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Test : Star Wars - Knights of the Old
Republic
Il
n'y a pas si longtemps dans une galaxie pas si éloignée, sortait
le jeu Star Wars - Knights of the Old Republic sur Xbox, suivi deux mois plus
tard par la version PC. La licence bien juteuse de papy Georges avait jusqu'ici
été exploitée avec plus ou moins de réussite dans
presque tous les sens sur consoles et ordinateurs, du jeu de shoot spatial au
FPS, en passant par les genres du stratégie temps réel comme du
tour par tour, du jeu de course, de l'encyclopédie et même du monopoly.
Pourtant jusqu'ici, un genre n'avait pas connu l'apparition de sabres laser et
wookies, celui du jeu de rôles. Pour l'occasion, Lucasarts s'est approché
de Bioware, développeur bien habitué aux RPG (Neverwinter Nights,
Icewind Dale, Planescape Torment et Baldur's Gate 1 et 2, tous sur PC), et qui
possédait déjà une expérience sur consoles avec MDK
2. Le projet étant en de bonnes mains, l'histoire pouvait commencer.
Quatre
millénaires avant Anakin, Padmé, Luke et Jar Jar, la République
vivait son âge d'or et les Jedis ainsi que les Siths se comptaient encore
par milliers. Après une guerre gagnée contre les Mandaloriens, une
nouvelle menace émergea, personnalisée par Darth Malak, ayant pris
la place du seigneur noir Darth Revan. Ayant vaincu une partie de la résistance
et affaibli la galaxie, le nouveau maître Sith continuait ses conquêtes
en décimant les rangs des Jedis, ou en les invitant à se joindre
à lui. Dans le ciel au-dessus de Taris, une flotte engagea le combat contre
les forces de Malak, dans l'espoir de stopper l'avancée des troupes ennemies.
A bord de l'Endar Spire, où l'on perçoit déjà l'odeur
d'armures de combat calcinées par des tirs de blasters, se trouve une personne
à la destinée hors du commun, vous. Après
une rapide étape de création de votre avatar, pour lequel on aurait
aimé avoir plus de choix pour les visages, le jeu vous laisse les commandes.
Alors que le vaisseau subit de sérieux dommages, Ulgo Trask, votre premier
compagnon vous enseigne les actions principales du jeu : gestion de l'inventaire,
ouverture de contenants, utilisation des compétences, combats et passage
de niveau. RPG oblige, de nombreux menus sont disponibles, et l'on s'y perd un
peu au début de l'aventure. Malgré cela, après une bonne
demi-heure d'adaptation, on s'en sort plutôt bien grâce à un
agencement intelligent des pages de carte automatique, objets triables selon divers
critères, résumés des quêtes en cours ou accomplies,
options du jeu, et autres fiches de personnages. Votre alter ego se dirige en
vue externe, dans un monde entièrement en 3D. L'aspect le plus déroutant
est celui des combats, mélange de tour par tour et de temps réel.
Par défaut, lorsqu'un ennemi devient visible à l'écran, le
jeu se met en pause. Il est possible à ce moment d'appuyer sur le bouton
A, pour lancer directement son personnage à l'attaque. Equipé d'armes
à distance (pistolets ou fusils blasters) votre avatar commence à
faire feu sur l'ennemi désigné, muni d'armes de contact (épées,
vibrolames, et plus tard sabres laser) il se rapproche de son adversaire pour
tenter de le tailler en pièce. A moins que vous en décidiez autrement,
ceci dure jusqu'à la fin du combat. Les coups sont donc portés de
façon automatique, et s'enchaînent sans besoin d'intervention de
la part du joueur. On serait donc tenté de croire que les échauffourées
manquent d'intérêt, puisque les réflexes, ou la dextérité
au joypad ne sont pas mis à contribution ici. Mais il n'en n'est rien,
puisque l'aspect tactique prend la relève. En effet, à l'aide du
bouton blanc, il est possible à tout instant de mettre le jeu en pause.
