Test : Grabbed by the Ghoulies
Grabbed by the Ghoulies, littéralement attrapé par les ghoules,
vous mettra aux commandes du jeune Cooper. Un garçon qui à première
vue possède un sens de lorientation peu développé
Partis en excursion pour une raison inconnue, Cooper et son amie Amber arrivent
à un point de non-retour, si bien que le blondinet, dun tempérament
plutôt fier, tente de se rattraper en inventant divers prétextes
et bobards. Mais les faits sont là, ils se trouvent perdus au beau milieu
de nulle part. A cet instant, un manoir fait soudainement son apparition, révélé
par la pluie et la lumière que diffusent les éclairs. Voilà
une occasion en or pour se protéger de la pluie se dit Amber pendant que
Cooper tente à nouveau de chercher son chemin. Cest au moment où
il tournera le dos que des fantômes apparaîtront pour enlever la belle.
Ni une, ni deux, vous poussez, dune main tremblante, limmense porte
de cette imposante bâtisse dans le but de sauver votre dulcinée.
Cest sous la forme dune bande dessinée quest présenté
le scénario, une façon originale de mettre en situation le joueur.
Et si le fameux livre dont vous êtes le héros se nommait Grabbed
by the Ghoulies
Dès les
premiers pas on peut être dérouté par la jouabilité,
si à la longue elle savère efficace, il faudra du temps pour
sy adapter. Seule la touche A, les gâchettes et les joysticks sont
mis à contribution dans les phases dactions. Le bouton A servira
à ramasser les diverses armes de fortune qui jalonnent le manoir, L et
R servent à faire pivoter la caméra quant au joystick droit, et
cest là que ça déroute, il sert à frapper ou
tirer. Les coups sorientent par rapport à la position de Cooper,
cest à dire que pour frapper un ennemi qui se trouve à sa
droite, il faut diriger le stick vers la droite, tout en sadaptant à
la position de la caméra. En appuyant sur L et R simultanément la
caméra se remettra automatiquement dans le dos de Cooper, malheureusement,
cette action est beaucoup trop lente pour être utiliser dans le feu de laction.
Il faut dire aussi que les angles de vue sont en général bien choisis.
Par moment, lorsque Cooper sera pris de frayeur, une combinaison de touches, utilisant
les boutons A, B, X et Y saffichera à lécran. La reproduire
avant que le gong ne sonne, est fortement conseillé, sous peine de perdre
quelques-uns uns de vos précieux points de vie. Pour combattre vos ennemis,
il vous faudra souvent vous aider dun pot de fleurs, pour le lancer, ou
dun balai pour sa portée plus conséquente que vos bras. Cest
ce quon appelle une arme temporaire. Car au gré des coups quelle
porte, elle sabîme. Il y a ensuite, et plus rarement, les armes temporaires
spéciales. Ce sont des armes que Cooper fera tourner autour de lui : bennes
à ordures, billards, etc. Elles font bien plus de dégâts mais
ne peuvent servir quune fois. Toutes ces armes se trouvent dans les décors,
contrairement aux armes permanentes, pistolet à eau bénite, extincteur
et autres qui vous seront fournis par les habitants du manoir. On aurait aimé
pouvoir stocker quelques munitions, histoire de ne pas être à court
face à lépreuve, il faudra faire avec, et gérer au
mieux les lieux, pour ne gaspiller. A la lecture de ces lignes vous pouvez imaginer
que Grabbed propose une interactivité énorme, étant donné
le peu de mouvements possibles, il nen est rien. On peut bien casser quelques
caisses et chaises de ci, de là, mais ça sarrête là,
un bouton de saut manque cruellement, car être bloqué par un fagot
de foin pas plus haut quune jambe, obligeant à faire le grand tour,
nest pas très crédible.
