Test : Forza Motorsport 3
Xbox 360
 
  Editeur : Microsoft Games
Développeur : Turn 10
Site officiel : forzamotorsport.fr
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 23.10.2009
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
   
 

Langue : voix français, textes français
Joueur(s) hors ligne : 1 à 2
Xbox Live : oui
Joueurs en ligne : 8
Age recommandé : 3

 


Alors que Sony tarde à sortir son Gran Turismo 5, Microsoft, de son côté, en est déjà au second volet de sa simulation automobile sur Xbox 360, baptisée sans surprise Forza Motorsport 3. Voilà aujourd'hui presque cinq ans que la bataille est lancée entre les deux licences. L'enjeu est de taille pour l'équipe de Turn 10, car sans jamais avoir vraiment su détrôner le titre développé par Polyphony Digital, Dan Greenawalt annonçait FM3 avant sa sortie comme « LA simulation de course ultime sur console nouvelle génération »! Voyons le résultat afin d'affirmer ou remettre en question les paroles du patron américain.

Avant de commencer le test à proprement dit, on s'aperçoit après déballage du jeu que ce dernier repose sur deux DVD. L'un étant le disque principal avec toutes les données importantes du jeu, et l'autre incluant du contenu additionnel, à savoir une centaine de voitures et une trentaine de tracés en plus. Le fait d'installer la totalité des voitures et circuits supplémentaires prend 1,9 Go d'espace. Cela oblige les joueurs n'ayant toujours pas de disque dur à investir dans cet accessoire pour ainsi profiter pleinement du jeu. Une fois l'installation terminée, ou non, puisqu'elle n'est pas obligatoire, nous voici vite plongé dans l'ambiance made in Forza!

Après une belle cinématique d'introduction, place à une interface sobre et efficace. On se laisse bercer par la voix du commentateur qui nous accompagne dans les moindres recoins de FM3. Le menu principal propose trois zones de jeu : Forza Motorsport 3, Jeu Libre et Marché Xbox Live. La zone Forza Motorsport 3 est sans aucun doute la plus grosse partie du jeu, puisqu'elle regroupe les modes Carrière et Multijoueur. C'est donc dans cette zone que nous allons consacrer des centaines d'heures de conduite. La zone Jeu Libre est réservée quant à elle aux joueurs voulant tâter le terrain à travers des courses en contre-la-montre, libres, ou alors à deux en écran splitté, un mode étonnement rare de nos jours. C'est aussi une bonne alternative de pouvoir tester les différentes classes de modèles et faire un tour d'horizon des circuits proposés avant le moment propice. La liste de voitures est longue et s'étend jusqu'à plus de 440 modèles en comptant ceux à télécharger. Il y en pour tous les goûts et toutes les générations. Renault 5 Turbo, Golf GTI Rabbit, Honda CR-X, BMW M3 E30, Lancia Stratos HF Stradale, Audi Sport Quttro de 1983, voilà un bel échantillon de modèles « old school ». Bien sûr on trouve toute une flopée de Ferrari, Porsche, Audi, Chevrolet, ou encore l'exceptionnelle Nissan GT-R specV de 2010. Les tracés sont issus des quatre coins du monde, comme Nürburgring, Sedona Raceway Park, Suzuka Circuit, Silverstone, et même de la Sarthe avec le mythique circuit des 24 Heures du Mans. Passons maintenant au cœur de Forza Motorsport : le mode Carrière.

