Test : Project Gotham Racing 2
Quelques deux ans après un Project Gotham Racing, sorti un peu à
la hâte pour le lancement de la Xbox, Bizarre Creations et sa citrouille
redonnent un petit coup d'accélérateur et nous proposent la suite,
Project Gotham Racing 2.
Au rang des
nouveautés, ce jeu de course urbaine met en avant une centaine de circuits
répartis dans dix villes (Florence, Barcelone, Edimbourg, Stockholm, Chicago,
Washington DC, Sydney, Yokohama, Hong Kong et Moscou), alors que le premier épisode
n'en comptait que quatre. L'augmentation du nombre de véhicules disponibles
est également très conséquente et appréciable, puisque
c'est pas moins d'une centaine de bolides, répartis dans quatorze classes
qui sont proposés. Cela va des compactes sportives comme la Mini Cooper
S, la New Beetle, ou encore la Honda Civic, jusqu'aux plus performantes telles
la Ferrari F50, la Ford GT40 MKI, ou la Porsche Carrera GT, en passant par la
Volvo XC90, la BMW Z4, la Pontiac GTO, la Pagani Zonda, la Koenigsegg CC V8S,
la Lotus Elise ou encore l'Opel Speedster. Bref, il y a de quoi faire d'autant
que le Xbox Live devrait dans quelques mois proposer de nouveaux véhicules
et tracés en téléchargement pour ce jeu.
Passons
en trombe sur le mode de jeu "Action immédiate" plutôt
anecdotique et ne nécessitant pas d'explications particulières,
et voyons ce que le reste du jeu en solo offre au programme. Pour améliorer
son classement Kudos, et donc pour recevoir les jetons Kudos qui permettront de
débloquer de nouvelles voitures, il faudra remporter toute une série
de courses et défis. Le "championnat du monde Kudos" est le mode
principal en solo. Pour chacune des 14 classes de voitures, vous aurez droit à
une série d'épreuves, dont la plupart sont à débloquer
en début de jeu. Parmi ces challenges, on trouve les courses de rue où
le classement aura une grande importance, le défi cônes qui permet
sans fumée de montrer tout son talent dans la gestion des virages, le "doubler"
où il faut dépasser un nombre défini de véhicules,
la course chrono, le radar où il est enfin bon de se faire flasher à
la vitesse maximum sans soucis pécuniaires, le tour infernal, ou encore
le un contre un. Avant chaque épreuve, on peut choisir le véhicule
désiré dans la catégorie assignée, ou en acheter un
nouveau dans le garage pour autant que l'on dispose de jetons Kudos en suffisance.
Avant de mettre le pied sur l'accélérateur, il faudra également
régler à chaque fois la difficulté désirée
pour l'épreuve. En choisissant un niveau faible, on remportera presque
à coup sûr la course, mais cela rapportera moins de points. Ce système
est très bien pensé et agréable dans la pratique, car il
évite de rester bloqué devant une épreuve trop corsée,
et permet de refaire avec plaisir une course dans un niveau plus difficile, pour
tenter d'améliorer ses résultats et gagner ainsi plus de Kudos.
Le
mode Course d'Arcade propose trois modes de jeu : Courses de rue, Courses chrono
et Défis cônes. Ceux-ci sont similaires au Championnat du monde Kudos,
mis à part le fait que les épreuves sont à réaliser
avec un véhicule défini. Enfin, le mode Course contre la montre
se décline en deux catégories : Défis circuits et Défis
voitures, où il faut réaliser le meilleur temps sur les circuits
sans aucun adversaire. A noter que ce dernier mode ne donne pas d'amélioration
au niveau du classement général de Kudos.
Ces
Kudos, parlons-en justement. Ils sont des points qui permettent d'améliorer
son classement général, et d'obtenir des jetons de Kudos, la monnaie
du jeu. Les Kudos sont donnés au joueur lorsqu'il réalise une conduite
stylée, par exemple en faisant un dérapage contrôlé,
un saut, une aspiration derrière une autre voiture, des virages à
360°, du deux roues, en réalisant une section de parcours sans accident,
ou encore en suivant une trajectoire idéale. Lorsque ces manoeuvres sont
réalisées pendant une course, un certain nombre de Kudos sont ajoutés
à la réserve située en haut à droite de l'écran.
