Test : Pro Evolution Soccer 4
Déjà
disponible depuis plus de deux mois sur Playstation 2, La simulation footballistique
de tous les temps arrive enfin sur la console de Microsoft. Après un combat
unilatéral entre Pro Evolution Soccer (PES) et son opposant direct Fifa,
voilà que Konami décide de développer son bijou sur une nouvelle
plateforme. Non loin d'être un simple portage, la console de Sony voit partir
une nouvelle exclusivité qui régnait déjà depuis trois
générations, et de plus, une carence s'y faisait ressentir : l'absence
du jeu en réseau. En effet, Fifa avait déjà effectué
ce pas et cela manquait à PES 4 pour atteindre le sommet. Mais cela est
désormais choses faite. Malgré l'absence totale de ce système
sur la PS2, cette version Xbox a été agrémentée du
Xbox Live à juste titre. Certes injuste pour "les autres", nous
voyons mal comment la série pourrait perdre de sa suprématie. Ayant
fait les beaux jours chez Sony, le football à l'état pur nous revient
dans sa quatrième apparition pour le moins surprenante. Après un
FIFA 2005 innovant,
très agréable et surtout online, PES 4 se devait de ne pas manquer
son virage pour s'imposer. Observant d'ores et déjà une cinématique
en images de synthèses de toute beauté reprenant quelques prouesses
techniques de footballeurs ou encore quelques images virtuelles retraçant
l'explosif Euro du Portugal et encore accompagnées d'une musique très
"festive", nous voilà dans le vif du sujet. L'écran des
menus tombe alors sous nos yeux, et il faut bien avouer que les modes sont plutôt
nombreux; le plus important de ceux-ci étant la "Ligue des Masters".
Il consiste à gérer depuis le tout début, une équipe
de club de votre choix. Il vous faudra donc entraîner, acheter (ou négocier)
des joueurs pour pouvoir prendre part au match de la ligue et à des coupes.
Ensuite, le principe sera de tenter de remporter votre championnat qui démarre
en Division 2 (D2). Vous l'aurez donc compris, votre équipe sera peuplée
de "petits" joueurs n'ayant pas encore de renommée mondiale et
votre but sera de gérer ce club et de l'amener le plus loin possible, en
disposant d'un budget très limité au départ. Vous voilà
donc dans le sous-menu de ce mode et là encore, la gestion de votre équipe
est très poussée, en passant par le vestiaire qui regroupe votre
formation et les données de vos adversaires, les données des classements
actuels ou le calendrier, les négociations pour acquérir des joueurs
ou vérifier les prétentions salariales de ceux-ci, le réglage
de la condition physique et surtout la fiche de suivi. Celle-ci permet d'observer
l'évolution en terme d'expérience de vos joueurs selon différents
critères (attaque, défense, physique, réaction, détente,
...). Autant dire qu'il ne va pas falloir chômer si vous voulez rester à
la tête de votre club. A part ce mode aussi complet qu'il puisse être,
il existe un mode Entraînement pour se familiariser avec les possibilités
offertes par le jeu ainsi qu' un mode Match pour effectuer un match d'exhibition
à un ou plusieurs joueurs. Outre ces trois possibilités de jouer,
il existe encore les modes Ligue et Coupe. Ils sont similaires car ils permettent
respectivement de jouer avec un club de votre choix dans un championnat complet
(international ou national) ou dans un tournoi avec sept ligues au choix, et de
participer à une coupe internationale, regroupant 32 nations, se déroulant
par un mini championnat et par élimination directe ensuite. La différence
entre ces deux modes étant que dans l'un vous pourrez effectuer des rencontres
avec des clubs et dans l'autre, avec des nations uniquement, sachant que celles-ci
ne donnent pas la possibilité d'une gestion quelconque. On peut alors dès
à présent dire que c'est un jeu très complet, sans compter
le mode Xbox Live, développé un peu plus bas. Un
point très important va être soulevé à présent
: le gameplay et la maniabilité. Une crainte se faisait ressentir pour
le passage de la fameuse Dual Shock 2 de la PS2 qui a accueilli tous les PES jusqu'à
présent, au Pad S de la Xbox Et force est de constater qu'il se débrouille
plutôt bien. En effet, la maniabilité est relativement instinctive
et les boutons faciles d'accès pour les fonctions correspondantes, sauf
peut-être le "petit bouton noir" permettant le dribble qui n'est
pas des mieux placés. Malheureusement, on ressent une énorme différence
entre cette manette et la Dual Shock 2 qui était à la base et une
sorte de configuration par défaut pour ce jeu. On remarque que les dribbles
