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Test : Splinter Cell 3 - Chaos Theory

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Sam Fisher, l'agent secret de la NSA, est de retour pour la troisième fois sur Xbox. Après Pandora Tomorrow développé par les studios Ubisoft de Shanghai et d'Annecy, les développeurs du premier épisode, à savoir Ubisoft Montréal, se sont remis à l'ouvrage en apportant une foule de nouveautés bienvenues.

Année 2008. Alors que la tension monte entre le Japon, la Corée et la Chine, notre agent de l'ombre entre en scène pour mettre fin à l’alliance entre un Amiral japonais, un pirate informatique névrotique et le chef d’une organisation paramilitaire internationale pour empêcher qu’une nouvelle guerre mondiale n’éclate dans le Pacifique, rien que cela.

Malgré la présence d'un mode multijoueurs très original, certains joueurs avaient été quelque peu déçus par Splinter Cell - Pandora Tomorrow, lui reprochant un aspect très dirigiste. Cette fois avec ce troisième épisode, tout le monde devrait y trouver son compte, tant les libertés offertes sont importantes et présentes pour de nombreux aspects du jeu. Tout commence par le briefing, suite auquel il est possible de choisir l'un des trois types d'équipements proposés (action, infiltration ou un compromis entre les deux). Les niveaux ensuite sont vastes et beaucoup plus ouverts en terme de chemins possibles. On trouve plus fréquemment deux ou trois voies d'accès aux endroits importants, avec des conduits d'aération, des passages par les toits ou gouttières. Chacune des situations peut généralement être résolue de diverses façons, et on ne se retrouve plus bloqué bêtement, par exemple parce qu'on a refroidi un peu rapidement le seul garde du coin qui aurait permis de passer un scan rétinien. Plus de liberté également dans les objectifs de missions. Certains sont toujours obligatoires, mais des objectifs secondaires, d'opportunité et de bonus font aussi leur apparition. Pour ces derniers, quelques uns ne sont là que pour le plaisir du jeu et l'augmentation des statistiques de fin de mission, alors que d'autres, s'ils ne sont pas réalisés, risquent de se transformer en objectifs principaux lors des missions suivantes. Autre élément de liberté bienvenu, qui était jusqu'ici réservé aux joueurs PC, la possibilité de sauvegarder la partie à tout moment. Même si cela enlève un peu de difficulté au jeu, c'est très agréable d'avoir ce choix, et cela permet d'essayer quelques tactiques risquées "juste pour voir", alors que l'on était moins tenté par le passé avec des sauvegardes par checkpoints.

Les scripts de comportements des adversaires sont moins apparents, et l'IA est nettement en hausse. Les ennemis ne trichent plus pour déclencher l'alarme si un corps sans vie est mal caché (via un scan du niveau), l'alarme n'est déclenchée désormais que si un garde "voit" vraiment quelque chose d'inhabituel. Les adversaires sont plus crédibles dans leurs réactions, qui sont également plus variées (attaque, fuite, mise à couvert, déclenchement d'alarme, fermeture de portail de sécurité, allumage de torche, enfoncement de porte, ...). Un nombre de gardes plus important que par le passé sont interrogeables, une fois immobilisés par surprise; ce qui donne droit à des dialogues souvent très drôles.

De nombreux mouvements ont été modifiés ou ajoutés à la palette athlétique de Sam. Difficile de les énumérer tous, mais parmi ceux-ci citons notamment l'utilisation bien pensée du couteau (découpage de tenture... ou de gorge), un coup à mains nues enfin efficace, la possibilité d'attraper un ennemi depuis une position suspendue par les pieds, ou d'enfoncer une porte derrière laquelle se trouve un adversaire. La possibilité de tirer en étant adossé à un angle de mur a été supprimée au profit du changement d'épaule pour les armes. Côté équipement, le pistolet propose une deuxième fonction, celle de brouillage de caméra et d'appareils électriques tels que les lampes (plus discret que de tirer une balle). La caméra glu permet désormais à Sam de bouger pendant son utilisation et est consultable en tous temps via la croix directionnelle. Pour les autres nouveautés bienvenues, on notera encore l'apparition du hack de consoles de sécurité et d'ordinateur, le fusil SC-20K qui devient modulable (shotgun, arme de sniper, lanceur de gadgets), des jumelles qui font également office de micro directionnel et d'interface wi-fi (pour pirater à distance), et un nouveau mode de vision mettant en évidence les appareils électriques. De plus, si le capteur de luminosité indiquant si Sam est un fantôme ou un sapin de Noël est toujours présent, une jauge sonore fait son apparition et, dorénavant, il faudra être extrêmement vigilant lors de ses déplacements car le moindre bruit alertera les gardes. Des ajouts originaux et bien pensés qui poussent encore d’un cran le degré de réalisme.

