Test
: Max Payne 2
Max
Payne avait su en son temps apporter diverses nouveautés bienvenues comme
leffet de Bullet Time ou un scénario très évolué.
Si on passait outre lexpression faciale mythique de Max et la durée
de vie comparable à mes connaissances en botanique lunaire, peu de choses
pouvaient lui être reprochées. Cest donc, non sans une certaine
impatience, que la communauté gravitant autour du flic déchu, attendait
la sortie de ce Max Payne 2 : The Fall of Max Payne, car depuis fin juillet 2001,
date de sortie du premier sur PC, plus de deux ans se sont écoulées,
et dans une vie de gamer, deux ans, cest une éternité.
Tout
en lisant ces lignes, je vous conseille de cliquer sur ce lien
afin de télécharger le thème principal du jeu qui nous intéresse.
Vous pourrez ainsi vous mettre dans lambiance, qui ma foi, nest pas
dernière au classement des qualités de ce Max Payne.
Ceux
qui se souviennent de lentrée en matière du premier Max Payne
vous le diront : ce fut un choc. Ce nest pas tous les jours, et dans tous
les jeux quon voit comme scène de lancement du scénario, sa
femme et son fils tués. Bien décidé à venger les siens,
il se lancera suite à cet événement macabre, à la
poursuite des responsables de cet acte. Veinard comme pas deux, sur le chemin
de la vendetta, il assistera aussi au meurtre dun de ses collègues,
quon aura tôt fait de lui attribuer. Cétait fait, Max
était énervé, plus personne ne pouvait larrêter,
mis à part une charmante jeune femme du nom de Mona Sax, qui allait modifier
la donne. Le scénario de ce second opus ne place plus le joueur dans un
climat de vengeance, mais décrit les liens amoureux et pour le moins ambigus
entre Max et Mona. Alors quil reprend ses fonctions dinspecteur au
commissariat de New-York, Max tombera, cest le mot, dans une affaire criminelle
où Mona Sax est suspectée. Sen suivra une implication de tous
les instants pour lhomme à limper amidonné.
Max
gagne indéniablement en charisme, fini le boléro ringard en léopard,
fini la bouille didiot du village, le Max cuvée 2004 rentre dans
le moule des acteurs hollywoodiens : Bel homme, costaud, bien habillé et
propre sur lui (au début). Cest à linstant où
il commence à avancer le pied droit, puis lautre pour exécuter
ce quon appelle plus communément : la marche, quun sourire
teinté de stupéfaction apparaît sur le visage du joueur. Dune,
lanimation est loin dêtre réaliste, et de deux, le personnage
incarné est mal intégré aux décors, à tel point
quon a par moment plus limpression de glisser, que de marcher. A ce
niveau là, difficile de trouver des différences entre, appelons-les
comme ça, Max 2001 et Max 2004. Dans un jeu qui se veut « réaliste
» on sétonnera de trouver des mouvements fantaisistes, par
exemple, courir à reculons, ça ne se fait pas, où alors levez-vous
et essayez, vous verrez si ce geste paraît naturel dans un milieu ou le
temps de réaction prédomine. Lorsque Max saccroupi, il gardera
toujours la même position, quil tienne un 9mm, un fusil de sniper
ou rien
Avec en prime le doigt sur la gâchette imaginaire. Plus un
détail quun réel défaut, mais cest juste pour
montrer que le soin na pas été très poussé sur
la réalisation.
Sur le plan technique, en mettant de
côté ce qui vient dêtre dit, le bilan est un peu plus
joyeux, même sil comporte encore quelques bémols. Les décors
sont évidemment bien plus riches en détails, mais nous sommes encore
loin datteindre ce que la Xbox est possible de rendre à pleine puissance.
Les surfaces réfléchissantes sont aux abonnées absentes,
les miroirs, les fenêtres, les vitres de voitures, il nest guère
possible de se contempler après une tuerie éprouvante. Dun
autre côté Remedy, le développeur, a mis un point dhonneur
à inclure dans son dernier bébé une physique des objets parfaite.
On trouvera dommage que les développeurs naient pas jugé utile
de faire linverse, car même si les comportements des cartons qui chutent
ou des bidons qui roulent est fort bien rendu, on sinterrogera volontiers
sur leurs fonctions. De plus ça met tout de même un sacré
bazar à chaque passage de Max dans une pièce, il frôle une
chaise, hop! Elle senvole pour taper dans sa voisine, qui tape dans sa voisine,
etc. A contrario, les surfaces vitrées auraient donné un peu plus
de charme au jeu, toutes les fenêtres, non ouvertes, sont recouvertes dune
bâche ou dun épais rideau qui ne laisse pas passer la lumière.
La facilité a été choisie.
