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Test : Prince of Persia - the sands of
time
Le
premier Prince of Persia avait vu le jour sur Apple II dans la fin des années
80, puis fut très vite adapté sur plus ou moins toutes les machines
de l'époque (PC, Amiga, C64, Megadrive, ...). Il connut un grand succès,
puisqu'il fut vendu à près de 2 millions d'exemplaires, et inspira
d'autres jeux d'action-aventure tels que Flashback ou Tomb Raider. Créé
par Jordan Mechner, Prince of Persia nous plaçait aux commandes d'un prince
acrobatique qui devait enchaîner les tableaux parsemés de pièges,
de fosses hérissées de pieux, et d'ennemis en tous genres pour sauver
en moins d'une heure sa belle capturée par le vilain pas beau Vizir Jaffar.
Après
un deuxième épisode, puis un essai peu réussi de passage
à la 3D en 1999, le Prince de Perse fait son retour sur toutes les machines
actuelles (PC, consoles, portables), sous la direction d'Ubisoft Montréal,
à qui l'on doit Splinter
Cell, aidé par Jordan Mechner, créateur du jeu original
et occupant ici les rôles de game designer et de consultant artistique. Tout
ce qui faisait le charme du premier épisode, à savoir les énigmes,
les passages à franchir avec adresse, les combats, une animation des personnages
excellente pour l'époque, et l'ambiance sont ici, non seulement repris
avec succès, mais grandement améliorés et agrémentés
de nouveautés bienvenues. L'histoire, dans la tradition des contes des
Mille et une nuits, est introduite par une superbe cinématique précalculée,
puis par d'autres en temps réel (de moins bonne qualité malheureusement).
Le joueur découvrira un somptueux palais, un vizir maléfique, une
belle captive, ainsi que la dague du temps qui semble mystérieusement liée
à un énorme sablier. Une voix off du prince guide par moment le
joueur, mais permet également d'augmenter l'immersion dans le jeu. En effet,
chose agréable, certains courts dialogues ou monologues, se font sans aucune
coupure dans l'action, alors que l'on continue à diriger son personnage
à l'écran. Un troisième mode de narration est utilisé
dans le jeu, sous la forme de "vortex de sable" qui apparaissent en
fin de zone et qui permettent non seulement de sauvegarder sa progression, mais
aussi d'entrevoir l'avenir au moyen de courtes séquences filmées,
montées de façon énergique.
Le
prince se dirige tout naturellement avec le stick gauche, le droit servant à
orienter la caméra. Cette dernière, bien qu'un peu capricieuse par
endroits, s'en sort plutôt bien dans l'ensemble. Les boutons noir et blanc
permettent respectivement d'observer les environs au travers d'une vue à
la première personne, et d'obtenir un plan aérien large de la zone,
très utile dans certains lieux pour bien se représenter par quel
endroit il faut passer. Les quelques 750 animations du personnage principal permettent
de rendre le prince plus vrai que nature, et d'enchaîner une série
de mouvements impressionnants. Le héros peut ainsi marcher, courir, sauter,
faire une roulade (pour passer sous un piège), grimper sur un rocher ou
un pilier, marcher en équilibre sur une poutre, se suspendre à une
corniche, utiliser un mur comme tremplin, tournoyer autour d'une barre horizontale
tel un gymnaste, pousser et tirer une caisse, ou encore à l'aide de la
gâchette droite, défier les lois de la pesanteur en courant sur une
courte distance sur un mur que ce soit verticalement comme horizontalement. Et
tout ceci s'enchaîne avec classe et naturel. Malgré le nombre impressionnant
de mouvements possibles, la prise en main est aisée, et se fait rapidement
grâce à une aide qui s'affiche à l'écran lors des premiers
niveaux du jeu. Outre l'aspect plate-forme du jeu,
on trouve également au cours de l'aventure plusieurs énigmes, agréables
à résoudre car logiques, ainsi que de nombreux combats. Ceux-ci
sont généralement prévisibles, car ils interviennent souvent
après une séquence plus calme ou de plate-forme. Ils sont néanmoins
véritablement dignes d'intérêt du fait d'une prise en main
à nouveau excellente. Le prince utilise comme arme principale un sabre
qui se met en action avec le bouton X. Divers mouvements sont possibles, tel qu'un
saut par-dessus un ennemi et en lui assénant un coup par derrière,
ou l'utilisation d'un mur pour faire un double saut plongeant. On trouve également
des mouvements plus classiques comme un enchaînement de coups simples, la
parade à terre comme sur ses deux pieds, la roulade ou la contre-attaque.
La deuxième arme du prince est la dague du temps. Celle-ci a de multiples
usages. Lors d'un combat, elle permet de figer un adversaire, de le ralentir,
ou encore de l'achever lorsqu'il est à terre. Les phases de combats sont
agréables, mais malheureusement la caméra fait de nouveau un peu
des siennes et est même plus gênante qu'à d'autres moments,
puisque l'on ne voit pas toujours tous les ennemis qui nous entourent. Rien de
très grave, soyez rassurés; on arrive toujours à surmonter
le problème en bougeant le stick droit ou en utilisant la vue éloignée,
mais c'est suffisamment dommage pour être signalé. En
plus des mouvements de combats et de déplacements, notre prince préféré
peut également influer sur le temps grâce à sa dague. Différents
pouvoirs deviennent progressivement accessibles au cours de l'aventure. Le retour
en arrière, déjà vu dans le jeu Blinx,
permet de se tirer de mauvaises passes telles que chutes sur des pieux ou enchaînements
de coups reçus; ce qui aussi explique son nom de "pouvoir de résurrection".