On peut alors non seulement choisir sa cible à l'aide des gâchettes,
mais également changer de personnage grâce au bouton noir. Outre
les attaques par défaut, il est possible de lancer une grenade, d'utiliser
un objet (divers stimulants, boucliers énergétiques, trousses de
soins), de mettre en pratique un don (tel qu'un coup critique, précision
de sniper, tir à répétition), voire d'utiliser un pouvoir
de force lorsque des Jedis seront dans vos rangs. A l'aide du bouton X, on peut
même stocker à l'avance une série de ces actions qui seront
effectuées dès que la pause sera enlevée. Il est possible
ainsi de coordonner à l'avance une attaque de façon efficace, en
commençant par exemple par activer un bouclier, lancer une grenade en plein
milieu de l'attroupement hostile vous faisant face, puis par l'attaque au sabre,
pendant que vos deux ailiers vous couvrent à l'aide de leurs blasters et/ou
utilisent leurs dons et équipements au mieux. Les bases de ce principe
avaient déjà été utilisées par Bioware dans
de précédents RPG sur PC. Mais alors qu'il convainquait très
moyennement dans un jeu comme Baldur's Gate, principalement à cause de
la raideur des personnages et du manque accru de réalisme graphique, il
en est tout autrement ici. Les combats sont magnifiques, les animations et effets
visuels nombreux; et lorsque plus tard dans l'aventure, un ou deux jedis vous
ont rejoint, les batailles deviennent presque chorégraphiques, avec les
tirs des pistolets renvoyés à leurs expéditeurs par les sabres
laser en action, les nombreux types de grenades, et les pouvoirs de force impressionnants
(lancés de sabres, étranglements, poussées de force), sans
être nullement "tape à l'oeil" ou incohérents avec
l'esprit des films de Star Wars. On notera encore, qu'en mode hors combat, et
en appuyant sur la touche Y, on peut faire tournoyer son ou ses épées.
Totalement inutile, mais malgré tout bien plaisant pour qui veut "frimer"
avec ses deux sabres lasers en main en écoutant leurs bruits si caractéristiques.
Infime détail certes, mais qui illustre bien le soin apporté par
Bioware à son oeuvre. Dans Knights
of the Old Republic (Kotor pour faire court), les phases de jeu sont variées
et intéressantes. De nombreuses quêtes s'offrent au joueur en annexe
de la principale, et il est souvent possible de les résoudre de plusieurs
façons. Outre un massacre en règle "classique", on peut
tenter une approche plus diplomatique par le dialogue et la persuasion, ou, un
peu à la manière de Deus Ex, utiliser ses compétences en
informatique pour pirater un ordinateur, contrôler les caméras et
tourelles, ou alors réparer et reprogrammer un droid pour le lancer sur
les ennemis, ou encore activer un champ d'invisibilité pour se faufiler
discrètement dans les rangs adverses. Toutes ces actions auront plus ou
moins de chance de réussir en fonction des points attribués aux
différentes statistiques, dons et compétences lors des passages
aux niveaux supérieurs. Plusieurs mini-jeux bien venus sont également
proposés au cours de l'aventure. On pourra piloter un fonceur afin de gagner
gloire et crédits, jouer à un jeu de cartes, le Pazaak, ou encore
prendre les commandes des tourelles d'un vaisseau spatial lors de quelques séquences
de shoot. Rien de transcendant sur l'ensemble, mais ces phases de jeux apportent
de la variété au gameplay, ce qui est toujours agréable.
Les
environnements proposés sont magnifiques et variés. Sept planètes
sont accessibles, dont la sauvage Dantooine et ses herbes se plissant sous vos
pas ou au gré du vent, Taris et ses gratte-ciels survolés de vaisseaux
de transport, Kashyyyk le monde des Wookies, ou encore la désertique Tatooine
et ses hommes des sables belliqueux. Les planètes ne sont pas gigantesques
en terme d'exploration possible, mais suffisamment grandes pour y passer environ
entre deux et dix heures si l'on s'attarde aux quêtes annexes. Vous serez
en outre amenés à parcourir les dédales de quelques vaisseaux
spatiaux dont le vôtre, l'Ebon Hawk qui a un air familier avec un certain
Faucon Millénaire. Celui-ci sera d'ailleurs votre principal moyen de transport
(à part la marche à pied), et accueillera les neuf compagnons que
vous trouverez lors de votre aventure. Ce faucon d'ébène est bien
modélisé, et il est très plaisant de s'y promener pour le
contempler, pour avoir une petite conversation avec l'équipage, ou encore
pour utiliser l'établi permettant d'améliorer armes et armures à
votre disposition.
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| | | Les dialogues
sont nombreux au cours du jeu, mais jamais ennuyeux. On doit ceci à un
des grands atouts du jeu, à savoir qu'absolument tous les dialogues sont
audibles. On peut donc entendre et converser avec ses compagnons, et découvrir
ainsi leur personnalité richement travaillée, qui les rendent presque
attachants pour certains. On peut également discuter au moyen de réponses
clés avec tous les personnages importants du jeu, et il y en a beaucoup.
