L'union exclusive Armored Core/Playstation a pris fin avec ce nouvel opus de la saga. Son arrivée sur Xbox 360 (et sur Playstation 3) permet de développer la
catégorie des jeux de méchas nouvelle génération qui ne comportait à ce jour qu'un léger Chrome Hounds.
Armored Core 4, toujours en provenance de chez Fromsoftware, négocie donc le virage HD avec un fardeau assez conséquent sur les épaules : tenter d'innover, de se renouveler. On voudrait
qu'il y parvienne…
Armored Core incarne pour la plupart des joueurs le jeu de mécha le plus populaire, celui qui a joué un grand rôle dans la démocratisation du genre
sur console. Aidé par une jouabilité des plus accessible et une réalisation suffisante, la série s'est imposée en l'espace d'une décennie dans les esprits. Aujourd'hui,
ces même esprits sont désormais impitoyables et la succession des épisodes a révélé une incontestable perte de vitesse. Et pour être tout à fait honnête,
ce n'est pas cette quatrième itération qui changera la donne.
Après une cinématique d'une classe ultime, on entre dans le vif du sujet en passant par un didacticiel. En plus de nous rappeler les rudiments des manœuvres,
il nous met d'emblée dans le ton graphique du jeu : sobre et minimaliste. La plupart des cartes, limitées par une barrière létale invisible, s'étendent à perte
de vue là où l'horizon se fond entre ciel et terre/mer. Citons comme exemple les niveaux dans le désert où la tempête fait rage, symbolisée par un effet de flou
assez disgracieux ou encore les étapes sur la banquise alors que la nuit est tombée et que l'eau glaciale prend les même teintes que le ciel. Le comble toutefois, ils ont osé,
ce sont ces niveaux dans l'obscurité la plus totale où l'on doit se contenter des tirs ennemis pour se diriger. Les effets graphiques qui en découlent sont certes sympatoches, mais
ils ne parviennent pas à cacher les énormes lacunes techniques de ces zones. Les diverses armes occasionnent à ce titre de très jolis effets, que ce soit les traînées
de fumée ou les petits éclairs qui jaillissent, c'est du bon.
Là où la série impose en général le respect, c'est au niveau du design de ces géants d'acier et le moins que l'on puisse dire, c'est
qu'ici, le résultat est à nouveau satisfaisant. Le robot sur lequel on a jeté notre dévolu pourra de plus être customisable à souhait dans la mesure où chaque
élément de la carcasse peut être changé. Le corps vous semble un brin trop fin ? Optez alors pour un torse plus imposant, moyennant finance forcément. Même schéma
pour la tête, les bras, les propulseurs, etc. De plus, la couleur peut être changée ainsi que l'insigne, de quoi se construire un vrai collector afin de frimer dignement sur les serveurs
du Xbox Live. Malheureusement, l'achat des armes ou des équipements s'effectue de manière fastidieuse. Le menu qui fait office de boutique n'affiche aucun prix, ce qui incite à la prudence
dans le choix des éléments. Il est de ce fait hasardeux de réaliser son mécha parfait. Vous imaginez bien qu'après plus de vingt minutes de réglages et de comparaisons
une certaine frustration se manifeste lorsque le prix, au-dessus de nos moyens, s'affiche.
Pour ternir davantage ce tableau pas si idyllique que ça, citons quelques soucis liés directement à l'agencement et à l'ergonomie du jeu : La sauvegarde automatique est absente,
obligeant à passer par le menu système avant d'éteindre sa machine (on ne se fait prendre qu'une fois…), les chargements ensuite, un peu trop récurents selon mon âme
d'être humain et enfin, on regrette par-dessus tout qu'il n'y ait pas de fonction " recommencer la mission " en cas d'échec. Ce qui encore une fois nous oblige à revenir sur
le menu initial afin de re-sélectionner cette mission qui décidément nous irrite.
Pour ce qui est de la jouabilité en elle-même, on pourrait à raison critiquer le lock automatique pas toujours optimal mais force est de constater que
dans sa globalité, elle est plutôt bien réglée. Le slide rapide mais bref se réalise avec la gâchette droite tandis que le slide moyennement rapide mais constant
se déclenche par l'appui de l'autre gâchette. Les armes quant à elles sont à actionner avec les touches A et X alors que pour changer de pétard, c'est des bumpers qu'il
faudra jouer. On assimile assez rapidement les commandes grâce au didacticiel, et assez vite, on devient un vrai pro. La rapidité étant l'élément principal du gameplay,
plus que la force de frappe. La jouabilité constitue l'un des (seuls) gros points forts du titre.
Difficile à finir, Armored Core 4 restera un véritable challenge pour ceux et celles qui n'ont, par exemple, jamais réussi à terminer King
Kong. Si les deux premiers chapitres se bouclent assez facilement, les choses se corsent réellement à partir du chapitre 4. On ne compte pas les missions à la limite de l'impossible
qu'il sera d'ailleurs plus judicieux de zapper. Chacun des six chapitres que comporte AC4 se décompose en effet en missions, plus ou moins courtes et denses, que l'on n'est pas forcé de conclure
dans le sens où seul la réussite de la dernière proposition d'un chapitre est nécessaire pour passer au suivant. Ainsi, à mesure que l'on progresse dans un chapitre, la
dernière mission nous sera proposée, sans obligation de remplir les autres. Cela permet de moduler, mais surtout de modérer la difficulté du titre. Notez tout de même qu'il
s'agit du mode de difficulté par défaut et que les gens qui aiment s'habiller en cuir et qui se fouettent éprouveront un malin plaisir à tout refaire en hard. Gniark.
En chiffre, il ne vous faudra pas plus de quatre heures pour arriver à l'avant dernier chapitre, en fonction cela dit de vos choix de mission.
Armored Core 4 a beau faire ses premiers pas chez tonton Bill, il ne faut pas lui excuser ces quelques défauts. Qu'il s'agisse de la partie graphique plus que moyenne,
presque mauvaise, de ses menus mal fichus, de ses chargements à répétition ou encore de sa difficulté un peu trop élevée, on peut émettre quelques réserves
quant à l'achat d'un tel titre. Toujours est-il que le plaisir de jeu est, parfois, de la partie grâce à une jouabilité bien ajustée. Armored Core 4 trouvera son public,
mais il ne le renouvellera pas.
Inspecteur Gadget - 25.07.2007
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