Focus : Crackdown
Crackdown est un produit écossais avec tout ce qu'il faut de poils et de
testostérone. Avant son débarquement dans nos contrées, nous
avons mis la main sur une version preview qui nous a permis d'en apprendre un
peu plus sur le principe et le système du jeu.
Pacific
City ou la ville utopique. Là où le crime est devenu le premier
employeur de la métropole, une agence va tenter de mettre tout ce beau
monde au chômage technique. Vous êtes un agent, plein de muscles,
gonflé à bloc et bien décidé à venir en aide
aux pacificateurs, la police locale. Armé de votre mitrailleuse et d'une
tonne d'armes que vous pourrez glaner sur le cadavre de vos assaillants, vous
allez prendre part à une quête qui vise à trouver tous les
chefs de gangs et les renvoyer ad patres. Les trois zones qui composent les hectares
de Pacific City procurent une grande sensation de liberté. Les premiers
pas (ou sauts) s'avèrent d'ailleurs assez déstabilisants dans le
sens où l'apesanteur ne semble avoir aucun contrôle sur l'agent que
l'on incarne. Ainsi, une pression sur la touche A et on atteint le toit de cet
immeuble sans difficulté. En cas de chute, pas de soucis, notre super héros
possède des supers bottes. Ca détruit le sol, mais pas ses tibias,
ouf! Pour éradiquer les gangs qui sévissent
dans Los Muertos, Volk et Shai-Gen, rien de plus simple. Il suffit de se balader
de toits en toits. Arrivé à proximité de l'un d'entre eux,
une petite voix (un gars français bien viril) vous indique que dans les
parages, ça sent pas bon. Quelques secondes plus tard, une petite icône
apparaîtra sur votre radar vous conseillant la direction à prendre.
Ce système assez agréable demande cependant de parcourir plus ou
moins toute la superficie de Pacific City. Ce qui n'est pas forcement un mal.
On découvrira ainsi tout un tas de lieux allant du parc d'attraction aux
docks en passant par les jardins publics. Les décors sont vraiment variés
et d'un secteur à l'autre on capte tout de suite les différences.
Los Muertos par exemple a des allures de ghetto malfamé verticaux tandis
que Shai-Gen respire la haute technologie. Avant d'effectuer son premier saut
dans l'aventure, on émettra quelques réserves quant à la
patte graphique de Crackdown. S'il n'est pas immonde, on pourrait à la
hâte le qualifier de "moyen de gamme". Le pseudo cell-shading
donne, c'est sûr, un cachet unique, mais n'impressionne guère, les
immeubles, ultra nombreux sont parfois jumeaux mais à quelques mètres
d'écart, ce qui atténue vous en conviendrez la répétition.
Les piétons quant à eux sont sommairement modélisés.
Pas moche, mais pas mirobolant non plus. En fait ce
qui impressionne, c'est surtout le mélange de toutes ces données.
Des piétons qui fuient la racaille à la recherche d'une ruelle entre
deux buildings tout en slalomant entre les divers véhicules (en feu ou
encore d'appoint). Aussi, on ne note aucun chargement d'un bout à l'autre
de la ville. On peut alors se lancer à la recherche de tout un tas d'orbes
afin d'améliorer les performances du flingueur qui nous sert d'avatar.
Les plus aisées à dénicher se situent sur les toits en général,
ce sont les orbes d'agilité. A force d'accumulation, on atteindra un niveau
supérieur en agilité, ce qui permettra de faire des sauts de plus
en plus haut et de plus en plus loin. Les autres capacités du personnage
sont aussi évolutives, que ce soit la force, la conduite de véhicule,
le lancer de grenade ou le tir à arme à feu, toutes peuvent atteindre
le niveau 4, le niveau maximum. Pour les grenades par exemple, plus on fera de
morts et d'enchaînements d'explosions (avec des cuves de gaz, des bonbonnes,
etc.) plus les orbes se cumuleront et plus votre précision s'accroîtra.
Par la même occasion, on pourra s'émerveiller devant ces explosions
très bien rendues et montrant que le moteur physique du jeu est d'un très
bon niveau. La quêtes des orbes prend même parfois l'ascendant
sur le but premier du jeu. C'est triste à dire, mais dans la version preview
en notre possession, les fusillades sont relativement molles et approximatives
avec un mode de visé assez médiocre. Le système de lock est
quelque peu défaillant dans le sens où après avoir dézingué
un malfrat, le viseur restera sur celui-ci, mort de son état, alors que
deux mètres plus loin, un troupeau de brutes vous canarde. Et cela ne s'améliore
pas face aux boss. Aucune tactique (ou alors si peu) pour en découdre.
Il suffit de garder le chef dans son viseur, de faire des bonds inégaux,
et de garder la gâchette enfoncée. Après une dizaine de chargeurs,
une séquence vidéo apparaît nous parlant des répercussions
de la mort de ce boss sur le chaos de Pacific City. La
possibilité de conduire des véhicules est reléguée
au second plan puisqu'il est moins amusant de jouer les pilotes que les Spider-Man
en herbe. Quelques courses présentent de-ci de-là permettent quand
même de forcer le joueur à réaliser quelques bons scores afin
de faire évoluer le héros. Les véhicules, peu variés,
proposent néanmoins des sensations de conduite assez chouettes, surtout
sur les super-cars forcément. Dommage qu'il n'y ait pas d'engins pour aller
sur l'eau, obligeant, du coup, à faire quelques centaines de brasses pour
contourner des rochers et autres îlots. La
plus grande force de Crackdown réside donc pour le moment dans sa capacité
à nous faire bondir, aidé en cela par une précision d'horloger
lors des sauts, dans une ville très vaste, librement et sans chargements.
Malheureusement les séquences de fusillades ne nous ont pas parues très
intenses. Assez ennuyeux pour un jeu d'action. Quelques menus réglages
et cela pourrait devenir très sympa. Aussi, l'étendue de la ville
que l'on peut parcourir d'une traite occasionne régulièrement des
micro-saccades, un problème sur lequel planche actuellement Real Time Worlds.
En l'état, et même sans avoir pu essayer le mode co-op (uniquement
en ligne ou en multiconsole) Crackdown a tout du petit jeu bien divertissant.
Un petit effort encore sera néanmoins à fournir de la part des développeurs
jusqu'à la sortie du titre pour le 23 février prochain.
Inspecteur Gadget - 10.01.2007
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