Test
: Pirates des Caraïbes
Pirates des Caraïbes est en fait la suite avouée de Sea Dogs,
jeu daventure sur PC. Pour une raison de contrat et de licence, bref, pour
des raisons commerciales, « Sea Dogs 2 » se transforme en Pirates
des Caraïbes pour profiter du succès du film éponyme. Dans
le rôle de Nathaniel Hawk, jeune capitaine un peu rebelle du Victory, vous
devrez parcourir larchipel des Caraïbes à la recherche de trésors
et daventures. Sur fond de conflit entre divers peuples (France, Angleterre,
Espagne, Portugal et Hollande) se disputant les îles.
La
première heure de jeu est peu engageante, on est directement submergé
dinformations capitales pour la suite de laventure : système
de combat, de navigation, les quêtes. On entre trop rapidement dans le bain.
Après ce court mais très important didacticiel, on débarque
du navire pour lîle dOxbay dans laquelle on apprend à
vivre dans ce monde : achats, ventes, réparations, tout ce qui plus tard
deviendra routine est ici appris. Ensuite le scénario vous mènera
vers lîle de Douwesen où de drôles dévénements
viennent de se produire. Deux nuits de suite, des enfants ont été
enlevés. Dans quel but ? Par qui ? Ce sont les premières questions
auxquelles vous devrez répondre. Sen suit une aventure dense aux
ramifications multiples. Il est préférable pour commencer de ne
pas trop saventurer en dehors des villes (faubourg, jungles, côtes)
car de nombreux brigands vous y attendent, et le trajet nen vaut pas vraiment
la chandelle. Vous mourrez souvent à cause de linfériorité
numérique, à quatre contre un le plus clair du temps, et aussi à
cause de votre faible résistance aux coups. Et ce nest pas le peu
de potions que vous aurez amassé qui vous aideront plus. Autant en acheter
un bon paquet dun coup pour aller se lancer dans la gueule des loups. Mais
cela, cest une question dapproche, chacun sa façon de jouer,
à la limite (lesquelles ?) vous pouvez même vous entraîner
sur les villageois, peu coûteux en potions mais mauvais pour votre image.
Les premiers combats sont un peu à la manière
de Morrowind, déroutants, peu de possibilités daction. En
fait les combats se résument à : porter un coup, prendre du recul,
tirer une balle, prendre du recul, porter un coup
Guère dynamique
et peu de sensations, aucun combo disponible, pas denchaînement arme
à feu/ arme blanche. Vraiment dommage.
Les visites
dans les villages sont vivantes, les PNJ sactivent, même si on les
trouve parfois bloqués devant un escalier, les animaux se font entendre,
les commerçants crient (trop) à votre passage. Les villages et villes
sont pour la plupart composées de lieux récurrents, on retrouve
la taverne, le chantier naval, la mairie, la boutique, même si dune
île à lautre, ces lieux ne changent que très peu au
niveau de larchitecture, ce sont les points stratégiques. Pour gagner
du temps, il existe des raccourcis sous forme dicônes, pour zapper
les marches à pieds, et se rendre le temps dun chargement, de la
mairie au port. Bien pratique à lusage. La notion de temps est prise
en compte dans Pirates des Caraïbes, mais de façon énigmatique,
et non en temps réel. Il fait jour, je rentre dans la maison, je ressors,
cest la nuit
Etrange
La nuit tombée, seule la taverne
est ouverte. Dans celle-ci vous pouvez discuter avec le taulier, glaner des renseignements
pour la suite de laventure, prendre une chambre ou encore engager de nouveaux
marins pour gonfler léquipage de votre navire.
La
partie voyage en mer est très bien réalisée, les conditions
climatiques changent ici en temps (semi) réel, par lintermédiaire
dun chargement. Tempête, pluie, orage, on attend même parfois
ces événements climatiques, car en plus dêtre impressionnants,
ils sont généreux en points dexpériences. Mais coûteux
en réparations du bateau (dans les chantiers navals). La navigation peut
se passer de deux manières différentes, en vue du ciel ou en vue
à la « troisième personne ». En vue du ciel, cest
beaucoup plus rapide, bien que moins joli, mais on voit arriver de loin les navires
adverses, plus pratique pour éviter les combats. En cas de défaite
assurée, mieux vaut fuir, hisser les voiles et sortir de la zone de combat.
L énergie du navire est divisée en deux jauges : Voile et
coque, lorsque la coque est à zéro, on coule, quand la toile est
à zéro, les voyages seront longs. Les combats en mer sont loin dêtre
palpitants et sont difficilement gérables. Il faut soccuper des voiles,
de changer de cap, de viser, quand il ne faut pas en plus escorter un navire.
