Signalons déjà ici la possibilité
pour un second joueur de rejoindre la partie à tout instant, un énorme
point positif, tempéré par l'absence de cette fonction sur le Live.
Une touche pour frapper (coups de poing surtout), une autre pour donner des coups
de fouet, activer des mécanismes, construire des objets en lego à
partir des briques qui traînent ou ramasser des objets et les armes des
personnages ennemis (arcs, pistolets, bazookas
), une pour sauter; et c'est
tout. Un gameplay réduit à l'essentiel qui convient parfaitement
à un titre qui vise principalement les enfants. Ou les grands enfants.
Ou les fans de la saga. Beaucoup de monde en fait
Ce
qui réjouit dès les premières minutes de jeu, c'est le charme
qui se dégage de cette transformation d'un univers adulte en briques de
couleur. On sourit, amusé, devant les bonnes idées qui parsèment
les niveaux et qui reprennent les passages anthologiques des trois premiers volets
cinématographiques, en les détournant légèrement parfois
pour en renforcer l'humour. Le fait que les personnages lego, dans les cut-scenes,
ne s'expriment que par des onomatopées ajoute à l'espièglerie
qui habite ce titre. Les niveaux, colorés et relativement peu détaillés
(comme les legos en fait), sont linéaires et n'opposeront pas la moindre
résistance solide aux hardcore-gamers, qui ne seront pas forcément
mécontents de parcourir un jeu au challenge moins relevé que Ninja
Gaiden II par exemple. Les héros ne meurent jamais vraiment. La vie, symbolisée
par quelques curs en haut de l'écran, se vide au fil des blessures
lors des affrontements avec les ennemis tout de même coriaces pour des joueurs
enfants. Une fois " mort ", c'est-à-dire décomposé
en petites briques, notre personnage réapparaît, allégé
simplement de quelques pièces de constructions et boulons, qui font office
de monnaie à ramasser tout au long du jeu. On traverse les niveaux rapidement
(une trentaine de minutes maximum pour chacun des 18), alternant entre phases
de combat, de recherche de trésors, d'activations de mécanismes
et de construction d'engins et d'objets en lego. On aime les phases plus axées
plateformes qui ponctuent la progression, qui se fait parfois aussi grâce
à un moyen de transport, qu'il s'agisse d'une moto, d'un cheval, d'un camion,
d'un wagonnet
Les combats, quoique simples, sont
plaisants. Leurs animations sont très réussies malgré leur
simplicité. On aime la manière dont Indy, avec son fouet, peut attraper
les adversaires et les faire tournoyer, ou encore quelques animations déclenchées
automatiquement qui ne manquant pas d'humour : Indy projette son ennemi à
terre, se glisse dans son dos pour l'assommer, etc. En plus des pièces
à ramasser, il s'agira au joueur de retrouver quelques artefacts sous forme
de trésors, afin de pouvoir prétendre avoir tout débloqué
dans le jeu. Les éléments et personnages (une soixantaine !) débloqués
se retrouvent dans le Barnett College, où travaille Indy et où l'on
peut se promener entre chaque niveau pour voir l'avancée de notre progression,
créer un personnage personnalisé et, surtout, passer d'une histoire
à l'autre. En effet, le joueur n'est pas obligé d'avoir fini les
niveaux de l'Arche Perdue avant de s'attaquer à ceux des deux autres volets.
Les niveaux peuvent être retraversés avec un(e) acolyte différent(e)
pour profiter de ses talents propres. L'aspect construction de legos est plutôt
secondaire, puisqu'il intervient rarement et se fait automatiquement d'une pression
prolongée sur la touche B. Ces animations sont amusantes à voir.
On note quand même qu'elles s'inséraient plus logiquement dans les
Star Wars, où les personnages déplaçaient les briques grâce
à la Force. Globalement, parcourir les niveaux, truffés de petits
pièges et de puzzles (très simples) à résoudre se
fait très agréablement.
La
technique du jeu n'atteint pas des sommets mais se révèle efficace,
parvenant à mélanger habilement l'univers inspirateur et celui dans
lequel il est reconstruit. On ne remarque pas de gros défauts graphiques
et on se plonge de toute manière rapidement dans le jeu, se sentant retomber
en enfance avec plaisir. Un seul hic, la gestion des sauts, qui manque terriblement
de précision à cause d'une caméra souvent lointaine. C'est
la manière dont le joueur passe de vie à briques le plus régulièrement,
souvent de manière rageante. L'ambiance sonore est parfaite, puisqu'elle
reprend, licence oblige, le thème principal des aventures de l'archéologue
fouetteur (tatatataaa tataaataaaa, tatatataaaaa ta tata tataa
) et des bruitages
au croisement des bruits de la nature et des legos. On en a déjà
parlé, mais l'idée de faire s'exprimer les personnages par onomatopées
convainc et amuse.
Lego Indiana Jones
est un des meilleurs jeux 360 destiné au grand public. Simple sans être
enfantin, drôle, bien pensé et relativement joli, il n'a qu'un défaut,
celui de lasser quelque peu après un certain nombre de niveaux, variés
visuellement mais souvent proche en terme d'expérience de jeu. On compensera
cela grâce au mode coopération, parfait pour aider un jouer plus
jeune, un(e) partenaire débutant(e) ou simplement s'amuser à deux.
Revisiter sous forme de legos les scènes épiques d'une saga cinématographique
que tout le monde a dans un coin de l'esprit au moment de sa renaissance sur les
grands écrans est un vrai plaisir. Lego Indiana Jones est clairement un
hommage à deux monde qui ont enchanté jeunes et moins jeunes, qui
peuvent se retrouver manette en main, ce qui n'est pas forcément le cas
dans de nombreux jeux.
Sam Fisher- 20.06.2008