Après avoir sélectionner Saison Régulière, quoi de mieux qu'un apéritif de bienvenue pour commencer : quelques tours d'essai au volant de la splendide Audi R8 afin de définir notre niveau d'expérience à un jeu de course, qui est débutant, occasionnel ou chevronné. Pas d'inquiétude, il est possible par la suite de modifier le niveau de difficulté soit dans le menu principal, soit dans le menu d'une course. Le niveau d'expérience choisie influe sur une multitude d'aides à la conduite. Les aides à la conduite comprennent la trajectoire suggérée, marquée d'une couleur qui varie selon le freinage ou l'accélération conseillée, l'antiblocage des freins, le contrôle de stabilité, le contrôle de traction, le choix de transmission auto ou manuelle, ou encore la possibilité de désactiver la consommation de carburant et l'usure des pneus. Une fois ce tour de chauffe effectué, la saison débute réellement lorsqu'on choisit sa toute première monture. Cette fois c'est parti pour une longue carrière de pilote virtuel! Nos débuts s'effectuent avec un modèle de classe F, comme la Ford Fiesta Zetec S, la Toyota Yaris S, ou la Honda Fit Sport, histoire de se faire la main, car on ne va tout de même pas commencer au volant d'une Peugeot 908 HDi FAP. Non, la carrière est progressive de la classe F à la classe R1. On achève une carrière après avoir couru six saisons, chaque saison étant plus longue que la précédente. Une saison se déroule sous la forme d'un calendrier, planifié d'une épreuve de championnat tous les deux dimanche. Entre temps, on choisit de concourir à l'un des trois challenges proposés, selon différents critères, comme par exemple sa voiture actuelle définie et les modèles composant son propre garage. Chaque challenge se décompose en un certain nombre d'épreuves étalées sur plusieurs journées. On compte pas moins de 200 épreuves, ce qui laisse imaginer la durée de vie du soft, tout simplement ahurissante. Heureusement, il est possible de consulter un tableau récapitulatif des épreuves afin de savoir où nous en sommes. En mode Saison Régulière, notre pilote évolue en gagnant des points d'expérience (EXP) à chaque fin de course. Le niveau de son pilote augmente donc à la façon d'un RPG, allant de 1 à 50, selon les prouesses réalisées sur la piste. On peut dire que c'est Noël chez Turn 10, car FM3 n'est pas avare de cadeaux. En plus de se voir attribuer des EXP, à chaque niveau de pilote atteint les constructeurs nous offrent comme récompense une nouvelle monture, ce qui permet de faire des économies d'argent. Car ce n'est pas tout, à chaque podium on empoche des crédits en guise de monnaie pour l'achat de nouvelles voitures ou autres améliorations. L'évolution porte également sur les voitures, chacune pouvant atteindre le niveau 5. A chaque niveau atteint pour un modèle, le constructeur respectif nous montre sa reconnaissance en proposant des ristournes sur des pièces et sponsors. Il va sans dire qu'on ne se lasse pas dans ce Forza, le joueur est récompensé de ses efforts par de nombreuses gratifications, on débloque des succès rapidement, ce qui nous pousse à enchaîner les parties.


Ce qui frappe dans ce troisième opus, c'est l'accessibilité offerte au joueur. Qu'on soit pilote débutant ou confirmé, qu'on cherche le plaisir de jeu immédiat ou dans la durée, tout le monde y trouve son compte. D'une part sur un plan pilotage, d'autre part sur un plan customisation. Le niveau de difficulté déterminé au préalable a des répercutions sur le pilotage, étant donné que telle ou telle assistance à la conduite est enclenchée, mais on peut aussi modifier les paramètres manuellement comme bon nous semble. Par exemple, en mode facile toutes les assistances sont à l'origine activées pour la plus grande joie du pilote amateur, alors que les Alain Prost en herbe n'ont pas la moindre assistance en niveau expert. L'avantage est de mettre certains concurrents sur un même piédestal sans se préoccuper du niveau de difficulté, tout en maintenant des sensations de pilotage optimums. Aussi, le pad de la Xbox 360 répond parfaitement dans les courbes grâce au stick analogique sans faillir à une direction rigide. Évidemment, les heureux possesseurs d'un volant sont privilégiés, avec des sensations accrues et beaucoup plus réalistes. Notons l'apparition d'une fonction du moins intéressante : la possibilité de rembobiner ses erreurs durant un court instant. Loin de mettre tout le monde d'accord, cette fonction a le mérite de nous éviter à recommencer une course pour la moindre faute. Un petit accrochage, une seconde d'inattention, la copine qui passe devant l'écran, ce n'est pas grave, il suffit d'appuyer sur la touche back et hop, un retour dans le passé sur cinq secondes. Il est possible d'actionner le rembobinage autant de fois qu'on le souhaite, sauf partie en réseau naturellement. Assurément, les développeurs ont mis le paquet en ce qui concerne la jouabilité. Non seulement la prise en main est immédiate dès les premiers tours de piste, mais le soft jouit d'un réalisme remarquable. Le genre simulation de conduite prend ici toute son ampleur, affichant une gestion bluffante de l'usure des pneus et prenant en compte les particularités propres à la voiture. Le passage d'une classe de véhicules à une autre se fait largement ressentir, de même les sensations diffèrent selon un modèle à traction, à propulsion, ou encore à transmission intégrale. Tout comme son grand frère Forza Motorsport 2, FM3 bénéficie d'une prise en charge des dégâts. Pour ce faire, on peut compter sur l'IA des adversaires qui a été rehaussée. Dorénavant, les passages en force et autres queues de poisson sont légion, du coup on se surprend à dire tout bas : « mais qu'est-ce qu'il me veut celui-là? », alors que ce dernier est géré par la console. Lors d'un choc, un petit icône apparaît à l'écran indiquant les endroits où la caisse a morflé. Cependant, on s'étonne parfois de constater un côté droit rayé alors qu'on s'est pris une rambarde sur le flanc gauche par exemple. Mais c'est vraiment pour chipoter, car dans l'ensemble les dégâts subis pendant une course sont bien retranscrits, ils ont un impact sur le comportement de la voiture et réduisent la somme des gains à remporter à l'arrivée.