Malgré
les apparences, Grabbed by the Ghoulies est un Beat them all, déguisé
certes, mais Beat them all quand même. Comme pour la plupart des jeux, au
début sont expliquées les règles et les bases du gameplay,
cest pourquoi on pardonnera une certaine linéarité. Cest
quand la lassitude commence se faire sentir quon se pose des questions quant
à lintérêt général du soft. Si les situations
sont variées, tuer un nombre daraignées défini dans
un temps imparti, ne toucher personne, nassommer des momies quà
la force de vos poings ou tout simplement échapper à la faucheuse,
elles nont pas les épaules assez solides pour supporter le poids
de lennui. La quasi-totalité du temps on a un schéma comme
suit : je passe une porte, je remplis lobjectif de la pièce, ce qui
ouvre une autre porte, jarrive dans une autre salle, je fais le nettoyage,
je passe une porte, etc. Point de ballade. De la bagarre et cest tout. Très,
mais alors très dommage. On en vient à se demander à quoi
sert le plan puisque le chemin est imposé. On aurait pu croire en un Resident
Evil pour petits au premier abord, on a au final une succession de défis
pas toujours amusants. Et Rare den rajouter une couche
Sont cachés,
plus ou moins bien dans la plupart des salles, des livres. A chaque fois que vous
en récupérerez cinq, un défi annexe se dévoilera dans
le menu principal du jeu. Des défis qui ne sont pas plus originaux que
ceux du jeu à proprement parler, mais qui révèlent quelques
bonus intéressants pour les fans du développeur.
Graphiquement,
on reconnaît bien la patte de Rare, que ce soit dans larchitecture
ou dans le design des protagonistes. Le jeu se déroule dans un manoir composé
dune cinquantaine de pièces, avec autant de décors différents
: lécurie, la salle de bains, les chambres, le congélateur,
le jardin, la serre, la cuisine et bien évidemment, limmanquable
hall dentrée, centre névralgique de laventure. Pour
ceux qui connaissent, le style graphique de la demeure peut faire penser à
Luigis Mansion sur Gamecube, en bien plus vaste et plus beau puisque Rare
na pas lésiné sur le bump-mapping. Le design des personnages
principaux a bénéficié dun soin tout particulier, surtout
dû à lutilisation dun procédé proche du
Cell-Shading qui donne un aspect unique. Avec un major dhomme embourgeoisé,
une femme de ménage aux répliques quelque peu déplacées
et un paysan barbu un peu benêt, on frôle la caricature. Le tout reste
cohérent et sera supporté par une ambiance bon enfant.
La
bande son contribue efficacement à lambiance de Grabbed by the Ghoulies,
certains thèmes musicaux rappellent que parfois, le jeu devrait peur. Un
semblant de Survival Horror se fait sentir, mais le plus souvent on a à
faire à des musiques aux consonances dignes de la période du 31
octobre. Chez Rare, les dialogues, on en est avare. Pour accompagner les textes,
on a en fond sonore quelques gémissements propres à chacun des personnages,
un peu comme pour le dernier Donkey Kong ou les Banjo et Kazzoie sur Nintendo
64. Sil y a bien un point sur lequel Grabbed est réussi, cest
au niveau des bruitages. Des zombies aux pets foireux aux araignées qui
couinent, en passant par les diablotins ninja aux accents nippons, complètement
hilarant !
Pour sauver Amber, il vous
faudra avoir un sacré self control ainsi quune bonne dose de persévérance.
Recommencer une salle cinq ou dix fois passe encore, mais perdre quinze fois voire
plus dans une même pièce, je peux vous dire que les insultes commencent
à se faire entendre. Il arrivera plus dune fois que vous réussissiez
une épreuve sur le fil, ne laissant à Cooper que le minimum dénergie.
Tout content de vous, après moults essais, vous vous dirigerez vers la
porte de sortie, pour vous rendre compte quelle est possédée,
et quil faudra irrémédiablement se rebattre. Un coup, et vous
êtes mort. Cest reparti pour un tour
Tout ceci est synonyme
de durée de vie largement gonflée par un mauvais dosage de la difficulté.
Associé à un plaisir de jeu qui sestompe au fur et à
mesure de lavancée de laventure, vous comprendrez quil
vous faudra vous accrocher.
Rare est
connu et reconnu pour les hits que sont Perfect Dark, les Donkey Kong ou la série
des Banjo, et on était en droit dattendre un jeu de premier ordre
pour inaugurer son passage sur Xbox, signe du partiel abandon de Nintendo (Rare
développe encore sur Game Boy Advance). Malheureusement, Grabbed by the
Ghoulies restera dans les mémoires comme étant un jeu moyen, loin
du hit. La faute à une trop grande linéarité et à
une lassitude assez présente. Sans ça, lambiance est sympathique,
la réalisation superbe et le challenge proposé est intéressant,
pour peu quon ne lâche pas le paddle avant. Vivement Kameo : Elements
of Power, que Rare nous montre de quoi il est réellement capable.
Inspecteur
Gadget - 18.11.03
rapidement
répétitif difficulté
exagérée manque
d'interactivité |
l'univers graphismes
humour le
challenge |