Test
: Red Dead Revolver
Abandonné
en cours de développement par Capcom puis récupéré
par Rockstar San Diego, Red Dead Revolver est un miraculé du jeu vidéo
car il a failli ne jamais voir le jour. Cela aurait été dommage
car si les jeux de shoot dans des univers toujours plus futuristes pullulent,
ceux ayant pour champ de bataille les grands cayons et les villes à l'ambiance
saloon ne sont que très peu représentés. En effet, a part
le très moyen Dead Man's Hand sorti il y a quelques mois sur Xbox, les
jeux nous faisant revivre un bon western spaghetti interactif sont inexistants
et Red Dead Revolver est là pour combler ce manque de manière tout
à fait satisfaisante.
Comme de nombreux héros
de jeux vidéo, Red, le personnage principal de Red Dead Revolver, agira
avant tout par soif de vengeance. Alors qu'il revient à la maison après
trois mois à la recherche d'or, le père de Red est heureux d'annoncer
à sa femme et à son fils qu'il a trouvé un filon et que leurs
problèmes appartiennent désormais au passé. Malheureusement,
ces retrouvailles sont vites interrompues par une bande de renégats qui
attaquent la ferme familiale. Père et fils se défendent mais en
vain car le jeune garçon se retrouve seul au milieu de ce carnage et des
flammes, son père étendu mort à coté de lui. Plusieurs
années se sont écoulées et Red est devenu chasseur de primes,
arpentant les plaines et traversant les différentes villes du Far West
à la recherche des meurtriers de ses parents. Voilà donc dans quel
contexte vous débutez cette aventure. Cependant, lors de celle-ci, vous
pourrez jouer avec d'autres personnages, que Red aura rencontré préalablement
(Annie Stokes, Jack Swift, Buffalo Soldier, Diego, et Shadow Wolf) mais c'est
surtout dans les santiags de Red que l'on va passer le plus clair de son temps.
Red
Dead Revolver contient deux principaux modes. Le mode Histoire qui se compose
de plusieurs chapitres qui se finissent chacun, dans la plupart des cas, par la
mort d'un bandit de grand chemin. Se jouant à la 3éme personne,
le jeu tourne essentiellement autour du tir et peu paraître à la
longue un peu répétitif. Le système de visée s'apparente
à celui d'un Max Payne en un peu plus réussi. Ici, il n'y a pas
de système de lock des ennemis, ni de visée assistée mais
plutôt un certaine tolérance lorsque vous tirez afin d'atteindre
votre cible sans pour autant être précis à 100%. Tous les
boutons de la manette sont utilisés mais le jeu incorpore des mini séquences
didacticiels (les 3 premiers chapitres) afin de maîtriser toutes les subtilités
du jeu. La touche A permet de sauter, la touche X permet soit d'aggriper et de
frapper un ennemi soit de se mettre à couvert derrière un élément
du décor soit enfin d'interagir (parler avec un PNJ, ouvrir une porte…).
La touche B est assignée au coup de poing et la touche Y permet de recharger
son arme. Pour changer d'arme, soit vous appuyez sur la touche blanche soit vous
vous servez de la croix multidirectionnelle. Pour tirer, il vous faut d'abord
maintenir enfoncé la gâchette de gauche (pour dégainer son
arme) puis appuyer sur la gâchette de droite. Pour s'accroupir, il faut
appuyer sur le bouton du stick analogique gauche. La touche noire permet de faire
un zoom avant où arrière lorsque l'on tire avec un fusil. Enfin,
si on appuie longuement sur la gâchette gauche et sur le bouton du stick
analogique droit, on passe en mode " Dead Eye ". Empruntée à
Max Payne et à toute la ribambelle de titres du genre, cette fonction permet
de ralentir le temps afin de viser plusieurs points d'impact le plus rapidement
possible. Dans ce mode, l'action passe au ralenti et vous utilisez le stick analogique
droit pour viser les différentes parties du corps de votre ennemi. Vous
pouvez verrouiller autant de cibles que le nombre de balles que vous avez dans
votre barillet. Ensuite, il vous suffit d'appuyer sur la gâchette de droite
pour tirer les 6 balles d'une traite, la main sur le chien (là " le
chien " désigne la partie métallique qui va percuter la balle).
Cette fonction Dead Eye est également utilisée lors des duels que
vous aurez à vivre.
