Après
un premier volet sympathique mais non exempt de défauts sur PS2 et Gamecube,
Electronic Arts sort lartillerie lourde. Def Jam nouvelle mouture propose
toujours de mélanger deux genres malheureusement trop souvent assimilés
lun à lautre, le Hip Hop et la baston ultra violente. Les amateurs
seront aux anges étant donné que, licence Def Jam oblige, bon nombre
des gros calibres du genre comme Snoop Doggy Dog, Redman, Method Man, Sean Paul,
Busta Rhymes et bien dautres sont présents dans le jeu. Overdose
de testostérone assurée. Un conseil, laissez votre cerveau au vestiaire,
vous nen aurez pas besoin.
Le jeu débute alors
que D-Mob, boss de fin du premier volet se fait embarquer par les flics. Votre
intervention in extremis lui permettra de senfuir et, pour vous remercier,
il vous introduira dans son gang. Vous devrez néanmoins faire vos preuves
en tant que combattant et il vous fournira alors un appartement, un peu dargent
pour vous acheter des fringues et vous proposera de combattre sous ses couleurs,
largent et la gloire à la clé. Les diverses missions arrivent
par emails et prennent la forme de tournois ou de combats contre les gangs adverses.
Le but étant de contrôler entièrement le territoire. Bien
évidemment, le tout est scénarisé et bien que relativement
prévisible (un grand méchant incarné par Snoop et une damoiselle
en détresse incarnée par
Carmen Electra), il est étonnant
de voir comment on se laisse prendre et comment les développeurs ont su
adapter les différents types de combats (un contre un, deux contre deux,
chacun pour soi à quatre participants
) et les divers décors
pour coller parfaitement à lhistoire.
Le jeu
commence réellement après que vous ayez aidé D-Mob à
senfuir et quun des policiers qui lont misérablement
laissé filé donne une description détaillée (un portrait
robot) de la personne qui a rendu cette évasion possible, à savoir
vous. Car une des forces de ce nouveau volet de Def Jam est de proposer une création
complète et extrêmement poussée de son personnage. On peut
choisir sa taille, son poids et sa corpulence, la couleur de sa peau, la forme
de ses yeux, de son nez et de son visage, sa coupe de cheveux, sa pilosité
faciale. Les possibilités de départ sont déjà relativement
conséquentes et plus on progresse dans le jeu, plus on peut personnaliser
davantage son perso : nouvelles coupes de cheveux, tatouages, bijoux, fringues,
chaussures, le choix est phénoménal et le risque de se retrouver
avec le même personnage quun autre joueur est extrêmement réduit.
On se croirait devant Need For Speed en train de « tuner » sa voiture.
Lappartement du héros est un peu le point dorgue
du jeu puisque cest dans celui-ci que vous avez accès à vos
mails, que vous pouvez admirer les trophées que vous avez remporté,
que avez accès au placard où vous pouvez stocker vêtements,
chaussures et bijoux que vous avez achetés. Cest également
là que se trouve la carte de la ville qui vous permet daccéder
aux divers lieux de combats mais aussi aux magasins et à la salle de sport.
Plus vous avancez dans le jeu et plus vous recevez de mails pour la bonne progression
du scénario ou pour vous informer de larrivée de nouveautés
dans les différentes boutiques.
Mais comme ce Def Jam
est avant tout un jeu de combat, quen est-il réellement ? Et bien,
tout dabord, plusieurs types de combats sont disponibles : catch, combat
de rue, kick boxing, experts en soumissions, arts martiaux
et si au départ
du jeu, vous ne pouvez en choisir quun, les points remportés lors
de vos combat vous permettront den acheter jusquà deux autres,
ce qui fait quau final, votre personnage pratiquera un mélange de
trois styles de combats différents. A vous de trouver la combinaison qui
vous conviendra le mieux mais, si je peux donner un conseil, évitez de
prendre le « Catch » pour commencer car cela pourrait vous jouer des
tours et être dangereux pour la survie de votre manette, croyez moi. Def
Jam Fight for NY se la joue également un peu jeu de rôles puisque,
toujours avec les points remportés après chaque combat, vous avez
la possibilité, toujours au gymnase, soit daugmenter les caractéristiques
de votre perso (vitesse, force dans les bras et les jambes, résistance)
soit dacheter de nouvelles « super prises » appelées
« Blaze ». A noter que chaque fois que vous battez un adversaire,
vous débloquez sa « super prise ». et puisque lon en
est à parler des « super prises », jen profite pour dire
que, non seulement elles sont relativement nombreuses et variées, mais
que, en plus, elles bénéficient dun rendu absolument sublime
et font extrêmement mal.
