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Test : Burnout 3 - Takedown

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Le temps passe et c'est déjà le troisième Burnout à paraître sur la même génération de console, que nous sert là Criterion Studios. A l'origine prévu sur la prochaine génération, le changement d’éditeur n’est sûrement pas étranger au fait que Burnout 3 soit finalement sorti plus vite que prévu. Et on ne va pas s'en plaindre vu la vitesse à laquelle s'engloutissaient les deux premiers volets, extrêmement fun mais malheureusement trop courts.

Petit rappel des faits
Apparue pour la première fois en 2001 sur PS2, la série des Burnout avait dès son premier volet su convaincre les fans d'arcade pure et de conduite à risque. Le concept de la série est simple mais accrocheur : vous vous lancez dans des courses endiablées où seule la prise de risques peut vous faire gagner et où par contre la moindre erreur peut être fatale. Après une adaptation Xbox et Gamecube un an plus tard, c’est en mai 2003 que Burnout deuxième du nom déboula sur toutes les consoles next-gen du marché et s'imposa comme LA référence du genre course/arcade. A cette occasion, le gameplay n'avait quasiment pas été retouché et l'évolution se trouvait plutôt du côté graphique, mais le plaisir intense était bien au rendez-vous !

Pour cette cuvée 2004 qui nous intéresse aujourd'hui, la donne a légèrement changé car depuis juillet dernier ce n'est plus Acclaim qui se charge d'éditer Burnout. Ces derniers ayant fait faillite il y a peu, et Electronic Arts ayant purement et simplement racheté l'intégralité de Criterion Studios. Une bonne nouvelle ? Oui et non, car d'un côté le fait d'avoir une pointure telle qu'EA à l'édition permet de mieux diffuser le jeu mais d’autre part, on retrouve le fameux style EA qui fera regretter pour certains l'habillage sobre et épuré auquel Acclaim nous avait habitué sur les deux premiers volets.

Burnout MTV Awards made in EA
Bon, commençons par les choses qui ont tendance à exaspérer. Je vous rassure tout de suite, elles ne sont que d'ordre esthétique car ce Burnout 3 est décidément un très bon cru. Premièrement, et là personne n'y coupera à moins d'être sourd, les didacticiels de Burnout 3 sont présentés vocalement par un certain DJ Starman, qui aurait mieux fait de tomber malade le jour de l'enregistrement. Sa voix est tout simplement insupportable avec un ton est du genre : "J'kiff trop d'la bombe quand tu traces à donf" ou encore « Trop de la bombe de balle ton Takedown » !! Bref, un supplice obligatoire au premier lancement du jeu. Encore une fois, heureusement, on pourra par la suite désactiver les vilaines élucubrations dénuées d'intérêt de ce DJ ringard sorti de je ne sais où. Ceci dit, Burnout 3 dispose de plus d'une qualité pour rattraper ces fautes de goûts...

Deuxièmement, les musiques rock style "top ten MTV" débarquent en masse. Pas vraiment mauvaises ou inadaptées elles sont surtout très rébarbatives. C'est devenu un standard chez le géant américain mais un petit peu d'originalité de ce côté n'aurait vraiment pas fait de mal. Heureusement, on a la possibilité d’importer via le disque dur de la Xbox sa propre bande sonore.

Beau comme un camion
Première partie, et première claque : l’aspect graphique. Criterion maîtrise parfaitement le célèbre moteur RenderWare et n’hésite pas à nous le montrer. Même si nous avons à faire à un titre multi plateformes, il faut bien reconnaître que Burnout 3 est très beau même si les capacités de la Xbox ne sont pas exploitées à leur maximum. Les différents effets visuels vous en mettent plein la vue, que ce soit au niveau de la modélisation des véhicules ou de la finesse des décors. Les différents environnements sont variés, les circuits regorgent de détails (avec un minimum d’interaction), et les explosions et crashs sont magnifiques. Le tout est servi avec une animation qui décoiffe avec des pointes de vitesse bien plus impressionnantes que dans le précédent volet.

