Test : Alan Wake
Xbox 360
 
  Editeur : Microsoft Games Studios
Développeur : Remedy Entertainment
Site officiel : alanwake.com
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 14.05.2010
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
   
 

Langue : version française intégrale
Joueur(s) hors ligne : 1
Xbox Live : Contenu téléchargeable
Joueurs en ligne : -
Age recommandé : 16+

 


Sept ans après Max Payne 2, suite d'un des jeux qui a marqué de son empreinte le paysage vidéoludique, Remedy revient sur le devant de la scène avec Alan Wake. Annoncé pour la première fois en 2005, son développement fût donc pour le moins chaotique, à se demander même s'il allait sortir un jour. Décrit par ses concepteurs comme un thriller psychologique orienté action, le dernier né du petit studio finlandais a su se faire attendre. Reste à savoir si ce titre est à la hauteur de l'attente qu'il a suscitée.  

Alan Wake est un écrivain à succès qui depuis maintenant deux ans, souffre du syndrome de la page blanche. Auparavant sûr de lui, il est maintenant en proie aux doutes et décide de partir se ressourcer en compagnie de sa charmante femme Alice à Bright Falls. Ce petit village typique de l'Amérique profonde niché aux pieds des montagnes possède un charme indéniable avec son lac et ses forêts à perte de vue. Un lieu que l'on pourrait croire tout droit sorti d'un roman de Stephen King. Mais ce qui devait être des vacances reposantes va vite devenir un cauchemar. Alice est enlevée mystérieusement et Alan va se jeter corps et âme à sa recherche. Voici dans les grandes lignes le pitch d'Alan Wake. On ne va pas en dévoiler d'avantage car le scénario, en plus d'être de qualité, réserve bien des surprises. Rien d'étonnant à cela quand on sait que derrière cette histoire se cache la plume de Sam Lake, déjà à l'origine de Max Payne. Celui-ci s'est par ailleurs directement inspiré des séries tv tels que Lost ou encore Twin Peaks afin de nous pondre une aventure captivante. Une fois lancé, il devient difficile de lâcher la manette et ceci grâce à une mise en scène et une narration de haut vol. Tout comme le héros qui nous conte cette folle histoire, on se retrouve régulièrement dans le flou le plus total. Il faut dire que les informations nous sont distillées au compte gouttes via différent moyens comme des radios relatant souvent nos "exploits", des émissions télé mais aussi des pages d'un manuscrit qu'Alan ne se souvient pas avoir écrit. Celles-ci complètent de façon intelligente le scénario et permettent d'en savoir plus sur le pourquoi et le comment, voire même de prédire certains événement à venir. Des flash-back occasionnels viennent également étayer la personnalité complexe du romancier. Tous ces éléments forment alors un tout exceptionnel capable de nous tenir en haleine sans aucun effort pendant la douzaine d'heures nécessaire à terminer cette aventure.

Bien que souvent seul face à cette menace ténébreuse, au propre comme au figuré, Alan Wake aura toutefois l'occasion de rencontrer plusieurs personnages qui auront tous un rôle plus ou moins important à jouer dans cette odyssée. Là aussi le jeu d'acteur de chacun des protagonistes sonne toujours très juste avec, ce qui ne gâche évidemment rien, une version française de très bonne qualité. On peut juste regretter que les animations faciales ne soient pas à la hauteur des dialogues et du travail d'écriture effectué. Une petite déception donc au regard des productions actuelles telle que Mass Effect 2 par exemple.


