Test : Devil May Cry 4
Xbox 360
 
 Editeur : Capcom
Développeur : Capcom
Site officiel : Capcom.co.jp
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 08.02.2008
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : anglais, sous-titré français
Joueur(s) hors ligne : 1
Xbox Live : non
Joueurs en ligne : -
Age recommandé : dès 16 ans

 


Saga phare de Capcom, Devil May Cry était jusqu'à présent réservé aux possesseurs de Playstation. Cette époque est désormais révolue puisque avec ce quatrième opus, on voit l'arrivée de la série sur la Xbox 360 et, surtout, sur une console de nouvelle génération. Longtemps annoncé comme une exclusivité Playstation 3, ce jeu était particulièrement attendu. Alors, réussite ou pétard mouillé ? c'est que nous allons voir.

Devil May Cry 4 revient aux sources de la série. Mais cette fois ci, ce n'est pas Dante le héros, mais son jeune frère Nero. Celui-ci est très loin d'être une lavette et dispose de pouvoirs assez impressionnants. Il est affublé d'un bras démoniaque (le Devil Bringer) que Capcom a particulièrement mis en avant lors de la présentation du jeu. Il s'avère aussi pratique qu'un couteau suisse. Il permet de saisir nos adversaires de les exploser littéralement (à noter une animation différente selon le type d'adversaires) et d'attraper des sphères lumineuses permettant de se déplacer d'un endroit à un autre et d'atteindre des lieux inaccessibles autrement. De plus, quand on progresse dans le jeu, on réveille divers pouvoirs comme la possibilité de faire appel à une sorte de démon bleu, qui apparaît comme une ombre derrière nous et augmente considérablement notre puissance d'attaque. Autre nouveauté, notre épée qui semble fonctionner avec un moteur. Plusieurs pressions sur la gâchette de gauche permettent de la faire vrombir et de faire grimper des barres d'énergie qui décuplent son pouvoir et la force de nos coups. Tout ceci s'avère très pratique face à la horde d'adversaires que l'on doit décimer. Ceux ci sont d'ailleurs assez variés et réussis esthétiquement. Le principe n'a guère évolué depuis le début de la série. On arrive dans un endroit, une sorte de verrou démoniaque se met en place et nous empêche de nous échapper. Seule solution, exploser tous les adversaires présents après quoi le verrou se détruira de lui-même et la voie sera libre. Les choses sont claires. On n'est pas là pour faire du tricot, mais pour faire un véritable carnage et défoncer tout ce qui bouge. Mais tant qu'a bourriner, autant bourriner avec style.

En effet, le style est un des mots clés de la série. Les héros ont la classe. Chacun de leurs coups, chacune de leurs animations et postures sont chiadées et chorégraphiés à mort. Même lorsque l'on se prend un coup surpuissant qui nous envoie valdinguer 15 mètres en arrière, on ne s'écrase pas misérablement au sol, mais on se remet avec une élégance rare. Selon la façon dont on se débarrasse de nos adversaires, selon les enchaînements et combinaisons de coups que l'on effectue, une barre de style monte au fur et à mesure que l'on défonce tout ce qui bouge. Chaque barre remplie faisant augmenter notre score. Ceci à son importance car on se voit attribuer une note de style à chaque fin de niveau. Néanmoins, même si l'on passe une grande partie de son temps à massacrer du démon, on est aussi confronté à des moments plus calmes. Des phases d'exploration, des énigmes à résoudre (pas toujours évidentes) et des phases de plate-forme. Cela permet, outre de souffler, de varier un peu les choses.

On a la possibilité de faire évoluer son personnage et ses armes. Tout au long du jeu, on récolte des orbes rouges ou bien des âmes fières. Les premiers s'obtiennent en détruisant divers éléments du décor, en tuant des adversaires ou en trouvant ceux cachés dans les différents niveaux. Les âmes s'obtiennent à la fin de chaque niveau, et leur quantité varie selon la note de style que l'on a obtenue. Tous deux permettent d'acheter diverses compétences et attaques augmentant notre puissance et donnant accès à de nouveaux coups. On peut également acheter divers objets qui permettent d'augmenter la longueur notre barre de vie ou de notre barre d'énergie démoniaque, ou encore de nous ressusciter ou de nous rendre de l'énergie en cours de jeu. A noter que l'on peut revendre les techniques que l'on a achetées si celles-ci ne nous conviennent pas et ainsi en racheter d'autres plus adaptées.