Une durée de vie en nette progression
Dans le deuxième volet, le gameplay de Burnout n'avait que très peu évolué. Pour ce troisième épisode, Criterion revoit quelques principes de base, étoffe le contenu, revoit le système de progression du mode Carrière et ajoute de nouveaux modes. Lors du premier lancement, le jeu propose de créer un profil qui, comme dans Burnout 2, ne sera pas "copiable" sur une carte mémoire. Cela fait, on aura alors le choix entre quatre modes : Tour du Monde Burnout 3 (Carrière), Course Simple, Multijoueur et la grosse nouveauté de cet épisode, Xbox Live ! Sachez maintenant qu'avec sa quarantaine de tracés et ses septante véhicules disponibles, Burnout 3 peut désormais compter sur une durée de vie tout à fait raisonnable, d'autant que cette version Xbox est jouable jusqu'à huit via le Xbox Live. Bien entendu et comme à l'accoutumée il faudra enchaîner les nombreux challenges dans le mode Tour du Monde afin de débloquer véhicules, circuits et nouvelles épreuves. Pour rendre plus convivial et surtout moins prise de tête le déroulement de la carrière, Criterion a opté cette fois pour une progression assez libre. On évolue désormais à l’échelle mondiale d’un continent à l’autre (un seul disponible au départ) : Etats-Unis, Europe et Asie. Et dans chacun d'eux des dizaines d'épreuves comme des Crashs (100 zones au total), des Contre la Montre, des Duels, des Grands Prix ou encore un autre genre nommé Eliminateur qui, comme son nom l'indique en partie, élimine le dernier de chaque tour. Bref, la variété est au rendez-vous et quand une épreuve commence à sérieusement vous lasser, vous avez le choix de passer à autre chose. Pour chacune de ces épreuves et comme dans les autres Burnout, les récompenses sont attribuées sous forme de médailles. Si une médaille de bronze suffira en général à débloquer l'épreuve suivante, les véhicules les plus rapides (F1) ou les plus gros (camion de pompier) ne se débloqueront qu'avec l'obtention de l'or. Et autant vous le dire tout de suite, c'est loin d'être une promenade car la difficulté est montée d'un sacré cran à tous les niveaux...

Maîtrisez l’art du Takedown tu devras
Globalement le gameplay reste le même, à savoir frôler les autres véhicules en remontant des autoroutes à contre-sens et prendre un maximum de risques afin de remplir la jauge de boost. Tout ça pour aller encore plus vite et prendre encore plus de risques. Ceci étant, Criterion ajoute tout de même une nouveauté de taille : le Takedown, un mode nommé Road Rage lui est même exclusivement consacré. Le principe est simple : lâché sur un circuit quelconque avec en permanence trois voitures adverses devant et trois autres derrière, il faut s'arranger, sans casser sa propre voiture, de les faire se crasher dans le temps limite. Autant le dire tout de suite, ce mode est tout bonnement excellent et lors de ces courses, adrénaline et agressivité seront vos deux compagnons. A chaque voiture qu'on accidente le jeu compte un Takedown. De plus, il existe une variante nommée Takedown Aftertouch. Lorsque l'on vient de se crasher, on a maintenant la possibilité en laissant le bouton A enfoncé de ralentir l'action. On peut alors grâce au stick analogique gauche, pendant le crash, continuer à diriger sa voiture de façon à la mettre en travers de la route des petits copains qui arrivent derrière à plus de 250 km/h. Si impact il y a, le jeu compte un Takedown Aftertouch qui, comme le Takedown simple, ne manquera pas de remplir la jauge de boost en plus de l'agrandir. Bref, une technique très spectaculaire mais aussi très utile pour éviter de se faire dépasser par la meute. Au chapitre des modifications du gameplay on note aussi qu'il n'est maintenant plus nécessaire de consommer entièrement sa jauge de boost pour en garder l'avantage, on peut l'utiliser par à-coups sans qu'elle ne se vide instantanément. En résulte une gestion différente de la course telle qu'on la concevait dans Burnout 2.

Un plaisir à partager
En multijoueur à deux en écran splitté (ou chacun son tour) le constat est un peu moins glorieux puisque c'est le Xbox Live qui a été privilégié. On ne peut, par exemple, plus entrer son nom lorsque l'on bat un record quel qu'il soit. C'est automatiquement le nom du profil qui s'enregistre et c'est dommage car l'intérêt en prend un coup. Les modes sont tout de même plus variés que dans Burnout 2 et on dispose en tout et pour tout de cinq possibilités : Course, Road Rage, Duo Crush, Double Impact et Fiesta Crash. Inutile de détailler les deux premiers. Le Duo Crush propose des crashs en coopération en écran splitté où les scores s'additionnent. Double Impact, des crashs à 2 joueurs également en écran splitté mais chacun pour soi. Et enfin, Fiesta Crash, jouable de 2 à 8 joueurs en équipe ou chacun pour soi, qui reprend le concept de base des crashs multijoueurs de Burnout 2. Avec cependant de nouvelles possibilités puisque dans Burnout 3 il ne suffit plus de tout défoncer à un carrefour, il faut aussi "attraper" au vol les divers bonus multiplicateur ou autres disséminés sur le parcours. En ce qui concerne le Xbox Live, tout n'est pas parfait mais le bilan s'avère tout de même positif. Malgré l'interface EA non exempt de bugs, une fois en course ou dans le mode Takedown, le fun est bien présent malgré un léger lag, mais le plaisir est bien là et c’est l’essentiel.

