Après
une cinématique tonitruante et vrombissante, on prend le volant de Forza
plein denthousiasme. Premier volet du jeu, le mode arcade. Les pilotes en
herbe commenceront par parcourir un temps ce mode, qui propose de découvrir
un maximum de circuits et de bolides. Après seulement quelques minutes,
plusieurs éléments sont frappants. Dabord, les graphismes,
car le jeu est splendide. Les voitures sont modélisées avec un niveau
de détail hallucinant. Profitant des premières courses, relativement
aisées à reporter, on se surprend à admirer les jantes des
fusées de la route, les reflets sur les carrosseries, les dégâts
et les éraflures que les voitures subissent lorsquelles heurtent
plus ou moins violemment un obstacle mobile ou non. On se retrouve rapidement
au volant de splendides bolides, sans avoir à rouler des centaines de kilomètres
au volant de voitures familiales et on peut profiter des paysages, variés
et très riches. Les rues de New York ou de Tokyo sont illuminées
denseignes et décrans publicitaires géants et nombreux,
les décors montagneux permettraient presque de sentir lodeur des
pins qui bordent la route, les circuits officiels présentent des lignes
droites interminables et grisantes
Tout laspect visuel de Forza en
met plein la vue. Autre aspect important déjà perceptible dans le
mode arcade, le gameplay. On se rend rapidement compte que le pilotage nest
pas du tout axé arcade. Le soft démarre dailleurs par un écran
de chargement sur lequel on peut lire la définition du mot « simulation
». Et cest bien de cela quil va sagir. |
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Après seulement quelques kilomètres
de bitume virtuel derrière soi, on a rapidement compris quil allait
falloir être précis et doux avec ses étalons de la route,
de peur de les voir se cambrer (tête-à-queue, drapage incontrôlé,
) sans cesse. Pas question de freiner et de tourner en même temps,
de passer tous les virages pied au plancher ou de vous appuyer sur le concurrent
direct pour quil vous aide malgré lui à prendre une meilleure
courbe. Heureusement, pour nous aider, on dispose de plusieurs aides : une trajectoire
idéale dessinée sur le circuit, une assistance au freinage, une
stabilité assurée par lélectronique
aucune delles
nest obligatoire mais dans les premières courses, on ne crachera
pas dessus, tout heureux de découvrir les circuits en étant tenu
par la main. La fierté nous poussera à enlever loption «
trajectoire idéale » une fois que les circuits seront bien imprimés
dans nos esprits, mais on hésitera un bon moment avant de retirer les autres
assistances, effrayés par les voyants lumineux qui sallument dès
quune de ces options nous vient en aide pendant la course
autant dire
sans cesse ou presque, au début. Rapidement, on voit et on sent bien les
transferts de masse des véhicules. Les bolides ne se meuvent pas comme
des blocs de métal ou des planches. Chaque inclination du circuit, chaque
accélération ou freinage, chaque passage sur les vibreurs vous fera
un peu mieux sentir les réactions de vos montures mécaniques. La
sensation de vitesse est impressionnante également. Malgré le niveau
de détail global, tout va très vite et lanimation suit bien.
Si jamais vous avez encore en tête le souvenir de la démo, oubliez-le,
le jeu a fait un grand bond en avant.
Côté
sonore, rien à redire non plus, Les grondements et les hurlements des moteurs
sont criants de réalisme. Les musiques, qui savent se faire discrètes
pendant la course, sont tout à fait dans le ton du jeu, axées rock
(léger). Certaines intros devraient dailleurs vous sembler familières.
Au cas où ce ne serait pas votre tasse de thé (ou dhuile),
vous pouvez importer les morceaux de votre disque dur.
Voilà pour
les premières impressions, immédiates et très positives.
