Test : James Bond - Quitte ou double
« Un cavalier surgissant de la nuit avec son Aston Martin au galop….
son nom, il le signe à la pointe de son Walter PPK, d’un B qui veut
dire Bond…. James Bond ». Et oui, depuis 2 ans Electronic arts a repris
le flambeau laissé par Rare et son fabuleux Goldeneye et en nous proposant
successivement James Bond : Espion pour Cible et James
Bond : NightFire sans que ces derniers nous fassent regretter Goldeneye.
Cependant, pour cette année, EA a mis de coté le genre FPS et nous
offre une nouvelle aventure «bondesque» s’intitulant James Bond
: Quitte ou double (en anglais « JB : Everything or Nothing ») dans
laquelle nous contrôlons James à l’aide d’une vue à
la troisième personne. Ce changement de vue d’EA aurait été
fait afin introduire plus de phases d’infiltration. Est-ce vraiment le cas
? C’est ce que nous allons entre autre voir dans le test qui suit.
Comme
à son habitude, le géant américain a mis les petits plats
dans les grands afin de nous offrir un jeu digne de la licence et force est de
constater que le résultat est cette année largement à la
hauteur. Tel un long métrage, le jeu démarre par une scène
d’introduction assez mouvementée dans laquelle James Bond, et le joueur,
doivent se sortir d’une situation plus que périlleuse. Tout comme
pour les jeux tirés du Seigneur des Anneaux, cette première approche
se déroule quelques instants après avoir lancé le jeu et
avant de découvrir un quelconque menu. Côté immersion, c’est
encore une fois du solide et afin de coller au maximum à son homologue
cinématographique, cette scène d’intro laisse place à
l’habituel générique de la saga. La chanson originale fait
honneur au cinéma et le design et la mise en scène de ce générique
impressionnent. On ne joue que depuis quelques minutes et on est déjà
plus qu’enchanté par la tournure que prend ce nouveau James Bond.
Enfin, ce générique est surtout l’occasion pour nous de découvrir
le casting de stars que nous propose cette nouvelle aventure vidéo ludique.
Pour la première fois, le joueur incarnera un James Bond plus vrai que
nature puisque Pierce Brosnan lui même a été modélisé
afin de donner son visage à ce James Bond virtuel. A ses côtés,
on retrouvera avec plaisir M, Q et bien évidemment les méchants
de service (ici, le grand méchant est incarné par le non moins connu
Willem Dafoe) et les James Bond girls modélisées avec grand soin
(le mannequin Heidi Klum par exemple dont on ne manquera pas d’apprécier
les formes).
Pour cette nouvelle aventure, le célèbre
agent secret James Bond doit à nouveau sauver le monde d’une terrible
menace. Si comme d’habitude le scénario n’est pas des plus originaux,
celui-ci nous réserve néanmoins son lot de rebondissements et de
scènes clés, comme dans n’importe quel long métrage
de la saga. Si l’histoire reste quelque peu en retrait, elle n’est surtout
ici qu’un prétexte pour nous faire prendre part à diverses
situations assez variées et à visiter des endroits tous plus exotiques
les uns que les autres. Bien évidemment, puisqu’il s’agit d’un
jeu d’action, ce nouveau James Bond multiplie les scènes musclées
où faire parler la poudre restera pour vous le meilleur moyen de rester
en vie. Heureusement pour nous, le gameplay est un véritable délice.
Notre espion peut maintenant s’adosser aux murs pour se protéger des
tirs ennemis, cibler ses adversaires toujours à couvert et leurs tirer
dessus en utilisant les éléments du décor pour se cacher
(que ce soit de manière accroupie ou derrière une table, une caisse
etc). En ce qui concerne le ciblage des ennemis, EA s’est beaucoup inspiré
du système de lock présent dans Dead to Rights, terriblement facile
d’utilisation. Cependant, pour les amateurs de frappes chirurgicales, il
est toujours possible de viser manuellement en déplaçant le réticule
à l’aide du joystick droit. Ainsi, quand un ennemi est « locké
», un réticule rouge apparaît et il est possible de le déplacer
pour viser la tête; sinon le pointeur est placé automatiquement sur
la poitrine de l'ennemi, il faudra donc lâcher une bonne quantité
de munitions pour l’envoyer au paradis ou en enfer.
