Test : Dante's Inferno
Xbox 360
 
  Editeur : Electronic Arts
Développeur : Visceral Games
Site officiel : Dantesinferno.com
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 04.02.2010
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
   
 

Langue : version française intégrale
Joueur(s) hors ligne : 1
Xbox Live : Contenu téléchargeable
Joueurs en ligne : -
Age recommandé : 18+

 


Electronic Arts profite d'un genre plutôt en forme en ce début d'année, l'éditeur s'offre ainsi son propre beat'em all en sortant Dante's Inferno. Le développement du soft est confié à Visceral Games, qui a notamment fait parlé de lui grâce à un certain Dead Space. Le jeu s'inspire de l'œuvre littéraire « La Divine Comédie », et emprunte son gameplay au God of War de Sony. Sur le papier, c'est donc un beat'em all au fin fond du royaume des morts plutôt alléchant qui nous attend, mais qu'en est-il de la bête pad en mains?

« Vous qui entrez, abandonnez toute espérance. » (Chant III)

Rambo? Non, Dante, le héros principal de l'aventure qui rentre tout juste de croisades. La cinématique d'introduction donne le tempo puisqu'on aperçoit Dante en train de se coudre une croix sur le torse, celle-ci représente certains passages du croisé en pleine action et donne lieu à des cinématiques façon bande-dessinée tout au long de l'histoire. L'enfer n'est-il pas l'endroit idéal pour dégommer des tas d'ennemis sans trop se poser de questions ? C'est en tout cas l'arène de combat choisie par l'équipe de Visceral Games pour pouvoir terrasser des monstres à tire-larigot. Le scénario prend ses racines dans le célèbre poème de Dante Alighieri, « La Divine Comédie », considérée comme l'une des plus belles œuvres de la littérature mondiale. Les développeurs s'en servent surtout comme noyau central de l'intrigue pour y puiser des éléments historiques, géographiques et mythologiques du classique épique italien. Pour le reste ils ont simplement laissé libre cours à leur imagination de développeurs. On retrouve donc des personnages clés tels que Béatrice, Virgile ou encore Lucifer. En effet, Dante de retour de croisades découvre sa famille assassinée. Sa bien-aimée Béatrice, après avoir été séduite par le démon, est quant à elle emmenée dans les abîmes. Il va sans dire que le repos est de courte durée pour notre ami. Guidé par le poète latin Virgile, Dante est contraint de traverser les neuf cercles de l'enfer pour retrouver sa douce : les limbes, les luxurieux, les gourmands, les avares et prodigues, les coléreux, les hérétiques, les violents, les fraudeurs et enfin les traîtres. Mais pour partir à l'assaut des ténèbres il faut du bon matos. Eh bien Dante possède la faux arrachée à la Mort en personne, et une croix sacrée léguée par Béatrice avant de rejoindre Lucifer. La première arme sert tout simplement à couper, trancher, démembrer ses victimes, tandis que la deuxième est une sorte de crucifix aux pouvoirs divins, rien que ça!

Une chose est sûre, côté ambiance on sait y faire chez Visceral Games, qui pour le coup porte très bien son nom. L'univers de ce titre est tout bonnement glauque, sordide, angoissant parfois. Chaque cercle bénéficie d'une mise en scène particulière. Le bestiaire de Dante's Inferno est répugnant, certains ennemis n'hésitent pas à vomir leurs tripes en guise de venin. D'autres créatures semblent tout droit sortir de la chambre de Cid (vous savez le petit garçon de Toy Story qui aime torturer les jouets), comme les Tentatrices par exemple. Ces dernières écartent les cuisses afin de libérer une sorte de tentacule géant pour notre plus grand mal. Pour ceux qui ont le cœur léger, mieux vaut éviter de jouer juste après avoir manger, car les boss sont tout aussi écœurants. La Luxure, sorte de madame gigantesque qui laisse échapper de ses tétons des bébés faucheurs, ou encore des anus muraux cracheurs de feu via le boss de la Gourmandise, charmant! L'environnement installe également le malaise chez le joueur : échelle composée de corps, eux-mêmes décomposés, murs formant une toile d'âmes qui gémissent, le pire est que Dante doit escalader ces parois. Au moment de passer sur les pauvres damnés, les plaintes de douleur se font encore plus oppressantes. Oui, Dante escalade, grimpe, passe de liane en liane, c'est son petit côté prince de Perse plutôt sympathique. Dommage toutefois que ces phases de plates-formes ne soient pas plus étoffées, car elles font office le plus souvent de transition entre deux mondes. De temps en temps, Dante doit aussi faire aller ses méninges, à la manière d'une Lara il déplace de gros cubes, actionne des leviers, mais encore une fois ces phases de casse-tête n'apportent pas beaucoup d'intérêt au soft. Les mini-puzzles proposés avant de passer au cercle suivant sont de niveau primaire, frustrant pour un titre interdit à la vente aux moins de dix-huit ans. Mais qui dit beat'em all, dit enchaînements et combos dévastateurs, panel de coups variés, attaques spéciales, etc. Alors que vaut Dante's Inferno d'un point de vue baston pure et dure?