En dehors de ces « Blazes
», on peut frapper avec les poings et les pieds, porter des prises avec,
à chaque fois la possibilité de doser la puissance du coup ou de
la prise, envoyer son adversaire dans les cordes et le reprendre au vol, ou encore
de contrer un coup porté. Les arènes sont diverses et, à
chaque fois, le décor est mis à contribution. On peut prendre ladversaire
et lui fracasser la tête contre un mur, contre un juke box, le jeter contre
une voiture (la plupart de ces éléments ne résistant pas
à limpact), ou encore utiliser des éléments du décor
pour prendre appui et lui sauter dessus. Dans certaines arènes, on combat
au beau milieu du public qui ne restera pas inactif. Il brandit ou balance tout
un tas dobjets comme des cannes de billard, des bouteilles
qui permettent
de fracasser son adversaire. Mais, en plus, si vous vous vous approchez trop du
public, il vous repousse et, si vous balancez votre adversaire vers lui, il lattrape
et peut le tabasser avec un objet ou bien vous aider soit en le tenant, soit en
effectuant, avec vous, une double prise.
La gestion de lénergie
diffère de celle que lon lhabitude de voir dans les jeux de
combat. Dans plus de 90% des cas, on frappe son adversaire et, lorsque celui-ci
na plus de barre de vie, il sécroule misérablement.
Ici, cela ne fonctionne pas tout à fait comme cela puisque, lorsque la
barre dénergie de votre opposant atteint un seuil critique, elle
devient rouge et se met à clignoter avec la notion « Danger ».
A ce moment, il faut continuer à le frapper pour baisser encore davantage
sa barre de vie et en profiter pour le finir, soit en le frappant avec un objet,
soit en lui infligeant un « Blaze », un gros coup ou une grosse prise
ou bien en lécrasant contre un mur ou autre partie du décor
et voir apparaître le « KO » salvateur. Au niveau jouabilité,
rien à redire. La manette Xbox est parfaitement mise à contribution
et les mouvements senchaînent avec simplicité. La jouabilité
ressemble beaucoup à celle des jeux de catch de léditeur THQ,
pour les connaisseurs.
Graphiquement, le jeu est absolument
magnifique, un des plus beaux de la Xbox dailleurs. Je ne vois réellement
rien de plus à ajouter. Cela peut paraître réducteur je vous
laccorde, mais je pense que les screens décran parlent deux
même et corroborent mes dires. Au niveau sonore, lamateur de Hip hop
US sera aux anges car, non contents davoir donné de leur personne
et de leur image, les stars ont également prêtés leurs voix
et la bande sonore du jeu est composée de leur commentaires et de nombre
de leurs chansons (une option « Beat Box » permet dailleurs
découter comme bon nous semble les diverses chansons de chacun).
On aime le genre ou pas, mais cette musique correspond vraiment bien à
lambiance du jeu. Les bruitages sont tout à fait corrects et rendent
bien limpression de puissance et de destruction des divers coups que se
mangent les persos.
La durée de vie est, pour un jeu
de ce type, relativement correcte et tourne autour de la vingtaine dheures.
Au menu, un mode story, un mode battle proposant différents types de match
seul ou à plusieurs avec plusieurs règles (avec un match où
lon doit faire en sorte que son adversaire soit écrasé par
une rame de métro, ou bien encore un autre où lon doit balancer
son adversaire par une fenêtre). 74 combattants et 24 arènes de combats
différentes sont à débloquer. A noter que, même en
ayant fini le mode story à 100%, toutes les récompenses ne sont
pas encore débloquées, voilà qui constitue un bon point pour
la longévité. Les développeurs ont dailleurs réussi
le tour de force de nous éviter dêtre saoulés par le
mode un joueur (ce qui arrive, hélas, bien trop souvent) de ce qui nest,
en réalité, rien dautre quun jeu de combat. Les parties
entre amis sont un pur défouloir et les attraper par les fringues pour
les éclater contre un mur (je parle bien entendu dans le jeu) est un grand
moment de satisfaction personnelle. A noter, fait assez rare ces derniers temps,
que le jeu ne propose pas de mode online.
En conclusion, Def
Jam Fight for New York est un excellent jeu que je recommande chaudement. On peut
lui reprocher dêtre un peu bourrin et de véhiculer certains
clichés du mouvement Hip hop (la violence et la condition de la femme)
mais il savère particulièrement prenant et réussi.
Un des meilleurs de sa catégorie sur Xbox. Je ne vous cache pas que je
suis un grand fan de rap et que mes appréciations sont forcément
influencées par cette donnée. Néanmoins, ceux qui napprécient
pas ce genre de musique peuvent quand même essayer le jeu car il en vaut
réellement la peine. Après, ils accrocheront ou pas, mais il serait
dommage quils passent à côté à cause de préjugés.
A bon entendeur
Xav - 17.12.2004