Test : Ninety-Nine Nights
Xbox 360
 
 Editeur : Microsoft
Développeur : Phantagram
Site officiel : www.n3-game.jp
Vidéos : rubrique vidéos
Date de sortie : 01.09.2006
Achat : Amazon.fr, CeDe.ch
  
 

Langue : voix anglaises, textes en français
Joueur(s) hors ligne : 1
Xbox Live : non
Joueurs en ligne : -
Age recommandé : 12+

 

Après s'être taillé une réputation en béton sur le net, Ninety-Nine Nights (N3) devait convaincre son monde. Alors que sa sortie en Europe était encore incertaine il y a deux mois, voici que ce titre débarque un petit laps de temps après les Etats-Unis. En voilà une surprise… et quelle surprise…

Ninety-Nine Nights, c'est l'histoire de gens pas comme les autres qui vivent dans un monde peuplé de gobelins et d'elfes où une guerre sans merci va bientôt faire des ravages. Une guerre entre la lumière et les ténèbres, le bien et le mal, le sacro-saint manichéisme dont on imagine dès les premiers instants l'issue. L'avantage de N3, c'est que du fait du nombre de personnages jouables et de leur appartenance à l'un ou l'autre des camps, on pourra refaire l'histoire ou la vivre d'un point de vue différent. Au total, sept personnages sont de la partie, dont les principaux, mais pas forcément les plus charismatiques, sont forcement du côté lumineux de la force. Ainsi, Inphyy, Aspharr et Myifee vous feront passer les premières heures de jeu sur les terres de Vannvargenn. Tous les héros ont des liens plus ou moins éloignés tout au long de leur aventure. Par exemple, Inphyy croisera tôt ou tard Myifee sur son chemin afin de s'associer dans la lutte. Si ce système peut s'avérer intéressant à première vue, on regrettera vite que les alliés soient peu utiles. Inphyy et Aspharr par exemple sont de force quasi équivalente dans leur campagne respective, mais lorsque l'on se retrouve au côté de l'un d'eux, on s'étonne de leur mollesse. S'ils parviennent à attaquer sans problèmes les premiers venus, il leur faudra bien plus de temps pour remporter un combat que si le joueur le manipule. Un bien pour un mal puisque cela nous permet d'enchaîner les combos sans obstacles… En solitaire.

Adeptes des Dynasty Warriors, N3 est pour vous. Beat'em all de l'extrême, il sera question ici de trucider plusieurs milliers de gobelins, soldats et/ou elfes pour des raisons parfois absurdes. Citons juste ce prêtre parti en guerre pour tester sa foi… soit. On essayera donc de caser son cerveau dans un coin de sa boîte crânienne pour y laisser la place à une infinie combinaison de touches chromosomiques, X et Y.
Encore une fois, les paddles vont morfler. Même si quelques subtilités sont présentes, c'est dans 99% (ouh le jeu de mot…) des cas les touches X et Y qui seront sollicitées. La touche B servira quant à elle à déclencher une attaque de l'orbe lorsque la jauge sera remplie par les âmes des milliers de victimes décimées. Une fois cette attaque lancée, les ennemis tués vous rapporteront cette-fois ci des orbes bleues, autrement rouges, qui remplissent une seconde jauge permettant par la suite une " orb sparks ", l'attaque qui détruit un maximum d'ennemis dans les environs, excepté les boss. Ce système de jauge à remplir apporte une petite touche de stratégie puisqu'il faut savoir user de ces pouvoirs aux moments opportuns.
Le gameplay dégage une certaine rage, ne serait-ce que par la frénésie qui nous immerge lorsque l'on martyrise la manette. On se surprendra même à la tenir de façon différente. La paume gauche qui tient fermement la manette et l'index droit raide comme du bambou qui tape sans relâche les touches d'assaut afin d'esquisser un semblant de combo. On a vu plus subtil, mais ça défoule.
Entre toutes ces batailles, on s'ennuie parfois fermement. Les développeurs ont eu la lumineuse idée de ne pas permettre aux personnages de se déplacer rapidement. Si l'envie se fait sentir de prendre un peu de distance et d'aller explorer la carte pour trouver des objets souvent d'importance, il faudra y aller… puis revenir. Ce qui peut occasionner des trajets de cinq minutes à ne rien faire d'autre que de marcher entre deux pressions de la gâchette droite permettant une petite glissade vers l'avant. Assez embêtant pour un jeu où l'action devrait être proche du non-stop.