Difficile de renouveler un style de jeu qui a connu auparavant des dizaines et des dizaines de titres tous formats confondus. On enchaîne les tableaux, avec à chaque fois une horde d'ennemis bien décidés à nous mettre des bâtons dans les roues. On fonce dans la masse pour une distribution de châtaignes, des coups de faux bien placés, une pluie de croix magique destructrice, et pour la défense contres ou esquives via le stick droit. Ces batailles mouvementées affichent un résultat certes, impressionnant, mais qui jusque là manquent quelque peu d'originalité. Néanmoins, les gars de chez Visceral réussissent à apporter un peu de sang frais au beat'em all, c'est le cas de le dire, comme l'arbre de techniques directement importé de Dead Space. Ce système d'évolution s'adapte parfaitement à l'aventure et se divise en deux catégories : Sacrée et Impie, la première se rapportant à la croix sacrée et la deuxième à la faux. Afin de débloquer de nouvelles compétences, rien de plus simple, lors des combats on cumule des points après avoir mis au tapis son adversaire. En fait, c'est en récupérant les âmes de nos ennemis que l'on augmente notre capital points. Au moment de mettre à mort un ennemi, deux propositions s'offrent à nous : le punir ou l'absoudre. Le punir donne lieu à un « finishim » réalisé au moyen de l'efficace faux sous forme de QTE, alors que l'absoudre est une mise à mort peut-être moins brutale, une désintégration face à la sainte croix! Après quoi, on collecte des points dans l'aptitude appropriée qui servent à déverrouiller de nouvelles techniques de combat selon nos besoins, ou nos envies. De manière à accélérer la collecte de points, des personnalités condamnées à l'enfer sont disséminées un peu partout à travers les niveaux. Ces personnages sont pour la plupart tirés de différentes mythologies, comme Orphée, Electre, Francesca da Rimini, ou encore Ponce Pilate. Lorsqu'on rencontre une de ces âmes, toujours pareil, on a le choix entre l'absolution ou la damnation. Pour récompenser notre clémence, un mini-jeu où il faut appuyer sur la bonne touche au bon moment s'active dans le but de multiplier son score. Au niveau améliorations, il est également possible de personnaliser son héros en fonction de son style de jeu. Un bon nombre de reliques est à dénicher dans les profondeurs de l'enfer, ensuite libre à nous de les associer, par le biais de l'inventaire, avec les compétences acquises. Ces reliques permettent par exemple de mieux contenir des attaques reçues, de porter des dégâts accrus, de régénérer sa jauge de santé ou de magie plus rapidement, etc. Enfin, concernant la magie Dante se voit attribuer quatre pouvoirs qui sont à débloquer au fur et à mesure de notre avancée. Chacun de ces sorts est à combiner avec l'une des quatre touches de couleur de la manette pour éviter un détour par l'inventaire à chaque utilisation.

Paradoxalement, on prend plaisir à sillonner les abysses de l'enfer. C'est un thème déjà visité à plusieurs reprises, mais grâce au travail soigné des développeurs, que ce soit graphique ou sonore, le royaume des morts n'a jamais été aussi bien retranscrit. Les graphismes sont diaboliquement beaux, même si on apprécie mieux les détails dans la pénombre au vu d'une palette de couleurs à dominante sombre. C'est sûr on est loin d'un Viva Pinata aux couleurs éclatantes! Malheureusement, il est impossible de profiter pleinement des décors, la faute à une caméra fixe. Sans être un défaut majeur, on aurait juste souhaité pouvoir contempler le sinistre paysage à n'importe quel moment. La bande son bénéficie des talents du compositeur américain Garry Schyman, récompensé entre autres pour son travail sur Bioshock. C'est un véritable concert symphonique auquel le joueur assiste. Les bruitages ne sont pas en reste, craquement des os, râles d'agonie, tout ça donne froid dans le dos! En ce qui concerne la jouabilité, rien de complexe étant donné qu'on déclenche un combo presque toujours de la même manière. Là où ça risque de coincer un peu sont les phases à dos de Minotaure, qui par son gabarit de colosse est un peu long à la détente. Mais la principale faiblesse de Dante's Inferno réside dans sa durée de vie, qui elle n'est pas très longue. Une dizaine d'heures en moyenne sont suffisantes pour venir à bout de Belzébuth. Disons que c'est la rejouabilité qui est quasi inexistante, car l'aventure est tout de même captivante. Malgré le mode Survival à débloquer en fin de partie, payer le titre plein pot risque d'en rebuter quelques uns. Surtout que le jeu à peine sorti, EA annonce déjà du contenu additionnel payant à venir sur le Marché Xbox Live. Baptisé « Le Martyre de Sainte Lucie », ce DLC inclut un mode coopératif ainsi qu'un éditeur de missions. C'est intéressant, mais on aurait aimé voir ce mode à l'écran du menu principal, ne serait-ce que pour son portefeuille!

Dante's Inferno dérange par l'atmosphère perverse qu'il dégage, mais qui reflète cruellement l'enfer tel qu'on peut l'imaginer. Le titre de Visceral Games apporte son lot de bonnes idées, comme l'arbre de compétences bien élaboré, et tente même des variantes de gameplay malheureusement rébarbatives. Les développeurs ont peut-être manqué d'audace pour offrir à la Xbox 360 un beat'em all incontournable. Cependant, la réalisation du soft frôle la claque artistique, rien que pour ça ce voyage infernal vaut le détour!

Nikkos - 10.05.2010


 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Ambiance unique
Graphismes soignés
Musique orchestrale
Arbre de technique
_________________________

Faible durée de vie
Gameplay répétitif

Caméra statique
Enchaînements limités
_________________________

 
 
Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 7/10