Après le mode arcade, tout joueur
un peu curieux se dirigera naturellement vers le mode « carrière
», le gros morceau de ce titre. Ne pas le faire serait une hérésie,
tant ce mode est immense. Première chose à faire, choisir sa région
(Europe, Asie,
), qui déterminera ensuite le prix des voitures que
vous achèterez ou encore la qualité des rapports que vous entretiendrez
avec les fabricants de pièces. Ensuite, vous aurez la joie dacheter
votre premier engin. Tout heureux de cette acquisition, vous souhaiterez peut-être
la personnaliser. Pour cela, direction le garage. Dans ce dernier, vous aurez
la possibilité de repeindre vos caisses de la couleur que vous voudrez
mais également dy appliquer des « décalcos » de
manière à dévoiler au monde entier vos talents dartistes
ou votre goût douteux. Ce tunning « dapparence » ne vous
coûte rien et offre des centaines de possibilités qui devraient vous
assurer de posséder des pièces vraiment uniques dans votre garage.
Celui-ci offre également la possibilité de jouer les mécanos
(de très nombreux paramètres son réglables sur les voitures)
et de booster les bolides en achetant et configurant de nouvelles pièces
(moteur, roues, etc.). Des kits prêts à lemploi seront également
disponibles, si vous ne vous sentez pas lenvie de faire des études
sur la mécanique ou laérodynamisme. Au fil de vos victoires
dans la carrière, les crédits samasseront sur votre compte
et les divers fournisseurs vous offriront des partenariats qui feront baisser
les prix des pièces.
Tout cela est bien beau, mais les sensations
de vitesse sont faibles dans un garage. Lodeur du bitume vous poussera rapidement
au volant de votre première voiture et vous fera participer aux premières
coupes accessibles. Dès les premières courses, on sent que les adversaires
motorisés ne sont pas des manches. Ils ont des comportements routiers différents
les uns des autres, plus ou moins agressifs ; ils font parfois des erreurs de
pilotage tout de même mais ne suivent pas des rails invisibles sur la piste.
Un bon point. A la fin de votre première lutte, vous verrez apparaître
un écran qui vous informe sur le nombre de crédits gagnés.
Celui-ci dépend de votre place finale mais également de la rareté
de votre véhicule et des réparations nécessaires après
la course. Pour gagner plus dargent, vous pourrez, à tout moment,
régler la difficulté. Là aussi, de multiples paramètres
: lIA adverse, laide au freinage, la trajectoire idéale, etc.
Chaque assistance ôtée fera augmenter vos gains. A vous de jouer
là-dessus en connaissant bien vos capacités.
Grâce à votre talent naissant,
vous remporterez quelques courses qui vous feront connaître des fabricants
et distributeurs au fil des niveaux gagnés (en fonction des crédits
gagnés, pas du nombre de trophées) et vous permettront de remplir
votre garage plus conséquemment. Les courses ne sont pas ouvertes à
toutes les catégories de voitures. Chaque course nécessitera un
type de bolide précis. A vous de vous procurer la voiture idéale.
Si jamais elle est trop faible, vous pourrez alors la faire progresser techniquement
en évitant de la faire changer de catégorie. Les réfractaires
du tunning peuvent se rassurer : aligner les victoires permet généralement
de gagner les bonnes voitures. Si vous êtes mauvais mécano et mauvais
pilote, cela risque dêtre plus compliqué
La quantité
de voitures est pléthorique. Plus de 230 montures motorisées vous
attendent et plus de 60 constructeurs sont représentés. Vous pourrez
piloter des Ferrari, des Honda, des Chevrolet, des Porsche
les plus grands
noms sont présents. De la sportive « bas de gamme » aux voitures
de type GT et aux prototypes, vous aurez du choix.
Certains circuits sont
des courses « en ligne », cest-à-dire quil ne sagit
pas de boucles. Certains sont citadins, dautres vous rappelleront des circuits
très connus (Indianapolis par exemple). Une variété rafraîchissante.
Aux côtés de circuits inventés par les développeurs,
vous sillonnerez également les routes des circuits bien connus parmi lesquels
sont Laguna Seca, Silverstone ou encore le Nürbürgring, déjà
présent dans PGR 2.
Une fois que vous serez devenu un maître du pilotage, vous pourrez
former des « drivatars », des élèves qui apprendront
le métier en vous observant piloter. Ce système est ingénieux.
Les leçons sont en fait des démonstrations que vous allez donner
à votre « padawan-pilote ». En fonction de vos talents et de
votre style, celui-là fera des progrès. Ensuite, contre une petite
commission, il acceptera de courir les courses à votre place (par contre,
il nécrit pas les tests
) et rapporter des trophées à
votre team. Rien ne vous empêche de créer une vraie écurie,
un élevage de « drivatars » en quelque sorte.