En effet, lors de vos missions,
vous serez confronté à un certain nombre de duels qu'il vous faudra
relever et puisque vos ennemis ne sont pas des spécialistes de la morale,
il vous arrivera d'en affronter plusieurs en même temps. Un duel se décompose
en quatre phases : saisir, dégainer, viser et tirer. En pratique, il faut
d'abord orientez le stick analogique droit vers le bas pour saisir son arme, puis
orientez toujours ce même stick vers le haut pour dégainer et c'est
à ce moment là que l'action passe au ralenti. Maintenant, vous utilisez
le stick analogique droit pour déplacer le réticule de visée
sur chaque ennemi. Lorsque le réticule passe sur le corps d'un ennemi,
il vous propose 3 types de tirs : égratignure (jaune), blessure (rouge
sombre) et état critique (rouge vif). Il faut appuyer sur la gâchette
de droite pour verrouiller chaque tir. Enfin, appuyer sur le stick analogique
droit à tout moment pour mettre fin au ralenti et tirer sur les cibles
précédemment verrouiller. Ces duels constituent le point culminant
de l'exercice de style de Rockstar San Diego. Malheureusement, même si du
point de vue strictement artistique et esthétique ces séquences
sont très bien réussies, elles sont aussi très hasardeuses
sur le plan du gameplay puisque les points à viser varient d'un adversaire
à l'autre. Il faut donc un peu de chance et surtout de la persévérance
pour venir à bout de ses adversaires dans ces affrontements classieux que
l'on devra souvent recommencer à maintes reprises avant de les réussir.
Ceci dit, le nombre de tentatives autorisées est infini rendant ces duels
des obstacles non insurmontables. Pour en finir avec le Dead Eye, il faut savoir
que cela reste une capacité spéciale et propre à Red. En
effet, les autres personnages que vous jouerez ont leur propre capacité
spéciale. Par exemple, avec Annie Stokes, vous aurez un tir surpuissant
pour votre fusil ou avec Shadow Wolf vous pourrez tirer des flèches enflammées
et vous rendre invisible pour quelques secondes. Enfin, Red pourra transporter
trois armes en permanence sur lui. Un flingue (pacificator, deux revolvers, scorpion…),
un fusil (vieux tromblon, fusil à bayonnette, canon scié…),
et une arme de jet (couteau, mélange explosif, dynamite, arc et flèches…),
tous à choisir au préalable avant chaque début de mission.
Quoi, un brin de tactique ? Non, rassurez vous, les armes sont assez semblables,
et vous trouverez rapidement celle qui convient le mieux à votre style
de jeu. Bref, de quoi utiliser à des fins utiles l'argent accumulé
après chaque mission réussie.
Le jeu est rempli
d'items à débloquer. Après chaque niveau terminé,
vous serez récompensé par une prime pour le boss et les ennemis
que vous avez tués. Il y a deux types d'items : ceux que l'on gagne et
ceux que l'on peut acheter. Finir un niveau et tuer son boss permet de jouer ce
personnage (le méchant boss abattu) dans le mode multijoueur et aussi dans
ce niveau qui vient d'être débloqué. Le joueur est évalué
sur le temps qu'il a mis pour finir le niveau, le pourcentage de blessures reçues,
son pourcentage de précision et d'autres paramètres. Si il fait
un " Bon " job, il débloque un simple ennemi. Si il fait un job
" Excellent ", il débloque deux ennemis. Les items que l'on peut
acheter permettent de débloquer des armes, des niveaux, des personnages,
des pages du journal etc… En effet, pour compléter son équipement,
il suffit de dépenser ses dollars dans les boutiques de Brimstone, la ville
qui sert de relais entre chaque niveau. Dans cette petite ville, il est possible
de faire un tour chez l'armurier, chez le tailleur, chez l'épicier, au
saloon, à la banque ou encore chez le shérif. N'allez cependant
pas penser qu'il s'agisse d'un GTA-like ou vous pourrez tout faire car la ville
est d'une part assez petite et d'autre part ne sert qu'à faire ses emplettes
avant de repartir à l'action. Une fois le mode histoire terminé,
le joueur débloque un mode chasseur de primes (finir le niveau dans le
temps imparti) et des niveaux supplémentaires.