Si aucun accident n'est intervenu dans les deux à trois secondes, cette
réserve est transférée à la "banque de Kudos"
et sont conservés. En enchaînant des manuvres stylées
rapidement, on a même droit à des bonus de combo. Ce système
de Kudos, véritable marque de fabrique de la série depuis le premier
épisode sur Dreamcast (Metropolis Street Racer) permet au joueur ne misant
pas tout sur la vitesse de trouver ici aussi son compte, ce qui est fort agréable.
La
durée de vie et l'intérêt du jeu, déjà fort
conséquents dans les modes solo, prennent leur envol avec un vaste panel
d'options Xbox Live. Outre du contenu téléchargeable à venir,
PGR 2 permet d'affronter d'autres joueurs en ligne et de participer ainsi à
un classement Kudos online, indépendant de celui offline. Les courses peuvent
être définies au niveau du circuit utilisé, du nombre de tours,
des conditions météorologiques, ou du type de véhicule utilisable.
Deux genres de parties sont disputables sur le Live : les courses de Kudos (le
vainqueur est celui qui remporte le plus de Kudos), et les courses de démonstration
(où le vainqueur est celui qui réalise le meilleur temps). Si les
classements en ligne et en solo sont indépendants, en revanche les Kudos
gagnés sur le Live sont ajoutés au profil de carrière solo.
De même les courses gagnées en ligne sont débloquées
pour le mode un joueur. Le contenu Xbox Live permet encore d'utiliser Optimatch
pour trouver des adversaires à sa hauteur, et de consulter les classements.
En outre, vos performances en carrière solo, dans les modes Championnat
du monde et Courses arcade sont transmises automatiquement aux serveurs lors de
votre connexion en ligne, ce qui permet ensuite de comparer ses performances,
et même de télécharger les voitures fantômes des personnes
ayant les meilleures résultats. Bref, PGR 2 offre, vous l'aurez compris,
un contenu en ligne très conséquent.
Toutes
ces voitures, villes, circuits et modes de jeu auraient un intérêt
limité si la réalisation et la jouabilité ne suivaient pas.
Fort heureusement elles sont ici de mise. La prise en main est aisée, rapide,
et suit les commandes habituelles pour des jeux de course. Pas de surprises de
ce côté. A noter tout de même l'utilisation du stick droit
pour orienter la caméra des deux côtés de l'automobile, ou
à l'arrière en vue externe. En pressant sur ce même bouton,
on accède à l'autoradio, difficile à régler ailleurs
que dans une ligne droite, mais malgré tout sympathique car diffusant les
tubes des stations locales (avec un animateur parlant dans la langue du pays où
se déroule la course, s'il vous plaît), ou utilisant les pistes musicales
de votre disque dur. Aucun réglage n'est possible pour les voitures malheureusement,
ce qui éloigne ce jeu d'une simulation, néanmoins la conduite s'avère
très agréable et plutôt réaliste. Chaque voiture par
exemple réagit différemment en matière de dérapage,
d'angle de braquage, d'adhérence, ou de freinage.
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Les villes sont
modélisées avec soin, et même si on ne peut pas s'y promener
librement comme dans Midtown
Madness 3, on reconnaît ici et là plusieurs monuments
et places célèbres. Les textures utilisées pour les bâtiments
semblent avoir été faits à partir de photographies prises
sur place et sont de grande qualité, tout en étant variées.
Il en va de même pour la route, pour laquelle on s'amusera à mettre,
après une course, le replay sur pause pour admirer l'asphalte, les lignes
blanches, et surtout les magnifiques rues pavées. Les voitures ne sont
pas en reste, et même si quelques unes sont un tant soit peu en retrait,
la majorité est visuellement très proche de la réalité.