De nombreuses innovations bienvenues donc du côté gameplay, qui sont complétées par l'aspect graphique très soigné. Les effets de réflexion, les jeux de lumière, et la représentation de surfaces humides ont été très travaillés, et le résultat est superbe. Mais le jeu étant assez sombre, on passe beaucoup de temps en vision nocturne, ce qui ne permet pas toujours d'admirer pleinement le rendu graphique. Hormis cela, Splinter Cell Chaos Theory est magnifique, et les possesseurs d'écran large seront ravis d'apprendre que ce troisième épisode est (enfin) compatible 16/9. On notera que Sam a lui aussi subi un sérieux lifting, comme on peut le voir ci-dessous. Le moteur physique est à la hauteur de l'ensemble avec des effets “poupée de chiffon” plutôt réalistes pour les corps sans vie.

Les musiques ont cette fois été composées par Amon Tobin, du label Ninja Tune, dans un genre électronique qui colle plutôt bien à l'histoire. A de rares occasions, certains airs musicaux gênent l'écoute de dialogues au loin. Autre petit élément de regret : en cas d'alerte, une mélodie se fait entendre; il suffit de l'écouter pour savoir si des gardes ennemis sont toujours dans les parages ou non, ce qui enlève un peu de la tension due à l'inconnu. Les voix des personnages principaux sont toujours une réussite, particulièrement pour Sam (Daniel Beretta) ou Lambert, et le nombre de dialogues est en hausse. Pour les seconds rôles, la qualité est un peu en retrait et on trouve même des accents exagérément caricaturaux. Les bruitages de l'environnement sont de qualité et possèdent ici une importance accrue du fait qu'ils peuvent masquer les bruits du joueur en mouvement.

L'expérience en solo est de durée tout à fait correcte avec ses dix missions, qui grâce à la liberté plus grande dans les chemins possibles, et aux objectifs bonus à remplir, donneront envie à certains de se replonger dans l'aventure assez vite. Mais l'expérience ne s'arrête pas là, puisque Chaos Theory offre deux types de jeux multijoueurs bien distincts. Le mode versus (adversaire), toujours développé par les studios d'Annecy, ressemble fortement à ce qui faisait l'originalité de Pandora Tomorrow, où il est possible d’incarner les espions de Shadow Net avec une vue à la troisième personne et des objectifs d’infiltration, ou alors les mercenaires de la compagnie Argus, lourdement armés pour défendre leurs positions, avec une vue à la première personne. Onze cartes sont disponibles (dont cinq sont des versions retravaillées de Pandora Tomorrow), toujours en deux contre deux avec l'utilisation fortement conseillée du micro-casque. Les cartes sont bien agencées et semblent proposer un peu plus de possibilités d'interaction et de passages que par le passé. Mais étonnemment, alors que ce mode versus était l'attrait principal de l'épisode précédent, il est ici un peu en retrait question innovation par rapport au reste. On a même l'impression étrange qu'il s'agit d'un module de jeu externe greffé à l'ensemble. Les graphismes ne bénéficient pas des derniers raffinements du mode solo, l'image est en 4/3 alors que tout le reste du jeu est en 16/9, l'interface des menus est différente, les modes de visions n'ont pas le même rendu. Rien de très grave, malgré ces quelques "surprises", l'expérience s'avère toujours très rèussie et originale. Signalons deux éléments bienvenus : la possibilité de parcourir seul les cartes avec cette fois des flèches au sol et des explications pour comprendre et mémoriser plus rapidement les cartes, et la présence d'un nouveau camouflage optique très réussi pour les espions.

La grande nouveauté annoncée et attendue depuis plusieurs mois est le mode coopératif. Jouables en ligne, en LAN ou en écran partagé, quatre nouvelles missions (plus un niveau didactitiel) permettent à deux joueurs espions de s'entraider pour mener à bien leurs objectifs. De nouveaux mouvements "de coopération" font leur apparition et sont, presque tous, déclenchables à l'aide de la touche noire. A titre d'exemple, un mur trop élevé pour être franchi seul, pourra l'être si le premier espion s'accroupit, se met en position et appelle son coéquipier (touche noire), qui se fera projeter au-dessus du mur inaccessible autrement (voir l'image ci-dessous). D'autres mouvements de coopération du même ordre : rappel avec corde le long d'un mur, rappel en position "tête vers le bas" au travers d'une trappe pour pirater un ordinateur, projection horizontale pour franchir un obstacle, franchissement d'un obstacle en escaladant un coéquipier suspendu par les mains à un mur, ... Toutes les missions sont dans la continuité du scénario du mode solo, et sont très bien conçues. Le seul petit regret que l'on peut formuler est qu'il n'y en a que quatre. Peut-être que de futurs téléchargements sur le Live corrigeront cela.


