Focus : Forza Motorsport 2 
Fort
du succès de son
premier épisode sur Xbox (750.000 ventes en deux mois), Microsoft
a remis le couvert en s'associant à Turn 10 et c'est lors de l'E3 2006
qu'ils ont décidé d'annoncer la nouvelle, avec la future sortie
de Forza Motorsport 2 (FM2). Au départ prévu pour décembre
2006, la simulation tant attendue a fait les frais du redoutable retard semestriel
pour se retrouver propulsé à juin 2007. Et comme le mois de juin,
ce n'est plus très loin, nous vous dévoilons nos impressions sur
la version preview que Microsoft a mis à notre disposition. Comme
tout jeu de course qui se respecte actuellement, Forza Motorsport 2 est découpé
en trois parties bien distinctes : Arcade, Carrière et Multijoueur, où
le cur du jeu est sans surprise la partie Carrière. Mais avant de
rentrer dans les détails sur ce mode, évoquons quelques spécificités
de la partie Arcade. Cette dernière propose deux façons de jouer
: d'une part avec les catégories Exhibition et Course Libre où il
est question de courir sur les circuits avec des concurrents à l'intelligence
artificielle plus ou moins développée et d'autre part le contre
la montre où les véhicules sont imposés et les temps références
pas toujours évidents à atteindre. Ce dernier mode nous permet de
comptabiliser le nombre de pistes que comporte le jeu, 25, partagées sur
13 environnements dont Mugelo, Sebring ou encore Laguna Seca pour les plus connus.
Venons-en au mode Carrière. Comme
l'a fait le premier Forza, cette suite nous impose de choisir, à la création
de notre profil, un continent. Cela n'a d'incidence que sur le tarif des véhicules
que l'on désire acheter par la suite. De fait, si vous pensez que vous
allez acquérir régulièrement des Porsche ou des BMW, optez
pour le continent européen, dans le cas contraire, l'Asie et l'Amérique
du Nord sauront vous accueillir à bras ouverts avec des véhicules
et tarifs qui leur sont propres. Après ce choix, vous en convenez, cornélien,
il est temps de se payer un premier véhicule. On remercie d'ailleurs tonton
Jacky qui nous a filé un joli pactole de 11.000 CR, tout juste de quoi
se payer une Golf GTI. Une fois l'acquisition faite, il ne reste plus qu'à
choisir le niveau de difficulté (Novice, Intermédiaire, Professionnel
ou Champion). La difficulté, en plus de modifier l'expérience de
jeu, module les gains en cas de victoire. Ainsi, si l'on opte pour la difficulté
novice, avec toutes les assistances activées, le butin en fin d'épreuve
sera rogné de 25%. A l'inverse, les plus expérimentés pourront
désactiver toutes les aides et obtenir 50% de gain en plus, mais au prix
d'une maîtrise et d'une concentration parfaite. L'avantage, c'est que la
difficulté peut être changée à tout moment, ce qui
autorise une grande souplesse de progression dans ce mode extrêmement vaste.
Pour nous être prêtés à l'exercice très périlleux
de l'addition, nous sommes en mesures de vous révéler le nombre
de courses et d'épreuves dans cette partie du jeu. Il faudra participer
à 314 courses réparties en 90 épreuves. Cela va du mini championnat,
à la course d'endurance en passant par les épreuves à catégories
imposées (sportives japonaises, prototype, etc.). Il y a donc largement
de quoi faire. Surtout si l'on souhaite obtenir le nombre de CR nécessaire
pour s'offrir les quelques 303 bolides que les développeurs ont eu le privilège
de tester pour les restituer de manière très fidèle. Ajoutez
à cela le fait que les bolides sont customisables à souhait. De
la couleur de l'étrier à la barre antiroulis en passant par le parallélisme.
La quasi-totalité d'un véhicule est paramétrable. On a même
la possibilité de choisir des vitres teintées et de refaire la peinture
(gratuitement). La progression dans ce mode s'effectue par niveau. Plus on
remporte de challenge, plus notre niveau grimpe et plus l'offre en épreuves
s'étoffe. La fameuse progression en pyramide où l'on part de rien
pour ne plus savoir que faire. Atteindre le niveau 20 sera par exemple indispensable
pour prendre part aux courses d'endurance, ultimes épreuves de la partie
Carrière.