Le pouvoir de retard ralentit l'environnement que ce soit des ennemis ou des pièges
mobiles. L'accélération donne quant à elle un coup de boost
utile en présence de nombreux ennemis. Afin d'utiliser ces pouvoirs, la
dague du temps qui contient des jauges de sable doit être remplie. Et pour
la recharger, il suffit d'achever un ennemi avec la dague ou encore de trouver
un nuage de sable. Ces derniers sont parfois quelque peu cachés dans les
niveaux et en quantité restreinte. En sachant que le nombre de jauges de
la dague dépend du nombre de nuages de sables découverts, cela incitera
les joueurs à quelques petites phases d'exploration bienvenues. Autre élément
qui donnera envie de partir à la découverte : les fontaines magiques.
Celle-ci sont bien dissimulées, mais permettent une fois découvertes,
de restaurer la jauge de vie et même de l'accroître. Mis
à part quelques rares moments de recherche de fontaines et de nuages cachés,
la progression est linéaire dans l'aventure. On le regrette un peu, mais
grâce à la superbe architecture et à la variété
des niveaux, ce grief devient finalement peu important. Le joueur visitera des
sous-terrains, des cavernes, des jardins, de longues salles du trône ou
de réception, des pièces exagérément hautes mais remplies
de détails et d'endroits où s'accrocher, des parcours remplis de
pièges, une salle des bains, ou encore divers extérieurs. L'éclairage,
les textures et les tons de couleurs utilisés sont bien variés et
augmentent agréablement la diversité graphique des environnements.
La modélisation du prince est soignée, et même si l'on sent
que la Xbox pouvait probablement fournir encore plus d'efforts sur les modèles
des ennemis, le tout est animé de fort belle manière. Plusieurs
effets graphiques sont utilisés comme la transparence, les réflexions,
les jeux de lumière ou l'effet de flou lors du ralentissement du temps,
et donnent au jeu un aspect original et très réussi. Seul véritable
regret à signaler de ce côté : l'absence du support du format
16/9 pour les écrans larges.
Côté
audio, les musiques en Dolby Digital, mélanges de sonorités issues
du Moyen-Orient, agrémentées de chants discrets, de quelques instruments
indiens et de rythmes plus "européens", sont excellentes et immergent
à merveille le joueur dans cet univers. Les bruitages et les voix sont
du même acabit, donc de qualité. La difficulté
du jeu n'est pas des plus ardues, et est le plus souvent présente sous
la forme de moments de réflexion dans les pièces où il faut
se rendre du sol au sommet, en utilisant correctement corniches et piliers, et
en planifiant au mieux le parcours que l'on empruntera. Mis à part ça,
grâce à une bonne maniabilité et à la possibilité
d'effectuer de multiples retours du temps, les combats et les prouesses acrobatiques
sont relativement faciles. Il faudra ainsi une petite quinzaine d'heures à
un joueur moyen pour terminer l'aventure. Cette durée de vie un peu légère
se trouve néanmoins augmentée par les bonus. Un documentaire du
jeu, dans le même esprit que celui de Splinter
Cell, est proposé. Il est divisé en un making of et quatre
autres séquences intéressantes, mais bien trop courtes, puisque
l'ensemble ne dure pas plus de dix minutes. Dommage, on aurait aimé en
apprendre plus, tant cet aperçu nous met l'eau à la bouche. On trouvera
également dans cette version Xbox, qui est la plus riche en terme de bonus,
le jeu Prince of Persia original à débloquer, ainsi qu'un niveau
du même jeu, mais remodélisé en 3D. On notera enfin, que sans
être compatible Live, le jeu est "Live aware", ce qui signifie
que vos amis voient que vous jouez à Prince of Persia s'ils sont en ligne
également. Toujours utile si l'on veut être atteignable pour une
invitation sur un autre jeu. Prince of Persia mélange
avec justesse et réussite les genres d'aventure, de plate-forme, de réflexion
et de combats. Contrôler le prince se fait naturellement et procure d'intenses
satisfactions lors de la réussite de passages difficiles. Malgré
une durée de vie un peu courte, et quelques petits problèmes de
caméra, ce titre devrait convenir à un très grand nombre
de joueurs, grâce à sa maniabilité hors pair, ses puzzles
logiques, son environnement graphique et sonore de qualité et l'atmosphère
qu'il dégage. Un joli petit bijou d'Orient, sculpté par les orfèvres
d'Ubisoft Montréal pendant pas moins de 27 mois, et dont l'éclat
ne risque pas de se ternir avant longtemps.
Max73
- 17.02.2004
durée
de vie un peu légère quelques
petits problèmes de caméra pas
de 16/9 | ambiance
réussie très
bonne maniabilité savant
mélange de genres bons
graphismes animations
splendides les
bonus
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