L'une des principales caractéristiques de N3 reste sans conteste la faculté qu'a le moteur du jeu à afficher des centaines de personnages à l'écran, avec quelques ralentissements, certes, mais rien de catastrophique. Si les troupes ennemies impressionnent durant les premières confrontations, on constate bien vite qu'elles sont surtout là pour nous ralentir plus que pour nous rendre la tâche ardue. Hormis pour certains boss et sous-boss, la difficulté du titre n'est guère présente et l'on remporte sans grandes embûches chaque mission au premier essai. Quoiqu'il y ait toujours ces moments fatidiques où l'on se retrouve face au boss du niveau avec un minimum d'énergie après une bonne demi-heure de matraquage sans fil. Dans ces cas-là, lorsque c'est l'adversaire qui donne le coup fatal, il y a de quoi pester, et l'on repense aux erreurs que l'on a commises quelques minutes auparavant.
L'intelligence artificielle de la population de Vannvargenn est aussi élevée que la difficulté de N3, c'est à dire très faible, voire trop. On remarque régulièrement des pauvres gobelins coincés derrière des rochers pas plus hauts qu'un pied, des alliés rester en groupe, loin de l'endroit où la bataille fait rage, pire encore, des boss surpuissants qui ratent les trois-quarts de leurs attaques. Le tout est si peu cohérent que l'on en rirait presque.

Côté réalisation, c'est la rigolade aussi. Sous prétexte que sont affichés des centaines de personnages à l'écran (tous identiques), les développeurs ont cru bon de faire une régression technique. Mis à part la modélisation des personnages principaux, on pourrait considérer que le reste est en retard d'une génération. Les textures du sol désespérément plates, artificiellement gonflées par quelques brindilles toutes moches, les rochers taillés à la scie, du clipping à gogo maladroitement dissimulé par une épaisse brume digne d'un jeu Nintendo 64. Si dans le feu de l'action tout cela n'est aucunement gênant, on remarque surtout ces tares lorsque l'on assiste aux scènes de transition entre les objectifs d'une même mission. Les terrains de batailles sont de plus loin d'être originaux, entre la plaine verdoyante, la montagne au ton orangée et les terres glacées, les surprises ne nous guettent pas. Pour sauver un tantinet ce déluge de défauts, les effets spéciaux occasionnés par les attaques sont très agréables à l'œil.

S'il fallait trouver le défaut majeur de N3 au-delà de sa réalisation technique, il serait sans doute question de l'ambiance. D'emblée, le scénario ne brille pas par son ingéniosité, mais si en plus on y ajoute des doublages anglais comiques avec des voix qui ne collent pas du tout, des dialogues en plein combat sans intérêt et des scènes de transitions d'une débilité ultime, on obtient ici l'un des jeux les plus marrants de la Xbox 360. Il faut vraiment voir les personnages déambuler fiers d'eux et sortir leurs tirades à deux balles pleines de bons sentiments pour le croire. Et les doubleurs qui en font des tonnes n'arrangent rien à la donne, au contraire, en essayant d'en faire trop, la synchronisation labiale en devient bancale. Et pour parachever le tout, " ninety-nine nights ", que l'on devrait traduire en français par " 99 nuits " est étrangement transformé en " 99 lunes "…

Une bonne grosse déception, voilà qui résume bien Ninety-Nine Nights. Son seul intérêt réside dans le fait qu'il soit défoulant et c'est tout. On s'amusera facilement quelques heures avant que l'ennui se fasse sentir lorsque l'on constatera le manque de travail sur ce titre. Que ce soit sur l'ambiance, la qualité graphique, les doublages ou les finitions, on écope d'un jeu à peine commercialisable. Une succession de bourdes qui font de ce jeu très attendu la déception de la rentrée 2006.

Inspecteur Gadget - 03.09.2006



 
LES PLUS
LES MOINS
 
 

Ca défoule
Quelques effets spéciaux
La cinématique d'intro
Design des persos
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Intérêt limité
Réalisation médiocre
Le doublage
Les temps morts
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Technique :
 
Graphismes :
Son :
Jouabilité :
Durée de vie :
 
Note : 5/10