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Test : Beyond Good & Evil

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Celui que l’on surnomme volontiers le « Papa de Rayman », alias Michel Ancel, nous propose sa dernière création, qui porte le nom un peu énigmatique de Beyond Good and Evil (ce qui donne Au delà du Bien et du Mal dans la langue de Molière). Ce jeu mêle les genres et les influences, apportant ainsi une bonne dose d’originalité dans l’univers des jeux vidéos. Mélange réussi de jeu de rôles, de plates-formes et d’action, ce titre est enveloppé dans une ambiance bien plus politisée que la plupart des titres.

Vous êtes Jade, photographe au grand cœur et aux jolis yeux verts. Sur votre planète, Hillys, vous vous chargez, aidée de votre oncle Pei’j, d’un petit groupe d’enfants orphelins, dans le phare dont vous êtes les gardiens. Mais ce phare n’est pas un phare comme les autres. Il sert aussi de bouclier contre les attaques des vilains monstres Domz. Vous l’aurez compris, c’est là que tout se complique. Hillys, d’apparence paisible, subit quotidiennement les attaques de monstres plus affreux les uns que les autres, venus d‘une autre planète. L’aventure commence justement lors d’une attaque Domz, que vous arriverez à repousser grâce à votre Daï-jo, votre bâton de combat, faisant montre de vos aptitudes de combat et de votre grâce en mouvement. Peu après, la chaîne de télévision locale, dont le slogan est « La guerre comme si vous y étiez! », vient installer ses caméras sur votre petite île, ventant les mérites des sections Alpha, qui auraient chassé l’envahisseur. Les sections Alpha? Il s’agit de troupes d’élite chargées, théoriquement, de combattre les Domz. Vous vous rendrez très vite compte que ces troupes et leur chef sont loin d’être ce qu’ils prétendent. Dans votre quête de vérité, vous allez alors rejoindre les rangs du groupe Iris, qui tente de démontrer les vices cachés des Alpha. Mais n’en disons pas plus sur le scénario…

D’abord, il faut absolument parler de l’ambiance qui se dégage de ce titre. Le monde dans lequel vous évoluez est très vivant. Les passants que vous pourrez croiser dans le monde d’Hillys n’hésiteront pas à discuter avec vous ou entre eux. Les rues regorgent d’hovercrafts (l’équivalent des voitures sur Hillys), volants ou non. Rentrez dans l’un d’entre eux avec le vôtre, et vous aurez des nouvelles des chauffeurs! Autre aspect important de la vie d’Hillys, sa faune et sa flore, plus que variées, mais, en voie de disparition pour la plupart des espèces. C’est pour cela qu’un laboratoire vous a chargé de répertorier un maximum d’animaux en les photographiant, moyennant quoi vous recevrez des crédits et des perles, la monnaie du marché noir, détenu par les mécanos du Garage Mammago, des rhino très « cool », qui travaillent au (lent) rythme du Reggae. D’ailleurs, chaque lieu possède sa propre ambiance musicale, plus ou moins inquiétante en fonction du niveau de danger. Se promener dans les rues de la ville ou entre les îles avec son hovercraft est donc très plaisant. Hillys change un peu d’aspect au fil de l’aventure et des passages entre jour et nuit (ce qui apporte un charme supplémentaire). L’univers dans lequel on évolue est donc riche et plutôt grand, même si on se rend finalement compte qu’on en a rapidement fait le tour. On aurait peut-être apprécié des décors un peu plus nombreux et divers.

L’aventure se découpe à peu de choses près ainsi: recherche, action, infiltration, réflexion et discussion. Lors de certaines phases de jeu, vous devrez aller rencontrer une personne à un endroit x ou y pour qu’il vous confie une mission, ou dialoguer avec les habitants, pour découvrir un secret par exemple. Une fois que vous aurez obtenu une mission, à vous les joies de l’aventure! Principalement, vous serez chargés d’effectuer des reportages pour le magazine d’Iris, en prenant des photos compromettantes des activités des sections alpha, aidés par les hilarants Pei’j (votre oncle, le cochon bipède) et Double H (un des agents d’Iris, ancien soldat de l’armée régulière, qui ne jure que par son manuel, le Carson et Peeters). Ils vous aideront dans les phases de combat et seront des alliés de poids pour vous extirper des pièges jalonnant les décors. Dans ce qui pourrait correspondre à des donjons dans un jeu de rôle (ici des mines ou des fabriques par exemple), vous devrez faire fonctionner en alternance vos bras (vos pouces?) et votre cerveau. A de nombreuses reprises, vous serez contraints d’éviter les gardes Alpha, trop nombreux pour la frêle Jade, en vous glissant dans l’ombre et dans leur dos, avançant à pas de loup. Ces phases d’infiltration, glissées entre des combats, permettent de varier les plaisirs. Quelques petites « énigmes » devront être résolues pour progresser dans certains niveaux également. Que ce soit dans les affrontements ou dans les passages de discrétion, la difficulté est loin d’être insurmontable, permettant de progresser de manière régulière dans le jeu, sans bloquer sur un obstacle trop longtemps. De plus, des bornes de sauvegarde, qui servent aussi à lire les MDiscs (par exemple des reportages), parsèment intelligemment les niveaux, ce qui évite toute frustration.
Ce mélange des genres dans ces séquences, allié à l’humour des protagonistes secondaires, fait que l’on ne ressent jamais de lassitude, un très bon point pour ce jeu, indéniablement. Toutes les actions se réalisent avec aisance et simplicité. Un bouton pour frapper, un autre pour esquiver, voilà pour les combats. Pressez Y et vous passerez en vue à la première personne, soit pour faire des clichés, soit pour lancer de petits projectiles, très utiles pour gêner les vilains ou pour atteindre des interrupteurs hors de portée par exemple. Ajoutez simplement la pression sur une gâchette pour courir, sur une autre pour vous baisser et marcher silencieusement ainsi que la touche B pour ordonner à votre compère de réaliser une action ou une attaque, et vous aurez assimilé l’essentiel des commandes à maîtriser dans le jeu. En moins de dix minutes, c’est acquis. La plupart des sauts se réalisent automatiquement, vous n’aurez pas à craindre de mal estimer une distance, tare de nombreux jeux de plates-formes.
La quête principale devrait vous occuper entre dix et quinze heures. Si vous décidez de récupérer toutes les perles d’Hillys, comptez quelques heures de plus. Un conseil, si vous voulez le faire, faites-le avant votre départ pour Sélène…

