Test : Ace Combat 6 - Fires of Liberation
Xbox 360
 
 Editeur : Atari
Développeur : Namco Bandai
Site officiel : acecombat6.com
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 22.11.2007
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : anglais sous-titré français
Joueur(s) hors ligne : 1
Xbox Live : oui
Joueurs en ligne : 2 à 16
Age recommandé : dès 12 ans

 

 

Après une longue série sur les machines de Sony (8 jeux en tout de 1994 à 2006, sur Playstation et PS 2), le jeu de combat aérien de Bandai Namco vient enfin tourbillonner sur une console new gen. En exclusivité et en haute-définition, les avions supersoniques d'Ace Combat 6: Fires Of Liberation effectuent un Immelmann pour mieux atterrir sur votre Xbox 360 (manoeuvre assez compliquée pour toute personne ayant déjà essayé de décoller d'un DVD, même double-couche).

L'univers d'Ace Combat se déroule dans un monde fictif où deux nations sont en guerre. Jusque-là, tout va bien... Et là, c'est le drame. Après une attaque surprise sur la capitale Gracemeria du beau, blond et libre pays Emmeria par les vils et beaucoup moins blonds d'Estovakia, les pertes se comptent par milliers, le reste de la population civile migre vers des contrées aux blés plus blonds et les forces militaires n'ont plus comme alternative que la fuite. L'histoire est contée à l'aide de cut-scenes utilisant le moteur du jeu, après chaque mission. Vous allez donc suivre les mésaventures de plusieurs personnages différents mais stéréotypes à l'extrême: une gentille mère blonde emmeriote cherchant sa gentille fille blonde (laissée pour morte dans un gentil bus scolaire blond); un général estovakian boiteux; un gentil pilote abattu par les méchants qui n'existent décidément que pour bafouer les libertés fondamentales des gentils; ainsi qu'un ours alcoolique et pédé comme un phoque (je suis pas trop sûr pour le dernier). Tous ces personnages monologuent sur les affres et les conséquences de la guerre, avec un ton proche d'un séquenceur électronique en panne. Leurs pensées lourdingues et philosophiques sont dignes d'un disciple panglossien neurasthénique. Cette vision moralisatrice et simpliste accentue le style maladroit, désespérément statique et pitoyable (que les fans de Misumisa Hosoko et sa réalisation magistrale de la cinématique d'introduction du premier Resident Evil sur Playstation se réjouissent) de la mise en scène de cette histoire sans intérêt et qui ne pousse jamais le joueur à vouloir en voir le dénouement, ni même la suite. Le décor est planté. Si bien qu'il se situe juste avant la discontinuité de Gutenberg (soulignez, amis lecteurs, ma volonté de glisser des références à caractère instructif).

Remontons ces quelques couches terrestres pour en venir à ce que le jeu propose d'intéressant: ses cieux. Car pour une simulation aérienne, tout s'y déroule. Et ils sont magnifiquement modélisés et fourmillent de détails (nuages volumétriques sublimes, affres des batailles passées et de ses nombreuses traces de missiles, éclairages dynamiques, etc.). Le jeu fait donc graphiquement honneur à la dame blanche de Microsoft. Vu du ciel tout est absolument sublime, les nombreux avions sont très bien modélisés (et même si l'univers raté du jeu est fictionnel, les appareils sont bien réels; F16, F14-Tomcat (garanti sans nain scientologue), FA-18, Mirage 2000, A-10, Rafale, etc.), et les différents paysages ont également profité d'un soin particulier. Le théâtre des opérations vous fera voir du pays imaginaire avec notamment des déserts, des montagnes enneigées, des bordures de mer. Sans faire de mauvais jeu de mots (ce n'est pas dans mes compétences), dès lors que l'on se rapproche du sol, les textures deviennent malheureusement un peu baveuses et les graphismes perdent de leur superbe. Le son n'est pas en carton non plus. Les différents jets sont puissants et les bruitages des armes qu'ils embarquent et que vous allez lâcher par milliers en descendant du ciel (n'oublie pas mes petits souliers) amplifient cette puissance destructrice. La musique n'est pas mémorable mais remplit son rôle lors des nombreux combats que vous allez mener. Les voix en anglais des différents pilotes et copilotes sont correctes, mais jamais vraiment dans le ton; elles ont cette intonation constante (axiomatique) et immédiatement reconnaissable des productions japonaises doublées dans la langue de Neil Armstrong.