Si le fond est d'apparence sans reproches, il en va
différemment de la forme. Car disons-le sans détours, Forza Motorsport
déçoit quant à sa réalisation dans la version que
nous avons entre les mains. Si les images diffusées régulièrement
sur le net semblaient avoir une année d'avance sur le plan purement graphique,
la réalité nous démontre que FM2 écope d'un an de
retard. Cela peut paraître brutal comme affirmation, mais il suffit de remettre
un Project Gotham Racing 3
pour se convaincre que le soft de Turn 10 n'excelle pas sur le plan graphique.
Certains diront que les deux titres ne jouent pas dans la même catégorie,
qu'un circuit comme Laguna Seca ne peut pas rivaliser en terme de richesse environnemental
avec un Londres fidèlement modélisé, et ils auront raison.
Mais cela ne justifie pas le reste des lacunes techniques. Les voitures arborent
un aliasing assez prononcé, mais le plus gênant reste le rendu des
voitures trop " plastique " pas assez " métallique ".
Le rendu à l'écran n'a en conséquence pas de cachet personnel,
c'est du vu et revu (Sega GT, Gran Turismo, etc.). On apprécie néanmoins
la possibilité de voir les voitures s'abîmer à mesure que
les chocs s'accumulent, même si les dégâts ne semblent pas
toujours bien localisés (le rétroviseur droit qui saute alors que
l'on a été heurté par la gauche
). Mais comme il s'agit
de simulation, le mieux, c'est d'éviter le contact. Autre regret, les quatre
vues disponibles sont assez similaires entre elles et pour le jeu censé
être la simulation par excellence, l'absence de vue intérieure à
la PGR3 est impardonnable.
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Vue par défaut |
Seconde vue | Vue
pare-brise | Vue capot |
Les circuits quant à eux sont bien
vides au-delà de la piste et il y règne comme une sensation d'inachevé.
Le public est peu présent dans les courses auxquelles nous avons participé.
On espère que la version finale saura améliorer ce point. Il y a
quand même une petite originalité car un circuit en ville, à
New York, est présent, ce qui nous permet de voir autre chose que de l'herbe
et des pneus sur le bas-côté. Aussi, lors des sorties de route, les
bacs à sable ne subissent pas de modification, hormis les traditionnelles
traces de pneus. Tous ces manquements ou ratages sont en partie compensés
par une fluidité de tous les instants puisque lors de nos sessions de jeu,
plus de cinq heures cumulées, pas un seul ralentissement n'a été
décelé. Il faut dire que 60 images par seconde, ça aide.
Et pourtant les chargements sont désespérément longs. Une
trentaine de seconde entre chaque chargement de courses/épreuves. On souhaite
vivement que ce point-ci soit également revu. Terminons
sur une note positive, parce que Forza 2 rempli tout de même son contrat
: être une simulation de course très poussée. Il est vrai
que les graphismes pourraient en rebuter plus d'un, mais la grande force de FM2
réside sans conteste dans son gameplay. L'expérience de conduite
est réellement grisante. Chacune des voitures réagit différemment
aux inclinaisons et/ou côtes en fonction des paramètres indiqués
en début de course. Si la sensation de vitesse n'est guère présente,
même avec de gros engins, cela nous permet au moins de nous focaliser davantage
sur les courbes, les freinages, les appels, contre-appels. On atteint là
un degré de réalisme assez poussé. Il n'est même pas
permis de se servir des rambardes de sécurité pour gagner des centièmes
de secondes car d'une, ce n'est pas classe, et de deux, vous aurez droit à
un sévère choc qui permettra à vos adversaires de prendre
le large. De plus, jouer les casse-cou occasionne quelques pénalités
dans la mesure ou couper une chicane ou se servir d'un concurrent pour passer
à la corde vous fera perdre de l'argent.
Forza Motorsport 2 c'est un peu comme
le verre à moitié plein ou le verre à moitié vide.
Ceux qui ne jurent que par les graphismes risqueront peut-être de passer
à côté de la profondeur exceptionnelle du titre et ceux qui
attendent depuis des lustres une réelle simulation automobile sur Xbox
360 devraient être aux anges. On le rapelle, cette version preview n'est
pas définitive et quelques améliorations sont à attendre.
Peut-être au niveau du manque de punch dans les gradins (quand il y en a)
ou des loadings plus acceptables. Mais la grande intérrogation est surtout
d'ordre graphique. Est-ce que Turn 10 va donner un coup de boost durant ce dernier
mois pour revaloriser le plumage de son titre? Réponse d'ici le 8 juin
dans le test. Inspecteur Gadget
- 7.05.2007
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