sont moins instinctifs et les puristes n'arriveront certainement pas à
s'y faire. Pour les initiés de PES 4 sur Xbox, tous ces problèmes
n'apparaîtront pas, et c'est à ce moment-là que l'effort produit
par Konami est ressenti. Pour les autres, un adaptateur est disponible pouvant
relier et donc jouer avec la manette PS2 sur Xbox, malgré quelques configurations
de touches qui vous seront impossibles, mais rien de grave ! Côté
gameplay, absolument rien à reprocher. La palette de gestes techniques
n'est pas une priorité, ici c'est de la simulation et on se croirait presque
en train de diriger de "vrais" joueurs. La touche de dribble, très
importante, permet d'effectuer une accélération, un crochet pour
mettre dans le vent un adversaire ou encore des pas latéraux. Autant vous
dire que vous allez en user de celle-ci ! Autrement, tout est dans votre vision
du jeu : passes en profondeur, passes simples, roulette à la Zinédine
Zidane, lobes ou feintes de tirs, reprises de volée et les très
utiles une-deux vous permettront de faire vibrer les filets adverses, peut-être.
Etant une vraiw simulation, l'application théorique de ces moyens vous
sera donc inutile, ou du moins partiellement. Il vous faudra établir un
schéma tactique via le terrain illustré, en miniature, pour trouver
les quelques espaces afin d'ouvrir la marque, et c'est ici que la magie PES agit.
Pourtant, cest bien ce côté simulation qui en retiendra plus
dun. Nallant pas jusquà la prise de tête totale,
il vous faudra bien évidemment un temps dadaptation plus conséquent
que la série des FIFA, cette dernière étant tout de même
plus arcade. La réaction réelle des joueurs, les dribbles très
difficiles à réaliser et les passes en profondeur qui ne peuvent
être aléatoires et imprécises ne vous conviendront pas, si
vous cherchez la simplicité dans un jeu de foot. Mais vous pourrez vous
faire une idée seulement en jouant une bonne partie de quinze minutes ou
plus, car ce côté simulation est très prenant. Que serait
tout cela sans une IA au poil ? Celle-ci est tout bonnement splendide. Elaboration
d'action spectaculaire ainsi qu'une organisation défensive vous donneront
du fil à retordre. Mais ne vous faites pas trop de soucis, les cinq étoiles
disponibles (plus une à débloquer) permettront un ajustement parfait
à votre niveau. Misà part cela, quelques ajouts font plaisir à
voir par rapport aux anciennes versions du jeu. La présence (enfin !) de
l'arbitre sur le terrain, faisant ainsi régner l'ordre sur la pelouse,
par des cartons ou des remontrances verbales; certaines combinaisons font leurs
apparitions lors des coup francs, comme la possibilité de le tirer à
deux, faire diversions, ... Tout cela est accompagné par des cut-scenes
en tout genre : contestation de fautes, gros plans lors des soins médicaux,
animations personnelles (tirées des véritables joueurs) lors d'un
but marqué. Oui, le gameplay est tout bonnement fabuleux, encore mieux
que lors des précédents épisodes, c'est dire ! Une IA d'enfer,
avec des gestes techniques tout bonnement jouissifs et des actions collectives
ou individuelles dignes des plus spectaculaires font que ce jeu possède
un gameplay de fer. Mais après tout cela,
on aurait pu se demander si une amélioration visuelle serait faite par
rapport à son homologue sur la console de Sony. Pas grand chose il est
vrai, mais les graphismes étant déjà de très bonne
facture, on ne demandait pas monts et merveilles pour un jeu de football. Cela
dit, le soft reste très plaisant et agréable visuellement parlant.
Il est toujours appréciable d'apercevoir des têtes connues mondialement
et modélisées au pixel près pour renforcer l'immersion de
la magie du football, en pouvant contrôler ses joueurs favoris. Car vous
l'aurez donc compris, PES 4 a obtenu, pour la première fois de son histoire,
"quelques" licences qui se dégustent comme il se doit. A présent,
plus de 3000 joueurs licenciés ainsi que ceux de tous les clubs espagnols,
italiens et hollandais, tout cela dans un gros effectif comprenant au total 57
équipes nationales et 80 clubs. Ces joueurs-là, du moins les plus
connus d'entre eux, ont bénéficié d'un soin particulier et
il ne vous sera pas très difficile de les connaître, tant aux traits
physique que dans la façon de conduire le ballon ou de tirer un coup franc
(cf. David Beckham). Il est clair que FIFA se démarque un peu plus dans
le domaine des licences (EA sport oblige) et de la réalisation faciale.
