Focus : Colin Mcrae DiRT
Le
gars McRae, ça fait un bail qu'il joue à la gadoue sur les consoles,
depuis l'été 1998 déjà. Il a su d'emblée être
à la hauteur de sa réputation dans le championnat WRC. Depuis, quatre
nouveaux épisodes sont sortis et même si les innovations n'étaient
pas toujours au rendez-vous, le gameplay était là pour convaincre.
Pas du tout simulation, presque arcade, les sensations étaient là
et pour sa nouvelle itération, papy Colin (à la retraite désormais)
a décidé de fauter avec d'autres disciplines afin de varier les
plaisirs. Nous allons voir dans ce focus si ce Colin McRae : Dirt a toujours les
gènes d'un champion.
Colin McRae : Dirt (CMRD) va jouer le rôle d'ambassadeur
de la discipline sur console HD, car aussi étrange que cela puisse paraître,
pas un seul jeu de rallye n'est sorti à ce jour sur Xbox 360, 18 mois après
avoir débarqué tout de même. Il est donc naturel que les joueurs
en manque de roues à la sauce bouillasse voient ce nouveau volet d'un il
assez vif mais aussi indulgent. Et pour tout vous dire, ils auront raison,
car la version en notre possession n'a pas l'apanage de la beauté. On peut
encore espérer quelques efforts graphiques et techniques d'ici à
la sortie officielle du jeu, cela dit, faisons comme-ci. Sans être réellement
décevante, la partie graphique se satisfait du strict minimum, sans esbroufe
ni tapage. A vrai dire, avec une mention telle que " Dirt " dans le
titre, on s'attendait à s'en prendre plein le garde-boue et le pare-brise,
mais il faudra se contenter d'un léger voile de poussière pour salir
les véhicules. Même sur les courses à l'aspect boueux, rares,
la saleté est limitée. Dans ce même registre, on regrette
qu'il n'y ait pas de grosses déformations du tracé après
notre passage. Juste une ou deux barrières amochées et quelques
arbustes pliés feront l'affaire pour justifier le nouveau moteur graphique,
Neon, développé pour l'occasion. Les courses quant à
elles, et comme dans n'importe quel jeu de rallye, sont vides. Il ne faut pas
guetter les avions qui passent, les grandes roues ou les buildings. Les spéciales
et autres compétitions se déroulent en des lieux reculés,
loin de la civilisation pour la plupart, mais laissant quand même droit
à quelques accrocs de la discipline de squatter les bords de route. Cela
n'empêche que l'on ressent comme une certaine épuration dans les
environnements ce qui minimise forcément l'impact visuel : les plaines
se multiplient au loin, les arbres se répètent à l'infini,
les murs de pierres semblent identiques et les diverses habitations ont toutes
un air de déjà vu. Les environnements sont néanmoins très
nombreux, du Japon avec ses courses humides aux Etats-Unis et ses tracés
sablonneux en passant par l'Allemagne aux lignes rapides mais étroites,
on va à nouveau voir du pays avec ce Colin McRae. Et pourtant, les chargements
sont parfois désespérément longs et peuvent atteindre la
minute. Un point sur lequel on espère une optimisation à tout prix.
Le point positif vient surtout des véhicules déformables à
souhait. On ne dira pas que c'est un plaisir de percuter un panneau dans un virage
en épingle, mais force est de constater que les dégâts sont
très bien localisés. Le tout sans aliasing apparent. De plus, chacune
des 46 machines proposées bénéficie d'une modélisation
parfaite, avec son lot de reflet pour faire chouette. Autre point sympathique,
six vues différentes sont disponible, que l'on peut changer avec la touche
LB, avec une vue intérieure grâce à laquelle ont peut voir
également le copilote et son carnet. Assez impressionnant, mais sans réelle
utilité. Voilà pour la forme.