Pur plaisir jouissif, voilà comment on peut résumer le gameplay de ce jeu. Les héros répondent parfaitement et on s'amuse à casser du démon en essayant de varier au maximum les combinaisons de coups qu'on leur envoie. On se prend très vite au jeu et on a énormément de mal à décrocher. Mais Capcom n’a pas changé la formule qui avait fait recette dans les épisodes précédents, se contentant d’apporter quelques nouveautés qui n’ont rien de révolutionnaire. Ils ont gardé le même fond, en modifiant considérablement la forme, via la puissance des consoles de nouvelle génération. Techniquement, Devil May Cry 4 tient le haut du pavé. Les personnages sont très bien modélisés, les décors, tantôt en intérieur, tantôt en extérieur sont très réussis esthétiquement et bénéficient d'effets d'ombre et de lumière remarquables renforçant encore leur côté sombre et torturé. Les boss sont du même acabit et sont l'occasion d'admirer des effets pyrotechniques proprement hallucinants. L'animation ne souffre d'aucun ralentissement, et ce malgré le nombre conséquent d'ennemis présents à l'écran. Les cinématiques, qui entrecoupent la progression dans le jeu, et utilisent le moteur graphique de ce dernier, sont de véritables mini films. Les séquences d'actions sont d'ailleurs tellement impressionnantes et tellement stylées qu'elles n'ont rien à envier à nombre de films de Hong Kong et on se plait à les regarder à plusieurs reprises. La bande sonore, qui alterne entre musiques electro gothique et musiques hyper sombre selon les situations, contribue à renforcer l'ambiance très noire du jeu et l'immersion au sein de celui-ci. Le doublage, en anglais sous-titré français est, lui aussi, tout à fait correct. Les voix correspondent assez bien aux personnages et les acteurs ne surjouent pas.

Le scénario, sans être hyper complexe, tient la route. Il est essentiellement centré sur les relations de Nero avec Dante et sur sa pseudo histoire d’amour avec Kyrie, une jeune fille qui semble beaucoup compter à ses yeux, S'il n'a rien de Shakespearien, il nous maintient suffisamment en haleine pour que l'on ait envie de connaître le fin mot de l'histoire. La durée de vie est d'une bonne quinzaine d'heures, ce qui est tout à fait dans la lignée de la grande majorité des jeux actuels. Le jeu propose plusieurs niveaux de difficulté et il est conseillé de choisir le plus élevé pour faire durer le plaisir, les autres nous donnant plus l'impression d'une promenade de santé que d'un véritable challenge.

Mais, si globalement Devil May Cry 4 est une réussite, il n'est pas exempt de défauts pour autant. Tout d'abord, les caméras. Si elles sont à certains moments ajustables manuellement, elles sont la plupart du temps gérées automatiquement. Et dans les deux cas, il est souvent très difficile d'obtenir un angle de vue correct, ce qui a souvent tendance à nous faire tourner en bourrique. Ce phénomène est particulièrement gênant lors des phases de plate-formes où on frise parfois la crise de nerf à force de recommencer à de multiples reprises certains passages. Autre bémol, si on commence le jeu avec Nero, on se retrouve, au bout de quelques niveaux, au contrôle de Dante. Que du bonheur diront les fans de la série mais, malheureusement, lorsque l'on joue avec ce dernier, on rejoue en fait un bis repetita du jeu avec Nero. En effet, on refait les même niveaux et on affronte les même boss. Cela est fort dommage et contribue à rendre le jeu très répétitif. Cela n'empêche pas de prendre du plaisir mais il est vrai que l'on aurait aimé des niveaux différents et plus variés, spécifiques à chacun des deux héros.

Mais le plus gros problème, c'est Dante lui-même. Car celui-ci, outre le fait d'être le héros de la série, est également un des personnages les plus charismatiques de l'histoire des jeux vidéos. Si au début on trouve que Nero s'en sort plus que bien, on se rend vite compte, après avoir joué avec Dante, qu'il n'est en fait qu'une pâle copie de ce dernier. Et ce sentiment semble être partagé par les développeurs car la différence de traitement entre les deux personnages est flagrante. Tant dans l'attitude que dans le gameplay puisque Dante se voit gratifié de quatre styles de combats différents contre un seul pour Nero. De même, Dante peut changer d'arme et certaines d'entre elles sont particulièrement impressionnantes. Ceci est fort dommage et il faut avouer que l'on a toutes les peines du monde à rejouer avec Nero après avoir goûté à Dante. Et ce n'est pas le Devil Bringer qui change quoi que ce soit à ce constat.

Devil May Cry 4 est une bombe. Le passage à la concurrence et à la nouvelle génération est une réussite quasi totale. Grâce à son rythme effréné, à sa réalisation technique, à son ambiance, celui-ci s'avère être un indispensable de la Xbox 360 et ce malgré des défauts de caméras, un manque d'évolution flagrant par rapport aux épisodes précédents et une certaine répétitivité de l'aventure. Capcom réalise presque un sans faute et met la barre très haut. On en redemande.

Xav - 16.03.2008



 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Très bonne réalisation
Style et ambiance
Dante
Bande son
_________________________

Niveaux répétitifs
Problèmes de caméra
Manque d'innovations

_________________________

 
 
Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 8/10