Abordons l’aspect technique maintenant. Graphiquement, le jeu possède un cachet bien à lui. Bien que les textures soient relativement simplistes (rappelons que le jeu sort sur les consoles concurrentes), l’ensemble est très beau à voir. Ceci grâce à la profondeur du champ de vision en extérieur, aux couleurs toujours bien choisies et au niveau de détail de certains objets ou personnages. Évidemment, on aurait préféré un jeu encore plus beau, mais comme on dit, peu importe le flacon pourvu que l’on ait l’ivresse. Et ici, le flacon n’a rien d’une vieille bouteille polie par les ans et l’ivresse abonde. Les graphismes ont réussi leur mission principale, à savoir nous immerger encore plus dans cet univers onirique. Les animations sont globalement très au point, comme lors des phases de combat de Jade. Les caméras sont généralement bien placées, mais il arrive, comme dans nombre de jeux, qu’elles prennent un peu de liberté, en allant se placer derrière un pan du décor… ouf! il y a une touche pour recentrer le point de vue.
Au niveau sonore, rien à signaler concernant les bruitages, réussis. Les voix sont toutes excellentes (notons la présence d’Emma de Caunes pour « jouer » l’héroïne) et sonnent justes. Presque toutes les répliques sont parlées, seuls les discussions provoquées par le joueur sont sous formes écrites. Vos acolytes n’hésiteront pas à faire des remarques sur le déroulement de l’action, souvent très drôles. Les musiques, toujours en parfaite adéquation avec l’ambiance visuelle des lieux, sont judicieusement choisies et cachent parfois un message. Par exemple, en même temps que vous pourrez entendre le message des sections Alpha, la musique de l’Akuda-Bar vous renseignera sur sa vraie valeur…

On peut difficilement évoquer tout ce dont il faudrait dire sur un tel jeu. Cependant, citons les quelques menus défauts qui entachent cette grande réussite. Une plus grande zone d’action, un peu plus d’ennemis différents, une caméra perfectionnée et peut-être une durée de vie plus conséquente, voici ce que l’on souhaite pour la possible suite de ce jeu (la fin laisse la porte ouverte à une séquelle…).

En conclusion, disons clairement que ce jeu est un des meilleurs. Il conviendra tant aux petits (grâce à sa difficulté très abordable) qu’aux plus grands, qui seront séduits par le scénario et la richesse du titre. Par ailleurs, on ajoutera qu’il devrait beaucoup plaire à la gente féminine, par le biais de son ambiance et de son héroïne, à laquelle on pourra plus facilement s’attacher, car très éloignée des Lara Croft ou autres super-women des autres jeux. Techniquement très aboutie, envoûtante et distrayante, cette aventure devrait en combler plus d’un, trouvant preneur dans le public de tous les genres. Un jeu enchanteur comme on n’en voit que trop peu.


Sam Fisher - 9.03.2004

 

Prince of Persia

Editeur

Développeur

Site officiel

Joueur(s)

Date de sortie

Langue

Mode 16/9

Dolby Digital

Compatible Xbox Live

Compatible LAN

Age recommandé

Spécial

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Ubisoft

Ubisoft

Beyond Good & Evil

1

26 février 2004

français

?

oui

non

non

Déconseillé aux moins de 7 ans

Making of du jeu

durée de vie

quelques caméras gênantes

ambiance et scénario

diversité des genres

musiques et dialogues

technique

système de sauvegardes

petit prix

Technique

Graphismes

Son

Jouabilité

Durée de vie

Note

92 %