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Vue par défaut |
Seconde vue | Vue
pare-choc | Vue capot |
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Vue intérieure
1 | Vue intérieure
2 | Intérieure,
regard vers copilote | Dans
le fond, le bilan est bien plus positif. Trois modes de jeux principaux sont au
programme plus une partie réservée au jeu multijoueur (Lan ou Live).
La partie Rallye mondial est réservée aux épreuves de contre
la montre et de couses simples, auparavant débloquées en mode carrière,
tandis que le mode championnat propose de prendre part à des compétitions
prédéfinies au niveau national, européen, international et
mondial. Mais les plus chevronnés passeront le plus clair de leur temps
dans le mode carrière où il sera question de gravir, littéralement,
une montagne de défis : 11 épreuves à sa base - puis dix
au niveau 2, neuf au niveau 3, etc. - pour arriver au sommet , le niveau 11 et
sa dernière épreuve, soit un total de 66 compétitions en
une ou plusieurs courses. L'intérêt de ce mode, en plus d'être
bien organisé et agréable à compléter, réside
dans la possibilité de débloquer toutes les courses du jeu et de
gagner des pépettes. Une monnaie qui se chiffre en millions, indispensable
à l'achat des véhicules et de leurs peintures respectives. Chacune
des épreuves peut se disputer en cinq difficultés, de débutant
à pro, ce qui modulera le pactole en fin de course. A
propos de la plus grande qualité du jeu, le gameplay, les éloges
sont nombreux. C'est un réel pied de pouvoir enfin courir sur des pistes
de terres avec une quatre roues motrices entre les pattes, faire des appels/contre
appels, jouer avec les suspensions de son bolide et donner le bon coup de frein
à main au moment opportun, on s'amure comme des petits fous. On ressent
de plus réellement les aspérités de la route grâce
à des vibrations du pad variables, de quoi donner des fourmis dans les
membres en fin de course survoltée. Le comportement des véhicules
paraît fidèle à l'idée que l'on peut se faire d'une
voiture de rallye, mais l'arrivée de buggys et de véhicules de rally
raid (camion et 4x4) ajoute un réel plus quant aux sensations et permet
de varier l'expérience de jeu. Un véhicule de 900 kilos et de un
mètre de haut n'aura pas les mêmes réactions face à
une bosse qu'un camion Rally Raid T4 de deux tonnes pour deux mètres de
hauteur. Cela donne une approche complètement différente de chaque
tracé en fonction de la catégorie de l'engin choisi.
L'interface des menus respecte la tradition des Colin
McRae Rally, à savoir, épurée et agréable. La navigation
dans les différentes sections se fait dans un style aérien et par
case. Tout est clair, on peut difficilement faire plus simple et efficace pour
ce type de jeu. Aussi, lors de la première approche des menus, nous avons
droit à un petit tour du propriétaire en français très
bien conçu. Enfin, avant d'acheter une voiture, on pourra écouter
un guide d'achat pour comparer les différents véhicules encore en
vente. Au chapitre audio, là aussi, c'est un
sans faute. D'abord, la musique qui accompagne nos mouvements dans les menus est
un régal à base de musique dynamique et de jouissance féminine
(au sens propre du terme). Ensuite, les vrombissements de moteurs et les chocs
divers ont une sonorité qui ravit nos tympans. Enfin, on entend ici et
là des oiseaux imperturbables à notre approche ou des grillons en
plein concerto. Petit bémol pour le copilote qui tarde parfois à
indiquer le chemin ou au contraire qui prend trop d'avance, mais c'est le pain
quotidien de tout jeu de rallye. En l'état,
la copie rendue est déjà très satisfaisante. Nous attendons
donc avec impatience une probable version corrigée où les chargements
seraient raccourcis, un copilote plus précis, mais pour la partie graphique,
il semblerait qu'il soit judicieux de s'attendre à quelque chose de correct,
sans plus. Nous verrons cela avec la sortie de Colin McRae Dirt, programmée
pour le 15 juin. Inspecteur Gadget
- 11.06.2007
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