Pariah
est une nouvelle licence à part entière qui fait son apparition
dans le domaine hautement concurrentiel des First Person Shooter (FPS). Développé
par le studio Digital Extremes, à l'origine des récents Unreal Tournament
2003 et 2004, on est donc peu surpris de trouver chez Pariah un arrière
goût d'Unreal. Il ne nous reste plus qu'à entrer dans le vif du sujet
pour savoir si ce Pariah saura jouer des coudes avec les ténors du genre
(Halo
2, Doom
3, etc.) déjà sortis.
En
l'an 2432, la Terre est devenue une planète-prison divisée en plusieurs
centres carcéraux. Jack Mason, médecin de son état, est rescapé
par miracle d'un accident de transport dont il sort contaminé. L'homme
n'avait déjà plus vraiment foi en la vie, mais son destin s'assombrit
encore davantage lorsqu'il est transféré provisoirement dans le
secteur le plus dangereux d'une prison sur Terre pour escorter un cercueil cryogénique
contenant le corps d'une femme nommée Karina placée en quarantaine.
Pour la suite, l'histoire va très vite se compliquer et donner lieu à
une grande série de fusillades d'où vous tenterez de sortir vivant.
La trame de jeu est suffisamment cohérente afin de vous garantir un minimum
d'immersion dans cet univers.
FPS ou
devrais-je dire Unreal-like oblige, ne vous attendez pas à devoir faire
preuve d'un grand sens tactique. On avance, on shoot, on conduit quelques véhicules,
on actionne quelques interrupteurs et surtout on se soigne puis
on shoot.
Bref, expliqué comme ça, cela donne moyennement envie mais une fois
dans le jeu, nos instincts primaires reprennent le dessus et on accroche à
l'ambiance. Le titre se prend rapidement en main, il vous faudra juste un peu
de temps pour vous habituer au système de sélection des armes qui
peut être comparé à celui de Counter Strike au début
de chaque manche. Déstabilisant au début, ce système se révélera
simple à utiliser sur la durée. Le maniement des véhicules
demandera un petit temps d'adaptation car à contrario de Halo, vous pourrez
en même temps que conduire, tirer sur les ennemis. Le stick gauche pour
la conduite et le droit pour la visée des armes. Le maniement se révèle
avec un peu de pratique tout à fait plaisant.
Abordons
à présent le chapitre sur l'armement mis à votre disposition.
Vous retrouverez les classiques du genre : fusil d'assaut (" bulldog "),
lance-grenades, fusil sniper, fusil plasma, lance-roquettes
et si vous êtes
un adepte des combats au corps à corps, vous aurez à disposition
une " scie-laser " des plus efficaces. De plus, votre équipement
se compose d'un " soigneur " qui est un petit objet vous permettant
de vous soigner quand et où vous voulez. A noter que le système
de santé est le même que celui présent dans Les
Chroniques de Riddick. La nouveauté majeure de Pariah repose
sur la possibilité d'optimiser jusqu'à trois fois chaque arme (le
soigneur inclus) grâce à la collecte de " WEC ". Par exemple,
vous aurez besoin d'un WEC pour mettre la visée à infrarouge sur
votre fusil sniper, de deux WEC pour obtenir un chargeur plus grand et enfin de
trois WEC pour avoir des balles perforantes. Ce système vous demandera
quelques secondes de réflexions car vous devrez faire le choix entre optimiser
tel arme plutôt qu'une autre, ou alors préféreriez-vous améliorer
votre soigneur pour obtenir plus de vie ?
Concernant
les véhicules mis à votre disposition, vous aurez le droit par exemple
au Bogie, une jeep à deux places équipée d'une mitrailleuse
et d'un lance-roquettes. Le Wasp se présente comme une moto à trois
roues avec mitrailleuse. Le Dart est un véhicule monoplace sur coussin
d'air doté de canons à impulsion. Enfin le Dozer se rapproche davantage
du scorpion de Halo et constituera une véritable forteresse mobile. L'ensemble
des véhicules pourra encaisser un certain degré de dommages avant
qu'ils n'explosent.