Pour
venir à bout des nombreux ennemis, le joueur dispose d’un arsenal
des plus complets. Aux armes de base (P99, MP5, AK-74, Desert Eagle, Dragunov,
etc…), vous pourrez en ajouter certaines que vous récolterez après
avoir tué un ennemi ou tout simplement en les trouvant, planquées
dans un coin du niveau. De plus, chaque mort laisse sur le sol de précieuses
munitions qu’il est parfois impossible de prendre puisque vous en possédez
déjà suffisamment. Une nouveauté pour ce nouvel épisode,
les combats à mains nues font leur apparition. Si cette utilisation reste
au final assez rare, ces combats ont néanmoins l’intérêt
de rendre possible à présent le fait de se débarrasser d’un
ennemi encombrant tout en restant discret, sans utiliser d’armes à
feu. Enfin, d’autres armes un peu moins conventionnelles pourront aussi être
utilisées afin de mener la vie dure à vos nombreux opposants. Ainsi,
c’est parfois en jetant une clé à molette ou une bouteille
en verre sur vos ennemis que vous en viendrez à bout. Si les combats sont
donc au final très réussis, on peut regretter par endroits de légers
problèmes de caméra ainsi que quelques difficultés de ciblage.
Par exemple, quand il y a plusieurs ennemis, le jeu cible parfois en priorité
un ennemi plus loin qu’un autre.
En plus de ses séquences
de gunfight, le jeu nous réserve de multiples autres surprises. Ainsi,
et c’est semble t-il furieusement à la mode, Quitte ou Double comprend
quelques passages d’infiltration où avancer discrètement et
tuer de la façon la moins bruyante s’avérera bien plus payant
que de foncer dans le tas. Ces passages d’infiltration sont aussi renforcés
par l’utilisation de gadgets high-tech comme les flèches d’endormissement
ou encore le robot araignée. Parfois, pour escalader ou descendre de manière
forcée un bâtiment ou un quelconque élément du décor,
vous pourrez utiliser le lance-grappin de Q. La panoplie de gadgets reste fidèle
aux longs-métrages et leur présentation nous réserve de bons
moments entre James et Q. Cependant, ces passages discrets ne sont pas forcément
nécessaires et la méthode du « je cours et je tire ce tout
ce qui bouge » marche aussi bien même si effectivement cela ne donnera
pas un autant bon classement en fin de mission que si la discrétion et
la ruse avaient été utilisées.
L’une
des principales qualités de ce Quitte ou Double est de nous offrir un jeu
au gameplay ultra varié. Si nous avons vu précédemment que
le jeu nous offrait des séances de pur gunfight et d’infiltration
par endroit, le gameplay nous réserve bien d’autres surprises. Ainsi,
James Bond oblige, certains niveaux se dérouleront au volant d’un
bolide prestigieux (Aston Martin Vanquish, Porsche etc.) ou tout simplement d’une
simple camionnette de livraison. Le moteur utilisé à cette occasion
est celui de Need for Speed Underground et cela s’en ressent. Outre un déluge
graphique, les séquences en auto se révèlent agréables
à jouer et assez speed (même si parfois certains passages restent
pénibles et pas forcément intéressants). Un passage est même
carrément inspiré de GTA avec un point B à atteindre dans
un temps limité et une course poursuite musclée contre une limousine
qu’il faut empêcher à tout prix d’atteindre un endroit
précis. Ajoutons à cela d’autres passages plus originaux comme
un passage à moto, dans un tank (où on ne gère que les armes
donc on tire comme un boeu fà tout va) ou encore dans un hélicoptère
!
Avec son gameplay varié et sa jouabilité au
point, il ne restait plus qu’à espérer une réalisation
sans failles. Cela n’était pas pari gagné car le syndrome «
jeu multiplateforme » n’était pas loin. Cependant, EA a bien
fait les choses en grand. La première chose qui frappe quand on s’essaye
au jeu, c’est l’incroyable modélisation des différents
protagonistes. Pierce Brosnan, ainsi que les autres personnages (Mya, M, Heidi
Klum, Q, William Dafoe) sont reproduits très fidèlement et bougent
à la perfection. Les différents décors ne sont pas en reste.
En plus d’être, eux aussi, incroyablement variés (Nouvelle Orléans,
Moscou, Pérou, Egypte), leur modélisation est irréprochable.
Les textures sont fines, très détaillées et la profondeur
de champ gigantesque. Si on peut regretter parfois un léger aliasing, la
réalisation graphique reste néanmoins très réussie
et l’animation n’est jamais prise en défaut.