Le mode
carrière est extrêmement long. Entre les diverses courses, la gestion
de votre garage, les séances de réglage sur vos voitures, les leçons
de conduite et lexpression de vos talents artistiques, vous allez passer
des dizaines et des dizaines dheures sur le jeu avant dobtenir un
joli « 100% de la carrière réussis ». La carrière
permet de varier les plaisirs ou de se consacrer principalement à un de
ses volets. Les néophytes du genre et les aficionados de la simu devraient
être tous comblés. Signalons encore que les courses peuvent être
courues en ligne pour gagner encore plus de crédits.
A
côté de larcade, de la carrière et des courses contre
la mort, le Live permettra daugmenter encore la durée de vie du jeu.
En Live, vous pourrez participer à des courses (ah bon ?), comptant pour
le classement ou non. Le lag nest pas présent et on prend rapidement
plaisir à lutter contre des pilotes humains, tout comme dans PGR 2 ou Moto
GP 2 par exemple. Loptimatch est très complet et devrait permettre
aux joueurs de tous les niveaux et toutes les langues de trouver la partie idéale.
Dans les FPS par exemple, les joueurs sorganisent en clans. Dans Forza,
ceux-ci sont remplacés par des « clubs automobiles ». En ligne,
en plus de la compétition, vous pourrez jouer les marchands de voitures
et vendre ainsi vos caisses tunnées à dautres compétiteurs,
les échanger aussi. On peu facilement imaginer un club où chacun
aurait un rôle précis à tenir. Lun serait le préparateur
mécanique, lautre le pilote vedette, un troisième le «
décorateur » des voitures, le quatrième serait chargé
dobserver le marché de la vente pour rapporter de largent à
son écurie, etc, etc. Le Live, comme la carrière, offre une très
grande richesse et surtout une originalité bienvenue.
Une
version limitée du jeu existe. Le DVD bonus propose des vidéos.
Les « Xcelerators » (visibles sur le site
officiel aussi), des courts métrages sur le sport automobile
et des infos sur la création du jeu.
Les premiers sont surtout destinés
aux fans de tunning et nous proposent quelques portraits de personnages de diverses
origines liés aux voitures et aux courses. Ces petits films ne sont pas
forcément captivants mais ont le mérite de proposer des visages
et des caractères très éloignés de limage «
Fast and Furious » par exemple.
Les quelques vidéos sur la création
du jeu nous prouvent que les développeurs ont réalisé un
travail de précision pour atteindre un haut niveau de réalisme.
Les trois vidéos nous présentent le tunning, le Live et laspect
simulation. Pas de révélations fracassantes en vue, mais nhésitez
pas, comme dans le cas de Jade empire, à regarder ces vidéos avant
de faire le jeu, histoire den découvrir les possibilités.
Des bonus dispensables, à réserver aux fanas des éditions
collectors et aux fous de simulation.
Alors,
Forza, le jeu sans défaut ? Presque. A vrai dire, ce jeu démontre
un niveau de finition extrême. Chaque joueur devrait pouvoir y trouver son
bonheur, selon son niveau, ses intérêts et sa patience. On se plonge
dans Forza et la vitesse des courses semble accélérer le temps.
Les heures passent et on ne se lasse pas, grâce entre autres à la
diversité globale (objectifs, circuits et voitures). Tout semble avoir
été pensé et repensé dans Motorsport. Seule petite
gêne, limpossibilité de triturer une voiture sans lavoir
auparavant sélectionnée. On aurait aimé avoir accès
à tout le garage directement. Evidemment, comme dans tout long jeu, une
petite lassitude peut sinstaller, mais on fera alors appel au drivatar pour
réaliser les courses les moins amusantes.
Forza Motorsport accumule
les qualités. Graphismes au top, sensation de courses excellentes, variété,
durée de vie, multijoueur réussi et innovant,
On ne regrette
pas davoir attendu plusieurs mois pour découvrir ce joyau.
Sam
Fisher - 13.05.2005