Le jeu propose un tutorial pour bien prendre en main son engin et ses différentes possibilités (vol, attaque, changement d'armes, ordres aux alliés, atterrissage, ravitaillement et autres) Si les 5-6 premières missions de la campagne solo ne sont pas très difficiles et font plus office d'entraînement pour celles qui vont suivre, les choses se corsent rapidement avec une I.A. des ennemis redoutables à partir de la septième mission. Elles sont d'ailleurs assez longues (entre 30 et 60 minutes) et disposent d'objectifs variés à effectuer au sein d'une même mission: escortes de troupes terrestres, bombardements, destructions limitées dans le temps de missiles adverses, éliminations de drones brouillant les radars alliés, etc.

La jouabilité arcade ne pose aucun problème et est parfaitement adaptée à la manette, tout est instinctif et il ne faudra vous en prendre qu'à vous-même si vous vous prenez un flanc de montagne. L'armement est fourni et les munitions sont généreuses; les avions sont dotés d'une centaine de missiles et d'une mitrailleuse infinie. Malgré cela, on fini par manquer de missiles vu que les cibles ennemies sont également nombreuses, mais il y a toujours un aéroport à portée de réacteur pour faire le plein et changer de type d'armes (air-air, air-sol, etc.) pour remplir les objectifs de la campagne solo. La croix directionnelle permet de donner des ordres simples à votre wingman (ailier) pour qu'il vous couvre ou qu'il attaque une cible précise. En remplissant une jauge d'appui, vous pourrez même déclencher une attaque de tous vos compagnons d'armes qui fondront sur toutes les cibles de votre champ de vision. Très impressionnant visuellement et diablement efficace. Vous aurez également la possibilité d'utiliser des alliés (avions et installations radar terrestres) dits MAE, vous faisant profiter d'appuis électroniques qui augmenteront votre efficacité lors des combats (vitesses de chargement et guidage des missiles accrues). Il vous faudra probablement une vingtaine d'heures pour terminer la campagne solo en mode de difficulté normal (en plus du mode facile et dur). Il y a de quoi faire et de quoi s'amuser. Surtout si l'on prend en compte le mode multijoueur, jusqu'à 16 personnes pour des dogfights mémorables, et un mode coop à quatre sur le Live.

Au final, Ace Combat 6: Fires Of Liberation est un bon jeu. Si l'on passe outre ce scénario naïf et mal mis en scène. Il n'est d'ailleurs pas rédhibitoire car la campagne solo est intéressante de par ses missions et objectifs variés et les nombreux appareils pilotables (d'autres sont déjà disponibles sur le marketplace contre quelques points Microsoft). Le jeu propose une jouabilité arcade parfaitement huilée et fun, des jolis graphismes et une durée de vie plus qu'honnête. Le commandant de bord vous annonce que nous approchons de la fin de ce test détourné et que nous allons entamer notre descente et nous poser dans quelques minutes. La température extérieure est de 27 degrés Celsius. Veuillez garder vos ceintures de sécurité attachées jusqu'à l'arrêt complet de l'appareil. Le commandant désire également s'excuser au près de ses lecteurs passagers pour ce test Tourette, mais il précise qu'il avait besoin de se lâcher un peu en laissant balader sa verve au gré des bulles de champagne pour ce test festif de fin d'année.


LorHan -
09.12.2007




 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Techniquement solide
Missions variées
Bonne durée de vie

_________________________

Scénario risible
Moins beau proche du sol
Peu de nouveautés
_________________________

 
 
Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 6.5/10