Pour les autres, il s'agit de "têtes" quelconques qui sont loin
d'être mal réalisées. Les stades sont également corrects
mais le seul bémol que nous pouvons entrevoir est celui du public. Trop
approximatif et flou, celui-ci a été négligé et seuls
les drapeaux et bannières font bonnes figures parmi cette foule en folie.
Par conséquent, nous pouvons dire que les graphismes sont importants, certes,
mais ce ne sont pas les jeux de foot qui demandent un moteur visuel surpuissant,
contrairement à l'animation. Sur ce point, Konami nous sort un titre plus
vrai que nature. Les joueurs virtuels sont d'un naturel époustouflant et
chaque geste est précis, que ce soit le mouvement du bras lors d'un crochet
ou la reprise de volée spectaculaire. Tout, absolument tout a été
travaillé pour nous bluffer, et le pari est gagné ! De plus, une
petite nouveauté fait son entrée : les joueurs, même les plus
prudents d'entre eux, se saliront lors d'une chute sur la terre ferme. Sympathique
! En plus de cela, le jeu ne présente aucun ralentissement et les chargements
sont très courts. Un ajout a été observé également
lors de l'avant match, par rapport aux anciens opus : l'écran nous montre
alors la température, le taux d'humidité et le temps en général,
suivi ensuite d'une caméra allant filmer le couloir où les joueurs
se tiennent droits, prêt ou pas, a s'engager sur l'herbe. La tension monte...
Nous allons aborder à présent un point
qui fût déjà très controversé dans les anciennes
versions et dont son opposant direct fait preuve de grande classe à ce
niveau-là : le son, autrement dit ici, l'ambiance et les commentaires.
Et il faut bien avouer que peu d'efforts ont été consentis à
ce sujet, une nouvelle fois. L'ambiance dans les stades est plutôt plate
malgré quelques chantonnements, mais après avoir vu cela chez FIFA
2005, on ne peut qu'être déçu. Des bannières et des
drapeaux sont brandis et quelques projectiles sont lancés, mais l'histoire
se répète et se ressemble. Les commentaires sont sincèrement
exécrables. Cela va de la répétition inutile à la
phrase ne correspondant pas du tout à l'action présente. La diversification
est également pauvre et nous entendons constamment les même commentaires
pour un groupe d'actions. Heureusement pour nous, nous pouvons modifier la fréquence
des commentaires, jusqu'à les couper totalement. Mais si vous vous ennuyez
sans les présentateurs de TF1, rien ne vous empêche de changer la
langue. Je vous assure, c'est beaucoup mieux ! Après toute cette ébauche
purement sportive, dirigeons-nous vers quelques interactions différentes.
PES n'est pas seulement le titre d'un très bon jeu de football, mais aussi
une sorte de monnaie permettant de débloquer tout un tas de choses plus
intéressantes les unes que les autres. Cela va des anciennes équipes
les plus victorieuses, notamment le Brésil de Romario, à la sixième
étoile de difficulté ou encore des maillots entre autres choses.
Cette "monnaie" vous pouvez l'acquérir en gagnant une coupe,
un championnat ou encore avec des matchs d'exhibition, tout simplement. Il vous
est possible également de modifier à peu près tout : une
équipe entière déjà faite, créer votre propre
personnage avec votre nom, votre écusson et vos caractéristiques
et ainsi monter votre team personnelle ! La grande
nouveauté PES de l'année intervient dans cette version Xbox : le
Xbox Live. Mais auparavant, un petit tour dans le mode multi joueur. Sans grande
nouveauté, il est donc possible de jouer jusqu'à 4 joueurs. En effet,
vous pourrez créer un match avec deux de vos amis dans une équipe
et les deux autres en tant qu'adversaires, si vous le désirez. Il s'agira
donc ici de faire des matchs d'exhibition mais tout de même forts en émotion.