D'un
point de vue plus général, Red Dead Revolver est suffisamment rythmé
pour plaire aux apprentis cow-boys, avec une tentative d'alternance dans les phases
d'action avec des duels, des combats dans un train ou à dos de cheval,
la possibilité de jouer temporairement d'autres personnages aux capacités
spéciales différentes... Tout ceci représente l'une des grandes
forces du titre: son ambiance fabuleuse. Reprenant fidèlement tous les
clichés du genre, Red Dead Revolver distille savamment son atmosphère
au travers de plans de caméra qui rappellent forcément ceux du grand
écran, au travers de lieux indissociables du genre western (le canyon,
la ville fantôme, le train...), mais surtout au travers d'une bande-son
impeccable. D'une part les voix nous font toutes profiter d'un accent à
couper au couteau fleurant bon le désert californien et d'autre part, la
musique nous transporte directement dans les paysages sauvages des pleines arides
et des villes poussiéreuses. On connaissait tout le talent qu'à
Rockstar pour nous pondre des bandes-son alléchantes (GTA, Max Payne),
Red Dead Revolver ne fait que confirmer cette vérité en proposant
une sélection de musique où guitare, trompette et harmonica s'entremêlent
de manière envoûtante. Cependant, Red Dead Revolver reste aussi dans
l'ensemble un poil trop bourrin et limité pour rentrer au panthéon
des meilleurs jeux de shoot au Far West. En effet, on se rend vite compte à
quel point le jeu est scripté, un poil répétitif et que les
zones à explorer sont dans l'ensemble très limitées dans
leur superficie. En ce qui concerne les graphismes proprement dits, on note malheureusement
la présence d'aliasing et une impression de" flou " pour certaines
textures. De plus l'IA des ennemis fait parfois un peu défaut car ces derniers
ne sont pas particulièrement malins et auront aussi souvent pour seul avantage
d'être plus nombreux et bien planqués. L'inutilité de certaines
armes est également regrettable (notamment le couteau), tout comme l'aspect
gadget de la visée dos au mur puisqu'il suffira la plupart du temps, comme
lorsque l'on joue à Max Payne, de strafer en allumant tout ce qui bouge.
En
ce qui concerne la durée de vie du jeu, il faut compter entre 10 et 12
heures de jeu pour finir le mode histoire. Ensuite, vous pouvez vous rabattre
sur le mode multijoueur jouable jusqu'à 4 offline. Il se compose de 3 modes
de jeu sensiblement identiques : " Chasseur de primes " où le
premier joueur à avoir atteint la limite de primes imposés remporte
la partie ; " Crepuscule " où là c'est le joueur ayant
le plus d'argent à la fin du temps imparti qui gagne la partie ; "
Zenith " où tous les joueurs participent à un duel. Le joueur
ayant remporté le nombre de duels choisi l'emporte. Tous ces modes de jeu
sont jouables aussi en équipe contre des joueurs humains ou contrôlés
par la machine. On peut aussi ajouter des " items spéciaux "
prenant la forme de jeux de cartes. Le joueur qui récupère la 5éme
carte remporte la main et recoit un bonus spécial (invisibilité…).
Lorsqu'un adversaire meurt, il laisse derrière lui une carte. Les cartes
vertes régénèrent la santé, les cartes rouges améliorent
les armes, les cartes bleues fournissent de nouvelles armes et enfin les cartes
jaunes améliorent la concentration (Dead Eye). Malheureusement, il est
impossible de joueur online. On ne peut que voir qui est en ligne, voir les dernières
invitations ou requêtes d'amis reçues, accéder à la
liste d'amis et éventuellement communiquer avec eux.
Red
Dead Revolver se révèle donc être un jeu de shoot à
la 3éme personne fort correct qui a le mérite de nous emmener dans
un Far West souvent délaissé par les créateurs de jeux vidéo.
Avec une ambiance unique et quelques éléments forts sympathiques
(Dead Eye, duels), Red Dead Revolver aurait nécessité encore quelques
réglages pour devenir une référence. Néanmoins, le
titre apparaît comme une bonne surprise, surtout après l'annonce
de l'arrêt de son développement par Capcom. Rockstar a su indéniablement
reprendre le flambeau et redresser la barre afin de proposer aux joueurs un jeu
aux qualités indéniables.
Peluche -
16.06.2004
|  graphiquement
un peu juste
pas
de multi jouable Xbox Live un
peu répétitif à la longue mode
solo un peu court
|  style
graphique plaisant
ambiance
sonnore immergente lieux
visités variés plusieurs
personnages jouables |