La
bande son est elle aussi de qualité. Cette dernière est très
"hollywoodienne" et les fans de James Bond retrouveront avec un certain
plaisir le thème caractéristique de la série. Les bruitages,
que ce soit au niveau des armes ou des véhicules, sont globalement très
bons et variés. Les musiques soutiennent à la perfection les différentes
situations et les doublages en français sont très réussis
car ce sont les doubleurs officiels de la saga, ce qui assure une certaine crédibilité
à l’ensemble.
Cependant, aussi bon soit-il, ce
Quitte ou Double souffre d’un défaut qui l’empêche d’être
un hit : sa durée de vie. Les niveaux sont nombreux (près d’une
trentaine), mais ces derniers sont beaucoup trop courts et se bouclent généralement
en une quinzaine de minutes. Ainsi, finir le jeu une première fois ne demandera
que quelques après-midi. Heureusement pour nous, la difficulté est
bel et bien présente et se décline en trois modes. Remplir tous
les objectifs en platine (à la fin de chaque mission, vous obtiendrez un
classement sous la forme de médailles bronze, argent, or et platine) demandera
une certaine patience aux joueurs et allongera de quelques heures la durée
de vie en débloquant des cheats codes et de nouveaux personnages pour le
mode mult. Enfin, le jeu offre également quelques modes jouables à
plusieurs offline de 2 à 4. On trouve un mode coopération (les missions
sont différentes de celles du scénario principal), Race (coopération
contre la montre), Scramble (coopération au score) et enfin le deathmatch
en solo ou en équipe. Petite précision sur ce dernier mode qui m’a
un peu surpris car je m’attendais à quelque chose comme le multi de
Brute Force. Tout d’abord, pour débloquer la première arène
jouable à 2, 3, 4 joueurs, il faut avoir obtenu 30 points en mode coopération.
Ensuite, c'est le choc, car ici pas d'écran splitté mais on joue
tous sur un seul écran, un peu à la "Fuzion Frenzy" avec
plusieurs étages heureusement. L'effet de surprise n'existe pas car tout
le monde se voit. On note la présence de quelques "interrupteurs pièges",
c'est-à-dire par exemple que ceux qui se trouvent "en bas" peuvent
provoquer des explosions au niveau 1 et ceux du niveau 1 peuvent actionner des
lasers qui balayeront la surface au dessous. En pratique, on s'en lasse assez
rapidement surtout qu’il faut débloquer dans un premier temps les
arènes en mode coopératif. Pourquoi ne pas avoir fait en écran
splitté ? Cela aurait été agréable de pouvoir surprendre
son adversaire, étant soi-même collé contre un mur en attendant
qu’il monte les escaliers, sans se douter de rien et surgir tout à
coup en lui tirant une bonne rafale d’AK 47. Dommage…. C’est EA
qui édite et développe le jeu, donc comme à l’accoutumée
ne vous attendez à un mode multijoueurs sur Xbox Live. Le mode multi m’a
déçu, surtout en ce qui concerne le mode "arène"
pour 2, 3, ou 4 joueurs. Le mode coopération sauve un peu la mise mais
le fun et la qualité de Goldeneye ne sont, encore une fois, pas au rendez-vous.
Ce dernier épisode de James Bond made in EA paraît
donc le plus abouti. Bien que l’on note quelques petits soucis au niveau
de la caméra, le passage à la vue à la troisième personne
est plus que réussi même si cela ne nous offre pas vraiment plus
de séquences d’infiltration. En effet, ne nous attendez pas à
un jeu du type Splinter Cell car même si on peut tenter des approches plus
ou moins discrètes, James Bond reste égalà lui-même
et il aime bien quand les balles fusent d’un peu partout. Une chose est sûre
c’est que vous retrouverez toujours ce cocktail détonnant mêlant
séquences de shoot, utilisation de gadgets high-tech et pilotage de divers
engins, le tout dans un univers hollywoodien impeccable. Si vous être fan
de James Bond et que vous aviez bien aimé Dead to Rights, ce jeu est fait
pour vous.
Peluche - 1.04.2004
|  pas
de Xbox Live
durée
de vie un peu courte
quelques phases de conduite peu intéressantes petits
soucis de caméra |
 beau
graphiquement
bonne
modélisation des visages vue
à la 3ème personne réussie mode
coopération diversité
des phases d'action système
de lock |