Si tous ceux qui ont une apparence humaine s'expriment en bon français,
pardon en bon galactique, plusieurs races utilisent leur propre langage qui est
fort heureusement sous-titré. Bien utile pour ceux qui, comme l'auteur
de ces lignes, n'ont pas terminé leur formation à l'académie
des lettres de Coruscant. Pour tous les autres NPC simples "figurants"
du jeu, les dialogues se résument à trois ou quatre phrases sans
autre échange possible, mais à nouveau on entend ce qui est dit
et avec un doublage très convaincant de surcroît. Une bonne panoplie
des bruitages des films a pu être repris dans Kotor, et on écoute
avec délectation un sabre laser qu'on active, le tir des armes énergétiques,
le couinement des droids utilitaires, le bruit des portes que l'on ouvre, ou les
vaisseaux parcourant le ciel. Les musiques ne sont pas en reste, et si l'on retrouve
quelques airs familiers de John Williams, c'est principalement Jeremy Soule (à
qui l'on doit les musiques des jeux Morrowind et Harry Potter) qui a composé
l'essentiel de la bande sonore. Une cinquantaine de morceaux ont été
créés pour le jeu, avec des thèmes pour chaque planète
et pour les personnages principaux. Jeremy Soule a également produit les
musiques des 54 séquences de cinématique, qui soit dit en passant
sont pour la plupart de très grande qualité. Du grand oeuvre, tant
au niveau des bruitages, des voix que de la bande sonore, le tout en 5.1 comme
il se doit sur Xbox.
Quelques petits regrets sont
malgré tout à signaler. Tout d'abord les ralentissements. Ils ne
sont pas nombreux, ni vraiment gênants, mais on les voit quand même
lors de plusieurs séquences, surtout en extérieur lorsque de nombreuses
personnes sont présentes. Au niveau graphique, Kotor se défend très
bien comme évoqué dans les précédents paragraphes.
Malgré cela, on aurait aimé voir plus de variétés
dans les visages des personnages rencontrés, et c'est particulièrement
vrai pour les races "non-humaines" qui, si elles sont souvent sublimes,
ne sont constituées que d'un ou deux modèles différents pour
chacune d'entre elles. On notera également l'absence du support du 16/9
qui risque de faire grincer les dents des possesseurs d'écran large. Quelques
petits bugs existent dans le jeu, notamment au niveau des dialogues (deux ou trois
n'ont pas été traduits de l'anglais, et un ou deux sont en décalage
avec les sous-titres), mais ils sont vraiment très peu fréquents
et ne gênent nullement. Et pour finir, même si c'est compréhensible
de par le scénario, les débuts du jeu sont un peu trop dirigistes.
Mais cela s'améliore grandement par la suite, dès que l'on quitte
la planète Taris. Il
faudra compter une trentaine d'heures pour les joueurs voulant aller droit au
but, pour terminer l'aventure. Pour ceux qui s'attarderont à accomplir
toutes les quêtes annexes, et ce en mode normal ou difficile, la durée
de vie du jeu s'étendra facilement à cinquante ou soixante heures.
Une des caractéristiques intéressantes des dialogues et du scénario,
est qu'il est possible d'orienter son personnage sur le plan moral du côté
lumineux ou du côté sombre. Cela devrait donner envie à de
nombreux joueurs de revivre l'aventure en tant qu'être tyrannique ou au
contraire en défenseur des opprimés. On comprend donc que Kotor
devrait vous occuper durant de nombreuses nuits, dont certaines blanches, d'autant
que du contenu téléchargeable sur le Live sera proposé d'ici
peu. Il n'est pas encore très clair si un seul ou plusieurs de ces téléchargements
sont à venir. Néanmoins, le premier est annoncé comme étant
calqué sur les bonus de la version PC, à savoir une station spatiale
en orbite autour de la géante gazeuse Yavin; ce lieu sera explorable et
accompagné des cinématiques de décollage et d'atterrissage.
Seront présents également de nouvelles armes, de nouvelles armures,
ainsi que très probablement deux cristaux de sabre laser permettant de
nouvelles combinaisons intéressantes car modifiant les attributs des autres
cristaux insérés dans le manche de l'arme. Grâce
à ses dialogues de qualité et tous audibles, à sa musique
bien adaptée, aux séquences de combat riches visuellement, et aux
nombreuses cinématiques, Kotor offre une expérience presque cinématographique
et sans conteste inoubliable. La jouabilité est très bonne, et même
si le jeu offre moins de liberté qu'un Morrowind,
le gameplay reste varié et devrait mieux convenir à ceux qui se
sentaient un peu perdu dans le jeu de Bethesda. Le fait que l'histoire se déroule
bien avant les films permet aux joueurs de ne pas avoir à se mesurer avec
les icônes intouchables de Star Wars, et surtout offre des informations
sur les races et les planètes qui passionneront les fans. Même sans
en être un, la richesse du jeu, sa durée de vie conséquente,
et sa réalisation de très grande qualité devraient convaincre
tous les amateurs de jeu de rôles. Kotor est assurément le meilleur
RPG sur Xbox à ce jour, et avec Halo
et Splinter Cell,
constitue le trio de tête en termes de plaisir de jeu et d'expérience
incontournable.
Max73
- 14.12.2003
quelques
ralentissements pas
de 16/9 un
peu dirigiste au début temps
de chargement | aventure
passionnante background
solide musiques
et voix de qualité tous
les dialogues parlés compagnons
intéressants liberté
de moralité contenu
téléchargeable à venir y'a
des Wookies !
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