Mais voilà que vous, possesseur du jeu en réseau sur les serveurs
de Microsoft, après avoir effectué un léger tour des menus
et avec une certaine quiétude, vous observez la présence du mode
Xbox Live, qui est bel et bien là. Grande nouveauté et révolution
à la fois : le plus grand jeu de football jouable en réseau. Le
manque a été comblé et qui plus est, la version PS2 en a
été amputée. Rentrons dans le vif du sujet. La présence
de trois menus vous aidera à choisir ce qu'il vous faut. Dans un premier
temps, les Parties Rapides. Celles-ci vous permettent de trouver une personne
attendant un adversaire, c'est ainsi qu'on appellera le serveur. Dès que
la console apercevra une partie libre, elle s'y connectera directement et c'est
au tour du serveur d'accepter votre entrée ou non. Tout dépend alors
de l'intention de ce dernier. Ainsi, il définira toutes les options possibles
que nous verrons ensuite dans le menu Créer une Partie. Par la suite, la
qualité du jeu dépendra de la connexion de votre opposant. Le deuxième
mode à découvrir se trouve être le fameux Optimatch que nous
trouvons dans pratiquement tous les jeux compatibles Live. Celui-ci vous permet
de trouver une partie correspondant à vos critères établis
: le choix de la langue, la durée du match, les conditions des joueurs,
etc. Ensuite, après cette étape, un tableau apparaîtra selon
vos critères, permettant de créer toutes les parties susceptibles
de vous plaire. Nous arrivons maintenant au troisième menu : créer
une partie. Ici, c'est totalement l'inverse des autres menus. Vous seul créez
une partie et le nom de "serveur" vous sera attribué. Vous aurez,
au cours de la création, tout un tas de paramètres à définir
comme ceux cités précédemment pour l'Optimatch. Voilà
donc les éléments formels pour pouvoir jouer sur le Live Maintenant
dans le fond, est-il à la hauteur de nos attentes ? La réponse est
simple : oui, mais ! Rien d'affolant, si ce n'est que Konami peut perfectionner
ce système. Il fait preuve de grande qualité, mais tout le monde
sait que la précision et le temps de réaction des joueurs via la
pulsion donnée par les boutons sont cruciaux dans PES ! et le Xbox Live
souffre malheureusement d'un léger temps de décalage par rapport
à vos agissements sur la manette. C'est LE défaut majeur qui nuit
considérablement aux puristes. Mais une astuce est présente, en
attendant le patch correctif déjà annoncé par les développeurs
qui devrait arriver d'ici quelques semaines. Le fait de créer une partie
vous immunise contre ce petit décalage car vous êtes le serveur.
Autre détail très embêtant, les "exit" volontaires
ne sont pas pénalisés. Si vous gagnez 5 à 0 et que la 90ème
minute approche et que votre adversaire a soudain une "coupure de connexion
volontaire", les stats ne prendront pas en compte que ce personnage ingrat
à quitter, et donc perdu ! De nouveau, le patch fera bon ménage.
Continuons dans cette même lancée des choses "ennuyeuses",
car les ralentis de but ou d'animations quelconques ne peuvent être interrompu...
Observez donc avec joie, trois fois de suite que vous avez encaissé un
goal à la 92ème minute. Sachez tout de même que la communication
via le Xbox communicator est de qualité constante tout au long de la rencontre
et aucun bouton ne doit être pressé pour communiquer. Malgré
ces petits problèmes qui seront corrigés dans peu de temps on l'espère,
restez Fair-play !
Oui, PES 4 est fantastique, innovant
et captivant. Le côté simulation ne plaira peut-être pas à
tout le monde, mais c'est ainsi que les actions prennent une grande importance
et l'élaboration de celles-ci sont cruciales. Doté d'un gameplay
monstrueux et d'une animation tout simplement extraordinaire, il a laissé
peu de temps à FIFA pour pouvoir s'imposer, chose qui est désormais
impossible pour EA sur la cuvée 2005. Avec l'ajout du Xbox Live certes
perfectible (l'arrivée d'un patch étant prévu) ainsi que
des licences encore manquantes, on voit mal comment ce jeu pourrait en décevoir
certains. Malgré il est vrai des commentaires plus ennuyeux qu'autre chose
et une ambiance "stade" loin d'être entraînante ainsi quelques
détails qui leur ont échappés, Pro Evolution Soccer 4 est
une valeur sûre et pour sa première apparition sur la console de
Microsoft, on ne peut que lui prédire un bel avenir ! Phyrex
- 15.12.2004
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