Avec Splinter Cell - Chaos Theory, Ubisoft Montréal revient aux commandes avec une grande réussite. Tout a été peaufiné, amélioré, soigné : que ce soit les graphismes, l'aspect technique, les nouveaux mouvements et surtout le gameplay bien plus ouvert et moins dirigiste que par le passé. Le mode en ligne qui a fait le succès de Pandora Tomorrow est de retour avec en plus l’ajout d'un mode coopératif, lui aussi très réussi. Difficile de trouver à redire sur ce jeu, si ce n'est peut-être un scénario pas forcément toujours très clair ou passionnant à chaque instant. Mis à part ce tout petit point d'ombre, la réalisation et le plaisir de jeu sont encore accrus par rapport aux deux premiers épisodes, que l'on adorait déjà. Un tout grand jeu du catalogue Xbox, qui ne fait que confirmer tout le bien que l'on pense des studios d'Ubisoft Montréal.


Max73 -
5.04.2005



Avis complémentaire par Sam F. :
Bonjour. Je prends une ou deux minutes entre deux missions pour venir vous parler un peu de mes dernières aventures, qu’Ubisoft vient de mettre en scène. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont fait du bon boulot… Mon nouveau physique virtuel est bien mieux réussi, je n’ai plus l’air d’un papy datant de la Première Guerre. Evidemment, les vraies missions sont bien plus stressantes que ce que vous pourrez découvrir dans Chaos Theory, mais en tout cas, les sensations sont très proches de ce que je vis quotidiennement.
Techniquement, ce jeu vidéo est très impressionnant. D’un réalisme ahurissant (à tel point que Lambert a demandé aux programmeurs de réduire un peu son embonpoint !). Vous vous surprendrez souvent en train d’admirer les décors. Le niveau de détail est très élevé. Question gameplay, on garde la même recette en la perfectionnant. Une fois la manette en main, je me sens presque aussi à l’aise qu’en territoire ennemi, suspendu à un fil ou en train d’interroger un garde récalcitrant !
Le scénario n’est pas tiré de mes réelles aventures, ce qui explique peut-être ses quelques carences. Mais vous savez, si Ubisoft avait eu l’audace de révéler des secrets de la NSA, j’aurais été contraint de venir régler son compte à chaque joueur… Méfiez-vous quand même, vous pourriez recevoir bientôt de la visite…
Les gars de la Gazette, avec qui je collabore quand j’ai un peu de temps, m’ont confirmé que ce nouveau Splinter Cell se place sur le podium des jeux Xbox.
Ah! Je crois que Lambert m’appelle, faut que je vous laisse.
P.S: N'oubliez pas d'interroger un maximum de gardes dans le jeu, vous pourrez apprécier mon humour...

Avis complémentaire par Xav :
Ce troisième volet des aventures de Sam Fisher est une claque monumentale à tous les niveaux. Beaucoup (moi y compris) trouvaient que Splinter Cell Pandora Tomorrow ressemblait plus à un add on qu’à une suite . Et bien que ceux là se rassurent, car voici la suite que l’on attendait tous. Graphiquement, le jeu est monstrueux (il n’y a pas d’autre mot) et surpasse largement les deux premiers épisodes. L’ambiance générale est beaucoup plus sombre (Sam est méchant !) et le gameplay a été légèrement modifié. Sam a pris des leçons de gymnastique rythmique et se voit doté de nouveaux mouvements et d’une souplesse à toute épreuve. Son équipement a été, lui aussi, revu à la hausse avec l’apparition de nouveaux gadgets. Les missions sont plus longues, le scénario toujours à l’épreuve des balles et le jeu offre plus de liberté et de possibilités d’agir que précédemment. Le terme « infiltration » atteint ici son paroxysme (d’autant qu’une jauge sonore indiquant si vous vous déplacez avec la grâce d’un félin ou celle d’un hippopotame a fait son apparition). Inutile de m’étendre davantage, car tout a été dit dans le test. Splinter Cell Chaos Theory est bien la bombe que tout le monde attendait et on ne peut qu’effectuer un salut respectueux envers nos petits amis d’Ubi Soft tout en se demandant ce que nous réservera la suite des aventures de Sam.


 


Editeur

Développeur

Site officiel

Vidéos

Joueur(s)

Date de sortie

Langue

Mode 16/9

Dolby Digital

Compatible Xbox Live

Compatible LAN

Age recommandé

Achat

Ubisoft

Ubisoft Montréal et Annecy

Splintercell3.com

rubrique vidéos

1 à 2 (console), 2 à 4 (Live)

31 mars 2005

textes et voix en français

oui (sauf pour le mode versus)

oui

oui (jouable et téléchargement)

oui

16+

Amazon.fr

Les moins

scénario parfois un peu confus

quelques doublages moyens

Les plus

gameplay plus ouvert

refonte de nombreux éléments

réalisation technique

sauvegardes en tous temps

mode coopératif

le couteau et les nouveaux mouvements

Technique
Graphismes
Son
Jouabilité
Durée de vie
Note:
96%