Après un parcours, on pourra visualiser l'enregistrement de la course,
et c'est lors de ces moments que l'on se rend véritablement compte de la
beauté du jeu, atteignant presque par moments le photoréalisme,
grâce à une modélisation de qualité, des reflets magnifiques,
des éclairages convaincants et des textures adaptées. Tout irait
pour le mieux si on avait droit aux bords de ces circuits à un tout petit
peu d'animation, qui brille ici malheureusement par son absence. Les seules choses
perceptibles sont quelques rares oiseaux, des feuilles de papier qui s'envolent
à votre passage, et une traînée d'avion (mais sans l'avion)
dans le ciel. Où sont passés les spectateurs dans les rues ou aux
balcons, et les hélicoptères de la télévision retransmettant
ces courses urbaines endiablées ? Dommage, les villes sont désespérément
désertes et il en ressort un aspect de sobriété trop poussé.
Dans le même registre, les effets météos ne viennent pas apporter
une grande variété, car ils sont peu variés et trop timides.
Au niveau des détails que l'on aurait aimé voir modifiés,
on peut signaler que lors des replays, il est impossible de revenir en arrière
de quelques secondes, il n'y a pas non plus de ralentis, et enfin peu de vues
sont disponibles. Une seule d'entre elles d'ailleurs permet d'orienter la caméra.
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Malgré
ces quelques soucis, l'ensemble de la réalisation est de haut vol. On a
droit à une bande sonore plus que conséquente et variée.
Les bolides laissent échapper de petites explosions visuelles et sonores,
marquent leur signature caoutchouteuse sur le bitume, se déforment au gré
des collisions, vrombissent avec conviction en Dolby Digital. En clair, c'est
beau et cela s'entend. Au niveau des petits plus bien agréables, signalons
le stand d'exposition, qui permet de voir toutes les voitures disponibles et de
les essayer. Le garage, lui, dévoile les automobiles en votre possession
pour une catégorie définie. Chose sympathique, on peut comme sur
le stand, s'y promener librement à la manière d'un FPS, mais avec
votre bourse de Kudos en guise d'arme, afin d'acquérir de nouveaux modèles.
En se promenant, on pourra admirer les véhicules sous toutes les coutures
et apercevoir sous une bâche les voitures non débloquées.
Détail amusant, une petite chaîne stéréo est présente
dans le garage, et pour peu que vous soyez équipé d'un ensemble
5.1, vous entendrez la musique différemment selon votre position. Les plus
curieux d'entre vous trouveront même dans ce garage un petit jeu caché,
ce qui illustre bien le soucis du détail dont a fait preuve Bizarre Creations
lors de la conception de l'ensemble de ce titre.
On
notera la présence dans la boîte du jeu d'un coupon d'offre d'essai
(avec un code à gratter) pour le Xbox Live. Avec cette offre découverte,
les joueurs peuvent bénéficier de deux mois de jeu offerts sur le
Xbox Live, et ce sans engagement de leur part. L'offre est valable jusqu'au 31
mars 2004 et est réservée aux nouveaux abonnements en France métropolitaine,
Belgique et Suisse. Même si le casque communicator n'est pas inclus, c'est
toujours un bonus bienvenu.
Project
Gotham Racing 2 est vraiment un excellent jeu de course, et on sent que les développeurs
ont eu cette fois le temps nécessaire à mettre en place tout ce
qu'ils désiraient. L'expérience s'avère riche tant au niveau
des perceptions, que de la réalisation sonore et graphique. La durée
de vie, déjà importante en solo, se voit considérablement
augmentée par plusieurs modes de jeu multijoueurs et surtout en ligne,
où les classements et les fantômes à télécharger
permettront aux joueurs qui le désirent, de trouver toujours un challenge
à leur taille. PGR 2 est un des grands titres de cette fin d'année,
et pour ceux que l'absence de réglages sur les voitures ne déçoit
pas, le meilleur jeu de course sur Xbox à l'heure actuelle. Pour les adeptes
de la simulation, il leur faudra sans doute patienter jusqu'à l'arrivée
de Sega GT Online, qui offira un côté moins arcade, mais dont la
réalisation s'annonce déjà comme étant plus classique.
Max73 -
18.11.03
villes
désertes pas
de réglages sur les voitures peu
de contrôles pour les replays |
réalisation
soignée voitures
bien modélisées le
système des Kudos compatible
Xbox Live très
bonne durée de vie bande
son conséquente
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