Autre point fort qui demeure accessible à tous et sur lequel les développeurs n'ont pas lésiné : la customisation. L'ensemble de la voiture peut être modifié mécaniquement et esthétiquement, les possibilités d'améliorations sont innombrables. Un petit tour dans le magasin de FM3 pour s'en rendre compte : moteur et puissance (filtre à air, allumage, échappement, arbre à came, volant moteur), tenue de route (freins, ressorts et amortisseurs, barres antiroulis, allègement), transmission (embrayage, boîte de vitesses), pneus et jantes (type de gomme, largeur des pneus, style de jantes), aérodynamisme (spoiler, aileron, jupes latérales), etc. Mais pas de panique, car malgré les apparences il ne faut pas avoir un BEP mécanique auto en poche pour pouvoir s'en sortir. Les gars de chez Turn 10 ont pensé au plus novice des mécanos en proposant des packs d'amélioration rapide selon la classe visée. En effet, nous sommes amenés à bidouiller nos bolides dans le but de progresser voire rétrograder d'une classe. Outre l'achat de nouvelles pièces, c'est un véritable atelier de professionnel que nous propose là FM3. Histoire d'aller encore plus loin, un banc d'essai est mis à notre disposition pour consulter les résultats de sa protégée. Afin d'optimiser les performances de cette dernière, il est possible d'ajuster divers paramètres, comme la pression des pneus, les rapports de vitesse, l'alignement des roues (carrossage et parallélisme), la rigidité des amortisseurs, la puissance de freinage, ou encore le différentiel. Dans la lignée du précédent Forza, l'activité coupage et coloriage occupe une place importante au sein du jeu. « J'aurai voulu être un artiste », c'est possible en laissant libre cours à son imagination à condition de savoir maîtriser les outils de personnalisation : peinture intégrale ou partielle, teinte des vitres, création de vinyles et application de décalcos. La vitrine de FM3, via le Xbox Live, permet de palier au manque d'inspiration de certains joueurs, puisqu'elle contient des livrées mises en vente par ses créateurs. Au sujet du Xbox Live, les développeurs ont mis l'accent sur le partage de données (photos, ralentis, livrées, voitures via la salle des ventes), ainsi que sur les parties en ligne. Le multijoueur ne fait que prolonger une durée de vie déjà colossale grâce au mode solo. Ainsi, les abonnés Gold peuvent s'affronter jusqu'à huit joueurs dans des courses simples, ovales, de drag, de drift, ou à élimination directe. Bref, il y a de quoi faire!

C'est dans la réalisation technique qu'on trouve deux trois petites choses à redire. Les voitures ainsi que les circuits sont parfaitement modélisés, mais ce sont plutôt certains éléments du décor qui ont l'air d'avoir eu recours à la chirurgie esthétique, les rochers par exemple. A noter quelques soucis au niveau des effets d'ombre et de lumière, dommage, car sans ça FM3 frôle la claque graphique. L'apparition d'une vue cockpit permet d'admirer des intérieurs super détaillés, on reconnaît du premier coup d'œil de quel modèle il s'agit. Même l'heure et la fréquence radio sont visibles via le tableau de bord. Un pas de plus donc par rapport à FM2, par contre il reste un effort à fournir concernant la météo, une nouvelle fois délaissée. Côté son, les musiques type salle d'attente collent cependant à l'ambiance du jeu. Les bruitages sont quant à eux soignés, affichant de jolis vrombissements de moteurs. L'encodage en Dolby Digital le démontre à merveille. Au vu de la tonne de paramétrages possibles, FM3 souffre de temps de chargement un peu longs. Toutefois, les loadings donnent l'occasion de réviser sa culture automobile avec un peu d'histoire à lire.

L'annonce de Dan Greenawalt n'était certainement pas de la propagande, car Forza Motorsport 3 est à l'heure actuelle LA simulation de course ultime tous formats confondus! Accessibilité et communauté sont les maître-mots de ce troisième épisode. Les sensations de pilotage se rapprochent de plus en plus de la réalité, ce qui est primordial pour une simulation de conduite. Malgré quelques faiblesses techniques, on ne peut qu'applaudir le travail fourni par les développeurs. Un sacré défi lancé à GT5, en attendant la contre-attaque de Sony.

Nikkos - 18.01.2010


 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Accessible
Contenu riche et varié
Durée de vie effarante
Personnalisation et partage
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Imperfections graphiques
Absence de météo

Temps de chargement
Musiques moyennes
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Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 8.5/10