Graphiquement, Pariah est beau avec des
décors variés partiellement destructibles et de nombreux extérieurs
au level design assez bien étudié. Les personnages sont aussi bien
détaillés, notamment au niveau de leur faciès. De part l'utilisation
du moteur d'Unreal, la physique est bonne mais n'atteindra pas le degré
de précision d'un Half Life 2. Le problème majeur de Pariah vient
des baisses de frame rate assez présentes dans le jeu lorsque les explosions
se font nombreuses à l'écran. Par ailleurs, l'IA des ennemis est
très inégale. Je ne saurai trop vous conseiller de commencer l'aventure
solo dans le mode difficile si vous vous désirez avoir un minimum de challenge.
Si certains ennemis font preuve d'un sens tactique réduit (ne vous attentez
pas à une IA du niveau des Covenants
), d'autres se mettent à
couvert pendant quelques secondes puis, une fois touchés, courent à
la mort vers le feu de la mitraillette. On a aussi parfois le droit à un
manque total de réaction face aux grenades qui atterrissent juste à
leurs pieds. Enfin les ennemis sont peu variés car on ne rencontrera que
trois factions différentes (les pilleurs, les mercenaires et les soldats
de la " Military Alliance Security" (MAS)).
Pour
le chapitre sonore, les musiques collent assez bien à l'ambiance, de même
que le doublage des voix françaises, plutôt bon. Les bruits des armes
sont quant à eux aussi corrects. Bref, rien d'extraordinaire.
Avec
ses 18 missions jouables seul ou en coopération en écran splitté,
le mode solo de Pariah est malheureusement un peu court car il vous faudra entre
10 et 12 heures pour voir les crédits de fin. Cependant, Pariah est aussi
jouable jusqu'à 16 joueurs que ce soit en LAN ou sur Xbox Live. Les habituelles
" parties rapides ", optimatch sont présentes mais on ne peut
pas choisir la langue. Le lag est peu présent jusqu'à 8 joueurs
mais se fait malheureusement sentir à partir de 12 joueurs. Espérons
qu'un patch arrive d'ici peu pour améliorer la situation.
Les
modes versus sont peu nombreux et des plus classiques : " combat à
mort ", " combat à mort par équipe ", " capture
du drapeau " et " assaut du front ", ce dernier mode demandant
la capture de zones qui vous rapprochent de plus en plus de la base ennemie. Sachez
que vous pouvez ajouter des bots pour compléter les équipes. Au
début de chaque partie, vous devrez choisir parmi les sept classes disponibles,
chacune ayant une combinaison de deux armes qui lui est propre. De plus, durant
la bataille, rien ne vous empêche, comme dans le mode solo, d'améliorer
vos armes, même si les parties en deathmatch sont en général
trop courtes pour avoir le temps d'optimiser au maximum toutes vos armes. Cependant,
en mode " capture the flag " et " assaut ", il n'est pas rare
d'obtenir toutes les améliorations sur vos armes, les parties durant généralement
plus longtemps.
Via le Xbox Live, il
convient de noter que seuls les modes " combat à mort ", "
combat à mort par équipe " et " Siège " vous
permettront d'utiliser vos cartes personnelles. En ce qui concerne " capture
du drapeau " et " assaut du front ", il vous faudra utiliser les
cartes officielles ou télécharger sur le Live les cartes à
venir de Digital Extremes.
Il ne nous
reste plus qu'à aborder l'éditeur de cartes tant vanté par
Digital Extremes. Et là, il faut admettre que cet éditeur est de
bonne qualité, facile d'utilisation grâce à une très
bonne ergonomie. Vous pourrez ainsi construire vos propres maps en extérieur
en élevant ou en abaissant le terrain et en plaçant les différents
objets et véhicules avec une très grande aisance. Vous pourrez sauvegarder
vos créations soit sur disque dur, soit sur carte mémoire et même
les partager avec vos amis via le Xbox Live. Bref, vous aurez de quoi enrichir
grandement la dizaine de cartes officielles déjà incluses dans le
jeu.
Alors, Pariah est-il le Halo-killer
? Sûrement pas car Pariah dispose de soucis techniques qui l'empêchent
de concurrencer le Master Chief. Les baisses de frame rate et l'IA des ennemis
très inégale sont les deux principaux points noirs qui devront être
supprimés par les développeurs dans Pariah 2, déjà
en développement. Cependant, tout n'est pas mauvais dans Pariah, et on
retrouve même de très bonnes idées comme le système
de régénération de la santé quand et où on
veut de même que le système d'optimisation des armes. Pariah est
donc à conseiller à ceux qui ont déjà terminé
les principaux titres FPS sortis sur Xbox.