Les rues New-yorkaises sont
comme on a coutume de les voir sur grand écran : sombres et peu fréquentables;
sur ce point, latmosphère est bien rendue. En fait, si on ne sattarde
pas trop sur les graphismes, en se dirigeant sans attendre vers la sortie du niveau,
le jeu semblera sublime, cest en longeant les murs ( et ça arrive
souvent ) quon sapercevra que ces textures, au premier abord photo
réaliste, sont de simples aplats, sans relief, laissant un arrière
goût de bâclé. Certaines interactions supplémentaires
sont présentes, comme louverture des robinets, actionner la douche
ou tirer un essuie-tout, hélas ces petits plus sont mal réalisés
ou pas assez poussés. Pour en finir avec les défauts, je rajouterai
quun effort aurait pu être fait en ce qui concerne le geste que Max
fait à chacune de ces interactions, en effet, quil ouvre une porte
ou quil tire la chasse, il avancera le bras droit de la même manière,
actionnant de temps à autre un objet imaginaire
La gestion des
collisions est pour sa part rondement menée, une rafale de mitrailleuse
enverra le méchant, quon nommera Max pour plus de clarté,
valdinguer petit à petit vers le mur tandis quune décharge
de shotgun accélérera la cadence. A la fin de son trajet, Max épousera
parfaitement les formes du mobilier, il sappuiera de ce fait contre les
murs ou sallongera sur les marches. Il y a bien évidemment ces incorrigibles
petits bugs pour ternir ce tableau, dans le cas où Max serait adossé
à une porte, et que celle-ci se referme automatiquement, Max sera tout
à coup pris de spasmes. Ces petits couacs sont cependant assez rares.
La
partie audio mérite le respect, mais comporte, elle aussi quelques bémols.
Les musiques tout dabord sont de très bonne qualité que ce
soit le thème principal ou la chanson de fin écrite par Poet
of the Fall, elles raisonneront encore longtemps après avoir
fini le jeu dans lappareil auditif de tous joueurs. Pour les personnes jouant
encore en stéréo, voir mono, un gros problème entache la
partie sonore
Si Max, le vrai, pas lennemi, se prend à faire
un monologue cérébral alors que dautres personnages parlent
aux alentours, on aura droit à une cacophonie du plus bel effet. Et si
vous pensiez vous en remettre aux sous-titres, car Max Payne nest pas doublé
en français, alors quil la été en Italien et
Espagnol, ce sera peine perdue, car ils suivent le rythme des dialogues. En DD
5.1, le problème sestompe car il est facile de repérer doù
ils proviennent, les défauts de sous-titrage, eux, persisteront.
Comptez
un gros, très gros maximum de 7 heures pour clôturer laventure
dans le mode de difficulté « Flic », qui ne propose pas un
réel challenge, facilité par laide de la sauvegarde rapide
à tout moment et par un dirigisme omniprésent. Après lavoir
fini, rien ne vous empêchera dy replonger pour une aventure plus corsée
dans le mode « Dur à cuire » qui une fois fini délivrera
« mort à larrivée » qui on sen doute doit
être insurmontable. On débloquera aussi les modes « Fugitif
» et « Minute New-yorkaise». Une fois le jeu fini, ces parties
sont comparables au classique Time Attack des jeux de courses pour des missions
imposées. Et enfin, le mode « Passer au chapitre » qui permet
de jouer aux billes
Non, qui comme son nom lindique permet de choisir
le chapitre dune des trois parties du jeu, pour y jouer librement, sans
réel but. En fonction de votre degré dattachement au soft,
vous voyez, quil y aura de la matière, mais ceux pour qui finir un
jeu signifie : voir les crédits, ce sera un jeu que je qualifierai de veni,
vidi, vici, vindi © moi. (je suis venu, jai vu, jai vaincu, jai
vendu).
Sans pour autant être un excellent jeu Max Payne
2 The Fall of Max Payne laisse, après lavoir fini, une sensation
positive. Limmersion dans laventure est parfaite, si bien que des
« Oh ! » et des « Ah ! » sortiront de la bouche du joueur
après certaines scènes. Alors quà lépoque
il faisait office de mètre étalon au niveau graphique et technique,
il fait aujourdhui pâle figure face à des jeux vieux de plus
dun an, Splinter Cell et Enclave en tête. Trop de Bullet Time tue
le Bullet Time, on a bien compris que cest à la mode, donc démodé,
de mettre son petit effet de ralenti dans un jeu, mais là, pour tout vous
dire, je nai quasiment pas utilisé la touche B ou la gâchette
gauche durant le jeu, assez inutile mais joli à mes yeux. De plus faire
des sauts difficilement gérables est souvent source de perte dénergie.
La sensation est positive donc, mais aurait pu lêtre bien plus si
les gars de chez Remedy avaient fignolé un peu plus ce Max Payne 2 - the
Fall of Max Payne.
Inspecteur Gadget - 20.01.2004
la
durée de vie les
bugs la
linéarité pas
aussi beau qu'escompté
|
la
bande son l'ambiance le
scénario |