Quant au gameplay, on peut le diviser en deux parties bien distinctes. On a d'un côté les phases de jour, que l'on peut définir comme transitoires, où il est question d'exploration très sommaire mais à la narration omniprésente et d'un autre les phases de nuit clairement orientées action. En effet, une fois le soleil couché, on aura fort à faire face à des possédés bien décidés à nous mettre des bâtons dans les roues. Ceux-ci ont la particularité d'être protégés par une aura maléfique qui les rend insensibles aux balles de revolver ou autre fusil de chasse. Le seul moyen de s'en débarrasser est de les exposer à une source de lumière pendant un certain temps avant de pouvoir les mettre à terre à l'aide d'une arme à feu. Notre lampe torche mais aussi des fusées à main ou encore des grenades incapacitantes deviennent alors nos meilleurs alliées. La lumière revêt donc une importance toute particulière puisqu'elle permet de nous protéger mais aussi de régénérer notre jauge de santé plus rapidement. Avec des ennemis très coriaces, les checkpoints, matérialisés par un puissant projecteur, sont souvent notre seul salut. Il faut dire aussi que les développeurs n'ont pas doté Alan Wake de supers pouvoirs. Celui-ci est complètement essoufflé après seulement 10 mètres de sprint, rendant alors la fuite bien difficile mais renforçant par la même occasion le réalisme et le stress. Ce gameplay efficace à la prise en main immédiate souffre toutefois d'une certaine redondance. En effet le schéma de jeu "rejoindre ce point avec de temps à autre des ennemis qui nous tombent dessus" se répète tout au long de l'aventure. Malgré tout, ce défaut, souvent rédhibitoire dans la majorité des jeux est ici occulté par une mise en scène des combats particulièrement soignée. Mouvements de caméra et ralentis subliment ces phases et évitent donc une certaine lassitude. De plus, des séquences en véhicules ou encore des affrontements face à des éléments du décor sous l'emprise d'une force mystérieuse diversifient quelque peu l'action. Certains passages resteront même à coup sûr dans les mémoires avec une intensité telle que l'on n'en sort pas totalement indemne.

Ce titre dégage en plus une ambiance et une atmosphère inquiétante, envoûtante voire pesante par moment que l'on doit en grande partie à l'aspect visuel. Il y a certes quelques textures un peu en retrait mais dans l'ensemble, le petit dernier de Remedy tient la dragée haute aux étalons graphiques d'aujourd'hui. Rarement la nuit n'a été aussi belle avec des effets de brume et de particules particulièrement saisissants. Mais c'est surtout au niveau de la gestion des ombres et lumière que l'on en prend plein la vue. Il suffit simplement de balader sa lampe torche ou encore d'allumer une fusée à main pour se rendre compte du travail incroyable réalisé par les développeurs. Les combats bénéficient également de leur lot d'effets en tout genre avec des explosions de lumière capables de nous décrocher à chaque fois la mâchoire. Les phases de jour, un peu moins réussies, sont toutefois l'occasion de constater le souci du détail apporté à ce jeu. Là aussi on ne se lasse pas d'admirer le paysage d'un réalisme stupéfiant avec une profondeur de champs à couper le souffle. Il n'est pas rare d'apercevoir en début de niveau un lieu que l'on atteindra 30 minutes (en temps réel) plus tard. A noter encore une fluidité sans faille et des chargements quasi inexistants. On passe alors des cinématiques (réalisées par le moteur du jeu) aux séquences in game sans aucun temps mort. Enfin, la partie sonore ne fait pas défaut à cette réalisation de haut vol avec des musiques discrètes mais parfaitement dans le ton.

Ce petit studio de développement finlandais ne finit donc pas de nous surprendre. Après la claque Max Payne, voici la claque Alan Wake. On peut évidemment reprocher à ce titre un manque d'ambition au niveau du gameplay et des animations faciales qui ne font pas honneur à la qualité des dialogues mais au final, l'expérience est telle, que l'on ne peut difficilement lui en tenir rigueur. Soutenu par un scénario complexe et de qualité et une réalisation totalement maîtrisée, ce thriller psychologique nous plonge dans un monde fascinant qui ne laissera à coup sûr personne indifférent. Il n'y a plus qu'à espérer que le succès soit au rendez-vous pour découvrir rapidement sa suite.

Strongbow - 10.05.2010


 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Réalisation
Ambiance
Scénario
Narration
_________________________

Animations faciales
Gameplay peu ambitieux



_________________________

 
 
Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 9/10