Droit dans le mur
Malgré ses qualités indéniables, Burnout 3 est loin d’être parfait et certains problèmes viennent entacher le tableau. Premièrement, même si le mode Carrière est suffisamment bien conçu pour que la progression vers les véhicules les plus rapides se fasse en douceur, le jeu ouvre de temps en temps un challenge à se taper la tête contre la console. Et aux alentours de 90% du jeu débloqué on a plus du tout affaire au même jeu qu'au départ. Deux épreuves sont concernées, les Grands Prix et les Contre la Montre, et pour deux raisons différentes. En ce qui concerne les GP, ils sont toujours composés de trois courses que l'on doit enchaîner, avec un certain nombre de points attribués à la fin de chacune en fonction de la position à l'arrivée. Les deux premières courses peuvent être recommencées à l'infini alors que la dernière ne peut être jouée qu'une seule fois. Le problème vient alors de l'IA ! 100% arcade oblige, l'intelligence artificielle de Burnout 3 est sans concession, très bête, très méchante et pire que tout, tricheuse sur les bords... Vous pouvez faire deux tours parfaits sans voir dans votre rétro le moindre adversaire, mais à 500 mètres de la ligne d'arrivée, comme par magie, tous seront collés à vous au niveau du temps voire devant vous. C'est comme ça et il faut faire avec, mais c'est extrêmement rageant. Dans le même registre on pourra remarquer de temps en temps un de nos adversaires passer au travers d'un camion ou d'un pilier à plus de 300Km/h sans la moindre gêne. Je ne savais pas que David Copperfield était présent dans le jeu…

L'autre point noir concerne certaines courses Contre la Montre (ou chrono), en particulier celles où on pilote la F1. C'est simple, la vitesse est telle qu'on est plus proche des sensations d'un F-Zero ou d ‘un Wipeout que d'un jeu de voiture, même arcade. On aime ou pas mais, compteur bloqué à 350 km/h à contre sens sur une autoroute, c'est réellement très impressionnant et diablement grisant. Bien entendu, il faudra obligatoirement connaître par coeur le circuit et les chemins (heureusement scriptés) que prennent les autres voitures. Une fois qu'on connaît tout cela sur le bout des doigts il faudra encore un peu de chance et des nerfs d'acier pour tenir jusqu'à la ligne d'arrivée. Et encore... Quand le chrono à battre fait moins de 50 secondes, facile... Mais quand il faut garder sa concentration au maximum et apprendre tous les scripts par cœur pendant près de 3 minutes, le challenge est réellement extrême et nombreux sont ceux qui jetteront l'éponge et leur manette.

Après un premier opus sympathique et un deuxième qui avait presque mis tout le monde d’accord, la série des Burnout continue de se bonifier avec le temps. Réalisation splendide, challenge et durée de vie relevés, mode online grisant. Les sensations de vitesse sont bien présentes, et c’est toujours avec un certain plaisir que l’on envoie ses adversaires dans le décor. Même s'il subsiste quelques imperfections, Burnout 3 - Takedown reste une valeur sûre pour tous les amateurs de sensations fortes.


Peluche - 10.12.2004




Editeur

Développeur

Site officiel

Vidéo

Joueur(s)

Date de sortie

Langue

Mode 16/9

Dolby Digital

Xbox Live

Compatible LAN

Age recommandé

Achat

Electronic Arts

Criterion Studios

Burnout3.com

rubrique vidéos

1 à 2, jusqu'à 8 sur le Live

9 septembre 2004

français

?

oui

oui

non

tous publics

Amazon.fr

Les moins

peu de différences de pilotage entre les véhicules

petits soucis en ligne

DJ Starman

quelques soucis d'IA

Les plus

réalisations soignée

impression de vitesse extrême

très bonne durée de vie

le Takedown

compatible Xbox Live

Technique
Graphismes
Son
Jouabilité
Durée de vie
Note:
92%