Heureusement, il existe la fonction abordage. A laide du grappin, on accoste
le navire adverse, et les deux équipages peuvent saffronter dans
la joie et lallégresse dun grand foutoir. Le capitaine est
votre principal adversaire, il nest pas toujours accessible au début
de la mêlée, il faudra donc dabord en découdre avec
les moussaillons, et aider vos matelots. Plus la taille du navire sera conséquente,
plus votre récompense le sera. Dans le même genre, toujours à
partir du bateau, on peut assiéger les forts des îles à laide
du grappin.
La partie graphique est de loin la plus réussie
du jeu, on dénombre énormément de bugs, mais au final, cest
une goutte deau dans locéan, et ce ne sont en général
que des bugs de collision : une tête qui traverse une étagère
ou un bras qui dépasse d'une porte. Les îles sont très vastes
et sont pleines de détails, lherbe qui bouge au passage de Nathaniel,
des lézards qui rampent dans la jungle, la mer au loin dune qualité
épatante. Il est très difficile de reprocher quelque chose de gênant
sur le plan graphique. On ne peut pas en dire autant de la partie technique, qui
elle, est par moment souffreteuse. Les chutes de rafraîchissements sont
fréquentes, surtout lors des rotations, les ralentissements à lapproche
dune personne en vue dune discussion sont réguliers. Il manque
aussi quelques animations au héros, notamment lorsquil fait une chute
de, disons cinquante centimètres, il passe de la position « haute
» à la position « basse » en un clin dil,
le bruit du saut se fait entendre, mais les gestes ne suivent pas. Pour rattraper
un peu ces tares, on a droit à une gestion des ombres impressionnante,
celle du capitaine est bluffante dexactitude. La plus réaliste quil
mai été donné de voir. Le rendu des surfaces aquatiques
est tout aussi réaliste, on le dit assez souvent ces temps-ci, mais le
photo-réalisme de leau est presque atteint avec ce jeu.
RPG
oblige, il va falloir gérer divers paramètres et naviguer, non plus
sur les flots, mais dans des menus qui malgré leur complexité restent
intuitifs. On sy fait de suite : ajouter des points aux aptitudes spéciales
se fait aisément, on comprend vite le système de combinaison. Seul
le passage dans les boutiques est un peu lourd, car quand on veut changer darme,
il faut impérativement en acheter une nouvelle, se déséquiper
de lancienne, séquiper de la nouvelle pour pouvoir revendre
lancienne. Compliqué. Mis à part cela, rien de bien méchant.
On accède à lécran du personnage en pressant la touche
B, à partir de là, tous les sous-menus sont disponibles : état
du bateau, du héros, livre de quêtes, livre de commerce, car le commerce
fera partie intégrante de votre aventure, bref, le savoir au bout du pouce
droit.
La présence de musiques aux tons celtiques donne
au jeu cette petite étincelle qui immerge un peu plus le joueur dans laventure.
Les mélodies collent toujours bien aux lieux. Que lon soit en territoire
espagnol ou anglais, la musique sadapte, au large des côtes, à
bord dun navire, cest la sensation de voyage qui se dégage,
avec le souffle du vent en sus. Aux côtés de cette qualité,
les bruitages et voix (françaises) ternissent quelque peu le tableau. Les
voix peuvent être supprimées dans les options, ce qui au bout de
3 à 4 heures de jeu devient indispensable. Dabord parce quon
a limpression de toujours entendre la même personne et ensuite car
elles ne disent pas du tout ce qui est écrit à lécran.
Donc on supprime.
Pouvoir sauvegarder sa partie à tous
moments est un plus agréable et ajoute au confort de jeu. Reste que le
nombre de parties est limité à 20, laissant tout de même une
belle marge. La durée de vie nest pas réellement chiffrable,
un peu à la manière de Morrowind, cest vous qui en décidez.
Avec l'aventure principale et les nombreuses quêtes annexes, il y a du boulot
pour peu que vous accrochiez à lambiance corsaire des mers. Un jeu
quil ne faut pas acheter en même temps donc que son cousin (Morrowind
de Bethesda aussi) ou que le futur KOTOR, qui sannonce lui aussi gigantesque.
Pirates des Caraïbes reste un jeu très sympathique,
même si pas mal dapproximations sont présentes. On samuse
à diriger un capitaine, et par extension une équipe et un bateau.
Pour résumer, le principal reproche imputable à ce jeu serait :
les combats sous toutes leurs formes. Pour un RPG, cest plutôt handicapant
certes, mais ce sera le prix à payer pour vivre une aventure originale
et voir du pays.
Inspecteur Gadget - 10.09.2003
bugs les
combats en général les
voix | graphismes musiques durée
de vie immersif |